Le trio infernal se rendit aux cuisines où Dobby les reçut royalement et promit de s'occuper lui-même de ce panier, et leur dit de revenir dans une demi-heure. Laureen le serra brièvement dans ses bras, faisant rosir l'elfe d'embarras. Ils remontèrent ensuite à la salle commune des Gryffondor, et Laureen attrapa un parchemin et une plume.
« Cher Erik,
Je suis navrée de vous prévenir ainsi et si tard mais quelque chose d'imprévu est arrivé et je ne pourrai pas vous rejoindre pour déjeuner. J'espérais pouvoir reporter à demain midi ? Je suis impatiente de recevoir votre réponse.
Avec toute ma sympathie,
Laureen O'Neil. »
Elle plia le mot et donna un coup de baguette dessus. L'enveloppe fila dans les airs sans attendre. La jeune fille répéta l'opération sur le laisser-passer signé par Dumbledore afin qu'il vole de classe en classe pour prévenir les professeurs de leur absence. Puis elle monta dans le dortoir pour se changer, étant toujours dans son uniforme depuis la veille.
Elle changea de sous-vêtements, enfila une jupe blanche décorée de grandes fleurs bleu foncé et violettes qui semblaient faites à l'aquarelle, et un petit chemisier blanc sans manches. Elle relâcha ses cheveux, toujours nattés quand elle allait en cours, et mit des ballerines moldues rose pâle aux pieds. Elle prit sa sacoche enchantée et glissa dedans sa cape de sorcière, un pull, une couverture et son carnet. Le reste était déjà dans le sac. Elle ramassa le foulard vert sur sa table de nuit en passant et le noua dans ses boucles avant de descendre. Fred et George n'avaient gardé que leurs chemises et pantalons d'uniforme, laissant leurs pulls et capes dans leur dortoir. George avait une couverture roulée sous le bras.
-Prête ? demanda-t-il à sa meilleure amie.
-Comme toujours, sourit-elle. Retournons voir Dobby.
L'elfe garnissait un panier avec des victuailles quand ils arrivèrent. Il leur sourit et tendit le panier à Laureen.
-Merci Dobby, c'est très gentil à toi de nous avoir préparé ce panier, le remercia-t-elle. Tiens, je t'ai confectionné ça pendant les vacances. Les nuits peuvent être froides à Poudlard.
Elle lui tendit une petite couverture de velours bleu nuit, brodée d'étoiles et de planètes dorées qui se mouvaient.
-C'est... pour moi ? s'étonna Dobby de sa petite voix nasillarde. Merci... beaucoup...
-De rien. C'est à la bonne taille pour ton lit j'espère ?
-Oui... c'est parfait... et très joli. Jolie Laureen est très généreuse avec Dobby. Dobby ne mérite pas tant de gentillesse de sa part.
-Si Dobby, tu le mérites. Merci encore pour le panier, et passe une bonne journée.
Le trio partit avec les victuailles sous le bras, et se rendirent tranquillement jusque sur les bords du lac.
-Pourquoi tu as fait un cadeau à Dobby ? demanda George.
-Il a traversé tellement de choses il y a deux ans, répondit Laureen. Et il est toujours gentil avec moi, il me donne du chocolat quand je vais le voir aux cuisines. Il mérite bien un petit quelque chose.
-C'est vrai, approuva Fred. Hermione serait d'accord avec toi Laureen.
George et Laureen échangèrent un regard complice et pouffèrent à ces mots. Fred le remarqua et leva les yeux au ciel. Ils atteignirent rapidement les abords du lac, et alors que les jumeaux installaient les couvertures, le hibou de Laureen, Charlie, se posa sur son épaule et commença à doucement tirer sur ses cheveux.
-Charlie ? s'étonna-t-elle. Qu'est-ce que tu fais là mon beau ? Il y a un problème ?
L'oiseau la regarda dans les yeux, et à sa plus grande surprise, lui fit un clin d'œil. Elle plissa intensément les yeux et observa l'oiseau de plus près. Ce n'était pas Charlie ! Charlie avait une plume dorée au bout de l'oreille gauche et ce hibou n'en avait pas. Pourtant le volatile semblait tenir à ce qu'elle le suive.
-Gred, Forge ! les appela-t-elle. Charlie a un problème, je vais le ramener à la volière pour voir ce qui ne va pas. Attendez-moi ici, il a l'air tellement nerveux, je préfère m'en occuper seule.
-Tu es sûre ? insista George. Dumbledore a dit...
-Je suis une grande fille, George. Je vais à la volière et je reviens. Gardez-moi des sandwichs !
Et avec ça elle partit en direction du petit bois qu'ils avaient traversé en venant. Le faux Charlie la guida hors du chemin au milieu des arbres, puis disparut tout simplement au bout de quelques mètres. Laureen sortit très discrètement sa baguette de l'élastique de sa jupe et la tint fermement en la cachant contre son avant-bras.
-Qui est là ? demanda-t-elle d'une voix forte sans laisser paraître son inquiétude.
Un craquement de brindilles se fit entendre derrière elle sur sa droite et elle inspira.
-Je...
Elle ne laissa pas à la personne le loisir de finir sa phrase alors qu'elle se retournait et lançait un sort offensif puissant du même mouvement. L'homme – parce que c'était un homme – dressa un bouclier magique devant lui juste à temps et lui sourit.
-On agresse même les vieux amis maintenant ? dit-il avec un air goguenard.
-Charlie ! s'exclama-t-elle en lui sautant dans les bras.
Il la serra contre lui en riant alors qu'il la faisait tourner dans les airs. Finalement il la reposa mais garda ses bras serrés autour de la taille de la jeune fille. Il savait que ce n'était pas raisonnable et qu'il devrait prendre ses distances avec elle mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il replaça tendrement une mèche rebelle derrière l'oreille de la jeune fille et c'est alors qu'il remarqua sa tenue. Elle ne portait pas l'uniforme de l'école mais des habits qu'il lui avait offerts pour Noël l'an dernier, il avait envoyé un colis à Poudlard.
Laureen avait en effet pensé à Charlie en mettant ces vêtements et en défaisant ses tresses. Il lui avait dit il y a quelques années qu'il la trouvait très mignonne avec les cheveux lâchés alors à chaque fois que Charlie était là elle laissait ses cheveux au naturel. Aujourd'hui elle avait juste voulu se rappeler de bons souvenirs en s'habillant comme ça, mais nota le regard et les oreilles rougissantes du beau sorcier roux.
-Tu es tr-très jolie, murmura-t-il avant de froncer les sourcils.
Il avait remarqué qu'elle ne lâchait ses cheveux qu'en sa présence or elle ne savait pas qu'il serait à Poudlard aujourd'hui.
-Tu ne t'es pas attaché les cheveux, dit-il doucement. Tu allais voir quelqu'un ?
Laureen en rougit jusqu'aux oreilles.
-N-non ! protesta-t-elle immédiatement. Non, j'allais faire un pique-nique avec Fred et George.
-Oh, d'accord. Excuse-moi, je pensais... Bref. Je suis content de te voir.
-Moi aussi, sourit-elle. Mais qu'est-ce que tu fais ici ? J'ai reçu ta lettre hier, tu ne m'avais pas dit que tu venais !
-Après t'avoir envoyé l'article je me suis rendu compte que c'était très maladroit de ma part, et je voulais être sûr que tu allais bien. J'ai prolongé mon congé jusqu'à lundi prochain et j'ai pris le premier Portoloin que j'ai trouvé.
Laureen hocha lentement la tête alors que son sourire se fanait légèrement.
-C'est très gentil d'être venu, j'apprécie, sourit-elle. Mais je vais bien. En fait, j'ai pris les choses en main personnellement. Ne t'en fais pas pour ça.
-Vraiment ? Raconte-moi.
-Hum, là tes frères m'attendent pour un pique-nique sur la plage de galets à côté du lac, mais on peut se voir après si tu veux ?
-Dis-moi, répondit-il en se mordillant inconsciemment la lèvre inférieure.
Les yeux de Laureen s'agrandirent légèrement et elle sentit sa gorge s'assécher. Par tous les poils de la moustache en frisottis de Merlin, comment était-elle censée garder ses distances quand il faisait ça juste sous ses yeux ?!
-Le stade de Quidditch, bredouilla-t-elle. S-sous la tour avec les loges pour les parents de Serdaigle.
-A quatre heures, je pourrai y être, sourit Charlie. Allez, va rejoindre mes frères avant qu'ils ne s'inquiètent. A tout-à-l'heure.
Elle hocha la tête, baissa les yeux alors qu'elle rougissait et remettait nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle releva les yeux vers lui mais les baissa aussitôt face à son regard bien trop intense pour elle. Elle tourna les talons et reprit rapidement le chemin de la plage de galets ou elle avait abandonné ses meilleurs amis.
-Tout va bien ? lui demanda George alors qu'elle arrivait près d'eux.
-Oui, il avait juste besoin d'être un peu cajolé, répondit-elle distraitement.
-Allez, asseyons-nous, je meurs de faim, annonça Fred.
Laureen s'assit et prit le sandwich que lui tendait son ami, mordant distraitement dedans.
-Lau' ? l'appela George.
« Cédric et Erik qui me courent après, Charlie qui vient d'arriver... ».
-Lau' ? répéta Fred.
« C'est plus un triangle amoureux, c'est un carré ! ».
-Laureen ? Laureen ! insista Fred.
« Cédric je vais laisser courir. De toute façon je ne l'aime pas du tout. Mais restent Erik et Charlie. ».
-Laureen ! appela George.
« Quoique Charlie ne m'aime pas et je le sais. Et Erik a l'air vraiment bien. ».
-Laureen ! crièrent les deux jumeaux en même temps.
« Mais ce serait renoncer définitivement à Charlie... ».
-Laureen Maura O'Neil ! fit Fred en agitant une main devant ses yeux.
« Il faut d'abord que je voie Erik pour savoir si je veux tenter ma chance avec lui. Mais... de toute façon je dois me détacher de Charlie. Et personne ne doit jamais savoir que j'ai un faible pour lui. Non, que j'ai eu un faible pour lui. ».
-LAUREEN MAURA BLACK ! tenta alors George.
Elle sursauta et le fusilla du regard.
-Tu es fou ? lança-t-elle. Et si quelqu'un t'entendait ? Personne ne doit savoir qui est mon père !
-Nous venons de t'appeler sept fois, Lau', rit-il. Qu'est-ce qui peut bien occuper tes pensées au point de te rendre sourde ? C'est ton hibou ?
« Pas loin, mais ce n'est pas le même Charlie... ».
-Attendez une seconde, fit Fred avec un air concentré. Quelque chose cloche.
-Quoi, il y a un problème avec ton sandwich ? demanda son frère.
-Non. Ça y est, j'ai trouvé ! Quelque chose cloche avec cet article de la Gazette, celui dans lequel tu as appris que les Dolohov étaient après toi.
Le regard de Laureen se durcit immédiatement à la mention de ce nom et elle se raidit. Elle fit un signe du menton qui incita Fred à continuer.
-Rappelez-vous l'an dernier. Quand tu as appris que Sirius Black était ton père, quand il t'a raconté ce qui était véritablement arrivé à ta mère. Ce qu'il a dit à propos de Dolohov.
Laureen rappela ces instants à sa mémoire, et fronça les sourcils.
-Dolohov a appris avant ma naissance que je n'étais pas sa fille, lâcha-t-elle. Il est donc illogique qu'il prétende le contraire. Il y a en réalité deux possibilités.
-De quoi tu parles ? demanda George qui reposa son sandwich.
-La première, qu'il ait simplement un trouble de la mémoire dû à son temps passé à Azkaban, auquel cas il pense réellement que je suis sa fille. Entre nous, c'est le cas le moins probable. Deuxième possibilité, Vous-Savez-Qui a donné l'ordre à Dolohov de me récupérer même si je ne suis pas sa fille parce qu'il me veut dans ses rangs ou parce qu'il veut me tuer. Auquel cas prétendre que je suis la jeune Dolohov perdue est le meilleur moyen pour lui de convaincre le monde magique que je suis sa fille et donc le laisser me reprendre. Tout le monde sait que ma mère était mariée à Dolohov, et tout le monde sait qu'elle a été tuée par des mangemorts. Mais comme Dolohov prétend avoir été sous Imperium...
-Il peut prétendre qu'il n'avait rien à voir avec le meurtre de Brianna. Et donc réclamer ta garde, compléta Fred.
-Non, il reste quelque chose d'incohérent, protesta George. Si Tu-Sais-Qui veut que tu rejoignes ses rangs, pourquoi Dolohov aurait fichu ta mère dehors quand il a appris que tu n'étais pas sa fille ? Au contraire, il l'aurait forcé à rester.
-Ma mère est partie, il ne l'a pas fichue dehors, en tout cas pas que je sache. Donc la deuxième option semble plus probable. Et plus effrayante. Je vais devoir en parler à Dumbledore.
-On peut aller le voir cet après-midi si tu veux, offrit Fred.
-Non, répondit précipitamment Laureen. Non, je... Je dois finir un devoir. De potions. Pour Rogue. Je ne veux pas commencer à faire des heures à la bibliothèque dès la première semaine.
-Oh, très bien, dit Fred. On aurait adoré t'aider, mais je viens de me rappeler qu'on a ce... truc... à finir, George et moi. Alors, on se retrouve dans la salle commune avant le dîner ?
-Parfait, sourit Laureen. Allez, finissons de manger et allons rendre le panier à Dobby. Il faudra lui dire que ses tartes au citron sont un vrai régal.
Ils finirent de manger tranquillement, plaisantant des dernières gaffes de Neville, Seamus et Dean, des étudiants de quatrième année de leur maison. Les jumeaux se dépêchèrent de monter dans les étages alors que Laureen retournait voir Dobby avec les restes de leur pique-nique. L'elfe de maison rosit de plaisir quand elle lui fit des compliments sur sa cuisine, et lui offrit un morceau de chocolat avant de gentiment la chasser. Elle regarda sa montre moldue et vit qu'il n'était que deux heures trente. Elle commença à remonter dans les étages pour se rendre à sa salle commune mais croisa le chemin de trois Serpentards qu'elle aurait préféré éviter.
-Tiens donc, si ce n'est pas la plus jeune Dolohov... ricana Draco Malefoy.
-Dolohov n'est pas mon père, cracha-t-elle. Ôte-toi de mon chemin, blondinet.
Crabbe et Goyle, les deux gorilles de Malefoy, lui prirent chacun un bras en la coinçant contre le mur.
-Tss, fit Malefoy en s'approchant avec un air conquérant. Ce n'est pas une façon de s'adresser à un homme.
-Toi, un homme ? rit-elle. Ne me fais pas rire, blondinet. Maintenant fichez-moi la paix tous les trois.
-Sinon quoi ? répliqua Malefoy en posant une main sur sa joue. Ne joue pas les difficiles, Laureen. Je n'aimerais pas avoir à abîmer un si joli visage.
Laureen sentit un frisson de dégoût la parcourir. Elle tenta une nouvelle fois de se dégager mais les deux gorilles étaient bien plus costauds qu'elle.
-Laureen ? fit une voix grave un peu plus loin.
Malefoy tourna la tête mais ne bougea pas. Laureen essayait tant bien que mal d'apercevoir qui arrivait, quand elle entendit plusieurs voix parler en russe, ou en tout cas une langue slave. Des garçons de Durmstrang, et avec un peu de chance...
-Laureen ? Tout va bien ?
Les orteils poilus de Merlin en soient loués ! Erik et quatre de ses amis s'avançaient dans le couloir, vers eux.
-Erik ! lâcha-t-elle avec un soulagement nettement perceptible.
-Ce sont vos amis ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
-Évidemment ! s'exclama Malefoy avec un grand sourire alors qu'il entourait les épaules de Laureen d'un bras qui se voulait désinvolte.
-Absolument pas ! cracha Laureen au même moment en se dégageant sèchement.
-Je vois, fit Erik en s'avançant. Je vais gentiment vous prier de laisser la demoiselle tranquille et si vous le faites sans faire d'histoire nous en resterons là.
-Et sinon quoi ? ricana Malefoy. Cette fille est à moi. Va jouer ailleurs.
-Erik, non, fit un de ses amis. Ne fais pas ça.
-Trop tard, sourit Erik.
Il attrapa le bras de Malefoy et le tira très fort d'un coup sec, l'envoyant dans le mur d'en face. Crabbe et Goyle s'avancèrent, menaçants, mais les quatre amis d'Erik se dressèrent devant eux, l'air peu commodes.
-Venez, Laureen. Nous ferions mieux de partir d'ici, la pressa Erik en lui prenant doucement la main. Vous n'avez rien ?
-Non, ça va, lui répondit-elle avec un petit sourire. C'est très gentil de... enfin, d'être intervenu. Merci. Vous n'étiez pas obligé de faire ça.
-Je vous en prie. Et si, chez nous, nous apprenons à traiter les femmes avec respect, ajouta-t-il en fusillant Malefoy du regard.
-Vous n'avez pas cours ? s'étonna Laureen alors qu'ils s'éloignaient.
-Non, le Directeur Karkaroff nous a donné quartier libre cet après-midi. Nous allions retourner à nos dortoirs prendre nos capes et nous comptions explorer le parc du château. Voudriez-vous vous joindre à nous ?
-Eh bien, je...
-Miss O'Neil a malheureusement une retenue cet après-midi, pour avoir agressé monsieur Malefoy, fit une voix nasillarde dans leur dos.
Laureen se tourna abasourdie vers le professeur Rogue.
-Agresser Draco ? répéta-t-elle. Ce sont lui et ses amis qui m'ont coincée contre ce mur !
Draco, quelques pas plus loin, la regardait d'un air mauvais.
-Ce n'est pas bien de mentir, miss, la tança sèchement Rogue. Il est grand temps que votre père reprenne votre éducation...
-Dolohov n'est pas mon père ! répliqua aussitôt la jeune fille avec furie.
-Ah oui ? fit Rogue en relevant un sourcil.
Laureen se maudit intérieurement. Rogue devait déjà savoir que Dolohov n'était pas son vrai père... Mais s'il apprenait que c'était Sirius, il découvrirait où se cachait ce dernier et... Une idée lui vint subitement et elle serra les dents.
-Un vrai père n'aurait jamais laissé les mangemorts tuer ma mère ! Un vrai père m'aurait retrouvée et élevée ! Un vrai père m'aurait envoyé des cadeaux à chaque Noël et anniversaire ! Un vrai père s'inquièterait de mes progrès scolaires et des amis que je me fais ! Un vrai père m'aurait envoyé une lettre avant de crier dans un torchon qu'il va me kidnapper !
Toutes ces frustrations qui se cachaient au fond d'elle depuis des années sortirent. Rogue semblait stupéfait qu'elle se défende avec tant de véhémence, et Erik la couvait d'un regard admiratif.
-Dolohov a peut-être été mon géniteur, mentit-elle en grinçant des dents. Mais c'est bien tout ce qu'il est pour moi ! Quant à Malefoy, je ne l'ai pas agressé. C'est plutôt l'inverse.
-J'en suis témoin, professeur, intervint calmement Erik. Mes amis et moi passions dans le couloir et avons vu toute la scène. Vous pouvez fouiller ma mémoire ou me donner du Verita Serum si vous voulez une preuve.
Cela sembla convaincre le professeur Rogue de sa bonne foi et il eut un rictus de déception.
-Bien, monsieur Malefoy a dû mal comprendre la situation. Vous pouvez disposer, mais avec ce superbe temps vous devriez profiter du parc. Laureen, vous feriez bien le plaisir à nos invités de leur montrer le domaine, puisque vous êtes dispensée de cours pour la journée ?
-Mais... protesta Laureen.
-Filez, la coupa le professeur.
Elle fit signe aux garçons de la suivre et elle les emmena jusque dans la cour du château.
-J'aurais adoré vous montrer le parc, mais j'ai déjà des choses à faire cet après-midi, leur expliqua-t-elle. Mais vous devriez explorer le parc, par ce temps c'est vraiment agréable.
-Oh, je vois. Je vous verrai plus tard, alors ? Nous déjeunons ensemble demain, n'est-ce pas ?
-Bien sûr. A plus tard, sourit-elle en se haussant sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue avant de filer vers les cuisines.