Deux jours étaient passées et j'avais l'impression que ça faisait deux semaines. Deux jours pendant lesquels je n'avais pas vu Ebiereyma, que je ne lui avais pas parlé.
J'arrivais à garder mon calme et à continuer de travailler seulement parce que Jason me donnait régulièrement des nouvelles d'elle. Il disait même que je l'appelais encore plus que sa copine et il avait donc fini par me bloquer.
Ebiereyma n'était pas venu travailler ces deux premiers jours de la semaine car elle avait pris un congé. Elle devait reprendre le travail aujourd'hui et je n'avais jamais été aussi heureux de me lever le matin pour aller travailler.
J'appréhendais un peu sa réaction même si Jason m'avait dit qu'elle ne m'en voulait pas vraiment et qu'elle était prête à écouter ma version des faits.
Alors que j'étais en train de nouer ma cravate devant le miroir, mon téléphone vibra sur l'une des commodes de mon lit. Je ne fis pas attention et continuai de me préparer. J'allai par la suite voir dans la chambre de ma petite princesse si elle était prête.
- Reyma me manque, me fit-elle savoir.
- A moi aussi, elle me manque. Mais sa maison lui manquait aussi et elle avait besoin d'y retourner. Répondis-je comme excuse.
- Mais elle aurait pu y retourner avec nous. Me dit Patricia triste.
- Oui, mais il faut qu'elle profite aussi de son frère, sa famille lui manque aussi. Racontai-je en lui mettant ses chaussures.
- Mais nous somme sa famille aussi, n'est-ce-pas papa? Demanda-t-elle innocemment. Et je veux un frère moi aussi. Dit-elle boudeuse.
Ces mots me réchauffaient le cœur. J'aurai voulu lui dire qu'elle aura un petit frère ou une petite sœur dans moins de neuf mois, mais j'attendais de régler les choses avec Ebiereyma avant de lui annoncer la nouvelle.
- Oui, nous sommes aussi sa famille et je suis sûre qu'elle viendra te voir ce soir. Répondis-je simplement. Mais pour l'instant, tous les deux on va prendre un petit déjeuner dans ton café préféré avec tes donuts préférés puis je t'accompagnerai à l'école.
Elle se montra peu enthousiaste que d'habitude quand je lui annonçais que l'on irait dans son café préféré. Elle prit son sac et se dirigea de façon nonchalante vers la sortie. Nous sortîmes de l'immeuble et Jack nous attendais déjà dehors avec la voiture.
- Où est-ce que l'on va monsieur ?
- Chocolate and Coffee.
Il hocha la tête dans le rétroviseur et démarra la voiture. Je fouillai dans ma poche voulant faire sortir mon téléphone pour lire certains messages quand je me rendis compte que je l'avais laissé dans ma chambre.
- J'ai oublié mon téléphone dans la chambre, fais demi-tour s'il-te-plaît.
Il obtempéra et se gara à nouveau devant la tour. Je descendis en vitesse et montai jusqu'à mon étage pendant que Jack et Patricia m'attendaient dans la voiture. C'est à ces moments que je regrettais d'habiter si haut.
Une fois dans mon appartement, je me dirigeai dans ma chambre et pris mon téléphone. Je lu le premier message qui m'apparut et je souris de toutes mes dents. Je redescendis à la voiture et attachai ma ceinture une fois à l'intérieur.
- C'est bon? Nous pouvons y aller? Me questionna Jack.
- Oui nous pouvons y aller, mais changement de programme. Chez mademoiselle Afandé, je t'en prie.
- Ouii! S'exclama Patricia contente.
Je jurai avoir vu Jack sourire mais la seconde qui a suivit son visage était si impassible que je crus avoir imaginé. Mais ce dont j'étais certain c'est qu'Ebiereyma m'avait bel et bien écrit pour me demander de venir la chercher pour aller au bureau... A moins que ce n'était un coup de Jason?
*
- Reyma !!!
A peine Jack avait coupé le moteur de la voiture que Patricia était descendu en trombe sonner à la porte d'Ebiereyma.
- Ma petite princesse! S'écria Ebiereyma avant de la prendre dans ses bras toute heureuse.
- Tu m'as manqué.
- Toi aussi tu m'as manqué Patri.
- Ben qui voilà... S'exclama à l'arrière Jason.
- Jason! S'écria Patri toute aussi heureuse.
Elle descendit des bras d'Ebiereyma et entra dans la maison. La dernière chose que je l'entendis dire avant de la perdre de vue fut:
- Il y a des pancakes!
Ebiereyma et moi commençâmes tout à coup à rire.
- Tu m'as manqué. Fut les premiers mots que je lui sortis tout en essayant de l'embrasser.
Le goût de ses lèvres me manquait. Elle se recula légèrement, me permettant à la fois d'entrer. J'en fus un peu déçu mais je n'insistai pas et entrai dans sa chaleureuse maison. Alors qu'elle referma doucement la porte, je jurai l'avoir entendu dire:
- Tu m'as manqué aussi...
*
Avec Jason et Patricia dans la maison, on avait pas eu un moment à nous pour discuter. C'était tellement difficile pour moi d'être si proche d'elle sans pouvoir la toucher.
A présent nous étions au bureau, à une séance de travail avec l'équipe marketing. Je la regardais travailler avec épanouissement. Elle était si belle, si intelligente, si forte. Je l'admirais simplement.
Mais fallait croire que je n'étais pas le seul. John était de l'équipe, en tant que directeur de la direction comptabilité, son rôle était de recadrer les idées marketing qui sortiraient du budget. Pour l'instant ce qu'il faisait s'était de regarder Ebiereyma avec toute la convoitise du monde.
J'avais envie de crier qu'elle était avec moi et qu'elle portait mon enfant. Cependant, vu que des rumeurs sur nos relations extra-professionnels circulaient dans l'entreprise et qu'Ebiereyma n'était pas à l'aise avec cela, je ne ferrai que davantage l'éloigner de moi.
Elle avait besoin de prouver aux autres qu'elle était aussi compétente qu'eux et qu'elle méritait sa place sur le nouveau projet. Je devais donc souffrir de voir John baver sur elle, sans broncher.
- Ce sont de très belles idées que tu as là Ebiereyma. L'acclamaient les autres.
- Oui, tes idées sont vraiment pertinentes. Nous les travaillerons et l'on te présentera le final à notre prochaine rencontre. Lui dis la chef d'équipe marketing.
Elle les remercia. John affirma que le budget devrait être bon. Je donnai mon accord et la séance de travail prit fin.
Ce n'était pas sitôt!
Alors qu'Ebiereyma et moi, nous apprêtions à prendre l'ascenseur, John la retenu. Je les voyais discuter et même rire. Je pris sur moi pour ne pas m'imposer à leurs côtés car je savais que cela ne plairait pas à Ebiereyma.
Mais il ne fallait pas qu'ils y passent l'éternité, je ne supporterai pas cette scène longtemps.
Finalement, ils se séparèrent et Ebiereyma s'approcha de moi. Nous prîmes tout deux l'ascenseur dans le silence, avant qu'elle ne le brise.
- Merci.
- Pourquoi?
- De ne pas avoir réagi pendant la séance et tout à l'heure avec John. Je sais que tu mourrais d'envie de le cogner.
- Hum. Grognai-je. Je n'aime pas que l'on convoitise ou que l'on s'approche de ce qui m'appartient. Lui dis-je.
- Je ne t'appartiens pas James.
- Oh que si tu m'appartiens Ebiereyma... Tu portes une partie de moi. Tu es à moi. Lui rappelai-je.
Elle leva les yeux en l'air exaspérée.
- Tu compte me le rappeler tout le temps que je porte ton enfant?
- Oui. Lui répondis-je avec un grand sourire. Autant de fois qu'il le faudra.
Le bipe de l'ascenseur sonna notre étage et nous sortîmes de la cage. Alors qu'elle se dirigea directement à son bureau, je lui pris la main et la porta à ma bouche. Elle me regarda surpris et je sentis sa peau frissonné à mon baiser.
- J'aimerais vous inviter à dîner mademoiselle Afandé.
- Et si je refusais. Me défia-t-elle.
- Tu sais qu'avec moi tu n'as pas vraiment le choix. Lui répondis-je d'un ton et d'un sourire séducteur.