Memoriae - Tome 1 : No man's...

By -Candesia

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• Les étoiles se sont éteintes en même temps que l'espoir • Ils ont quitté la Terre, voilà plusieurs générati... More

• Introduction •
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17

Chapitre 8

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By -Candesia

Eva se plaqua la main devant la bouche pour retenir le cris de surprise qui voulut s'échapper de ses lèvres. Elle tenta de réguler sa respiration et les battements affolés de son cœur, mais ses pensées fusaient dans son esprit, l'empêchant de se concentrer. Elle se força à reculer davantage contre la paroie métallique, mais un tintement raisonna dans l'édifice silencieux lorsque son dos entra en collision contre le métal froid.

Eva vit avec effroi l'homme en face d'elle se redresser soudainement, et braquer son regard dans sa direction. Ses yeux semblèrent fouiller l'obscurité, pendant ce qu'il parut durer des heures à la jeune fille, mais détourna finalement la tête.

— Il m'a semblé entendre quelqu'un, expliqua-t-il à l'autre homme, qui n'avait pas bougé.

— Mais personne n'est dehors, à cette heure, répliqua-t-il, d'une voix légèrement tremblante. N'est-ce pas ?

Eva remarqua alors qu'il se tordait les mains frénétiquement, et se balançait d'un pied sur l'autre nerveusement. Il semblait anxieux, ce qui l'inquièta profondément.

— Non, évidemment. Nous somme seuls.

Les deux hommes se turent, fixant la Serre, comme perdus dans leurs pensées. Eva hésita un instant à se laisser glisser le long du mur jusqu'à atteindre son appartement, profitant de leur déconcentration pour fuir sans être vue, mais ses jambes refusèrent de se mettre en mouvement. Elle tenta de faire taire la nouvelle vague de panique qui affluait dans son esprit, mais son corps restait paralysé par la peur. Elle inspira longuement, sans faire le moindre bruit, et parvint enfin à se décaler vers la gauche.

Plus qu'une centaine de mètres, se dit-elle pour s'encourager, ce qui eu pour effet de lui donner le sentiment inverse. Jamais elle ne pourrait parcourir cette distance sans que les deux hommes la repère, malgré la pénombre.

Eva ferma les yeux pour réfléchir, mais quand elle les rouvrit, sa seule option de fuite lui avait échappé. Le premier homme s'était arraché à la contemplation des champs de maïs, et s'était rapproché de son collègue. Son visage était désormais éclairé par un néon rouge encastré dans le mur, dévoilant ses cheveux coupés court poivre et sel, son nez droit et ses lèvres pincées, ainsi que son regard brun habituellement chaleureux, mais désormais remplis d'angoisse. Eva se crispa lorsqu'elle reconnut Stephen Hilang, président de la Ville 2. À présent, elle se souvenait du timbre de sa voix, qu'elle avait entendu lors de son discours aux élections, trois ans plus tôt, et lors de ses apparitions publiques. Il été passé dans sa classe, quelques mois auparavant, pour leur expliquer leur rôle dans la Ville, et se rendait régulièrement à la Serre. Elle ne comprenait pas comment elle n'avait pas pu le reconnaître immédiatement, malgré le fait qu'il n'ai presque rien dit. "Nous aurions tous pu mourir ce soir". C'était ses mots.

Eva tourna lentement la tête vers l'autre homme, qu'elle devina alors être Anders Winkel, l'un des cinq conseillers formant le gouvernement, tout juste élu. Elle ne pouvait que distinguer sa silhouette svelte plongée dans l'ombre, mais elle se souvenait de son visage jovial, aux yeux bleus et aux cheveux cendrés. Jamais elle ne l'avait vu si anxieux.

— Que devons-nous faire ? Demanda-t-il alors, sans se départir de sa voix tremblante.

Son intervention fit sursauter Eva, qui s'était habituée au silence pesant qui régnait dans le couloir.

— Que pouvons-nous faire, plutôt. Tout ne dépend pas de nous. Et à cela, pas grand chose, je le crains.

— Mais, Monsieur...

— Winkel, le coupa le Président. La situation de ce soir ne se représentera plus. Ce n'était qu'un court circuit, un problème mineur, qui n'a duré pas plus de trois minutes. De plus, seuls les étages à partir du quinzième semblent avoir été touché — et fort heureusement, sans quoi les médecins restés de nuit à l'hôpital s'en seraient immédiatement rendus compte. Mais le système d'aération fonctionne de nouveau ; nous n'avons donc plus à nous inquiéter.

— Vous avez dit vous même, Monsieur, tenta de répliquer Winkel, que nous aurions tous pu mourir. Si le système ne s'était pas remis en marche, qui sait combien de citoyens aurait été asphyxiés ?

— Là n'est pas la question. Certes, une panne est survenue, mais elle n'a causé aucune victime. Notre rôle à présent est d'empêcher la diffusion de cette information. Si les citoyens venaient à apprendre qu'ils ont frôlé la mort, et que nous n'avons rien pu faire à cela, ce serait la panique. Et la panique entraîne des décisions dramatiques. La peur fait faire aux hommes des actes terribles.

Les pensées d'Eva s'affolaient, tentant d'enregistrer ce qu'elle venait d'entendre. Elle avait oubliée sa présence illégale, sa petite sœur seule chez elle, l'urgence de rejoindre son appartement. Désormais, seules comptaient les paroles du Président. Si le système d'aération ne fonctionnait plus, la Ville entière était vouée à disparaître. Les arbres autours des Villes alimentaient le vaisseau en oxygène, mais seule la soufflerie permettait de distribuer l'air neuf dans les milliers d'appartements, tous fermés hermétiquement. Ce qu'elle venait d'entendre la faisait frissonner de peur et d'indignation : si les citoyens étaient en danger, ils avaient le droit de le savoir. Le gouvernement ne pouvait pas leur cacher une information de cette importance.

— Êtes vous sûr que personne, à part nous sept, ne s'est rendu compte de ce problème ? Intervint Winkel, arrachant Eva de ses pensées.

— Nos systèmes d'alarmes n'ont détectés aucuns intrus dans les couloirs, personne n'a tenté de sortir des appartements. Les citoyens dormaient à point fermés, et la panne n'a duré que quelques minutes, tout au plus, assura Hilang, avant d'ajouter une fois de plus que la situation était sous contrôle.

Il commença alors à faire les cents pas, la tête baissée vers le sol. Si ses mots semblaient témoigner de son assurance, il n'en été pas moins inquiet. Winkel, lui, ne bougea pas. Il avait arrêter de se balancer d'une jambe sur l'autre..

— Si, pour la sécurité des citoyens et la prospérité de la Ville, il faut taire cet incident, je ferais tout mon possible pour que cela demeure du secret d'État, Monsieur, déclara-t-il.

Il semblait déterminé. Pourtant, sa voix se brisa sur le dernier mot.

L'homme aux cheveux gris hocha la tête, satisfait. Il jeta un dernier regard à la Serre, leva les yeux vers le ciel noir, puis repartit dans le couloir, aussi silencieusement qu'il était arrivé. Le conseiller ne le suivit pas. À son tour, il s'approcha de la vitre s'étendant sur toute la longueur du couloir, véritable mur de verre, et y appuya le front. Son expression se métamorphosa alors : sa bouche sérieuse s'écroula, ses joues se creusèrent, et son regard si déterminé s'effaça, pour laisser place au visage d'un homme croulant déjà sous le poids d'un secret terrible et inavouable.

...

Eva attendit de longues minutes après son départ, avant de rejoindre son appartement les jambes tremblantes. Sans bruit, elle retrouva la porte restée ouverte et se glissa dans l'entrebâillement, avant que ses jambes cèdent sous son poids. Elle s'écroula au sol, le dos appuyé contre le mur et laissa enfin les larmes qu'elle refoulait depuis ce qui lui avait semblé des heures inonder ses joues, dessinant des sillons rouges sur sa peau.

En silence, elle pleura du soulagement de ne pas avoir été découverte. Elle pleura l'injustice dont avait fait preuve le Président. Enfin, elle pleura la peur qui lui déchirait le cœur.






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(1226 mots) petit chapitre, je sais bien :/

fun fact : écrire  avec un chat allongé sur son ventre relève de l'impossible.

Bon, je suis actuellement en train de tenir mon ordi avec mes genoux, en l'empéchant de tenir avec mes poignets... bon, là mon chat vient de se rendre un coup dans le ventre et il a pas l'air super content...

(je viens juste de réaliser que je pouvais pas atteindre la touche m xD)
Changement de programme, je vais taper avec mon index.


Enfin bref, j'espère que ce chapitre vous a plu !
J'ai une petite demande à vous faire...

Écrire une fiction, et non une fanfiction, c'est dur. Les potentiels lecteurs son moins attirés, ce qui fait que le nombre de vues stagne... comment vous dire que ça me démoralise un peu...

Je sais bien que je ne devrais pas, mais j'ai toujours pété une très grande attention aux votes, aux vues... Ça m'affecte beaucoup.
Beaucoup trop.


Mais si vous aimez ce livre, ça m'aiderait énormément si vous le partagiez, par exemple. Si vous le conseillez à des amis... je ne sais pas trop...


Enfin bref

Love (depuis mon fauteuil où je suis paralysée à cause de mon chat xD)

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