— Chris, laisse moi t'expliquer un truc, lança Eva.
Les deux garçons avaient finalement finit par rejoindre la salle de sport, après avoir passé près de quinze minutes à ranger le matériel agricole. Jayden s'était mit à courir sur un tapis roulant en discutant tranquillement avec Megan, et Chris s'était simplement assit sur un vélo.
— Oui ? Demanda-t-il innocemment.
— Le principe d'un vélo électrique, c'est de l'allumer, tu sais ? Et après, il faut pédaler. Sinon ça s'appellerait une chaise.
Chris éclata de rire, mais ne démarra pas la machine pour autant. À la place, Il commença a jouer avec le bracelet de cuir brun qu'il gardait toujours accroché à son poignet. Eva ignorait pourquoi, mais elle ne tentait pas non plus de comprendre tout ce qu'il se passait dans la tête de son ami : elle tenait un minimum à sa santé mentale.
Pourtant, les doigts fins de Chris, accrochant et refermant sans arrêt le petit fermoir de métal, la captivait. Elle l'observa pendant quelques secondes, avant de relever la tête et de croiser son regard, qui la fixait avec amusement. Eva sentit immédiatement ses joues s'enflammer. Tellement gênant, pensa-t-elle en détournant le regard.
— Respire, Eva ! Rigola-t-il, bien que ses joues se soient elles aussi légèrement teintée de rouge ; mais elle ne pouvait pas savoir si ce n'était pas plutôt causé par l'effort qu'il mettait dans l'exercice de sport.
En se rappelant que Chris ne pédalait pas, elle en vint à la conclusion que la première option était la bonne. L'option la plus gênante, donc. Parfait.
Eva tourna alors la tête vers le coin où Megan et Jayden courrait, et croisa le regard desa meilleure amie, qui avait arrêter de courir pour observer la scène. Elle lui lança un regard amusé, le sourcil haussé, avant de mimer un cœur avec ses mains. Eva lui répondit en grimaçant, bien qu'elle sentait toujours la brûlure de ses joues. Jayden, lui, semblait n'avoir rien remarqué. Tant mieux.
Eva voulu recommencer à pédaler, mais elle remarqua bien vite que Chris ne la lâchait pas du regard, ce qui la mettait extrêmement mal à l'aise. Il avait cet air à la fois amusé et étonné, comme si son cerveau était resté bloqué sur ce qui venait de se passer.
— Quoi ? S'impatienta-t-elle finalement.
— Rien, tu me fais rire.
Eva ne savait pas quoi répondre. Il ne semblait pas gêné, au moins... Chris quitta alors le vélo pour rejoindre Jayden, lui laissant l'occasion de respirer un peu, et de penser à autre chose. Elle avait l'impression d'avoir vécue une situation étrange, mais était incapable de comprendre pourquoi. Ce n'était pas la première fois qu'elle rougissait en présence de son meilleur ami, mais ça ne voulait rien dire.
Peu à peu, la pièce se vida. Les citoyens se rendait par groupes vers la sortie, en discutant calmement. Eva jeta un coup d'œil à l'horloge numérique de la salle : il leur restait encore cinq minutes.
Jayden déclara pourtant qu'il devait partir un peu en avance pour finir un devoir, et Chris décida de rentrer avec lui. Ils quittèrent donc la salle sans bruit, laissant Eva et Megan seule. La blonde attendirent en silence que le claquement de leurs pas sur le sol de bois s'éteigne, ce qu'il advint lorsqu'ils passèrent la porte, avant de prendre la parole.
— Bon... Il s'est passé quoi, Eva ? Entre Chris et toi ?
— Oh, tais-toi.
— Hum hum, répondit Megan, sans se départir d'un sourire moqueur, tout en éteignant son tapis. Et ton bug, c'était quoi ? Tu l'expliques comment ?
— Mon bug ?
— Tu fixais Chris comme pas possible, c'était hilarant. Tu veux pas lui dire que tu en pince pour lui ? Ce serait plus simple, non ?
Les joues d'Eva virèrent instantanément rouge tomate. Elle tenta de se cacher derrière ses cheveux, mais le geste n'échappa pas à sa meilleure amie.
— Je vois pas de quoi tu parles, souffla-t-elle.
— Aller ! Ça va pas te tuer, quand même.
La brune ne répondit pas tout de suite. Elle ne pensait pas en pincer pour Chris, contrairement à ce que Jayden et Megan affirmaient depuis des années. Il était vrai qu'elle rougissait parfois en sa présence, et qu'elle le trouvait mignon - chose qu'elle n'avouerait jamais - mais ça s'arrêtait là. Elle le considerait comme son meilleur ami, rien de plus.
— Moi je dis que tu devrais lui dire, répéta son amie.
— Tu l'as déjà dit, Megan. Et non, je ne vais pas lui dire. De toute manière, je n'ai aucune chance ! Il me voit comme... Je ne sais pas, sa petite sœur !
Un sourire énigmatique se dessina sur les lèvres de Megan, mais comme à son habitude, elle ne répondit rien.
Les deux filles montèrent jusqu'au septième étage, où elles se séparèrent. Megan habitait à environ cent mètres des escaliers les plus proches, dans un appartement face aux champs de cotons. Eva, quant à elle, vivait au vingtième étage, ce qui était selon elle une véritable torture.
J'aurais beau monter ces escaliers deux fois par jours jusqu'à la fin de ma vie, je serrais toujours aussi épuisée en arrivant chez moi, se dit-elle en cherchant à reprendre son souffle. Elle inspira profondément pour la millième fois, et se força à gravir les marches une à une.
Elle atteignait presque le quatorzième étage lorsque le sujet qu'elle avait cru enterré se fraya un chemin dans son esprit. Elle revit le sourire de Chris, son humour plus que douteux, son regard vert. Est-ce que je l'aime ? Se demanda-t-elle, alors même qu'elle s'était promis de ne plus y penser.
Eva connaissait Chris depuis toute petite, et elle savait bien qu'il ne la voyait pas autrement qu'une amie, voire une sœur. Gamine, elle avait eu une période où elle était "amoureuse de lui", mais c'était passé depuis longtemps. Elle ne devait pas avoir plus de six ans, à l'époque.
Elle n'avait jamais essayé de fouiller plus loin dans ses sentiments, car quand bien même elle l'aimerait, elle ne pourrait jamais le lui dire, de peur de perdre le lien étrange qui s'était formé entre eux, plus puissant qu'une simple amitié, mais différent d'une relation amoureuse.
Et c'est très bien comme ça, se décida-t-elle finalement.
Eva arriva finalement au vingtième étage, et pris le temps de reprendre son souffle avant d'emprunter le large couloir. Elle marcha ensuite jusqu'à la porte de son appartement, qui s'ouvrit en grinçant après avoir scanné son tatouage. Eva pénétra dans le couloir étroit et se rendit jusqu'à sa chambre, où elle se laissa tomber dans son lit en soupirant de fatigue. Elle jeta un regard à son sac, qu'elle venait de jeter aux pieds de son bureau, en se rappelant les devoirs qui l'y attendaient.
— Ils n'ont qu'à attendre encore, grogna-t-elle en fermant les yeux.
Elle s'enroula dans sa couverture, où elle s'endormit presque, mais avant de sombrer définitivement dans le sommeil, elle rouvrit les yeux et fixa le plafond un moment. Parfois, elle aimerait qu'il soit fait de verre, et qu'elle puisse voir depuis son lit l'espace. Cet endroit totalement inconnu des citoyens, dans lequel ils évoluaient pourtant depuis des siècles.
Eva rêvait de pouvoir voir, rien qu'une fois, rien qu'une seconde, cette étendue dite infinie. Observer les planètes, les comètes, les astéroïdes décrits dans les livres.
Voir les étoiles, ces astres émettant une lumière vive à travers le vide spatial, car même si pour la plupart des gens, ces dernières n'existaient pas, Eva y croyait.
Certains disaient que ce n'était que des légendes, qu'il n'existait aucune source de lumière dans l'espace. Que les astres ne pouvait en produire, que c'était contraire à toutes les lois de physiques.
Mais personne n'avait jamais pu vérifier ces dires. Alors Eva se permettait de rêver.
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Bon, bah ça y est... J'ai fait exprès de faire des "nda" très courts dans les chapitres chapitres précédents, parce qu'au final, c'est ici qu'on se retrouve vraiment.
Voilà donc les cinq premiers chapitres... C'est horrible. Je sais tellement pas ce que vous allez en penser !
Alors j'ai vraiment besoin de votre avis : que dois-je améliorer ? Que dois-je développer ? Raahhhh ça me stresse ! (vous allez me voir devenir totalement folle...)
En tout cas, les cinq prochains chapitres arriveront samedi prochains... J'espère vous y retrouver.
Dans chaque chapitre, je vous demandais de voter si vous aviez aimé, et je sais que c'est un peu lourd à force... seulement, il y a pas mal de personnes qui commentent, mais qui ne votent pas, et vue que souvent c'est juste qu'ils n'y pensent pas, et bien je me permets de vous le rappeler ^^'
C'est tout...
En tout cas, merci infiniment d'avoir lu Memoriae jusque là, vous vous rendez pas compte à quel point ça compte pour moi.
Merci <3
(mon insta : candesialight)