Memoriae - Tome 1 : No man's...

By -Candesia

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• Les étoiles se sont éteintes en même temps que l'espoir • Ils ont quitté la Terre, voilà plusieurs générati... More

• Introduction •
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17

Chapitre 4

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By -Candesia

Le ciel était blanc.

On ne pouvait le voir que depuis la Serre, puisqu'elle ne possédait pas de toit. Il était fait de métal, comme l'ensemble du vaisseau, et était difficilement descriptible : il devait se trouver à une hauteur vertigineuse, mais Eva ne parvenait pas à mettre un nombre sur cette distance. Il était bien plus haut que le cinquantième et dernier étage de la Ville, où était installé le gouvernement. Il s'allumait d'une lumière blanche le matin, et s'éteignait le soir, de même que toutes les lumières de la Ville. Ne restait que les néons tamisés, car le noir aurait été complet sans eux. Même si la lumière n'était pas coupée dans les appartement, les citoyens étaient obligés de l'éteindre, passé une certaine heure. Les portes d'entrées se verrouillaient, et seul un bouton de secours permettait de les rouvrir en cas d'urgence, déclenchant une alarme dans toute la Ville par la même occasion.

Les citoyens ne se sentaient pas contrôlés pour autant. Ils savaient bien que les seuls responsables de ces lois étaient leurs ancêtres, et ils n'étaient plus là depuis longtemps. Ils n'avaient pas de temps à perdre à les détester. Les membres du gouvernement, comme l'ensemble de la Ville, obéissait à ses règles sans protester : ils avaient les mêmes devoirs que tout le monde.

Une main vint se poser sur l'épaule d'Eva, la secouant légèrement. Elle cligna des yeux, réalisant qu'elle fixait le ciel depuis plusieurs minutes.

— Ça va, Ev' ? S'inquiéta Megan, l'air troublée. Tu semblais être totalement déconnectée.

— Tout va bien, la rassura-t-elle, étonnée que son amie est l'air de s'inquiéter. Je réfléchissais, c'est tout.

Megan ne répondit rien, un sourcil haussé. Elle n'avait pas vraiment l'air convaincu, mais se remit tout de même au travail sans poser de question.

Les deux adolescentes venaient de commencer leur heure obligatoire de travail à la Serre, comme chaque soir après les cours. Eva avait les mains pleines de terre, à force de récolter les pommes de terres, mais ça ne la dérangeait pas vraiment. Elle jeta un coup d'œil au panier dans lequel se trouvait déjà une vingtaine de racines. Ses doigts étaient déjà endoloris, mais ça ne suffisait pas. Il fallait qu'elles remplissent au moins trois paniers comme celui-ci, voir plus.

— Le gouvernement veut notre mort, marmonna-t-elle en essuyant la sueur qui commençait à perler sur son visage.

Elle s'essuya les mains sur son pantalon puis se pencha de nouveau, essayant de se concentrer sur son travail plutôt que de plonger une fois de plus dans ses pensées. Elle se connaissait bien : si il arrêter de travailler trop longtemps, elle ne pourrait jamais s'y remettre.

— Eva ? L'appela Megan quelques minutes plus tard, en se redressant.

Elle était accroupi à quelques mètres d'elles, les joues rougies par l'effort. De la terre se mêlait à ses boucles blondes foncés, mais elle ne semblait pas y faire attention. Elle se passa néanmoins une mains dans les cheveux pour les remettre en ordre, avant de soupirer profondément.

Eva cessa de travailler, et tourna la tête vers son amie, un sourcil haussé.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— J'ai trop la flemme, lâcha-t-elle, d'une voix pâteuse qui laissait transparaître toute sa fatigue. Tu ne veux pas qu'on fasse semblant de creuser, plutôt ?

Eva éclata de rire, avant le lui lancer un clin d'œil. Après la journée de cours harassante, elle n'avait pas non plus envie de travailler.

— Et on a encore une heure de sport, après, soupira-t-elle.

L'heure de sport était obligatoire, elle aussi. Elle permettait aux citoyens de rester en bonne santé malgré le peu d'espace que procurait la Ville, la Serre étant réservée à l'agriculture. Le règlement affirmait aussi que la gravité artificielle, produite par la rotation du vaisseau, n'était pas suffisante pour conserver la masse musculaire d'êtres humains, et que cela risquait de créer de forts changements physique au fil des génération. En ce qui la concernait, Eva n'avait pas l'impression d'être différente physiquement de ses ancêtres, mais elle n'avait pas vraiment de moyens de comparer. Elle ne sentait pas non plus la rotation du vaisseau s'effectuer sous ses pieds : apparemment, il était si grand qu'il était impossible de le sentir.

La jeune fille brune glissa une mèche brune derrière son oreille et se frotta les yeux, qui à l'instar de Megan, étaient embués de sommeil. Elle était totalement épuisée, et la perspective de courir sur un tapis était loin de l'enchanter. Elle se laissa glisser par terre et ferma les yeux un instant. La lumière vive du ciel lui faisait mal à la tête, et l'air stagnant était loin de l'apaiser.

— T'endors pas, Ev', souffla Megan. On va encore se faire réprimander.

— C'est pas toi qui voulait faire semblant le travailler, il y a environ deux secondes ? Répliqua-t-elle sans ouvrir les yeux.

— Peut-être. Mais sincèrement, tu n'es pas très discrète, là.

À contre cœur, l'adolescente se releva. Elle jeta un rapide coup d'œil vers les adultes censés les encadrer, et se rendit vite compte qu'ils étaient trop occupés à récolter les légumes pour les surveiller.

— Pas de panique, déclara-t-elle avec un sourire en coin.

Elle chercha ensuite Jayden et Chris du regard, mais ils travaillaient à l'autre bout de la Serre, hors de son champs de vision. Ce n'est pas plus mal, songea-t-elle, consciente que la présence des deux garçon aurait amplifié sa migraine.



L'heure finit par s'écouler, laissant Eva encore plus fatiguée. Elle ne se fit pas prier pour quitter la Serre, et partit avec Megan vers un des escaliers, qu'elles empruntèrent pour rejoindre le quatrième étage. La jeune fille monta les marches à une lenteur calculée, s'arrêtant toutes les secondes - ou presque - pour reprendre son souffle.

— Selon une étude très sérieuse menée par moi-même, commença alors la jeune blonde, et d'après ta vitesse actuelle, tu atteindras ta destination d'ici environ quelques siècles. Aller, grouille toi !

— Deux secondes, souffla-t-elle en guise de réponse. Je suis fatiguée, moi !

Megan lui lança un regard dubitatif, puis monta un étage de plus. Elle y attendit son amie en tapant du pied tel un professeur agacé par un élève.

— Moi aussi je suis crevée, tu sais ?

— Alors explique-moi où tu trouves la force de monter ses marches, soupira-t-elle.

Comme pour la narguer, Megan répéta le manège une seconde fois, en pouffant de rire lorsque Eva rata une marche et tomba face la première sur le sol.

— Aïe, répliqua-t-elle. C'est pas drôle.

— Si, très. Aller, dépêche-toi !

Enfin, elles atteignirent l'étage où se trouvaient une vaste salle de sport, avec vue sur les champs de maïs. La plupart des machines étaient déjà occupées, Mais Megan trouva un coin vide où elle s'installèrent, en attendant que Jayden et Chris les rejoignent. La pièce était lumineuse, grâce aux grandes vitres remplaçant les habituels murs métallique, et le sol recouvert de bois lui donnait une atmosphère chaleureuse. Dommage qu'une si belle salle sèvre à torturer des gens. Enfin, à faire du sport.

Des citoyens de tous âges pédalaient sur les vélos fixes, trottinaient sur les tapis ou sautaient à la corde. Un groupe d'enfants riait, courant à travers la pièce ; un homme plus vieux se reposait sur un épais tatamis. L'ambiance était reposante, chacun vacant à ses activités en veillant à ne pas déranger les autres. C'était toujours ainsi : ils étaient contraints de vivre ensemble, il n'était donc pas question de faire preuve d'incivilité. N'importe qui serait prêt à aider son concitoyen, à donner un peu de sa ration de nourriture pour un enfant affamé, à tolérer les cris des nouveaux nés.

Il n'y avait pas de crimes, pas d'entorse au règlement. Du moins, aucune qui vaille un procès. Ces gens vivaient ensemble depuis ce qui leur semblait être toujours, et ne s'imaginaient pas vivre autrement.



— Tu crois qu'on y arrivera ? Souffla Eva du bout des lèvres.

Sa meilleure amie tourna la tête vers elle, un air interrogateur sur le visage.

— De quoi tu parles ? On arrivera à quoi ?

— À tenir jusqu'à ce qu'on arrive.

Une ombre passa sur le visage de Megan, qui ne répondit pas tout de suite. Le sujet était délicat pour tout le monde.

— Ouais, on va y arriver, déclara-t-elle finalement. Ça fait longtemps qu'on tient le coup. Il n'y a aucune raison pour qu'on baisse les bras.

Eva tiqua. Il y avait un nombre incalculable de raisons pour lesquels ils pouvaient tout abandonner.

— On ne sait pas où on va, dit-elle seulement.

Megan choisit de ne rien répondre.




————————

(1428 mots)

J'aime trop l'ambiance de ce chapitre, je sais pas trop pourquoi ^^

La première fois que je l'ai écrit, j'étais pas trop convaincue, pourtant.

Enfin bref ; vous en avez pensé quoi, vous ?


(encore une fois, si ça vous a plu, vous pouvez mettre un vote et une masse tellement énorme de commentaire que je vais être obligée de sourire pendant toute la journée tellement ça m'aura fait plaisir)


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