Longue vie au roi [BxB]

Por Li_mona_de

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« Longue vie au roi ! » Jamais Lyssandre n'oubliera ces clameurs. Le trône lui est promis à la mort de son p... Más

Avant-propos
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Le mot de la fin
Publication du second tome

Chapitre 31

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Por Li_mona_de

La nuit régnait en maîtresse incontestée sur le campement lorsque Tybalt s'était échappé au confort de son lit. Il n'avait pas pris la peine de se dévêtir et se noyait désormais dans la mer de tentes dont la houle léchait ses pieds.

Le vent était frais, le calme qui régnait se voyait à peine interrompu par quelques insectes nocturnes. La nuit refusait de laisser les âmes en paix et comme grisé par la vision de son astre, Tybalt n'avait pas pu trouver le sommeil. La pâleur laiteuse, malsaine, de la lune n'avait à ses yeux rien de reposant. D'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours associé à celle-ci quelque chose de profondément dérangeant, comme si la nuit voyait véritablement un œil braqué sur lui pour suivre le moindre de ses gestes. La sensation était, ce soir-là, décuplée.

Il chavirait entre la haine pure, aveugle, et égarement, un doute atroce qui

Jusqu'alors, seule Nausicaa lui avait permis de s'arracher de cette emprise malsaine. Elle ne le savait sans doute pas, mais à certains égards, elle avait sauvé ce qu'il y avait de meilleur en lui. En lui prouvant qu'il pouvait être quelqu'un de bon, quelqu'un qui n'existait pas uniquement à travers les actes de sa génitrice. Il avait cru que vivre ainsi, que se détacher d'elle, était envisageable. Il avait pensé pouvoir accomplir un tel prodige, mais c'était sans compter sur l'ironie du destin, ou son sens de l'humour pour le moins déplorable.

Il y avait d'abord eu la mort de Soann, le premier père qu'il eut jamais eu, mais qui ne méritait sans doute pas ce titre, puis le couronnement de Lyssandre et la rage sourde, viscérale, de sa mère qui y voyait un affront. Elle aurait voulu que son époux déshérite son benjamin du trône, il n'en avait rien fait. Enfin, il y avait eu Halev. Halev et Romie.

Le coup de grâce.

Tybalt s'humecta les lèvres. Pourquoi étaient-elles humides alors que le ciel était pur ?

Il déambula encore, ressassa les fondements de sa haine, de sa douleur, de cette inconsistance qu'il partageait, à la réflexion, avec son demi-frère. Il perdait de vue l'espoir de s'en tirer, le mince espoir d'être heureux, et en acceptant l'ordre d'Elénaure, en se pliant à sa sombre volonté, il avait rayé à jamais cette mention de son avenir.

Il eut un sourire.

Un sourire saturé d'ironie qui lui fendit le cœur. Qu'avait-il fait à la destinée pour qu'elle s'acharne ainsi ? C'était curieux, parce que Lyssandre partageait sans doute la même pensée. Le même désespoir et seule la vengeance, cette projection méthodique, qui nécessité une lâcheté plus grande que la possibilité évoquée par la raison, les distinguait.

La vengeance et l'ombre qu'une femme qui l'amènerait à se damner, condamné.

Tybalt s'immobilisa et ses pas silencieux cessèrent d'écraser l'herbe tendre. Il distinguait, à la frontière du campement là où il s'était aventuré un peu plus loin que celui-ci, deux silhouettes. Il y reconnut d'abord Lyssandre, révélé par l'éclat traître de la lune, puis le corps plus massif du chevalier. Ceux-ci, absorbés par leur conversation, observaient une proximité inhabituelle.

Tybalt ne comprit qu'au terme d'un long moment. Ces regards longs regards échangés, cette alchimie qui crevait les yeux et que personne n'avait identifié à la Cour, s'épanouissaient à l'abri des regards. Ce à quoi il assistait, sans que rien ne laisse véritablement suggérer quoi que ce soit, c'était le langage informulé de deux hommes amoureux.

Le souffle coupé, Tybalt accusa le coup. Il détenait une information susceptible d'entraîner Lyssandre dans la déchéance. Une telle rumeur répandue à la Cour, c'était la garantie du déshonneur. Pourtant, une part de lui en était presque déçue. Il aurait préféré un péché plus ignoble que celui-ci et s'il restait intimement persuadé que ce secret, ce que la noblesse jugerait comme une tare, n'était pas le seul travers du roi, son imagination avait construit de pires possibilités.

Sans un bruit, sans alerter ceux qu'il venait de surprendre, il se retira. Il déciderait de ce qu'il ferait de cette révélation, il en discuterait avec sa conscience, et laissait la lune, et son œil unique porté sur les événements, témoin du reste.

***

Priam traversa les couloirs du château d'un pas vif. Dans son empressement, il manqua de renverser un vicomte qui, dans un excès de zèle, l'arrosa d'injures colorés. Des références à sa bâtardise, évidemment, il n'y échappait jamais, mais également à la couleur inhabituelle par ici, de sa peau. Il ne ralentit même pas, ce qui lui valut quelques regards courroucés qui ne l'atteignirent pas.

Ce palais était, aux yeux de l'adolescent, un lieu hostile, qui lui voulait une haine toute personnelle. Il ne rassemblait pas les conditions qui auraient fait de lui un parfait noble. Son père n'avait pas eu la bienséance d'épouser une riche héritière afin de nouer quelques alliances qui auraient profité à la famille royale. Non, il avait préféré la compagnie d'une femme de rien qui lui avait, selon les paroles des courtisans, ouvert les cuisses. Des propos injurieux que personne ne blâmait, puisqu'ici, on se battait à coup de toilettes somptueuses et de conversations finement élaborées. La moindre proie facile servait de victimes à ces vautours affamés de scandales et de luxe.

Priam savait que si Calypso ne l'avait pas pris sous son aile à son arrivée au palais, s'il n'était pas devenu sa pupille en plus de celle du roi, privilège accordé à contrecœur, la situation aurait été bien pire. On se retenait de lui mener la vie dure par crainte, mais il lisait dans ces regards une haine incompréhensible. Du haut de ses quinze ans, il ne comprenait pas cette haine, il la savait seulement injuste et prompte à mener aux pires agissements.

Ce jour-là, Priam tenait peut-être le moyen de prouver sa valeur et d'accomplir le premier acte qui le distinguerait de sa condition d'enfant illégitime. Il avait écumé tout le palais, des salons à la salle de musique en passant par les jardins, sans y trouver sa tante. Calypso était introuvable et la bouche de sa pupille brûlait des révélations qu'il détenait.

Il finit par déboucher sur les bains royaux et, en particulier, sur l'entrée de la partie féminine de ces lieux. Un rougissement embrasa ses joues à mesure qu'il réalisait qu'il n'était pas convenable de prendre racine à proximité de cette pièce et encore moins d'y pénétrer. Si quelqu'un le surprenait ici, c'en était fait de sa relative tranquillité pour les semaines à venir. Il n'eut cependant pas le temps de revenir sur cette erreur de jugement qu'une voix le tira de sa rêverie :

— Eh bien, qu'avons-nous là ? Ne serait-ce donc pas le bâtard de notre regretté prince ?

Priam se retourna si vite que sa nuque émit un douloureux craquement. Une femme, seule, s'était glissée à ses côtés. Ses cheveux retenus par un nœud raffiné, elle esquissait un sourire calculateur. Elle était une jeune femme tout juste mariée, désargentée, et visiblement malheureuse en ménage. Une vipère qui s'aigrissait avant l'heure et qui ne laisserait pas échapper sa chance de triompher à nouveau. Elle consulta les alentours, en particulier l'angle du couloir situé à quelques pas, s'assura que personne ne serait témoin du venin de ses paroles, avant de le déverser :

— Mais que fais-tu donc ici, dis-moi ? Tu n'ignores pas que ces bains sont réservés à des individus de sexe féminin, n'est-ce pas ? Des femmes de qualité, de surcroît, à moins que tu ne désires séduire l'une d'elle ? Sans cette peau hideuse, tu ferais un bon amant, dommage pour toi ! Il te faudra te contenter d'une domestique, d'une de ces femmes de chambre à l'humeur légère comme l'était ta mère, qu'en dis-tu ?

Priam déglutit une salive acide qui lui brûla la gorge. Cette femme était odieuse et si sa poitrine n'avait pas été si serrée à l'évocation de sa mère, il aurait volontiers pris la parole. Il savait cependant qu'une telle prise de risque ne serait pas tolérée. Calypso le protégeait autant qu'elle le pouvait, mais tant qu'il restait effacé, invisible, s'il lui prenait l'envie d'exister un peu plus fort, elle ne pourrait plus rien pour lui.

La courtisane jubilait, excessivement fière d'avoir triomphé d'un combat gagné d'avance.

— Il en dit que la femme que vous dépeignez mérite bien plus de respect que vous, madame.

Calypso, Nausicaa sur ses talons, ne laissa pas à l'imprudente le loisir de se confondre en excuses. Elle asséna, avant de désigner le couloir par lequel elle était arrivée :

— Déguerpissez et priez pour que vos amis n'aient pas vent de vos propos. Une réputation est vite déconstruite, comme vous le savez.

— Je... Ce n'est pas...

— Un mot de plus et je vous renvoie dans votre manoir décrépi tenir compagnie aux toiles d'araignée qui l'habitent !

Consciente qu'elle ne rattraperait pas cet impair, la courtisane s'inclina dans la précipitation avant de filer dans un froissement de jupons. Nausicaa l'observa fuir face à plus fort qu'elle dans un reniflement. Elle n'avait pas hésité à s'acharner sur Priam en le sachant incapable de lui tenir tête.

— Elle ne mériterait pas moins, commenta-t-elle.

— Qu'importe ! éluda Calypso, avec panache. Priam, as-tu ce que je t'ai demandé ?

L'intéressé balaya ses états d'âme d'un battement de cils et tendit une missive au sceau rompu. Sa tante s'en empara, fébrile, et Nausicaa sourcilla :

— Qu'est-ce donc ?

— La preuve que notre chère reine douairière n'a pas la conscience tranquille, répondit Calypso, du bout des lèvres, ses yeux parcourant les quelques lignes de la lettre.

— Je ne comprends pas.

— Alors ceci devrait vous le permettre, mais laissez-moi vous expliquer quelque chose. La Cour s'agite depuis le couronnement de Lyssandre. Elle a été surprise par le premier attentat, choquée qu'on ose s'en prendre au symbole vivant du pouvoir : le roi, Lyssandre lui-même. Au-delà du choc, c'est imposé une certaine prise de conscience qui s'était déjà distinguée plus tôt, on a commencé à penser que le peuple lui-même se dressait contre le règne de Lyssandre. Le deuxième attentat a été le coup de grâce, la preuve que le souverain n'était pas à la hauteur, que son pouvoir ne représentait aux yeux de ses sujets qu'une broutille.

— Ce n'est pas le peuple qui est à l'origine de cette attaque, rétorqua Nausicaa, non sans une certaine indignation.

— C'est vrai, mais la Cour et en particulier, les membres du conseil, y voient un moyen de destituer Lyssandre de son pouvoir en usant de ce prétexte. Vous vous doutez que ce ne sont pas ces attentats qui ont inspiré à ces fourbes un tel complot.

Nausicaa n'ignorait rien de cette désapprobation, elle en avait même fait part à Lyssandre, sans que le terme de complot ne soit engagé. L'expérience de Calypso, sa discrétion lorsque cela s'avérait nécessaire, une qualité que la baronne de Meauvoir n'avait pas encore acquise, lui avait permis d'en connaître davantage, de décortiquer les échos de conversations et d'en tirer avantage.

— Mais tout cela, vous ne l'ignorez pas. Vous êtes intelligente, Nausicaa, vous l'avez certainement remarqué.

— Oui, souffla-t-elle, soudain terrifiée par l'ampleur imprévue que ses prédictions observaient. J'en ai même fait part à Lyssandre. Je lui ai évoqué cette possibilité.

— Hélas, je crains que cela soit plus qu'une possibilité. Je soupçonne Elénaure depuis la mort de Soann. Elle est trop calme alors que je la sais explosive lorsqu'elle voit ses plans contrecarrés.

— Vous pensez qu'elle soit à l'origine de ce mécontentement.

— Pas à l'origine, mais elle vient manifestement d'y donner un second souffle.

— J'ai trouvé cette lettre dans le deuxième fond d'un tiroir dans ses appartements, déclara Priam, sans en tirer une once de fierté.

— Êtes-vous certaine de la complicité d'Elénaure de Lanceny ?

— Lisez.

Calypso tendit la lettre à Nausicaa et lui laissa le temps de prendre connaissance des quelques lignes jetées sur le papier. Celles-ci étaient adressées à Elénaure et provenaient d'un homme puissant implanté à la capitale. À la tête d'une partie de la garde d'Halev, il prétendait attendre la venue d'autres indications au sujet de la prise de la capitale.

Elénaure se chargeait dans un même temps de laisser se répandre une folle rumeur. Lyssandre aurait envoyé des gardes d'Halev sur le front plutôt que ses propres hommes. Il aurait ainsi désarmé la ville qui aurait pu déjouer les projets d'attentat menés contre elle et provoqué le massacre. En tenant ces propos, Elénaure faisait du fils de Soann le coupable de cette tuerie, un incapable, un incompétent, et achèverait de s'assurer le soutien du conseil et de la Cour. Cette rumeur finirait par atteindre Halev, qui serait sous l'étroite surveillance d'hommes prêts à lui obéir. En plus d'assurer un contrôle sur la capitale, Elénaure pouvait décider d'employer la force si cela s'avérait nécessaire. Avec la complicité de ce bras armé, elle pouvait faire pression sur Lyssandre lorsque celui-ci regagnerait le palais. Hélas trop tard pour sauver sa Couronne.

— Quel plan... pervers, laissa échapper Nausicaa.

— Infaillible, rectifia Priam.

— Ou presque, en conclut Calypso, avec poigne.

— Soupçonniez-vous réellement de telles ambitions ?

— Pas dans les moindres détails, mais je me doutais qu'Elénaure essayerait de tirer partie du trouble et de la vulnérabilité de Lyssandre. Son départ arrive à point nommé, son absence lui permet de sévir en toute impunité, d'autant plus que les membres les plus éminents du conseil lui sont favorables. Avec ce bruit qui commence à courir dans le palais concernant la grossière erreur du roi, elle achèvera de convaincre les plus réticents.

Nausicaa se doutait qu'Elénaure n'avait pas eu à les encourager pour qu'ils se rallient à sa cause. Ces vils personnages n'attendaient qu'un prétexte pour se débarrasser de Lyssandre. Ils détenaient le prétexte qu'ils leur manquaient et ne le laisseraient pas filer. La prise d'Halev n'était qu'une formalité, un enjeu supplémentaire et politique qui permettrait de destituer le roi. Une sorte d'assurance, de symbole à exposer dans le plan fomenté par Elénaure qui incluait la garde affiliée à la capitale. L'écran de protection dont Lyssandre aurait privé la ville marcherait sur Halev au premier ordre ou étoufferait les braises susceptibles d'embraser le centre du Royaume. Ils craignaient notamment la nouvelle noblesse moins défavorable aux positions de Lyssandre et qui pourraient tenter de défendre le roi ou encore de profiter du trouble pour s'imposer.

Elénaure avait songé à tout dans le moindre détail.

— C'est brillant, admit Nausicaa, d'une voix blanche.

— En effet, concéda Calypso, bien que ces paroles lui coûtaient.

— Je ne parviens pas à comprendre ce qui motive son geste, sinon le mépris qu'elle porte à Lyssandre.

— La vengeance, en premier lieu, elle ne pardonnera jamais le roi d'avoir laissé mourir sa fille.

— Il n'y est pour rien, gronda Nausicaa, qui sentait s'annoncer l'une de ses colères monumentales.

— Elénaure souhaite voir Tybalt remplacer Lyssandre et régner à sa place.

Cette fois, alors qu'elle s'était efforcée d'y voir clair et de ne pas laisser ses émotions déteindre sur son jugement, la baronne de Meauvoir s'étrangla. L'implication d'Elénaure n'était pas difficile à avaler parce que cela n'avait rien de bien étonnant, surtout après la disparition de Romie, mais celle de Tybalt était impensable. La reine douairière ne le réalisait pas tant elle était aveuglée par le deuil, mais elle s'en prenait au mauvais coupable.

— Tybalt n'acceptera jamais de se prêter à ce jeu malsain ! clama-t-elle.

— En êtes-vous réellement sûre ?

Nausicaa ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt. En réalité, elle aurait aimé en être sûre, mais l'emprise qu'asseyait cette femme sur son promis laissait une trop grande place au doute. Elle fut saisie par une terrible incertitude.

— Lyssandre doit rentrer immédiatement au château.

Calypso acquiesça lentement. Le temps jouait en leur défaveur et à cela s'ajoutait une impression plus désagréable encore que le choc provoqué par la révélation des sinistres intentions d'Elénaure. Nausicaa réfléchissait à toute allure. Elle comprenait enfin et s'en voulait d'avoir sous-estimé les signaux que lui renvoyaient la Cour. Calypso avait fait preuve de davantage de clairvoyance. Il était évident que la seule chance de contrecarrer cette tentative de prise de pouvoir était d'agir, et vite. L'avenir de Loajess dépendait de leur efficacité.

— Elénaure ne doit surtout pas savoir. Personne ne doit savoir que son plan a été mis au jour, exposa Nausicaa, plus pour elle-même que pour ses deux improbables alliés. Je peux me charger de garder un œil sur elle en attendant le retour de Lyssandre.

— Je peux me charger de rejoindre Halev, proposa hasardeusement Priam.

— Il n'en est pas question, je relierai la capitale. J'y ai suffisamment de contact pour déjouer les ambitions répugnantes de cette sorcière, martela Calypso, avec une autorité que personne n'osait défier. J'enverrai un homme à Farétal pour en ramener le roi.

— Permettez-moi de m'y rendre, ma tante, je vous en prie ! Je suis plus léger que tous les coursiers et nous ne prendrions pas le risque d'alerter un soldat qui pourrait obéir la reine.

Calypso hésita un instant de trop. Elle ne souhaitait pas risquer la vie de ce garçon dans une affaire aussi sordide que celle-ci. L'envie de le garder dans l'enclave sûre du palais la tenaillait. Pourtant, elle finit par céder, rattrapée par la nécessité d'opérer aussi vite que possible. Elénaure ne tarderait plus à s'exécuter. Alors, les chances de l'empêcher de sévir et de prendre Halev, avec le symbole qu'elle représentait, et de placer son fils sur le trône, seraient réduites à néant. Avant de quitter définitivement les alentours des bains, Calypso releva ses jupons sur ses chevilles, prête à se précipiter en direction des écuries, et déclara :

— Bien, Priam. Ramène-nous le roi sain et sauf, nous nous chargeons de défendre ce qu'il lui revient de droit !

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