Quatre jours après qu'Erik ait demandé à Laureen de l'accompagner au bal, après les cours, ils étaient dans la salle d'étude. Fred, George, Laureen et Erik s'étaient assis sur le même banc, face à Harry, Ron et Hermione.
-Ce n'est pas possible, grommelait Ron. Si ça continue on va être les seuls de la classe sans cavalières !
En effet, Laureen avait aidé Seamus à inviter Lavande Brown, et avait appris que Dean y allait avec Hannah Abbott de Poufsouffle. Et beaucoup d'autres filles avaient déjà été invitées.
-Enfin, nous et Neville, se moqua-t-il à voix basse.
-Oui, mais il peut toujours danser avec lui-même, ajouta Harry.
-Ça vous étonnera peut-être, intervint Hermione. Mais Neville a trouvé quelqu'un.
-Oh, maintenant je suis vraiment déprimé, souffla Ron.
George, sempiternel plaisantin et séducteur notoire, fit alors passer une note à Ron plus ou moins discrètement.
- « Dépêche-toi ou il ne restera plus que les moches », lut son petit frère.
-Charmant, fit remarquer Laureen.
-Avec qui tu y vas ? demanda Ron à George.
George lui fit signe de bien regarder. Il lança une boule de papier qui heurta Angelina un peu plus loin.
-Oh, Angelina ! appela-t-il à voix basse pour ne pas se faire prendre par Rogue qui surveillait la salle.
-Quoi ? fit cette dernière d'un air exaspéré.
George mima alors d'une façon hautement comique la phrase « Est-ce que tu veux aller au bal avec moi ? ». Angelina rougit un peu et hocha la tête avant de replonger dans ses devoirs. George se tourna vers Ron et lui fit un clin d'œil exagéré.
-Bien joué, rit discrètement Laureen.
-Eh, Hermione ? fit Ron. T'es une fille.
-Finement observé, grommela cette dernière.
-Tu viens avec l'un de nous ? ajouta Ron en singeant son frère. Oh, allez, si un garçon va seul au bal, ça passe, mais une fille, c'est triste.
Laureen faillit se cogner la tête sur la table. Laissez à Ron le soin d'être un parfait idiot avec les filles...
-Je n'irai pas seule, parce que crois-le ou non, quelqu'un me l'a demandé ! répondit-elle avec fureur avant d'aller rendre son cahier à Rogue.
Laureen secouait la tête face à Ron.
-Et j'ai dit oui ! finit Hermione en ramassant son sac au passage.
George et Laureen jetèrent un regard désolé à Fred, qui rêvait d'inviter la jeune sorcière au bal. Il secoua la tête comme si ça n'avait aucune importance et replongea dans ses devoirs.
-Eh, fit Ron à Harry. Elle ment là ?
-Si tu le dis, soupira le brun.
-Écoute, on va serrer les dents et se lancer, et ce soir quand on retournera à la salle commune, on aura une cavalière, d'accord ?
-D'accord, accepta Harry.
Laureen se leva à ce moment parce qu'elle avait fini ses devoirs. Erik lui fit signe de partir devant, puisque lui n'avait pas encore fini. A la sortie de la salle, elle croisa Cédric Diggory, qui se pavanait avec son habituel fanclub autour de lui.
-Ah, Laureen, tu tombes bien ! s'exclama-t-il alors qu'il faisait signe à ses admirateurs de s'éloigner. Je voulais te parler.
-Qu'est-ce que tu veux, Cédric ? grommela-t-elle en levant les yeux au ciel.
-Eh bien je me demandais de quelle couleur sera ta robe pour le bal, pour que je puisse trouver un nœud papillon assorti, dit-il avec un sourire qui se voulait séduisant.
-Pourquoi voudrais-tu un nœud papillon assorti à ma robe ? demanda Laureen en fronçant les sourcils.
-Parce que tu seras ma cavalière au bal, bien sûr, rit Diggory comme si c'était évident.
-Pardon ?!
Erik et les jumeaux sortirent à ce moment de la salle, et s'approchèrent tout naturellement de la jeune fille.
-Cédric, commença-t-elle. Je ne crois pas que tu connaisses mon petit-ami, Erik. Je ne sais pas si on te l'a raconté, mais il y a quatre jours, il m'a chanté une très belle chanson et m'a offert une rose avant de me demander d'être sa cavalière au bal. Naturellement j'ai dit oui, après tout c'est mon petit-ami. Au fait, tu allais me demander quelque chose ?
-Non, rien, grogna Diggory en se renfrognant.
-Mais, je ne t'avais pas menacé de te le faire regretter si jamais tu t'approchais encore une fois de Laureen ? dit Fred en faisant semblant de réfléchir.
Diggory partit à grands pas, et Laureen haussa les épaules avant de remonter vers sa salle commune. Plus tard, après le dîner, Laureen était en train de lire quand elle vit l'air déprimé d'Harry, affalé sur un canapé.
-Tout va bien, Harry ? s'assura-t-elle en s'approchant de lui.
-Oui, oui très bien. Je suis seulement déçu.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-J'ai croisé Cho Chang à la volière juste avant le dîner, et je l'ai invité au bal. Seulement, elle a déjà un cavalier.
-Oh, je vois. Je suis désolée pour toi.
-Elle a été invitée par Cédric Diggory, cracha Harry. Elle m'a dit qu'il lui avait dit que cela faisait des jours qu'il attendait le bon moment pour l'inviter, et elle avait l'air contente d'y aller avec lui !
-Le chacal ! Il ment, il a tenté de m'inviter cet après-midi, et je l'ai rejeté. Fichu bellâtre !
Harry allait répondre quand ils entendirent la voix de Ginny et un groupe de gens qui approchaient.
-Ça va aller, Ron, disait-elle. Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave.
-Qu'est-ce qui t'es arrivé ? demanda Harry en se précipitant vers son meilleur ami.
-Il a demandé à Fleur Delacour pour le bal, expliqua Ginny.
-Quoi ?! s'étonna Hermione en s'approchant également.
-Et qu'est-ce qu'elle a dit ? pressa Harry.
-Non, bien sûr, répondit Hermione.
Ron secoua la tête, l'air encore hagard.
-Elle a dit oui ? demanda Laureen en ouvrant grand les yeux.
-Sois pas idiote, lâcha Ron d'une voix rêveuse. Elle est passée près de moi, ça a été plus fort que moi, ça m'a échappé tout à coup.
-Je crois que c'était plutôt un hurlement, c'était assez effrayant, compléta Ginny.
-Et qu'est-ce que tu as fait ensuite ? s'enquit Harry.
-Qu'est-ce que je pouvais faire ? Je me suis sauvé ! Je ne suis pas fait pour ça, Harry. Je ne sais pas ce qui m'a pris...
-Salut Harry ! dirent joyeusement les jumelles Patil – Parvati et Padma – en passant.
Ron continua à marmonner alors qu'Harry se précipitait derrière les jumelles de quatrième année, une idée en tête.
Les jours jusqu'au bal passèrent à toute vitesse, et à présent, toutes les filles de Gryffondor avaient privatisé la salle commune afin de se préparer ensemble pour le bal, forçant les garçons à aller demander une autorisation spéciale à McGonagall afin de pouvoir se préparer dans la salle de bain des préfets.
Laureen sortit un miroir et du maquillage, et fit asseoir une fille de quatrième année avant de la maquiller légèrement et de la coiffer. Les plus grandes préparèrent les plus jeunes avant de s'occuper d'elles-mêmes, dans les plaisanteries et la bonne humeur. Laureen aida Hermione à dompter sa tignasse emmêlée, réussissant à transformer sa crinière en de douces boucles châtain élégamment retenues en arrière. Elle-même dut se dépêcher pour être prête à temps. Elle brossa rapidement ses longes vagues châtain aux reflets roux, et en quelques gestes précis, fit une natte circulaire à l'arrière du crâne pour retenir ses cheveux hors de son visage. Elle se maquilla légèrement, mettant ses yeux verts en valeur avec une fard à paupière couleur bronze, et appliquant un gloss rose pâle irisé sur ses lèvres.
-Laureen, tu es magnifique, lui dit Hermione en mettant ses chaussures.
-Pas autant que toi, 'Mione. Tu es... incroyable. Ils ne vont pas en revenir, en bas.
Elle passa derrière le paravent et enfila sa robe, laissant Hermione la zipper jusqu'en haut. Elle enfila ses escarpins noirs et laissa la plus jeune enchanter son maquillage et sa coiffure pour qu'ils restent bien en place pendant la soirée.
-Allons leur montrer qui sont les filles de Gryffondor, sourit Laureen.
La plupart des filles étaient déjà descendues, ne restaient qu'Hermione et les sixième année. Elles se rendirent jusqu'à l'escalier qui menait à la grande salle, et Alicia descendit la première, très jolie dans sa robe simple noire, et rejoignit Lee devant la Grande Salle. Angelina, envoûtante dans sa robe violette, et Katie, très élégante dans sa robe rouge évasée, rejoignirent leurs cavaliers, respectivement George, et Fred – le pauvre s'était résigné après avoir appris qu'Hermione avait déjà quelqu'un.
Laureen prit une grande inspiration, et souleva sa jupe de quelques centimètres pour ne pas se prendre les pieds dedans. Elle fit de son mieux pour garder la tête droite et un sourire tout du long, et remarqua Erik qui l'attendait au bas des marches, plus séduisant que jamais dans son habit de soirée rouge. Elle remarqua le regard admiratif dont il la couvait et rougit.
Elle atteint finalement le bas des marches et il claqua des talons en se redressant fièrement avant de délicatement saisir sa main et y déposer un baiser aérien.
-Laureen, tu es plus belle que la plus belle fleur de l'hiver, dit-il en se penchant pour l'embrasser au coin des lèvres. Je suis l'homme le plus chanceux du monde magique de t'avoir à mon bras ce soir.
-Tu exagères un peu, mais c'est tellement bien dit que je vais faire comme si c'était vrai, rit Laureen. Et tu es particulièrement charmant ce soir.
-Merci. Allons rejoindre tes amis dans la Grande Salle, nous devons y attendre que les champions ouvrent le bal.
-Très bien, allons-y.
L'entrée de Laureen au bras d'Erik attira un peu l'attention dans la Grande Salle, et quelques murmures accompagnèrent leur passage jusqu'à ce qu'ils rejoignent Fred, George, Lee, Katie, Angelina et Alicia.
-Veuillez-vous écarter, les champions vont maintenant entrer et ouvrir le bal, annonça le professeur McGonagall.
Les élèves se séparèrent en deux groupes, dégageant un passage au milieu. Les grandes portes s'ouvrirent et les champions entrèrent, en premier Fleur Delacour, sculpturale dans sa robe gris perle, au bras de Roger Davies, un garçon de septième année de Poufsouffle. En deuxième se trouvait Viktor Krum, et quand la foule reconnut qui était à son bras on entendit des exclamations de surprise et de jalousie, car la jeune fille n'était autre qu'Hermione Granger ! En troisième il y avait Cédric Diggory, tout sourire avec Cho Chang à son bras, qui portait une belle robe chinoise en soie brodée blanche. Et enfin, Harry, avec Parvati Patil à son bras, s'avançait d'un pas peu assuré. Laureen lui sourit en lui faisant un signe encourageant de la main.
Les quatre couples se placèrent au centre de la salle, et l'orchestre présent commença à jouer une valse alors que les champions se mettaient à danser. Très vite de nouveaux couples se joignirent à eux. Laureen vit Dumbledore et McGonagall s'élancer sur la piste, tandis qu'une Ginny surexcitée tirait Neville au milieu des danseurs. Elle n'eut pas le temps de se préoccuper des autres danseurs qu'Erik la tirait gentiment par la main avant de la faire tourner jusqu'à lui. Ils dansèrent pendant un long moment, elle accorda également quelques danses à Fred et à George alors qu'Erik allait discuter avec ses amis de Durmstrang. Les Weird Sisters, un des groupes de rock sorciers les plus connus au monde, avait remplacé l'orchestre très tôt et avait animé la soirée de façon phénoménale.
La soirée allait tirer à sa fin, il y avait beaucoup moins de monde dans la salle. Laureen vit Ginny et Neville, Seamus et Lavande, Fleur et Roger, George et Angelina, Fred et Katie, Cédric et Cho, Hagrid et Madame Maxime, Dumbledore et Madame Pomfresh, mais personne d'autre.
-A tous les couples dans la salle, c'est le moment d'inviter vos partenaires, car ça va être notre dernière danse, annonça le chanteur des Weird Sisters de sa voix rauque. Une requête spéciale, pour une jeune fille spéciale.
Laureen fit la moue. Erik était parti chercher des boissons avec ses amis depuis quelques minutes déjà, et il ne revenait toujours pas ! Elle aurait aimé profiter de la dernière danse, mais bon. Lorsqu'elle entendit les premières notes s'élever elle pesta encore plus. C'était une de ses chansons moldues préférées !
-Je peux ? fit une voix grave derrière elle.
Elle sursauta et se tourna rapidement, écarquillant les yeux. Charlie était devant elle, en tenue de soirée moldue. Il ne lui souriait pas, et elle ne lui sourit pas non plus. Elle était encore très fâchée contre lui. Elle allait se détourner mais il lui prit le poignet et la fit tourner sur elle-même avant de la ramener brutalement contre son torse.
-Juste une danse, murmura-t-il d'une voix rauque et impérieuse à son oreille.
Des frissons lui parcoururent le dos. Par Merlin, l'effet que lui faisait cette voix ! Incapable de résister, elle se laissa guider dans la danse, ne pensant qu'à la bulle qui les entourait elle et lui.
We both lie silently still in the dead of the night
Nous sommes tous les deux étendus silencieusement à la fin de la nuit
Although we both lie close together
Même si nous sommes étendus près l'un de l'autre
We feel miles apart inside
Nous nous sentions des milles de distance à l'intérieur
Was it somethin' I said or somethin' I did
Était-ce quelque chose que j'avais dit ou quelque chose que j'avais fait
Did my words not come out right
Est-ce que mes mots n'étaient pas sortis correctement
Though I tried not to hurt you
Bien que j'ai essayé de ne pas te blesser
Though I tried
Bien que j'ai essayé
But I guess that's why they say
Mais je supose que c'est pour ça qu'ils disent que
Every rose has its thorn
Chaque rose a ses épines
Just like every night has its dawn
Juste comme chaque nuit a son aube
Just like every cowboy sings a sad, sad song
Juste comme chaque cowboy chante une triste, triste chanson
Every rose has its thorn
Chaque rose a ses épines
Yeah it does
Oui elles en ont
I listen to your favorite song playin' on the radio
J'ai écouté ta chanson préférée jouer à la radio
Hear the DJ say love's a game of
Entendu le DJ dire que l'amour est un jeu qui
Easy come and easy go
Vient facilement et part facilement
But I wonder does he know
Mais je me demande si il sait
Has it ever felt like this
Ne s'est-il jamais senti comme ça
And I know that you'd be here right now
Et je sais que tu serais ici en ce moment
If I could have let you know somehow I guess
Si j'aurais pu te laisser savoir d'une façon ou d'une autre, je suppose que
Every rose has its thorn
Chaque rose a ses épines
Just like every night has its dawn
Juste comme chaque nuit a son aube
Just like every cowboy sings a sad, sad song
Juste comme chaque cowboy chante une triste, triste chanson
Every rose has its thorn
Chaque rose a ses épines
Though it's been a while now
Bien que ça fait un moment maintenant
I can still feel so much pain
Je peux encore ressentir tellement de douleur
Like the knife that cuts you
Comme le couteau qui te coupe
The wound heals, but the scar, that scar remains
La blessure guérit, mais la cicatrice, cette cicatrice reste
I know I could have saved our love that night
Je sais que j'aurais pu avoir sauver notre amour cette nuit-là
If I'd known what to say
Si j'avais su quoi dire
Instead if making love
Au lieu de faire l'amour
We both made our separate ways
Nous avons tous les deux fait nos chemins séparés
Now I hear you've found somebody new
Maintenant j'entends que tu as trouvé quelqu'un de nouveau
And that I never meant that much to you
Et que je n'ai jamais signifié beaucoup à tes yeux
To hear that tears me up inside
À entendre ça me fait du chagrin à l'intérieur
And to see you cuts me like a knife, I guess
Et te voir me coupe comme un couteau, je suppose que
Every rose has its thorn
Chaque rose a ses épines
Just like every night has its dawn
Juste comme chaque nuit a son aube
Just like every cowboy sings a sad, sad song
Juste comme chaque cowboy chante une triste, triste chanson
Every rose has its thorn
Chaque rose a ses épines
La chanson se finit, et brusquement Laureen sentit la chaleur des mains de Charlie sur sa taille se volatiliser. Elle sortit brusquement de l'étrange rêverie dans laquelle son contact l'avait plongée, pour le voir sortir de la salle à grands pas. Elle jura entre ses dents et partit à sa poursuite en courant, oubliant tout le reste.
-Charlie ! s'exclama-t-elle alors qu'elle le rattrapait à la sortie d'un couloir désert, juste avant qu'il ne sorte du bâtiment. Charlie, attends !
Il ne se retourna pas, ne s'arrêta pas. Elle réussit à lui attraper le poignet alors qu'il arrivait au milieu de la petite cour, et que la neige tombait sur eux, et il se figea mais ne se tourna pas vers elle. Elle l'entoura de ses bras frêles et posa sa tête contre son dos alors que des larmes incontrôlables s'écoulaient le long de ses joues.
-Charlie... sanglota-t-elle. Pourquoi ? Pourquoi tu me fais mal comme ça ?
Elle l'entendit pousser un soupir. Il se dégagea doucement de l'étreinte de ses bras et se tourna finalement vers elle. Il prit délicatement son visage dans ses mains et essuya les larmes de ses joues avec ses pouces avec une grande douceur.
-Laureen, souffla-t-il comme s'il savourait la sensation de son prénom sur sa langue. Je suis seulement venu te dire au revoir.
-Que... commença-t-elle à dire en fronçant légèrement les sourcils.
La bouche de Charlie qui se plaqua sur la sienne la coupa dans sa phrase. Elle mit quelques secondes à réagir, alors que les lèvres chaudes au léger goût sucré se pressaient contre les siennes avec... désespoir ? Elle referma ses bras autour de son cou et se hissa sur la pointe des pieds pour mieux répondre à son baiser, et bougea ses lèvres en synchronisation avec les siennes.
Ce fut comme si des papillons battaient furieusement des ailes en elle, déclenchant un ouragan, comme si le monde autour d'elle n'était plus que feu d'artifices et délicieuses sensations. Elle sentait les bras de Charlie resserrés dans une étreinte virile et possessive autour de sa taille, et sa bouche qui se mouvait sensuellement contre la sienne. C'était une véritable invitation au péché... Elle écarquilla les yeux quand elle sentit sa langue caresser sa lèvre inférieure, mais le laissa faire, appréciant encore davantage ce baiser déjà torride. Après ce qui lui parut être à la fois une éternité et à peine une seconde, il éloigna très lentement son visage du sien. Leurs joues étaient rougies, leurs lèvres gonflées, et leurs souffles rauques.
Laureen releva ses yeux verts pour les planter dans ceux, bleus comme un océan, de Charlie. Son regard à lui se para subitement d'une lueur dure et glacée.
-Au revoir, bel ange, dit-il doucement avant de partir à pas rapides en direction des grilles du château.
Laureen ne réagit même pas. Il partait. Elle savait déjà qu'il se rendait à Pré-au-Lard pour transplaner jusqu'à Londres, de là prendre un Portoloin pour la Roumanie, et transplaner une dernière fois jusque chez lui. Il partait. Il la laissait derrière. Alors qu'il avait promis de toujours être là pour la rattraper.
-Laureen ? Mais qu'est-ce que tu fais dehors ? Je te cherchais ! Viens, tu vas prendre froid !
Erik courut vers elle avec un léger sourire malgré son air inquiet, et la couvrit avec son manteau avant d'entourer ses épaules de son bras et de la ramener avec lui au château. Laureen avait l'impression que son cœur lui avait été arraché. Elle avait mal dans la poitrine, une douleur abominable, et pourtant elle ne ressentait rien. Aucune émotion. Comme si elle n'avait plus de cœur.