"On a peur, Potter ?" | un sy...

By MagnusBae3

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Parfois, des effets secondaires détestables ne sont pas la choses la plus désagréable qui puisse arriver à qu... More

Sommaire
Le Gui Bagarreur
Storm in a Teacup (*)
Qui a baisé Harry Potter ?

L'Homme Invisible

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By MagnusBae3







Le liquide bleu pâle bouillonnait joyeusement dans le chaudron, laissant échapper des vapeurs colorées qui remplissaient la pièce faiblement éclairée. La vision de Drago se troubla, alors il jeta un autre sortilège d'Impervius sur ses lunettes de protection, puis récupéra précautionneusement un peu de poudre rougeâtre sur le plateau de sa balance d'argent, qu'il versa ensuite dans un petit bol. Sa baguette sortie, il se tenait prêt, et laissa tomber la poudre dans le chaudron.

Le liquide entra en éruption, des flammes qui s'en échappaient et venant s'écraser en vain contre le Protego que Drago venait de lancer. Après un moment, la fumée disparut et Drago vida le contenu du chaudron. Tout au fond de celui-ci, il récupéra un morceau de tissu : le touchant délicatement du bout de sa baguette, il l'inspecta avec attention. Il était en parfait état, et Drago sourit, satisfait. Il attrapa un carnet sur son bureau, et cocha un petite case du bout de sa plume.

- Vingt de faits, plus que trois-cent cinquante à tester, murmura-t-il, puis soupira, scannant des yeux la liste des ingrédients nécessaires au prochain test.

- 'Ragés ? demanda une voix.

Drago sursauta presque, la soudaine présence de quelqu'un derrière lui l'ayant surpris violemment. Miraculeusement, il parvint à rester parfaitement immobile. Il respira profondément puis tourna la tête.

- Weasley, dit-il avec une moue dédaigneuse.

Un Ron Weasley souriant se tenait près de lui, secouant un sac de Dragées Surprises de Bertie Crochue à moitié plein sous le nez de Drago et le visage déformée par ses joues pleines de bonbons. Drago évita soigneusement de regarder le sachet qui lui était offert.

- Pardon ? demanda-t-il.

Weasley mâcha, encore et encore, et Drago pria pour que cet abruti s'étouffe avec ses putains de Dragées ; malgré ça Weasley réussi à tous les avaler dans un bruit sonore légèrement terrifiant.

- Dragées ? Weasley répéta, toujours en train de secouer le sac comme si ça pouvait rendre les bonbons qui s'y trouvaient plus tentants.

- Non, merci, dit Drago aussi poliment que possible avant de ramener son attention sur le carnet dans sa main.

Honnêtement, Weasley pensait-il donc qu'il était idiot ? Accepter des friandises de la part de l'Auror qui passait ses nuits à développer des produits instables et ridicules avec son frère était vraiment débile. Drago s'était peut être laissé tenter une fois - ou deux - mais il avait appris la leçon. Qui pouvait prévoir les effets horribles qu'auraient ces Dragées une fois consommés ?

Aussi patiemment que possible, Drago attendit que Weasley s'en aille, mais cela se révéla un effort inutile.

- Oooh, est-ce que ce serait le nouvel équipement de protection pour Auror sur lequel tu travailles ? demanda Weasley avec un enthousiasme ridicule, se rapprochant de plus en plus et envahissant son espace vital d'une manière très impolie.

Drago émit un son indistinct, espérant éviter n'importe quel type de conversation, mais Weasley continua cependant de blablater.

- Georges et moi travaillons également sur un nouveau produit pour Auror. Je pense que ce sera génial. Et très utile. C'est déjà rendu à l'étape test.

Weasley lui fit un sourire béat.

- Dragées ?

Drago lui lança un regard incrédule.

Les yeux bleus de Weasley s'agrandirent. Il regarda le sac dans sa main et eu un hoquet de surprise.

- Oh non ! Tu penses qu'ils sont piégés ! Ce n'est pas vrai, je te le jure. Je ne testerais pas ce fameux produit sur toi. De toute évidence. C'est pour les Aurors, comme je l'ai dit. Le sujet du test devrait être quelque avec plus de... (Weasley le scanna des yeux.) D'endurance, conclu-t-il.

Drago renifla, essayant de ne pas paraître trop insulté, et reporta de nouveau son attention sur son carnet.

Il entendit Weasley remettre une autre poignée de dragées dans sa bouche.

- 'u 'ois ? 'sont 'rès bons.

- Mmh.

Drago ajouta une note sans importance sur son carnet.

De nouveau, Weasley avala bruyamment.

- Si je devais tester ce nouveau produit sur quelqu'un, ce serait Harry. Voilà un homme avec une endurance impressionnante.

Drago grinça des dents.

- Harry pourrait prendre cette potion. Harry peut prendre beaucoup de choses...

Drago tenta de ne pas réagir de quelque manière que ce soit, mais son visage rougissait, jusqu'à ses oreilles.

- Il fait chaud ici, tu ne trouves pas ? demanda Weasley innocemment.

Putain de Weasley. Drago n'osa pas le regarder. Il cocha une autre case sans même savoir laquelle c'était. Il allait devoir effacer ça plus tard.

- Pourquoi t'es là ? demanda Drago, les dents serrées.

- Oh ! s'exclama Weasley. J'ai brisé ma Glace-à-l'Ennemi. J'ai besoin que tu la répare.

Weasley lui tendit un petit miroir brisé.

- Il est irréparable, dit fermement Drago.

- Tu ne l'as même pas regardé !

- Je ne peux pas réparer une Glace-à-l'Ennemi brisée.

- Tu as réparé celle de l'Auror Jenkins rien que la semaine passée, couina Weasley.

Merde. Drago respira profondément.

- Elle a offert une compensation.

- Il me semble, Malefoy, que tu es compensé pour réparer notre équipement. Ça s'appelle une fiche de paye.

Drago fit la moue.

- Il me semble, Weasley, que les Aurors devraient faire plus attention à leur équipement. Ça s'appelle ne pas être un bouffon.

Weasley devint silencieux, indubitablement insulté, mais Drago n'était pas stupide au point de croire qu'il avait renoncé. Sans surprise, Weasley réessaya.

- Et si je t'offre une compensation ? (Il fit une pause puis ajouta :) Dragées ?

Ignorant le sac de bonbons, qui commençait à devenir menaçant, Drago sourit.

- Crois-moi, Weasley, la compensation que m'a offert Jenkins n'est pas quelque chose que je voudrais de toi. Jamais.

Weasley resta silencieux pendant un instant béni, mais ensuite, de manière parfaitement inattendue, il éclata de rire.

- Oh, je comprends, parvînt-il a dire malgré son rire. Tu essaye de me convaincre qu'elle t'as offert du sexe ! Et que, en tant qu'homme complètement hétéro, tu ne pouvait pas refuser. (Weasley fit semblant d'essuyer des larmes de rire aux coins de ses yeux.) Bien sûr.

Drago tordit sa plume entre ses doigts.

- C'est agréable de te voir tirer une conclusion logique, pour une fois. C'est un moment historique. Je prend note.

- C'était du sarcasme.

- Et bien tu ferais mieux d'éviter de réessayer à l'avenir, parce que tu ne sais apparemment pas comment en faire correctement.

- Je parie qu'elle t'as offert du sexe, fanfaronna Weasley, et que tu as réparé sa Glace-à-l'Ennemi juste pour la faire partir.

Ce fut au tour de Drago de tomber dans le silence, essayant de ne pas grogner parce que Weasley avait complètement raison. Cette femme lui avait presque sauté dessus. Apparemment, elle avait un faible pour ses lunettes de protection. Merlin. Une créature folle a lier. Drago avait à peine réussi à s'en débarrasser.

- Pauvre fille, soupira bruyamment Weasley. Elle pensait qu'elle avait une chance. Elle ne pouvait pas savoir que tu les préfères plus forts, et avec un peu plus de queue entre les jambes. Et, tu sais bien, avec des cheveux bruns, des yeux verts et des lunettes.

- Arrête de faire semblant de savoir quelque chose que tu ne sais pas ! cassa Drago. C'est dans ta tête, tout ça, Weasmoche.

- Tu sais que parfois tu baves quand Harry entre dans une pièce, dans sa tenue d'Auror ?

- Tu sais qu'il existe des potions pour t'aider à combattre tes hallucinations ? fulmina Drago, maudissant Weasley d'exister.

Il avait parfaitement bien caché ses sentiments irrationnels et sans intérêt pour Potter, et pour autant qu'il sache, personne ne suspectait quoi que ce soit. Sauf Weasley. Comment était-ce possible ?

- Tu veux peut-être que je les prépare pour toi ?

Weasley l'ignora. Il se frotta le menton.

- Je crois que j'ai même une preuve photo.

Drago envisagea de planter sa plume dans l'œil de Weasley.

- Oh, Malefoy, renifla-t-il. Tu es tellement lâche. Si tu veux Harry, dis lui. C'est un chic type, il te remballera gentiment.

Drago reposa aussitôt son carnet sur la table près de lui et se retourna, sa baguette pointée de manière menaçante en direction de l'entrejambe de Weasley.

Ledit Weasley recula hâtivement.

- Okay, okay, c'était méchant, dit-il l'air coupable. Je suis désolé. Vraiment. Laisse-moi me racheter, d'accord ? Dragées ?

- Dégage !

- J'y pensais, justement, fit Weasley en regardant la baguette de Drago. Je vais juste... laisser ça là.

Il plaça délicatement sa Glace-à-l'Ennemi et le sachet de Dragées sur la table, comme s'il était inquiet qu'un mouvement brusque brise le self-control de Drago et que le blond décide de lui retirer magiquement les testicules. Il n'avait pas tord.

Weasley sourit et se dépêcha de rejoindre la porte, tandis que Drago criait :

- Je ne réparerait pas ton machin ! Et je déteste les Dragées. Ce sont des trucs de Gryffondors.

Sa main sur la poignée de porte, Weasley se stoppa et tourna sa tête vers Drago.

- Des trucs de Gryffondors ? répéta-t-il, et il prit une expression pensive qui ne lui allait pas du tout. J'imagine que oui. Il faut des tripes pour en manger.

- Ça n'a rien à voir avec le courage, espèce d'idiot. Pourquoi acheter un sac plein de bonbons si tu sais que la moitié d'entre eux sont immangeable ? C'est de la pure folie.

- Pour voir si tu es chanceux, répondit promptement Weasley.

Ses yeux s'étrécirent, et il lança un regard étrangement cruel.

- Qu'est-ce qu'il y'a, Malefoy ? Tu as peur que si tu tente quelque chose d'intrépide, ça te laisse avec un goût amer dans la bouche ? Dans ce cas, tu rateras toutes les bonnes choses également.

- Je peux simplement acheter les bonnes choses et ne pas m'inquiéter des mauvaises, riposta Drago.

Weasley renifla.

- Comme tu veux. Mais je ne suis pas sûr que les choses réellement bonnes soient à vendre, mec. Tu répareras mon miroir, au fait, dit il en sortant, son doigt pointé sur Drago.

- Je ne le réparerais pas.

- Si, tu vas le faire, lui dit le roux sur le ton de la confidence. Parce que si tu ne le fais pas, je reviendrais demain, et le jour d'après, puis le suivant, puis le jour suivant...

Weasley avait fermé la porte, mais Drago pouvait toujours l'entendre claironner « Puis le jour suivant, et le suivant, puis celui encore après... »

Grognant de frustration, Drago retira ses lunettes de protection et pointa sa baguette sur le miroir brisé. Le plus tôt il l'aurait réparé, le plus tôt il serait libéré de Weasley. Un simple sortilège entoura le miroir, et il se recolla en un instant. Renfrogné, Drago le mit de côté et redirigea son regard sur le sac de Dragées.

Honnêtement, il n'en avait pas peur ; c'était simplement une invention stupide. Pourquoi en manger ?

Pour voir si tu es chanceux.

Drago se mordit la lèvre. Il n'était pas chanceux. Il savait cela même sans manger ces horribles trucs. Agacé, Drago attrapa le sachet et contempla la sélection de bonbons colorés qui s'y trouvait. Il pourraient être empoisonnés, mais Weasley en avait mangé, alors ça paraissait improbable. Cela dit, il pourraient quand même avoir un goût de vomi. Ce serait ridicule et inutile d'en prendre n'en serait-ce qu'un seul.

Sauf que, Drago était curieux à présent - était-il chanceux ? Est-ce qu'on pouvait vraiment être récompensé pour avoir fait quelque chose d'audacieux ?

Drago prit un petit Dragée rose - les trucs roses avaient rarement mauvais goût - et le mit prudemment dans sa bouche.

Ça avait un goût de fraise.

*******

Le truc avec les Dragées Surprises de Bertie Crochue était qu'il y en avait dans plein, plein, plein de couleurs différentes, donc dans un sac rempli a ras bord, chaque couleur était plutôt rare. Drago aurait du y penser. Weasley aurait pu facilement trafiquer les roses et laisser le reste intact. Et ensuite il aurait pu en manger une poignée calmement devant lui, en blablatant des sornettes à propos du courage, en le défiant d'en manger un. Et Drago s'était laissé prendre comme un abruti de Gryffondor prêt à tout pour prouver son courage.

Ça avait vraiment joué en sa faveur, dis donc.

Bien sûr, même si Drago reconnaissait que c'était de sa propre faute si il avait mangé ce putain de Dragée ne voulait pas dire que Weasley vivrait un jour de plus.

Drago entra en trombe dans le bureau du roux. Les portes étaient ouvertes, et Weasley ne remarqua même pas que quelqu'un était entré. Il était penché sur son bureau, lisant un long tableur. Bouillonnant, Drago leva la main et, avec une folle satisfaction, donna un grand coup à Weasley en plein dans sa stupide tête.

Weasley cria - comme une fille, selon Drago - et se retourna, sa baguette dans la main.

- Qui est là ? cria-t-il, scannant frénétiquement son bureau des yeux.

- Je sais pas, devine ! cracha Drago.

Les yeux de Weasley s'agrandirent au delà du possible, et fixèrent le torse de Drago.

- Je suis plus grand que ça ! grogna Drago.

- Malefoy ?

Le visage de Weasley était aussi pâle que les murs blancs de son bureau.

- Malefoy, est-ce que t'es... un fantôme ? Par Merlin ! Dis moi que tu ne t'es pas étouffé avec un Dragée.

- Amusant, Weasley. Très hilarant. Regarde, je souris. (Drago découvrit ses dents.) Oh, attends, tu ne peux pas le voir. PARCE QUE JE SUIS INVISIBLE !

Weasley cligna des yeux, toujours agrippé à sa baguette, le regard fixé un peu à gauche de Drago.

- Est-ce que tu vas... me hanter ? murmura-t-il.

- Je ne suis pas mort, Weasley. Et arrête de faire semblant d'être surpris. C'est toi qui m'a fait ça !

Drago se déplaça derrière Weasley et le frappa de nouveau.

- Aïe ! Arrête ça ! (Weasley s'écarta, tournant sa tête de gauche à droite comme s'il était cinglé.) Je n'ai rien fait !

Malefoy serra les poings.

- Tu sais quel est l'avantage de cette invisibilité ? Je pourrais te tuer maintenant, et tu ne le verrais pas venir.

Weasley se déplaça prudemment autour de lui, pointant sa baguette en direction de la voix de Drago. Il se tenait entre un grand placard et son bureau, probablement pour éviter d'autres attaques.

- Malefoy, je jure que je ne voulais pas te rendre invisible. Tu es sûr que ce n'est pas une de tes expériences qui s'est retourné contre toi ?

- Oh, je t'en prie. C'est arrivé juste après que j'ai mangé un des ces putains de Dragées roses ! gronda Drago, incapable de cacher la détresse qui perçait dans sa voix.

Ça avait été horrible. Son corps entier avait soudainement disparu, comme s'il avait été effacé de la surface de la Terre. Il en pouvait même plus voir ses propres membres, ou même ses vêtements. Même sa baguette était devenue invisible, et comme un idiot, Drago l'avait laissée tomber pendant sa transformation. Elle avait dû rouler quelque part, et il ne parvenait plus à la trouver, ce qui ne faisait qu'accroître son désespoir.

- Tu as mangé un Dragée ? demanda Weasley, l'air surpris pendant un instant avant d'éclater de rire. Je le savais ! Je savais que tu choisirais un rose. Tapette !

Drago attrapa un objet sur le bureau - un presse-papiers, remarqua-t-il - et le jeta à la tête de Weasley.

Weasley couina mais se décala à temps.

- Franchement, Malefoy ! Je ne sais pas ce qui s'est passé. Ce n'était pas censé te rendre invisible.

- Bien sûr. Un nouveau produit pour Aurors ? Ça n'aurait pas pu être ça, évidemment. Comment l'invisibilité pourrait-elle être utile aux Aurors ? ricana Drago, tentant de faire taire la petite voix dans sa tête qui ne pouvait s'empêcher de remarquer que cette invention était incroyablement impressionnante.

Des sorciers avaient tenté de devenir invisibles depuis des année, mais ils n'avaient jamais vraiment réussi, sauf une poignée d'entre eux, les plus puissants. Les sortilèges de Désillusion et les capes d'invisibilité - rares, celles-là, satané Potter - étaient tout ce qu'ils avaient. Et Weasley avait réussi la où tout les autres s'étaient trompés. Fichtre.

Weasley semblait en douter, tout comme lui.

- Tu penses vraiment que j'ai inventé une sorte de potion d'Invisibilité ? il demanda, son expression se transformant en une grimace incrédule.

- Je ne me suis pas fait ça tout seul, et tu viens d'avouer que tu as trafiqué les Dragées !

- Mais ce n'est pas ce qu'ils étaient censé faire, dit le rouquin, semblant amusé. C'est seulement une substance qui donne un peu de courage à celui qui la prends. (Il se racla la gorge.) Je l'ai déjà testée sur moi, Georges et Harry. Et un certain nombre d'Aurors. Ça n'a jamais eu cet effet. Tu es sûr que tu n'as pas—

- Oui, j'en suis sûr ! Si ton truc stupide a des effets secondaires imprévisibles, on pourrait tout aussi bien appeler ça une tentative d'empoisonnement.

Weasley eu l'air blessé.

- C'est moche, les tentatives d'empoisonnement, hein ?

Choqué, Drago s'immobilisa, à court de mots. Personne n'avais jamais mentionné les actions de Drago en sixième année, pas depuis que sa mère, guidée par son désir obsessionnel d'assurer un meilleur futur à Drago, avait écrit ces lettres d'excuses ridicules à pratiquement n'importe qui qu'elle connaissait, et les avait signé avec le nom de Drago. Il lui en avait voulu pendant des semaines. Mais ça avait été utile. Il ne l'avait réalisé que lorsqu'il avait commencé à travailler au Ministère.

- Alors c'est une vengeance ? il demanda calmement.

Weasley roula de yeux.

- Non, ce n'est pas une vengeance, abruti. C'est toi qui a ramené le sujet sur la table. Je me suis juste dit que c'était amusant que tu m'accuses d'empoisonnement.

- Ce n'est pas amusant, fit Drago, essayant de détourner l'attention de Weasley de ce sujet fâcheux.

- Oui, et bien ce n'était pas drôle non plus quand tu—

- Tu mens ! le coupa Drago, et Weasley lui fit un regard un peu peiné. C'est un maléfice, il insista.

Weasley soupira.

- Non. Demande à Georges. Demande à Harry. C'est juste une potion inoffensive.

- Bien sûr. Je devrais donc demander à tes amis et à ta famille. Parce que, ce n'est pas comme si ils allaient mentir pour protéger ton cul plein de tâches de rousseurs.

- Tu as déjà vu mon cul ?

Drago l'ignora.

- Tu as dix secondes pour le convaincre de ne pas te massacrer, gronda-t-il. (Weasley n'avait pas l'air impressionné, donc Drago ajouta :) Et par massacrer, je veux dire que j'irais voir Robards et lui dire ce que tu as fait.

Ça eut l'air d'inquiéter Weasley.

- Les effets vont disparaître, promit-il. Dans quelques heures environs. J'en suis sûr. Et puis, ce n'est pas si grave, si ? Tu pourrais aller espionner les filles dans les douches. Et, t'as vu, j'ai dit fille. Ce qui suppose que je pense que tu es hétéro, il ajouta en hochant la tête pour tenter de paraître convaincant.

- Si les effets ne disparaissent pas... le menaça Drago, tentant de l'effrayer du regard jusqu'à ce qu'il réalise que son regard ne pouvais pas avoir d'effet sur Weasley.

- Ça disparaîtra, assura le rouquin. Si c'est arrivé à cause du Dragée, je veux dire. Cela dit, je ne comprends toujours pas. Il y'a eu des effets secondaires chez les autres aussi, mais rien de tel. Par exemple, Auror Parker à gagné un peu de masse musculaire, et Georges s'est vu pousser une énorme paire de... (Weasley se tût, un énorme sourire séparant son visage en deux.) Oh, attends. Je comprends. Tu ne peux être courageux que si personne ne te vois. Eh ben, Malefoy ? T'as peur que ça ruine ta réputation si soigneusement construite ? (Weasley sursauta quand un cadre photo en bois vola et heurta son épaule.) Aïe ! Allez, Malefoy. Tu es invisible. Penses à toutes les choses sympa que tu pourrais faire !

Drago chercha des yeux quelque chose de plus à balancer sur Weasley, décidant que ça, c'était sympa, mais son regard tomba sur une photo posée sur le bureau. Le cliché avait été prit au mariage de Granger et de Weasley. Les jeunes mariés souriaient tandis que leur témoin aux cheveux bruns se tenait un peu en retrait, les regardant avec un sourire.

Weasley avait raison à propos d'une chose. Il pouvait partir et faire quelque chose de sympa. Comme aller effrayer les gens qu'il n'aimait pas, ou découvrir les sombres petits secrets qu'ils gardaient et qu'il pourrait utiliser pour les faire chanter plus tard. Ou il pouvait faire autre chose.

Drago contempla la photo. Potter avait un jour de congé, aujourd'hui. Non pas que Drago connaisse son emploi du temps, mais Potter prenait rarement de jour de congé, alors ces occasions étaient mémorables.

- Très bien. Je m'en vais, dit-il.

Weasley se tendit.

- Quoi ? Où ça ?

- Ce ne sont pas tes affaires.

Drago se dirigera vers la sortie. Weasley se précipita après lui :

- Attends ! Tu ne peux pas réellement espionner qui que ce soit dans les douches. Je plaisantais ! Tu le sais, hein ? Malefoy ?

Drago envisagea de jeter Weasley par la fenêtre, mais se força à se calmer - il avait des choses bien plus importantes à faire. Il se retourna.

- Je ne vois plus mes membres, Weasley. Je vais à Sainte Mangouste.

Les traits de Weasley se relaxèrent.

- Bonne décision. Tu es un gars intelligent. Je l'ai toujours pensé.

Drago secoua la tête et se sorti Weasley de l'esprit, dévouant son attention à quelque chose de bien plus plaisant. Ce qui ressemblait à une malédiction quelques instants auparavant lui apparaissait désormais comme une bénédiction. Il était invisible. Complètement invisible, ce qui était bien mieux que de devoir se recouvrir entièrement d'une Cape d'Invisibilité à moitié déchirée. Drago sourit, repensant à toutes ces fois où Potter l'avait suivit, caché sous cette stupide cape. Il était temps de lui renvoyer l'ascenseur.

*******

Si quelqu'un aux Trois Balais avait remarqué le feu verdoyant qui s'échappait de la cheminée alors que personne n'en sortait, il ne le montra pas. L'endroit était bondé. Il semblait que trop de gens utilisaient cette cheminée pour que quelqu'un y fasse attention. Drago se fit un chemin à travers la foule - les gens remarquèrent ça, sans aucun doute, mais s'accusèrent entre eux - et sorti.

Une nostalgie soudaine le frappa quand il revit Pré-au-Lard après toutes ces années, même si Poudlard ou ses années lycée. C'était aussi vieillot et pittoresque que ça l'avait toujours été, avec la neige sur les toits et les lanternes projetant des lumières dorées partout où il posait les yeux. Il sourit tandis qu'il remontait les rues étroites, pensant à un petit garçon blond ridicule qui se moquait de tout ce qu'il voyait. Il pensait à l'époque que Pré-au-Lard était ridicule et inintéressant, mais maintenant qu'il le revoyait, il appréciait le sentiment de paix inaltérée qui s'en dégageait.

Potter vivait dans une petite maison à l'extrémité du village. Drago se souvenait du jour où Potter l'avait achetée. C'était partout dans les journaux. La maison était vieille et presque en ruines, mais les amis et admirateurs de Potter l'avaient aidé à reconstruire et décorer l'endroit. C'était un un maison superbe, maintenant. Toujours petite, mais presque charmante, avec ses petites fenêtres et sa terrasse spacieuse. Elle avait même un petit jardin, pas remplie de fleurs et très soigné, mais bien tenu et protégé expertement du froid et de la neige grâce à la magie.

La maison avait l'air calme et Drago jeta un œil à sa montre. Il était environ dix-neuf heures, et si l'on ajoutait le fait que c'était vendredi, cela pouvait tout aussi bien dire que Potter n'était même pas chez lui mais quelque pars dehors avec une fille. Ou un garçon, puisque pour autant que Drago le sache, Potter n'était pas difficile au niveau du genre. Même si aucune suspicion n'avait été émise officiellement et qu'aucune preuve n'existait, donc ça pouvait n'être que des rumeurs.

Drago avait presque demandé confirmation à Weasley une fois, mais ça aurait été idiot. Weasley en savait déjà suffisamment comme ça, si Drago commençait a lui poser des questions sur sa vie privée, cela ne ferait que confirmer les suspicions du roux à propos du faible qu'avait Drago pour Potter.

Drago soupira. Putain, son faible pour Potter. Il souhaitait pouvoir tout nier du début à la fin, mais il avait arrêté de s'emmerder avec ça quelques temps auparavant. Il l'acceptait. C'était une sorte d'étrange punition cosmique qu'il devait simplement endurer.

Drago avait pour habitude de tout mettre sur le dos de cette fois où Potter était apparut de nul part, des années plus tôt, pour le sortir du feu, puis s'était tenu droit et victorieux devant un homme dont la simple présence lui glaçait le sang. Il avait pour habitude de penser que ce n'était même pas des sentiments, qu'il voulait tout simplement être Potter, celui qui avait affronté le mal, comme il l'avait lui même tenté puis échoué quand Greyback s'était pointé au manoir avec la seule personne qui pouvait les sauver, capturé et défait.

Quelque part durant tout ce temps, Potter était devenu la chose étincelante qui ne serais jamais corrompu par le Seigneur des Ténèbres.

Mais c'était plus que ça. C'était devenu évident le jour où Drago avait commencé son travail au Ministère. Il aurait du prévoir que Potter demanderais les missions les plus dangereuses, ce qui finissait généralement par une tonne d'équipement cassé et de sortilèges à annuler. Drago avait passé plus de temps en compagnie de Potter qu'il n'aurait pu l'anticiper.

Potter se montrait avec des objets cassés, en donnant des explications du style : « J'ai cassé ma Sonde à Honnêteté. J'ai du la mettre dans un endroit pas super adapté à l'objet.» Drago le traitait d'incompétent, puis découvrait plus tard que Potter avait cassé la Sonde lui même, et fait utilisé les deux moitiés dans les narines de deux deux Trolls mentalement instables pour les empêcher de tuer des randonneurs Moldus.

Une fois, il avait entendu que Potter avait stoppé un sortilège réducteur avec sa main tout en tentant de maîtriser un homme qui essayait de jeter un maléfice à sa femme. Les Médicomages avaient à peine réussi à faire repousser sa main, et Potter avait dû porter un bandage pendant des jours. Quand Drago lui avait demandé ce qui s'était passé, Potter avait secoué sa main enrubannée et avait dit : « Oh, c'est rien. Je me suis juste trop branlé. »

C'était vite devenu le jeu préféré de Drago. Il ne se lassait jamais de découvrir ce qui se cachait derrière les explications ridicules de Potter. C'était difficile de reconnaître la vérité parmi la multitude d'exagérations et d'euphémismes qui circulaient.

De toute manière, Potter était devenu une inspiration. Drago avait inventé une potion qui mettait les Trolls hors d'état de nuire. Et des gants protecteurs qui repoussaient la plupart des sortilèges standards. Son faible pour Potter avait une certaine utilité, au moins. C'était réconfortant.

Drago contempla la porte de la petite maison, plutôt incertain de ce qu'il essayait d'accomplir en espionnant Potter. Peut être était-ce une part du jeu auquel il était maintenant addict. Il devait savoir à quoi Potter consacrait son temps libre. Sa vie privée était un mystère plus grand encore que ses escapades professionnelles.

Les orteils de Drago étaient presque gelés quand de la lumière verte se dégagea de la fenêtre, signalant l'arrivée de Potter par la cheminée. Il n'y avait pas de raisons de s'enthousiasmer, cela dit. Potter était chez lui, mais ça ne voulait pas dire grand chose, puisque les rideaux épais ne permettaient à Drago que de distinguer ne soudaine obscurité qui voulait dire que Potter avait éteint les lumières, d'abord autres de chaussée, puis à l'étage.

C'était à croire que Drago n'était venu que pour se tenir devant la porte comme un idiot. Si seulement il pouvait se rendre à l'intérieur. Si seulement il savait comment.

Le moyen classique de s'introduire chez quelqu'un semblait sa meilleure option. Drago frissonna et appuya sur la sonnette. Il se sentait comme un vilain écolier embêtant ses voisins. Son plan à moitié formé était de s'introduire derrière Potter quand il ouvrirait la porte. Ça ne lui paraissait pas être une possibilité réalisable, mais il devait tenter quelque chose. Ou sinon il serait venu pour rien.

Cela prit une éternité à Potter pour ouvrir la porte, mais sa en valait la peine. Il portait un peignoir et des sourcils froncés - et apparemment, rien d'autre. Ses cheveux étaient humides ; Drago avait dû le tirer hors de la douche. Potter mit le nez dehors, regarda à gauche et à droite, secoua la tête et ferma la porte.

C'était Pré-au-Lard après tout. Des élèves de Poudlard avaient dû lui faire le coup plus d'une fois. C'était possible qu'une horde de filles gloussant se soient tenues sous sa fenêtre suffisamment de fois pour le rendre dingue.

Peut être même suffisamment dingue pour que Potter sorte les chasser quand "elles" franchiraient la limite. Drago sonna de nouveau, et cette fois-ci, ne décolla pas son doigt de l'interrupteur avant un bon moment.

Il se retira juste à temps. Potter sorti, sa baguette à la main. Il regarda autour de lui et fit un petit mouvement de poignet. Drago ferma les yeux quand de la magie l'effleura. Il s'attendait à trouver Potter lui lançant un regard noir lorsqu'il les rouvrirais, persuadé que Potter avait compris d'une manière ou d'une autre que quelqu'un d'invisible s'était pointé pour l'emmerder. Mais Potter ne le regardais pas. Il inspectait la toile, fine et dorée, qui s'était formée autour de la maison. Drago était tellement distrait par le soulagement qu'il rata presque sa chance. La porte était libre.

Aussi rapidement et discrètement que possible, n'osant même pas respirer, Drago se faufila à l'intérieur. Potter l'imita peu de temps après.

Drago se dépêcha de traverser l'étroit hall d'entrée, se maudissant d'avoir oublier d'enlever ses chaussures. Heureusement, le sol de chez Potter ne grinçait pas. Des tapis épais et rouges foncés étaient visibles partout, soit parce que Potter essayait d'être le Gryffondor ultime, ou parce qu'il aimait simplement marcher pieds nus, Drago n'en savait rien ; il était seulement reconnaissant que ces tapis soient la pour étouffer le bruit de ses pas.

Drago traversa le salon et se plaça dans le premier coin vide de la pièce qu'il put trouver, n'ayant aucune idée de l'endroit où Potter irait ensuite. Ledit Potter ne s'approcha même pas de lui. Il tourna à gauche et monta à l'étage. Il avait toujours son peignoir. Il devait prévoir de terminer sa douche ou d'aller s'habiller. Dans les deux cas, la situation nécessitait qu'il enlève son peignoir, et Drago était plus que tenté de le suivre, mais les escaliers de bois avaient craqué sous les pieds nus de Potter, et Drago n'osa pas s'en approcher. Il espérait que Potter n'irait pas se coucher aussi tôt.

Le bruit sourd de l'eau qui coule parvint oreilles de Drago, et il en conclut qu'il pouvait visiter en toute sécurité. Premièrement, il enleva ses chaussures et la plaça dans un coin, en espérant qu'il se rappellerait là où il les avait laissées ; comme tous le reste de lui-même, elles étaient invisibles.

Le salon de Potter ressemblait exactement à la manière dont Drago se l'était imaginé. Une énorme cheminée, des fauteuils moelleux et confortables et un sofa ; tout était rouge foncé et marron, accueillant, donnant l'impression d'être chez soi même si il n'y avait pas la moindre ressemblance avec l'appartement de Drago ou son manoir. Peut être que c'était seulement l'impression qu'il en avait parce que c'était chez Potter et que Drago était un idiot sentimental.

Drago passa sa main sur le dossier d'un fauteuil et fut tenté de s'y blottir pour dormir. Connaissant sa chance, Potter s'assiérait probablement sur lui.

A la place, il alla jusqu'à la cuisine sur la pointe des pieds. Ce n'était pas ce à quoi il s'attendait. C'était plutôt spacieux, et les deux murs qui donnaient sur l'extérieur avaient l'air d'être faits de verre, mais Drago savait que ce n'était qu'un sortilège puisque il avait vu la maison de l'extérieur ; elle était faite entièrement de briques, et avait de petites fenêtres.

La toile dorée que Potter avait créé autour de la maison était tout ce que Drago pouvait voir au travers des murs, mais quand il loucha il parvint à apercevoir au loin des lanternes brûlant vive l'obscurité qui commençait à tomber sur les rues du village ; tandis que plus loin, des torches projetaient de la lumière tremblotante, comme de petites étoiles, éclatant les tourelles et les murs du château de Poudlard.

Drago se demanda si Potter passait beaucoup de temps dans la cuisine et si voir son adolescence par la fenêtre, tous les jours, le rendait heureux ou non. A certains moments, c'était comme si Potter avait oublié tout ce qui s'était passé, dans le cas contraire il ne ferait pas la conversation à Drago, mais ça ne pouvait pas être vrai. On aurait dit que Potter y pensait tous les jours, tout comme Drago.

Les lumières s'allumèrent et Potter entra dans la cuisine, manquant de bousculer Drago de peu. De quelques centimètres en fait. Drago recula et tenta de ne faire qu'un  avec le mur. Pourquoi Potter était si pressé, Drago ne le savait pas ; il devait avoir faim. Il commença à s'occuper de ses affaires et ne remarqua même pas que quelque chose clochait. Les sixièmes-sens-Auroriques étaient sur-côtés.

Potter était toujours pieds nus, mais il portait désormais un pantalon lâche à l'air Moldu, et un t-shirt terriblement orange. Ce devait être un cadeau de Weasley. On aurait dit un de ces cadeaux que nous offrait un ami proche mais qui était trop horrible pour être porté en public.

Il avait également séché ses cheveux, à l'aide de sortilèges jetés à la va-vite, il semblait, mettant encore plus le bordel dans sa tignasse ; plusieurs mèches sombres en sortait à des endroit bizarres, et d'autres encadraient son visage. Drago mourrait d'envie de les toucher. Les cheveux de Potter étaient une de ces choses maudites qui nourrissaient ses fantasmes, le laissant imaginer ses doigts passant entres ces boucles brunes tandis que Potter l'embrassait, le suçait, le baisait.

Potter fit les cents pas dans la cuisine, ouvrant d'étrange boîtes, défaisant des paquets, et mettant le contenu des sus-dits paquets dans une boîte différente. Bien que Drago ne sut pas comment cela se produisit, le résultat se manifesta sous la forme d'un dîner complet et chaud,  juste après que la boîte aie fait "Ding!". Ce n'était pas la première fois que Drago soupçonnait les Moldus de mentir en disant ne pas maîtriser la magie.

Potter se versa un verre de vin rouge et laissa la bouteille sur la table. Il mangea dos à Drago, faisant face au mur transparent.

Plus Drago se tenait là à le regarder, pire il se sentait. Une vague de honte le submergea et le fit reculer lentement vers la porte de la cuisine. Il s'était imaginé surprendre Potter en train de faire quelque chose d'embarrassant ou ridicule. Ç'aurait été drôle. Mais contempler Potter en train de manger calmement son dîner lui apparaissait maintenant comme une intrusion de la pire espèce. Il regrettait d'être venu. Ça ne ferait qu'empirer les choses, il le savait. Il pouvait déjà s'imaginer en train de fantasmer, s'imaginant qu'il pouvait guérir Potter de sa solitude. Se faisant des illusions en pensant que Potter avait besoin de lui pour une telle chose. Il savait que ce n'était pas vrai. Potter avait bien des amis sur lesquels il pouvait compter ; Drago ne faisait que se monter la tête.

Il se glissa dans le salon sans faire un bruit. Il fit presque un pas vers la porte d'entrée, ayant la ferme intention de partir, puis il réalisa - il ne pouvait pas partir. Potter les avait enfermés à l'intérieur. Il connaissait le sort que Potter avait utilisé. Personne ne pouvait approcher la maison ; ni par magie, et certainement pas par la porte d'entrée. Et ça marchait dans les deux sens : personne ne pouvait partir non plus. Pas avant que Potter retire la protection dorée, ce qu'il ne ferait probablement pas avant le lendemain matin.

Drago maudit Ron Weasley. Et maudit aussi le moment où il s'était senti suffisamment courageux pour manger ce stupide Dragée. Non seulement il était coincé là, mais en plus il était probable que les effets disparaissent, comme l'avait promit Weasley, et Potter le trouverait le lendemain matin. Ou alors Drago devrait dormir dans un placard à balai poussiéreux. Les fauteuils moelleux avaient l'air bien plus confortables.

Drago tressaillit. Weasley allait tout raconter à Potter concernant son invisibilité, puis Potter comprendrait tout, qu'il trouve Drago le lendemain ou non. Drago dirait que son plan était de prendre des photos embarrassantes, pour qu'il puisse les vendre à La Gazette. Potter se mettrait en colère et le jetterait dehors. Drago lui dirait d'aller se faire foutre et menacerait de dire à tout le monde que Weasley menait des expériences illégales sur des membres du Ministère. Une semaine plus tard, les choses seraient comme elles l'avaient toujours été - Weasley, un casse-couilles, et Potter, complètement inconscient que Drago existait, sauf quand il avait besoin que quelque chose soit réparé.

Donc. Peu importe. La meilleure chose que Drago pouvait faire était de choisir le fauteuil le plus éloigné de la cheminé ; si Potter s'installait dans la salon, ce serait celui sur lequel il serait le moins probable qu'il s'assoie.

Drago ne dut pas attendre très longtemps avant que son hypothèse se confirme. Potter revint dans le salon en tenant un verre rempli de vin et se dirigea vers le sofa. Juste en face de Drago, bien trop proche pour qu'il soie à l'aise, mais au moins il ne s'était pas assis sur lui, alors Drago pouvait faire confiance à sa bonne étoile.

Potter s'installa, ses genoux ramenés contre son torse et son dos calé contre des coussins, et leva sa baguette. Il agita son poignet et un bruit à droite de Drago le fit sursauter. Il réalisa ensuite qu'il s'agissait seulement d'une de ces télévisions qui faisaient ressembler les Moldus à des Inferi quand il les regardaient trop longtemps. Elle devait être ensorcelée, sinon elle ne fonctionnerait pas. Pas à Pré-au-Lard. Le dossier de Drago concernant Potter commençait à grossir ; enchanter des objets Moldus était illégal...

L'image sur la télé montrait un homme se tenant devant une grosse carte de la Bretagne, promettait de plus en plus de neige dans les jours à venir avec un enthousiasme désarmant. Potter secoua de nouveau sa baguette et l'image changea. Maintenant des Moldus courraient sur un terrain d'herbe verte en chassant un Souafle d'apparence bizarre. Potter rechangea l'image, et continua ainsi pendant un moment. Ce devait être un jeu Moldu qui consistait à deviner ce que montrerait l'image suivante avant qu'elle ne change.

En tout cas, ça commençait à sérieusement le frustrer.

Occasionnellement, Potter laissait l'image affichée suffisamment longtemps pour que ça devienne intéressant puis changeait encore.

Drago grinça des dents quand l'image montra un homme chauve et une femme blonde, et juste au moment où ils allaient découvrir si le tas d'objet étranges qu'ils avaient acheté avait de la valeur ou non, Potter éteignit la télé.

Drago lui lança un regard noir, ce qui ne servit à rien, évidemment. Potter vida son verre de vin, le mit de côté, et s'enfonça encore plus dans le canapé, comme s'il comptait dormir.

Fabuleux. Donc Potter allait dormir là et la première chose qu'il verrait en se réveillant serait Drago.

Drago allait peut-être devoir chercher un placard à balai poussiéreux, en fin de compte. Ou il pourrait monter à l'étage et dormir dans le lit de Potter. Ce serait une catastrophe dans les deux cas, il pouvait au moins éviter d'avoir mal au dos en se réveillant.

Potter n'était pas près à dormir, apparemment. Il était bien éveillé, gigotant ses jambes et s'étirant sur le sofa, comme pour trouver une position plus confortable. Enfin il s'installa. Ses yeux étaient toujours ouverts, fixant le plafond. Sa main descendit vers la ceinture de son pantalon Moldu et se glissa à l'intérieur.

Oh Merlin. Drago aurait du s'en douter. C'était le genre de chose que les gens faisaient pendant leurs jour de congés. Drago regarda autour de lui, paniqué, mais il ne pouvait pas fuir. S'asseoir là état déjà suffisamment risqué - si Potter ne faisait que tourner la tête, il pourrait facilement voir les plis et les bosses que le poids de Drago avait fait dans le tissu moelleux de son fauteuil. Bouger maintenant ne ferait qu'attirer l'attention.

Drago se renfrogna devant ses propres excuses. Ridicules. Comme s'il avait besoin d'excuses pour regarder Potter se branler. Parce que Potter se branlait. Sa main était ans son pantalon, bougeant indubitablement suggestivement ; ses yeux étaient fermés, ses lèvres entrouvertes, sa respiration se fit courte. Le corps de Drago réagit à cette vue de manière plutôt prévisible. Il commençait à craindre que le battement de son cœur soit devenu trop fort, Potter l'entendrait surement, et ensuite --

Potter souleva son bassin et descendit son pantalon jusqu'à ses genoux, puis l'enleva complètement. Il s'allongea sur les coussins, nus de la taille aux pieds, sa queue complètement dure, laissant couler du liquide pré-séminal sur son bas-ventre. Les doigts de Drago s'enfoncèrent d'eux-mêmes dans les accoudoirs du fauteuil, et son regard se fixa sur le membre de Potter. Il aurait du se douter qu'il serait parfait.

Il aimait raconter à qui voulait l'entendre que Potter en avait une toute petite, et que c'était pour cette raison qu'il n'arrêtait pas d'essayer d'accomplir des trucs incroyable ; pour essayer de se remplir le pantalon autrement.

Il avait entendu certains proclamer que sa queue était énorme. Mais ce n'était pas vrai non plus. Elle avait l'air suffisamment large pour procurer du plaisir, mais pas assez pour être douloureuse à prendre.

Il apparut à Drago qu'il pensait excessivement à la queue de Potter. Le fait que Weasley ai remarqué son faible pour Potter ne paraissait plus si surprenant maintenant. Tout le monde avait du le remarquer. Même Potter.

Que ferait Potter s'il savait qu'il se touchait en gémissant à la vue et aux oreilles de Drago ? Et plus important encore, serait-ce si grave si une mystérieuse entité invisible s'approchait subrepticement de lui pour le faire à sa place ? Drago doutait qu'il veuille connaître la réponse à ces questions.

Potter arrêta ce qu'il était en train de faire, comme pour punir Drago d'avoir pensé de telles choses. Il récupéra sa baguette, et Drago se mit soudain à respirer violemment, de peur qu'il l'ait repéré, mais Potter ne fit qu'utiliser un sortilège d'attraction pour envoyer un objet voler vers lui. L'objet descendit les escaliers et Potter l'attrapa au vol dans un petit bruit. Un second suivit. La première chose était ce que Drago reconnut facilement comme un flacon de lubrifiant, et le deuxième...

Drago en reconnu immédiatement la forme, mais n'osait pas croire qu'une telle chose existe, ou même que Potter l'utiliserais réellement. 

Avec une assurance surprenante, Potter enduit l'objet de lubrifiant puis leva sa jambe, la plia au genou, de sorte à ce qu'il puisse presser l'extrémité du jouet entre ses fesses.

Le corps entier de Drago tressaillit. Il était déchiré entre la joie de se voir confirmer le fait que Potter aimait définitivement ce genre de choses et prendrait très probablement du plaisir avec un homme, et une sorte d'horreur parce que le jouet qu'il avait dans la main avait l'air beaucoup trop large, Potter ne pourrait jamais le faire rentrer. Mais c'est pourtant ce qu'il fit.

Drago put deviner le moment exact lors duquel le jouet le pénétra. Parce qu'à ce moment exact, le brun gémit, jeta la tête sur le côté pour découvrir sa nuque et ferma ses yeux. Ses gémissement s'accentuèrent à mesure que ses mains faisaient rentrer l'objet en lui. Drago ne pouvait pas le quitter des yeux. Aucun de ses fantasmes ne ressemblait à ça, de près ou de loin.

Potter était vraiment beau à voir. Ses hanches musclées tremblaient et des gouttes de sueur roulaient sur sa peau, étincelant dans la lumière de la cheminée. La queue de Potter tombait négligemment sur son bas-ventre, puisqu'une de ses mains maintenait sa jambe en l'air et l'autre faisait entrer et sortir le jouet de son corps. Son visage était rouge, ses yeux fermés.

Après un moment, il attrapa sa baguette de nouveau et jeta un sortilège à l'objet, qui se mit à bouger de lui même. Potter put enfin s'aider de ses bras pour se maintenir en équilibre sur le canapé, ses poings serrés, laissant le jouet le baiser sans vergogne dans des vas-et-viens profonds et des bruits humides qui poussèrent Drago à toucher timidement son propre sexe à travers son pantalon. Les gémissement de Potter étaient devenus vraiment forts. Le jouet persistait dans sa tâche, la vitesse et la profondeur de ses à-coups semblant inhumaines aux yeux de Drago.

- Alors, murmura Potter, la voix effroyablement grave, tu comptes juste rester là à me regarder ?


*******


Potter ne lui parlait pas à lui. Potter ne parlait pas du tout, d'ailleurs. Drago l'avait imaginé. Assurément. Le jouet continuait de glisser en et hors Potter à un rythme régulier, sa peau tendue sur ses muscles saillants, son corps tremblant de la tête aux pieds de l'effort qu'il devait produire pour rester immobile afin de ne pas donner de marge d'erreur possible au jouet inflexible. Potter semblait totalement concentré sur son plaisir. Le moindre mot entendu par Drago devait être un produit de son imagination.

Drago se leva malgré tout, comme hypnotisé. Non, il n'était pas fou. Il avait entendu Potter parler. Il serait fou s'il laissait passer une invitation de ce genre. Et c'était une invitation. Un défi, pour être plus précis. Et refuser un défi lancé par Potter allait à l'encontre de tous ses principes.

Les jambes de Drago heurtèrent le sofa ; il était si proche, et la hanche de Potter frottait contre ses vêtements. Les tremblements de Potter s'intensifièrent. Il avait du le sentir ; il avait dû se frotter contre lui exprès.

Doucement, dans un geste peu assuré, Drago se pencha et plaça sa paume sur le bas du dos de Potter. La respiration du sus-dit Potter se hacha. Drago glissa sa main sur la peau brûlante du noiraud jusqu'à atteindre ses fesses. Il arrivait difficilement à croire ce qu'il faisait. Potter était réel, bien vivant sous son touché. Et tellement vulnérable, avec ses gémissement et ses tremblements.

Les doigts de Drago atteignirent l'endroit précis où le jouet entrait en Potter avec insistance. Il caressa l'entrée plissée et rougie de son ancienne Némésis, laissant ses doigts passer dessus, comme s'il allait les enfoncer en lui en plus du jouet. Les halètements de Potter lui étaient presque douloureux.

Drago s'humidifia les lèvres ; sa queue tressaillit. Il fut prit d'une envie soudaine de réagir, de faire quelque chose au lieu de rester là comme un idiot. De le faire avant que Potter ne change d'avis et ne lui balance un maléfice à la gueule. Comment était il au courant de sa présence, d'ailleurs ? Peu importe.

Jamais autant de choix tous plus alléchants les uns que les autres ne s'étaient offerts à lui. Il voulait tout faire. Il voulait enlever ce fichu jouet et le remplacer par sa queue ; il voulait prendre celle de Potter dans sa bouche. Il voulait jouir sur le visage de Potter et tâcher ses lèvres pleines.

Il voulait retracer de sa langues chaque cicatrice sur le corps de Potter. Et il y en avait pas mal. Une longue sur sa hanche, une autre, large et pâle, sur son ventre, et une poignée d'autres, plus petites, dispersées un peu partout. D'autres sur sa poitrine, sans doute, aussi, mais Drago ne pouvait pas les voir, la faute à ce foutu T-shirt orange que Potter portait toujours.

Était-ce la raison pour laquelle Potter ne l'enlevait pas ? Pour cacher d'autre cicatrices encore plus horribles ? Drago avait des cicatrices sur sa poitrine, lui aussi, des cicatrices que Potter avait fait lui-même. Il n'aimait pas que les gens les regardes, mais contrairement à ces foutus Aurors, il ne les avait pas reçues en combattant le mal, mais en étant son suppôt.

Drago secoua sa tête pour chasser ses pensées et redirigea son regard sur le membre rougi de Potter. Finalement le choix n'était pas si difficile à faire. Il se dépêcha d'enlever ses vêtements. Le regard de Potter suivit sa cape lorsqu'elle tomba au sol. Drago suivit son regard, s'attendant à ne pas la voir, de la même manière qu'il ne voyait pas le reste de son corps et des vêtements qu'il portait lorsqu'il était devenu invisible.

Mais il vit ce que Potter regardait.

Il y avait des cendres et de la poussière sur sa cape. Il n'y avait pas pensé ; il était arrivé aux Trois Balais en utilisant la poudre de Cheminette - le moyen de transport le plus salissant. Potter avait du voir les contours du dos et des épaules de Drago ; il avait du savoir où Drago se trouvait précisément à chaque instant.

Ce qui voulait dire que Potter l'avait fait exprès. Se donner en spectacle. Cette tournure des évènements nécessitait une analyse attentive des réelles motivations de Potter et de tout ce que cela impliquait.

Mais ça devrait attendre.

Drago fût nu en quelques secondes. Lentement, il attrapa la baguette de Potter, qui reposait près de lui sur le sofa. Potter se figea, son plaisir apparemment oublié, son corps entier en état d'alerte ; son regard fixé sur la baguette qui bougeait dans l'air.

La baguette de Potter était chaude dans sa main ; la sensation n'était pas tout-à-fait naturelle, mais ça suffisait. La tenir était merveilleux, avec Potter complètement démuni devant lui. À cet instant, Drago se vit de retour à Poudlard, à l'époque où battre Potter était la seule chose à laquelle il pensait.

Même maintenant, après toutes ces années, ça restait tentant. Jeter un sort à Potter, lui voler sa baguette et le laisser là, humilié. Drago était certain d'avoir tourné la page. Certain de se connaître mieux que jamais.

Le visage de Potter était rouge, ses yeux plissés, sa respiration rapide et ses lèvres pleines et entrouvertes. Il n'avait pas l'air effrayé, Drago réalisa. Il n'était pas effrayé. Et, même s'il l'était, ça ne fit que l'exciter encore plus.

Ça aurait du le mettre en colère, de savoir que, même maintenant, avec la baguette de Potter pointé sur le visage de son propriétaire, ce dernier ne le considérait pas comme une menace. Mais ça ne le fit que se sentir en sécurité. Savoir que, d'une certaine manière, il avait gagné la confiance de Potter.

La seule chose sur laquelle il pouvait se concentrer maintenant était de ne jamais la perdre.

Drago pointa la baguette sur lui-même et jeta quelques sortilèges. C'était des sortilèges stupides et désagréables, mais il était pressé. Désormais il était prêt pour Potter, détendu et humide. Désormais il se sentait vide, désireux que Potter le remplisse au plus vite.

Il attrapa la cheville du noiraud et le força à baisser sa jambe. Ensuite, il monta sur le sofa pour venir chevaucher la taille de Potter.

Le corps de Potter bougeait légèrement sous lui, le jouet continuant de remplir son office. Les mains de Potter tatonnèrent quelques instants puis se posèrent sur les hanches de Drago, les caressant doucement. Il avait l'air fasciné. Ce devait être si étrange pour lui - ne pas voir la personne qu'il touchait. Drago posa la baguette sur le ventre de Potter et passa sa main désormais libre derrière lui pour agripper la queue du Survivant. Il en fit glisser le gland brûlant dans le creux de ses fesses, se laissant le temps de se relaxer.

Les mains de Potter se renfermèrent sur sa taille quand Drago s'enfonça sur sa queue. Il l'avait fait trop vite ; la brûlure provoquée par cet étirement soudain de ses parois le fit se refermer autour du membre du noiraud. Ses yeux se fermèrent de leur propre chef. Il s'entendit gémir dans un long son désespéré interrompu seulement par un coup sec donné par le bassin de Potter.

Drago n'avait aucune idée de comment il parvint malgré tout à avoir la présence d'esprit de rattraper la baguette avant qu'elle ne tombe au sol. Il en avait encore besoin. Les yeux de Potter suivirent la baguette tandis que Drago la dirigeait dans une direction hasardeuse, se concentrant autant qu'il le put sur l'objet qu'il voulait ensorceler.

Potter sursauta, son corps tressaillit, ses genoux ses plièrent, bousculant légèrement Drago. Laissant échapper un autre gémissement, Potter donna un nouveau coup de bassin, se renfonçant violemment en Drago ; le jouet avait accéléré sa cadence, contrôlé par le sortilège de Drago, pénétrant Potter encore plus profondément, donnant leur rythme aux bassins des deux jeunes hommes.

Potter semblait être l'esclave de ce jouet, la distance séparant ses cris et gémissements se réduisant peu à peu, ponctués par des secousses accentuées de ses hanches. Drago laissa la baguette glisser hors de sa main, laissa son corps accepter les coups de Potter sans opposer de résistance, laissa le plaisir l'emporter au loin.

Il n'était pas vraiment du genre à gémir, mais bordel que c'était bon. Il sentait le membre de Potter écraser sa prostate à chaque coup, écartant ses chairs brûlantes. Potter était doué.

Oh oui. Par Merlin. C'était divin.

Des doigts chauds et moites entourèrent sa queue et débutèrent des mouvements de haut en bas. Rapidement, le plaisir devint trop intense, Drago fut prit d'une ultime secousse et l'orgasme l'emporta, son corps prit d'une centaines de spasmes de plaisir et il vit des taches de lumière danser devant ses yeux.

Trop étourdi pour rester droit, il s'effondra sur Potter. Ses parois se resserrèrent autour de la queue de Potter, d'abord involontairement, puis parfaitement délibérément quand il entendit Potter gémir. Il attrapa les épaules du Balafré et leva la tête, les yeux rivés vers le regard, émeraude et vague, de Potter. Les hanches de Potter tressautaient toujours sous Drago.

Dans un effort louable, Drago attrapa les cheveux de Potter, rapprocha sa tête de la sienne et l'embrassa. le baiser était brutal, un véritable combat de langues, celle de Drago imitant les mouvements du jouet qui bougeait toujours à l'intérieur de Potter. Les bras de ce dernier serraient Drago dans une étreinte passionnée tandis qu'il joui enfin, tout tremblant et gémissant dans la bouche de Drago.

le baiser devint doux et paresseux, la langue de Potter glissant contre celle de Drago, lui faisant tourner la tête.

Une vraie perfection. Mais ensuite Potter s'arracha à lui avec un petit gémissement de détresse. Son corps bougeait toujours sous le sien.

Drago ne put pas s'empêcher de sourire.

- Tu à l'air d'avoir urgemment besoin que les effets d'un certain sortilège s'arrêtent, dit-il en pensant au jouet qui pénétrait toujours Potter comme si son existence en dépendait.

Il reconnut à peine sa voix ; elle était grave et rocailleuse.

La réponse de Potter se perdit entre un rire et un gémissement. Il regardait Drago dans les yeux. Drago baissa les siens et vit sa main sur l'épaule de Potter.

Bien sûr. Visible à nouveau.

Durant quelques horribles secondes, Drago cru sérieusement que Potter le jetterait dehors en criant "Malefoy ?!", mais Potter geint de nouveau, cherchant aveuglément sa baguette sur le sol de sa main traînante.

- Ma baguette, haleta-t-il.

- Oh ! 

Drago la repéra rapidement, et la ramassa. Une seconde plus tard, il avait annulé le sortilège qui laissait le jouet pilonner Potter sans pitié.

Ledit Potter eut un immense soupir de soulagement. Puis il ouvrit un œil. Drago ne s'était même pas rendu compte qu'il les avait fermés, trop effrayé que son hôte ne le mette à la porte.

- Donc, dit le brun, souriant. Bonjour ?

Drago se força à rire, même si son estomac se serra.

- Bonjour. (Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait dire ensuite, mais dans ce genre de situation, une seule solution restait :) C'est un beau temps que nous avons là, hein ?

- Merveilleux, dit Potter. Et encore de la neige à venir, apparemment.

- J'ai entendu ça.

- Je sais, ricana Potter. Je sais bien.

Drago se tortilla, écartant ses jambes dans l'espoir de trouver une position plus confortable. Et dans l'espoir également d'éviter un contact visuel pendant quelques secondes au moins. Ça l'aida à reprendre ses esprits.

- Alors... Est-ce que tu fait ce genre de choses avec tous tes visiteurs ?

- Oui, c'est plutôt normal. Des hommes invisibles jaillissent de placards à balais et de fauteuils. Très pratique.

Les mains de Potter glissaient sur son corps nu ; ses bras, son dos, ses hanches, ses fesses. L'une de ses mains resta là, la paume contre la peau brûlante de Drago. Très plaisant. Prometteur, aussi. Potter le voyait nu seulement maintenant, se rappela-t-il.

- Mais ces visiteurs sont habituellement plus difficiles à repérer, je dois dire.

Drago jeta un regard noir à Potter, qui souriait.

- Je savais bien que je détestais la poudre de Cheminette pour une bonne raison. (Il fit une pause, puis ajouta :) Weasley t'as averti, hein ?

C'était la seule explication logique.

- C'est vrai. Il m'a dit qu'un accident t'avais rendu invisible, et il s'attendait à ce que tu te pointes ici pour me molester.

Drago aurait du s'en douter. Il secoua la tête.

- Un accident, hein ? C'est ce qu'il a dit ? C'est lui qui m'a fait ça, tu sais. Avec ses stupides Dragées.

Potter pencha la tête. Il y avait quelque chose de plus doux dans son regard.

- Ceux qui donnent du courage ?

Oh merde. Pourquoi avait-il fallut qu'il mentionne les Dragées ? Ça ne faisait que laisser au regard de Potter une porte ouverte jusque dans son esprit.

Toutes les bonnes choses avaient une fin. Il aurait du se rendre compte de ça, aussi.

- Je viens de me rappeler qu'il faut que j'y aille.

Drago se dégagea, comptant bien se lever - pour ensuite s'habiller et courir très vite aussi loin que possible - mais Potter bougea si vite qu'il n'eut pas le temps de réagir. Il se trouvait désormais sur le dos, Potter assis sur lui, le poids du corps de l'Auror ne lui laissant aucun espoir de fuite. Cela dit, la sensation était trop plaisante pour que Drago mette suffisamment de volonté dans sa tentative d'évasion.

En plus, Potter n'avait pas l'air de se moquer de lui.

- Personnellement, je trouve le vin tout aussi efficace pour se donner du courage, souffla-t-il.

Drago mit une bonne minute avant de prendre en compte cette information. Avant d'imaginer Potter établissant un plan d'action, calmant ses nerfs avec des actions de routine telles que prendre une douche ou dîner, avant de boire suffisamment de vin afin de réunir le courage nécessaire pour se déshabiller et s'enfoncer un sextoy entre les fesses sous les yeux de Drago.

- Et bien -- (La voix de Drago se brisa, et il dut réessayer :) Je suis ravi que tu aies enfin prit les devants avec le gars sur lequel tu avais des vues. C'était bien trop évident. Ça en devenait presque embarrassant, dit-il sur le ton de l'humour.

Potter ri, enfouissant son visage de le cou de Drago, et ce dernier décida de faire comme s'il était totalement inconscient du fait que Weasley avait du mettre Potter au courant de son faible qu'il avait pour lui depuis des mois.

Potter embrassa la nuque de Drago puis son rire se stoppa. Il leva la tête et étudia le visage de Drago avec attention.

- Pourquoi les Dragées t'ont rendus invisible ?

- Selon Weasley, je ne peux être courageux que lorsque personne ne me voit.

- Ça ne fait aucun sens.

- Peut-être que je suis en fait très courageux mais que personne ne le voit ? suggéra Drago en riant, mais au moment où il le dit, il réalisa - ce n'était pas seulement les autres qui ne pouvaient pas distinguer son courage ; lui-même ne le voyait pas non plus.

- Moi je l'ai vu, dit Potter en souriant béatement.

- Tu n'as vu que des petits bout de moi, et ce n'était que de la poussière.

- Et bien, il y a une question philosophique à se poser.

- Non, pas de questions, dit fermement Drago.

Ce n'était pas quelque chose dont il voulait parler en détail. Il poursuivit, changeant subtilement de sujet ;

- Je préférerais en savoir plus sur tes jouets Moldus.

- Ah, en voilà une question courageuse.

Drago fronça les sourcils devant l'expression cruelle de Potter.

- Tu n'as que celui-là, c'est ça ?

Potter hocha tristement la tête.

- Oui, désolé.

- Et bien, heureusement pour toi - et pour moi, à l'occasion - (Drago se releva, forçant Potter à se mettre à genoux sur le sofa. Il trouva la baguette de Potter, la pointa sur cet horrible T-shirt orange qu'il portait, et murmura un sortilège) il se trouve que je suis un inventeur de génie.

Potter eut l'ait curieux et enthousiaste à la fois quand son T-shirt se déchira en deux, les deux morceaux de tissu glissant sur sa peau pour venir se nouer autour de ses poignets, comme deux jolies entraves oranges. Un autre sortilège murmuré par Drago et ses deux poignets se rejoignirent brutalement, attaché l'un à l'autre, emprisonnant le brun.

- Et tu es mon inspiration...

Drago attrapa ses poignets noués pour l'attirer vers lui et effaça le sourire lubrique de Potter d'un baiser.


*******


- Reducto !

Drago lança un sort à la poupée de chiffon à taille réelle recouverte d'un costume d'Auror. Le sortilège rebondit sur le tissu, le laissant sans égratignure. Drago eut un sourire radieux et cocha une nouvelle case sur son calepin avec fierté. 

Étant donné qu'il n'avait pas travaillé du week-end, il s'en sortait plutôt bien. Ç'avait été un week-end inspirant, après tout.

Drago n'était même pas rentré chez lui ; Potter n'avait même pas enlevé le sortilège doré qui protégeait sa maison. Dire qu'ils avaient passé deux jours entiers à baiser serait une exagération inutile. Ils avaient fait beaucoup d'autres choses. Ils avaient regardé la télé, et Potter avait préparé ces horribles repas Moldus, qui avaient un goût horrible mais que Drago s'était forcé à manger malgré tout.

Ils avaient fait la plupart de ces choses nus, cela dit.

Ils avaient beaucoup parlé, aussi. Ou plutôt, Drago avait posé beaucoup de questions, demandant la véritable histoire derrière chaque cicatrice. Potter était sérieux et honnête, pour une fois. Drago avait appris que Potter ne s'était pas blessé la main en arrêtant un sortilège réducteur avec sa main. Il s'était simplement retrouvé au beau milieu d'une bagarre entre un mari et sa femme. Il avait réussi à leur confisquer leurs baguette juste avant de s'évanouir à cause du sang qu'il perdait. Il avait été secouru par Weasley, qui l'avait amené à Sainte Mangouste et arrêté le couple.

- D'une certaine manière, j'ai vraiment arrêté un sortilège réducteur avec ma main. je n'ai simplement pas fait exprès, avait-il dit.

Il avait réellement enfoncé sa Sonde à Honnêteté dans les narines d'un Troll en faisant exprès, par contre.

- C'est le seul moyen que je connais d'arrêter un Troll instable, lui avait-il assuré.

Potter avait posé des questions à propos des cicatrices de Drago, lui aussi. Ses lèvres avaient parcouru sa poitrine et il avait demandé "Dis-moi comment tu as eu celles-cis". Comme s'il ne le savait pas.

Drago avait longuement réfléchi à sa réponse.

- Un serpent à menacé de tuer ma famille, avait-il dit. J'ai dut combattre un lion pour les sauver. Cette saleté m'a griffé.

- Tu n'as pas eu à le combattre, avait dit doucement Potter. Et il n'a pas fait exprès de te griffer. Et je suis sûr qu'il est vraiment désolé de ne pas avoir plutôt lancé un sortilège de Stupéfixion.

- Je ne pense pas que les lions aiment Stupéfixer.

- Tu es sûr que c'était un lion ? C'était peut-être un chaton... (Potter battit des paupières d'une manière bien trop adorable pour le bien-être de Drago.) Un chaton qui ne savait même pas quel sortilège il utilisais.

Drago réfléchit et acquiesça.

- J'étais innocent, et tu étais un chaton. Ça me parait bien.

- Je suis d'accord, avait dit Potter, et ils avaient conclut leur marché d'un baisé et d'une partie de jambes en l'air.

Drago était de bonne humeur depuis.

- Fizwizzbiz ?

Drago fit tomber sa plume par terre. Ron Weasley se tenait derrière lui, souriant, une boîte de Fizwizzbiz dans les mains.

- C'est juste une offre de paix, dit Weasley. Ils ne sont pas trafiqués, je le jure. Je veux dire, je ne --

Drago en prit un et le dévora en deux énormes bouchées.

- Merci, Weasley. C'est très gentil à toi. (Il prit la boîte des mains de Weasley et la posa sur la table près de lui.) Laisse-les là. Oh, et--

Il tendit sa Glace-à-l'Ennemi au rouquin.

- Réparée.

Drago lui sourit avec autant de béatitude que possible. C'est à dire, beaucoup. Weasley lui jeta un regard suspicieux.

- Vous avez couché ensemble. Vous avez vraiment couché ensemble, hein ?

- Oui, oui on a couché ensemble. Beaucoup de fois. Tu avais raison. Potter peut supporter beaucoup de choses. Et, oh Merlin, les choses qu'il peut faire avec sa langue...

Drago gémit presque, et Weasley fronça les sourcils. Il continua :

- Et son endurance... Oui, tu avais encore raison.

Weasley mit le petit miroir qui lui était tendu dans sa poche.

- Tu devrais m'amener des bonbons tous les jours, je pense, conclut Drago.

- Tu réalise que c'était mon plan, hein ? (Weasley se gratta l'arrière du crâne.) De caser les deux idiots que vous êtes ensemble, je veux dire.

Drago ricana.

- Non, ça ne l'était pas. C'est ce que penses Potter, de toute évidence. Mais je sais que ton plan était de m'humilier devant lui.

- Depuis quand tu as besoin d'aide pour ça ? Tu le fait très bien tout seul.

Il avait l'air réellement confus.

- Oh, arrête. Tu ne me convaincra pas. Tu me déteste. Je t'ai empoisonné. Presque.

- C'est vrai, mais ensuite tu as écris ces jolies lettres, avec des t biens formés, des jolies virgules, et qui sentaient le lilas. (Weasley fit une grimace triste.) J'ai pleuré.

- C'est ma mère qui a écrit ces lettres.

Weasley se mit à rire.

- Malefoy, tout le monde sait que c'est ta mère qui les a écrites. (Il soupira de manière très exagérée.) J'imagine que c'est grâce à Hermione. Être avec elle tous les jours donne l'impression que les autres sont excessivement longs à la détente. Elle déteint sur moi.

- Weasley, arrête. Tu ne me convainc--

- Malefoy, tu as inventé une potion anti-Trolls juste après que Harry aie eut des problèmes avec l'un d'entre eux. Tu as inventé des gants de protection après que Harry se soit blessé la main. Tu travaille sur une armure protectrice pour Aurors depuis que tu as entendu Robards dire à Harry qu'il finirait par ressembler à Maugrey Fol-Œil s'il continuait à collectionner les cicatrices. Alors non, je ne te déteste pas. (Il s'essuya les yeux et renifla, se jetant sur Drago pour l'emprisonner dans une étreinte fraternelle.) Je t'aime, mec.

- Bordel de merde.

Drago le repoussa d'horreur. Weasley riait tellement qu'il crut qu'il allait s'étouffer.

- Je te jure, tu es la personne la plus drôle que j'aie jamais rencontré, dit-il à travers ses larmes de rire.

- Dégage ! cria Drago, déstabilisé non pas par le comportement ridicule de Weasley, mais par les choses effrayamment vraies qu'il avait dit à propos des inventions de Drago. Ce dernier commençait à le suspecter d'être un Legilimens. 

- Okay, okay, je pars ! (Weasley leva les mains en signe de capitulation. Il pointa le paquet de Fizwizzbiz :) N'en mange pas, par contre. Ils donneraient à  tes cheveux une horrible couleur rose.

Sur ce, il sorti. "Mec, fait gaffe à ce que tu lui fais... avec ta langue. Ça a des effets néfastes sur son cerveau.", Drago l'entendit dire à quelqu'un dans le couloir.

Une seconde plus tard, Potter entrait. Drago était satisfait de voir que ses joues étaient roses. Weasley mettait tout le monde mal-à-l'aise, apparemment.

- Tu as besoin de nouveaux amis, dit Drago à Potter.

- Nan, je le garde. (Il s'approcha.) Et je pense que je vais te garder aussi. Vois-tu, je m'attache facilement.

Ses yeux verts scintillaient. Drago détourna le regard de peur d'avoir l'air niais.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda le brun. C'est le nouvel équipement de protection ? Pour aller avec les gants ?

Drago hocha vivement la tête.

- C'est plus compliqué. Les gants étaient petits. Pour ce truc, j'ai du enchanter plein de petits morceaux de tissus et les coudre ensembles.

- Tu sais coudre ? Est-ce que tu sais faire à manger ? Le ménage ?

Drago se retourna pour lancer une regard noir à Potter, mais c'était compliqué. Potter était si proche, avec ses lèvres pleines et souriantes, donnant l'impression qu'il pouvait l'embrasser à tout moment.

- Tu cherches une femme de chambre ? demanda Drago.

- Tu as un costume de femme de chambre ? Si oui, alors j'en cherche une. Ça irait tellement bien avec tes cheveux roses.

- Oh pour l'amour de--

Drago regarda ses cheveux, et, sans surprise, ils étaient roses.

- Je trouve ça charmant, dit Potter, mais Drago lui lança un regard noir et il ajouta : Ça disparaitra dans une heure, t'inquiète. Je le sais d'expérience personnelle.

Drago ne se sentit pas mieux pour autant.

- Attends. (Potter attrapa un Fizwizzbiz dans la boîte et le dévora.) On seras roses ensemble, maintenant.

Drago souris. Ils auraient surtout l'air idiots. Il secoua la tête. Désolé, je pense que j'ai perdu mon sens de l'humour avec le temps.

- Je te trouve plutôt drôle, personnellement, lui dit Potter la bouche pleine. Surtout avec les cheveux roses. (Il se pencha vers lui, dans une tentative évidente de l'embrasser.)

Drago posa deux doigts sur ses lèvres et le retint en arrière.

- Avant que tu me sautes dessus, j'aimerais que tu me promettes quelque chose.

- Euh, d'accord.

- Quand j'aurais fini cette armure, tu seras mon sujet de test et tu la porteras tous les jours.

Potter sourit, porta la main de Drago à ses lèvres et l'embrassa.

- Promis.

- Parce que je ne veux pas que tu ressemble à Maugrey Fol-Œil.

- Évidemment.

- Ça détruirait complètement mon sens de l'humour.

- Et ce n'est pas souhaitable.

- Non, ça ne l'est pas.

Potter hocha la tête.

- Je peux te faire l'amour maintenant ?

- Non.

- Vraiment ?

Drago retourna Potter, le plaqua contre le mur, et l'embrassa.


Fin.



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