Je la vis froncer ses sourcils parfaitement dessinés et puis brusquement, sursauter. Elle ouvrit la bouche et dit d'un ton sévère, mais où je crus discerner de la surprise :
-Zéro ! Troisième étape : Etonnez-moi.
Je me repris : il fallait que j'entre dans cette école, et le 2/10 que je venais d'essuyer n'allait pas m'y aider. Cette troisième étape était ma dernière chance.
Je serrai volontairement mes lèvres peinturlurées et surmontant ma peur, demandai :
-Madame, puis-je vous dire une phrase que je transmettrai à Chokola ensuite ?
Madame Sandor sourit.
-Non seulement quelques mots, mais une image et... une émotion.
A ce dernier mot, un murmure parcourut la salle.
-Silence ! dit-elle, coupant court à toutes les discussions naissantes, je vais choisir l'image et la phrase, mais tu pourras transmettre l'émotion que tu veux.
Je m'approchai d'elle et elle me murmura :
-Du jaune.
Nikolas me fixait, et hocha discrètement la tête : c'est bon, il avait retiré ses défenses. Je lui projetai de toutes mes forces du jaune, et du jaune, et encore du jaune. De quoi faire une indigestion de jaune.
-Jaune, dit-il victorieusement.
Je souris, et me remis du gloss rouge sang (affreux).
Madame Sandor se pencha de nouveau à mon oreille et souffla, projetant son parfum entêtant :
- À trop le regarder on plonge dans l'obscurité. À lui tourner le dos on fait face à son ombre.
Je regardai Nikolas, de peur qu'il ait remis des murs. Il me fixait toujours.
-Ok la phrase est : À trop le regarder on plonge dans l'obscurité. À lui tourner le dos on fait face à son ombre.
Il n'eut aucune réaction le temps que je finisse, mais quand il eut compris (il y avait quelque chose à comprendre ?) il tressaillit, oh un mouvement imperceptible, mais je l'avais vu. Madame Sandor probablement aussi car elle nous regardait fixement, l'un après l'autre.
Elle cherchait une information, c'était sûr, mais laquelle ? Que signifiaient ces mots ? Une...menace ?