Et baissant la tête vers la crapule :
-J'ai cru comprendre que ce n'était pas la première fois que tu attaquais des femmes seules... Tu devrais savoir qu'on paye tous un jour ses actes, ici ou ailleurs. Alors, je te conseille très fortement de faire ce qu'elle te demande : tu t'es attaqué à la mauvaise personne.
Nikolas voulait me dire par-là qu'il n'allait pas intervenir. Je lui en étais reconnaissante.
Mais ce n'étais pas à moi de le punir pour ses actes passés. Néanmoins, j'avais bien l'intention qu'il finisse sa nuit en prison.
Toujours à terre, sous mon emprise implacable, je sentis ses épaules se soulever en un rythme saccadé.
Il riait.
Et à ma plus grande horreur, je le vis peu à peu se relever, sans aucun effort. J'utilisai l'Aérokinésie, mais il rit de plus belle.
-Ma petite, j'ai cent ans d'âge, tu penses vraiment pouvoir te battre contre moi ?
Je ne compris pas tout de suite ce qu'il voulait dire, ce qui lui donna le temps, d'un grand geste, de me propulser par Aérokinésie contre la grille d'une attraction.
En un éclair, Nikolas se déplaça jusqu'à moi, vérifia d'un coup d'œil que je n'étais pas grièvement blessée, et se tourna, tel un félin prêt à bondir, vers la crapule.
L'homme sembla se rendre compte qu'il lui serait difficile de battre Nikolas.
Personne n'attaquait, et les deux hommes, tournaient en rond, se jaugeant mutuellement.
Soudain, Nikolas se projeta en l'air et cloua son adversaire au sol, l'empêchant de faire le moindre geste. Mais ce dernier ferma les yeux, et j'entendis un grand bruit de succion : ébahie, je vis l'eau du lac voisin se retirer, et disparaître...
-Nikolas, attention, il utilise l'eau ! l'alertai-je, terrifiée.
J'étais toujours contre la barrière, contre laquelle j'avais à peine eu la force de m'asseoir. Car effectivement, j'étais blessée, Nikolas n'avait pas vu que j'avais une côte cassée. Ou plutôt fendillée, car je pouvais sentais que l'os ne bougeait pas.
Un choc de cette puissance n'aurait pas dû me briser une côte, choc que j'avais freiné un tout petit peu vers la fin, non ; mais parce que c'était l'exact endroit où, plus petite, j'étais tombée d'un escalier.
Un cri me fit relever la tête, Nikolas contrait une attaque frontale d'eau, sans utiliser d'électricité, et son adversaire en hurlait de rage.
Mais pourquoi cet abruti ne se servait-il pas de son pouvoir ?
Je vis le « nœud de pouvoirs » se rapprocher dangereusement de Nikolas, et les mains de ce dernier trembler.
Et puis tout à coup, plus rien.
Toutes les lumières s'éteignirent, l'eau s'évapora, et les deux hommes, dont le combat se déroulait en l'air, tombèrent en une chute vertigineuse.
L'un des deux corps atterrit mollement, sans vie.