« Et puis, il y a ceux que l'on croise, que l'on connaît à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de votre vie. [...] »
Victor Hugo
[- Pour commencer, dit calmement Siora,
rappelle-nous qu'elle était ton rôle, là-bas.]
La fausse vie qu'Arianna avait créée et qu'Anna m'avait répétée des dizaines de fois me revint, les mots sortirent sans difficulté de mes lèvres glacées.
-J'étais la femme de chambre d'Era Eléazar, cela fait longtemps que j'arpente l'appartement de sa famille, que je côtoie les Familles des Créateurs, et que j'entends et écoute tout ce que je peux. J'ai aussi souvent été dans le palais des Malkam, en vue des préparatifs du mariage, je... je sais beaucoup de choses sur eux. Dame Era me racontait énormément de d'anecdotes.
J'essayai de me mettre dans la peau d'Anna, à celle dont j'avais raconté tant de choses sur ma vie.
-Étais-tu là lors de la prise de pouvoir de Melech ? me demanda Gabriel, les yeux graves.
Je hochai la tête et frissonnai en repensant à cet instant, à ces gens, j'entendais encore les coups de feu, les corps tombant lourdement sur le sol, le sang, les cris...
Ils avaient aussi vu la scène, Elina m'avait dit qu'ils voyaient tous les grands événements, pourtant, aucun n'avait l'air atteint. Peut-être avaient-ils l'habitude de côtoyer la mort et la souffrance, peut-être les émeraudes à leurs oreilles gauches en disaient assez sur eux et sur le monde.
-Sais-tu qui est avec lui, les plus fidèles ?
-Oui, mon... enfin, Azel Eléazar est son plus fidèle allié, mais il y a aussi son fils, Ayaan, et sa femme qui, bien qu'elle ne semble pas approuver tout cela, ne fera jamais rien contre lui. Il y a aussi Galaad Eléazar, il est peut-être encore plus dangereux tant sa dévotion est aveugle, et sa cruauté sans limites.
Néhora haussa un sourcil.
-Galaad Eléazar ?
Je plantai mes yeux dans les siens.
-Il est dangereux, et il fera tout, je dis bien tout, pour retrouver sa sœur. Ayaan aussi, il n'arrêtera jamais, il ... il l'aime.
Seth mordit sa lèvre, sourcils froncés.
-En es-tu sur, souffla-t-il, il l'aime vraiment ?
-Certaine.
-Merde...
Ils se regardèrent tous, la mine grave.
-Qu'est-ce qu'il y a ? murmurai-je.
-ça complique tout, me répondit Raphael, un prince voulant retrouver son jouet c'est déjà embêtant, mais un amant fou d'amour...
-Et elle ?
C'était Elina, ses yeux verts brillaient.
-Non, elle ne l'aime pas, c'est ce qu'elle m'avait confié en tout cas. C'est... je pense que c'est pour ça qu'elle s'est enfuie.
-Pour être libre, lâcha Elvira, qui parla pour la première fois.
J'opinai.
-C'est ridicule, ricana Néhora, elle avait tout !
-Tu sais très bien que la liberté n'a rien à voir avec ça, cingla Elvira.
Néhora lui jeta un rapide coup d'œil et se tut.
Je regardai Elvira, sa mine sévère, son regard résolument fixé devant elle. J'aurais voulu connaitre son histoire, comment elle pouvait comprendre ce que j'avais vécu. Peut-être avais-je plus en commun avec ces gens que je ne le croyais ?
-Et leur nombre ? demanda soudain Seth. Sais-tu combien ils sont, leurs soldats ?
-Aucune idée, je doute qu'Era elle-même le savait. Mais ils sont lourdement armés, ils ne manquent pas d'arme, ça, j'en suis sûr.
-Et sur nous, que savent-ils ?
-Rien, pour le peuple en tout cas. On nous raconte depuis enfants que les hommes d'En Bas sont des monstres qui s'entre-tuent et se dévorent les uns les autres. Des monstres, des rats, des spectres de ce que l'humanité a jadis été.
Leurs traits se durcirent et se teintèrent d'indignation. Mais pas un ne répondit, pas un ne contredit mes dires.
-Est-ce aussi luxueux qu'on le raconte, je veux dire, les appartements des Familles ?
Elina me regardait, une lueur d'envie au fond des yeux.
-Oui, et plus encore.
-Elle n'est pas là pour ça, Elina, grinça Seth.
-Racontez-nous, ma chère Lévana, m'ordonna Siora sans pour autant me brusquer, racontez-nous tout.
Je pris une profonde inspiration et leur dévoilai une partie de ce que je savais.
Je n'avais pas intérêt à tout leur dire maintenant, je devais garder quelques cartes dans ma manche. Les heures passèrent, je pus m'asseoir, mais je sentais les muscles de mon dos me tirer, tandis qu'ils restaient là, sans bouger, debout, et me laissèrent parler sans poser la moindre question, la seule qui se le permettait de temps à autre fut Siora.
Je leur parlai de la vie d'Era, de son caractère, d'Ayaan, Galaad, Iris, Morgan, Sofian, Adina, mes parents, tout le monde. Je leur fis un portrait de chaque Famille de Créateurs, leur rappelant leurs caractéristiques physiques, leur écrivant sur un bout de papier un rapide arbre généalogique. Je leur livrai les trésors de notre monde, les plans que je connaissais de Melech et mon père. Je leur parlai de la manipulation génétique et je vis leur regard se balader sur mon corps, observant avec intérêt le résultat sur ma personne. Mais heureusement, personne ne se demanda pourquoi un rebelle, une domestique, avait réussi à avoir accès librement à cela. J'insistais bien sur le caractère précieux d'Era Eléazar, maintenant Era Malkam, le joyau de la couronne, future reine, une fille avide de liberté coincée dans une cage dorée. Je leur parlai de Maria Eléazar, essayant de leur faire prendre conscience qu'il n'y avait pas que des gens mauvais dans la Tour. J'essayais du mieux que je pouvais de leur montrer une vue d'ensemble de mon monde sans pour autant minimiser ou grossir les faits.
Lorsque j'eus fini, la nuit était déjà bien avancée. Mais pas un ne montrait le moindre signe de fatigue, j'étais la seule à être â bout de force.
Alors que tous les regards étaient braqués sur moi, je me demandai pourquoi je leur avais révélé tout cela, pourquoi j'avais trahi les miens pour livrer les secrets de notre vie à des inconnus, qui plus est, armés jusqu'aux dents, dont certains étaient déjà plus que méfiants à mon égard.
-Étrange que ta fuite concorde jour pour jour avec celle d'Era Eléazar, releva Seth, le visage sans émotion apparente. Surtout que ton évasion a été avancée presque du jour au lendemain.
-En réalité, ce n'est pas une coïncidence.
-Oh tiens, vraiment ? lâcha Néhora, l'air mauvaise.
-Néhora, l'interpella Siora.
L'intéressé serra les dents en me fusillant du regard, mais n'ajouta rien.
-Je savais qu'elle allait s'enfuir, révélai-je dans un souffle. Elle me l'avait confié, des semaines avant sa fuite, alors j'en ai parlé à Anna, qui en a parlé à Arianna.
Leurs visages s'éclairèrent à nouveau lorsque je prononçai le nom d'Arianna, pour une raison que j'ignorais, ils l'appréciaient énormément. Ils savaient qui elle était et cela ne semblait pas les déranger, peut-être qu'un jour je pourrais leur révéler ma véritable identité, qui sait...
-Alors j'ai contacté les Souffleurs de Rêves et Arianna, pour enclencher ma fuite, c'était le meilleur moment. Il fallait que je parte avant elle. Comme ça personne ne se préoccuperait de ma disparition, tout le monde aurait les yeux rivés sur elle.
-Et elle, était-elle au courant ?
-Non, elle ne savait pas que je comptais également m'enfuir, elle ne savait pas qui j'étais. J'ai joué mon rôle jusqu'au bout.
Et je continuai de le faire en cet instant.
-T'a-t-elle dit où elle comptait aller ?
-Non. Elle n'avait aucun projet pour l'après.
-Quelqu'un l'a aidé ?
-Je ne sais pas. Elle ne voulait pas m'en dire plus, pour ne pas me mettre en danger lorsqu'elle serait partie.
-Pourquoi partir après le mariage alors ? Je croyais qu'elle ne voulait pas épouser le prince ? demanda Elina.
-Elle ne pouvait pas, elle ne pouvait plus. Ses plans d'évasion ont dû être remaniés, elle a été prise au piège.
Des flammes se mirent à danser dans les yeux d'Elina, elle me regarda longuement, sourit puis secoua la tête.
-Très bien, je pense que cela suffit pour ce soir, dit Siora en se levant, un sourire aux lèvres, tu es la bienvenue ici, la Nation d'Émeraude serait très heureuse de gagner une nouvelle âme. Bien sûr, lorsque tout ceci sera fini, tu seras libre d'aller où bon te semble. Mais en attendant, je te conseille fortement de rester parmi nous, tu es en sécurité, et nous aurons encore besoin de te poser des questions.
C'était des mensonges et je le savais. Jamais ils ne me laisseraient partir, je leur étais bien trop précieuse.
Les autres se relevèrent également. Seuls Elina, Raphael et Gabriel me souriaient. Néhora me dévisageait tandis que Seth et Elvira ne m'accordèrent pas même un simple regard.
-Je vous remercie pour votre hospitalité.
-Si tu n'es pas trop fatiguée, me dit Gabriel en venant à ma rencontre, flanquée d'Elina et Raphael, nous pourrions t'expliquer certaines choses sur notre monde, à notre tour maintenant de te raconter.
J'étais épuisée, mais ma curiosité pour ce peuple annihilait les effets de la fatigue et me donna la force d'affronter ce nouveau monde et ces réalités, aussi sombres soient-elles.
Je souris à Gabriel et acceptai le bras qu'il me tendait.
-Soit, allons-y.
Nous sortîmes tous les trois de la tente.
-Si tu veux nous rejoindre Seth, lança Gabriel sans regarder en arrière.
Seul le silence lui répondit.
Gabriel me conduisit vers une petite clairière où un feu illuminait les visages joyeux d'une cinquantaine de personnes rassemblées un peu partout. Raphael s'éloigna et alla saluer un jeune homme et une jeune femme habillés comme lui, sûrement des guerriers, des membres de l'armée que Néhora et lui commandaient.
Une douce musique arriva jusqu'à mes oreilles, si différente de celle que j'entendais à la Tour, moins formelle, moins guindée, plus... libre. Les musiciens faisaient jouer leurs doigts adroits sur des bouts de bois, des instruments que je n'avais jamais vus jusqu'à aujourd'hui. Ils souriaient, tout le monde souriait, et personne ne se retourna pour me dévisager. Ceux qui nous remarquèrent baissèrent simplement la tête vers Gabriel, Raphael et Elina, en signe de respect. Même les plus âgés semblèrent emplis d'humilité face à eux. Ils étaient jeunes, et pourtant... Je n'avais jamais vu autant de personnes témoigner autant de bonté envers quelqu'un. Leur renommée au sein de la cité n'était plus à prouver. Eux-mêmes ne cessaient de me sourire. Celui que Gabriel m'offrit suffit à faire fondre mes derniers doutes et à m'abandonner à la quiétude de cette chaude nuit d'été. Elina se mit à danser avec d'autres autour du feu, son rire résonnant comme une douce musique.
Je souris malgré moi, voir tous ces gens heureux, en paix, dansant et buvant sans aucune crainte, me redonna foi, foi en l'avenir que je voulais bâtir sur Terre. Lorsqu'Elina tourna vers moi ses yeux verts brillant d'ivresse je compris que nous nous étions trompés, les hommes d'En Bas n'étaient pas des monstres, c'étaient nous les vrais monstres, nous qui remplissions si bien ce rôle depuis des milliers d'années. La plus grande menace qui planait sur ces gens était la Tour d'Ivoire, mon peuple, ma famille, moi.
Je balançai ma tête en arrière et fis ce que je rêvais de faire depuis 18 ans. Un long sanglot m'échappa. Je n'avais rien vu d'aussi beau de toute ma vie, moi qui avais été élevée dans le luxe, la perfection, le faste, je me perdis à contempler la chose la plus simple du monde, la plus accessible, et qui pourtant m'avait toujours été refusée ; le ciel. Le ciel étoilé. Je ne savais plus où donner de la tête, les minutes s'écoulèrent, et le monde disparut autour de moi, je n'entendais plus la musique, ni les rires, ni le doux crépitement du feu, ni la présence rassurante de Gabriel à côté de moi. Non. Il n'y avait que moi, moi et la voûte céleste, immense, infinie, d'une beauté sans pareil. Toutes ces étoiles, ces soleils brillants de mille feux. Je pris soudain peur, comme l'univers était vaste, nous qui étions si petits, si ... perdus. Perdus dans l'espace, perdus sur une planète au beau milieu de nulle part. Un frisson me parcourut l'échine tandis que mes yeux continuaient de fixer ces roches incandescentes. Je me souvenais de mes cours d'astronomie, de la lumière qui mettait si longtemps à nous arriver qu'il était tout à fait possible que l'étoile que je contemplais avec tant de dévotion en cet instant, était peut-être déjà morte depuis bien longtemps... Fascinant, excitant, terrifiant.
Un liquide chaud coula sur mes joues, et je compris que je pleurais, je pleurais en contemplant le ciel.
-Lévana...
Je baissai les yeux et trouvai Seth, Gabriel, Raphael et Elina qui me contemplaient, l'air grave. Mais c'était Seth qui paraissait le plus troublé, ses yeux bien trop verts vacillèrent tandis qu'il continuait de me fixer, l'air surpris.
Il était donc venu.
Gabriel brisa la glace en me prenant tendrement la main.
-Tu as encore tant de choses plus merveilleuses les unes que les autres à découvrir, Lévana.
Elina fixait attentivement Seth qui, lui, regardait son frère. Puis sans un mot, il tourna les talons et s'en alla.
Je n'eus pas la force de demander pourquoi il avait finalement décidé de venir et pourquoi il décidait maintenant de partir. Seth était imprévisible et solitaire, je l'avais vite compris.
-Ne fais pas attention à lui, dit simplement Raphael en grimaçant, il est un peu lunatique.
Elina pouffa.
-Lunatique ?
Raphael haussa les épaules en souriant.
-Tu préfères que je dise ours mal léché ?
Elina fronça le nez.
-Lunatique ça lui va plutôt bien, tout compte fait.
-Vous êtes impossible vous deux, soupira Gabriel en m'invitant à m'asseoir sur un rondin de bois.
-Je te signale que c'est ton frère, Gab (Raphael pointa un doigt sur la poitrine de Gabriel) pas le mien, alors si tu n'es pas capable de le gérer...
-Personne ne peut gérer Seth, tu devrais le savoir ... enfin bon, continua Gabriel en se tournant vers moi, nous ne sommes pas venus pour parler de mon frère.
-Que voudrais-tu savoir ? me demanda Elina l'air enthousiaste.
Ils s'étaient assis autour de moi, les autres continuaient de danser non loin de là, mais personne ne faisait attention à nous. C'était si étrange de ne pas être le centre de l'attention, moi qui vivais constamment sous l'œil de rapace de mes pairs.
-Parlez-moi des autres Nations.
Elina et Raphael firent la moue, Gabriel explosa de rire.
-C'est bon, j'ai compris, finit par dire le prince Émeraude, c'est moi qui vais lui expliquer.
Gabriel sortit deux cartes de sa veste, deux cartes faites à la main. Il les étala devant moi, Elina partit chercher quelques bougies pour nous éclairer. Je jetai un coup d'œil interrogateur à Gabriel.
-J'avais prévu de t'expliquer tout cela, alors je me suis dit qu'avec une carte ce serait plus simple.
Je me penchai, et les examinai. Deux cartes du monde, sur l'une d'elles, je pouvais voir des noms de pays, des pays disparus depuis des millénaires. L'autre était plus récente, mais évidemment, je ne connaissais pas celle actuelle. Gabriel sembla lire dans mes pensées et sourit en agitant une autre carte.
-Je te la montrerai après, quand je t'aurai expliqué. D'après toi, de quand datent ces cartes ?
J'examinai attentivement la première, les noms de pays défilaient, et les cours d'histoire avec, la France, l'Allemagne, La Russie.
-Je dirais que celle-là ne dépasse pas les années 2 700.
Gabriel hocha la tête, ses yeux foncés brillant d'intelligence.
-Tu n'es pas loin, elle date de 2 400. Et l'autre ?
Il y avait beaucoup moins de pays, la France, l'Angleterre, l'Italie, n'apparaissaient plus, remplacés par un grand tout : l'Europe. L'Amérique du Nord et du Sud formait à eux seuls deux grands pays, de même que l'Afrique subsaharienne, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient formaient un seul même État. Et l'Asie également. C'était beaucoup plus récent, après des accords de paix, qui avaient fait suite à une guerre coutant la vie de 2 milliards d'êtres humains, guerre qui avait duré 10 ans. Suite à cela, les pays, détruits, avaient décidé de s'allier, abattant les frontières, s'unissant dans leur déchéance. 10 ans de guerre pour qu'enfin ils décident de vivre en paix. Évidemment, cette paix ne durera pas. à cette époque, la Tour était déjà en construction, mais personne n'y toucha, aucune bombe n'approcha le secteur, au centre de l'Europe.
- 3000 ?
-Presque, 2800
-Oh, à quelques centaines d'années près, lâcha Raphael en riant.
-Aujourd'hui, nous sommes divisés en Nation, chacun se partageant le monde, continua Gabriel, la Terre compte 8 Nations.
-Depuis combien de temps ?
-Les Nations se sont créées après la plus grande guerre que nous avons connue après votre départ, en l'an 2 950. Évidemment, les guerres ne se sont pas arrêtées, au contraire, mais les Nations sont restées les mêmes, à quelques détails près .
Il déplia l'autre carte.
-La Nation d'Émeraude règne sur l'ancienne Europe, de la France d'avant les années 2 500, à la Pologne. La Nation de Diamant, sur les terres de l'ancienne Russie, la nation de Perle sur l'Asie, la Nation d'Argent sur l'Amérique du Nord, la Nation de Saphir sur l'Amérique du Sud et l'Italie, la Nation d'Or sur l'Afrique subsaharienne, la Nation de Tourmaline sur l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient et enfin la nation de Rubis en Australie. Évidemment nous n'utilisons plus ces anciennes dénominations, j'ose même dire que rares sont ceux qui s'en souviennent encore, mais pour toi, c'est plus facile de voir ça ainsi.
-Et les îles ?
Gabriel grimaça.
-Justement, ce sont des sujets de conflits et de guerres... cela dépend de la proximité de Nations, mais cela pose un réel problème, mais il n'y a pas que ça. Vois-tu, tu as déjà pu remarquer que nous ne parlons pas la langue de la Tour, même si nous la maitrisons, nous l'utilisons que très rarement.
Je hochai la tête.
-Et... nous parlons encore les langues anciennes.
Je les dévisageai un à un, tandis qu'ils me souriaient, amusés par ma réaction.
-Quoi ? Vous... vous parlez les langues d'Avant ?