Bad Boyd - Remember | T1

By JoyceBchn

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Sur tous les plans, une reconstruction nécessite une détermination sans faille et un courage née de la douleu... More

Chapitre un ➳ L.A, i'm here.
Chapitre deux ➳ Soupçons
Chapitre trois ➳ C.J.B
Chapitre quatre ➳ Hypnotisant
Chapitre cinq ➳ Nouveau sentiment
Chapitre six ➳ Confusion d'émotions
Chapitre sept ➳ Premier instant
Chapitre huit ➳ Premier sourire
Chapitre neuf ➳ PDV Abbie
Chapitre dix ➳ PDV Abbie
Chapitre onze ➳ PDV Connor
Chapitre douze ➳ PDV Connor
Chapitre treize ➳ PDV Abbie
Chapitre quatorze ➳ PDV Connor
Chapitre quinze ➳ PDV Abbie
Chapitre seize ➳ Dangereuse fête
Chapitre dix-sept ➳ La clé du Pardon
Chapitre dix-huit ➳ PDV Connor
Chapitre dix-neuf ➳ PDV Connor
Chapitre vingt ➳ Réponses
Chapitre vingt-et-un ➳ PDV Abbie
Chapitre vingt-deux ➳ PDV Connor
Chapitre vingt-trois ➳ PDV Abbie
Chapitre vingt-quatre ➳ PDV Abbie
Chapitre vingt-cinq ➳ PDV Connor
Chapitre vingt-six ➳ PDV Connor
Chapitre vingt-sept ➳ PDV Connor
Chapitre vingt-huit ➳ PDV Connor
Chapitre vingt-neuf ➳ PDV Connor
Playlist
Chapitre trente ➳ PDV Abbie

Chapitre 31 ➳ PDV Abbie

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By JoyceBchn

- Oh.
Connor retire ses mains du cou de ma mère, les sourcils haussés. Ses lèvres forment un très petit "o" alors qu'il recule, me regardant en grimaçant.
- Franchement, vous vous ressemblez pas, argumenté-il comme si cela suffisait à expliquer son geste.
Je le fusille du regard tandis qu'il décarpille de là en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.

- Maman, je suis tellement désolée, dis-je en me précipitant vers ma mère qui halète et masse son cou meurtri.
Elle lève son regard apeuré vers moi, les traits de son joli visage déformés par l'incompréhension de la situation. Toujours collé à la porte, elle se racle la gorge et reprend difficilement sa respiration.

- Bonjour, ma puce, dit-elle en grimaçant toujours. J'ai une petite question, si ça ne gêne pas ton ami que je te la pose.
Connor se sent bien évidemment visé et rétorque calmement en ouvrant le frigo :
- Non, non, allez-y.

Ma mère me dévisage de nouveau. Connor n'a bien-sûr pas compris que ma mère venait tout juste de faire de l'humour.
- J'ai l'impression d'être entré dans une sorte d'organisation criminelle, une mafia ou quelque chose dans le genre. Tu m'expliques ? Mon garçon, c'est très impoli d'étrangler les gens qui sonnent à votre porte.

Merde.

Tout nos visages deviennent livides à l'entente des paroles de ma mère. Organisation criminelle.
Et, brutalement, Paul crache les céréales auparavant entassés dans sa bouche tout en faisant les gros yeux. Il s'étouffe avec sa salive, et Connor et les garçons se prennent la tête entre les mains ou se pince l'arrête du nez, l'air désespéré par Paul.

A nouveau, ma mère me regarde d'un air bizarre. Avant que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit, Paul s'exclame en essuyant les coins de sa bouche avec un chiffon :
- Merde, ces céréales sont vraiment dégueulasses. N'achetez pas cette marque, madame, affirme-t-il à l'intention de ma mère, qui hoche la tête en grimaçant de plus bel.
- Abbie-gaëlle, s'il te plait, il me faut des explications avant que je ne m'évanouisse. Qu'est-ce que tu fais ici, dans cette maison ? Qui plus est, avec un garçon qui étrangle les visiteurs ?

- Maman, ne t'inquiète pas, je peux tout t'ex...
Je suis coupé dans mon élan par un bruit étrange provenant de la gorge d'un de mes colocataires derrière moi. Quand je me tourne, je constate qu'il s'agit de Connor, Troy et Sean, qui se retiennent vraiment difficilement de rire.

Leurs joues sont gonflées et leurs visages sont rouges tant ils ont envie de rire, et, finalement, ils ne parviennent pas à se retenir. Leurs éclats résonnent dans toute la maison, faisant démarrer ceux de Matthias et Paul dans la foulée.
- Abbie quoi ? hurle Connor de rire. Tu m'expliques pourquoi je ne connaissais pas ton prénom en entier ?
-
 Putain, c'est trop ! cri Sean en tombant littéralement sur le sol, ne parvenant plus à se maintenir sur ses deux pieds.
- Je me casse, se marre Matthias en essayant de contenir son rire jusqu'à son arrivée au salon, il reprend sans plus attendre.

Ma mère et moi les regardons, et pour ma part, ils me désespèrent. Ce sont des enfants. Ma mère, elle, semble surprise. Les garçons sont désormais tous par terre, roulés en boule, leurs corps secoués par de multiples éclats de rire.
- Qu'est-ce qu'ils ont ? me demande ma mère en fronçant les sourcils, dévisageant mes colocataires.
- Oh, rien. Je crois que mon prénom les fait rire.

Mes joyeux colocataires finissent par se calmer après plusieurs longues dizaines de secondes, et je promet au passage à ma mère de répondre à toutes ses questions.
- Bon, excusez-moi, madame, s'exclame Connor d'un sérieux sans faille, ce qui contraste étrangement avec son état deux minutes auparavant.

- Maman, ne lui en veut pas s'il te plaît. Les garçons sont...
- Protecteur avec votre fille, termine Troy pour moi. On ne cherche qu'à la protéger. Abbie est comme une petite sœur pour nous.
- Beurk ! s'exclame brusquement Connor, ce qui me fait sursauter. Je fais pas dans l'insecte, putain. C'est dégueulasse.

- Connor, je parlais surtout pour nous tous, pas toi. Toi, tu te démerdes avec la mère d'Abbie, c'est pas mon problème, rétorque Troy en secouant la tête.
- Ton soutien m'impressionne, mon sois-disant meilleur ami depuis les couches.

- Excuse-moi ? Il ne fait pas dans l'inceste ? Abbie, tu sors avec l'étrangleur de visiteurs ? crache ma mère avec des yeux ronds, cachant difficilement sa stupéfaction.
- Madame, on règle un problème, là. Chacun son tour, alors attendez le votre s'il vous plait, demande calmement Troy, et ma mère ouvre de grand yeux surpris tandis que moi, j'ai envie de me fondre dans le décor tant je suis gênée. Si tu n'avais pas étranglé ta belle-mère, reprend mon colocataire, mon pote depuis les couches, on en serait pas là.

- J'ai cru que quelqu'un voulait agresser ma copine, merde ! C'est encore normal de réagir comme ça !
- Mais non, c'est pas normal Connor ! Tu réfléchis avec ton cul, ou quoi ?
Nous les regardons tous silencieusement se disputer, l'air désespéré par ces deux grands enfants.

Je m'excuse au passage auprès de ma mère pour le cinéma que Connor et Troy font.
- Les garçons, est-ce qu'on pourrait... tente-je avant d'être coupée par mon petit-ami.
- Moi, je réfléchis avec mon cul ? Mec, c'est toi qui me dit ça ? Tu te rappelles la fois où, bourré, tu as confondu le doyen de l'université avec un braqueur avant de lui envoyer un crochet du droit ?

- Tu dépasses les bornes, Connor ! On avait dit que cette histoire restait entre nous ! Maintenant, Abbie et...
Troy fronce les sourcils, s'arrêtant au milieu de sa phrase. Après quoi, il s'adresse à ma mère qui a l'air complètement perdue :
- C'est quoi, votre nom ?
- Josette.
- Merci. Je disais, maintenant Abbie et Josette...

Une nouvelle fois, Troy cesse net de parler. Il regarde ma mère, me regarde, regarde Connor. Et, soudain, c'est reparti. Connor et Troy éclatent de rire à nouveau, entraînant tous les garçons avec eux.
Oh, maman...

Tu viens de commettre une grave erreur, pense-je silencieusement.
Ils n'attendent même pas dix secondes pour se jeter sur le sol tant ils rient. Connor se plie en deux sur lui-même, tenant son ventre d'un bras. Des larmes perlent aux coins des yeux de Troy, et tous les autres sortent de la cuisine pour aller rire plus loin.

Je souffle bruyamment, agacé. Mais, finalement... je ne peux me retenir de rire légèrement à mon tour. Les voir ainsi est plutôt drôle. Il n'y a plus de cartel qui compte, plus de menaces ou de méchanceté. Seulement des éclats de rires, et de la sincérité.

- Dégagez, s'écrie Sean en riant lui aussi très fort. Ce genre de prénoms, c'est interdit ici.
- Tes amis sont bizarres, constate ma mère. J'ai une tonne de question à te poser, ma fille.
- J'y répondrai, ne t'inquiète pas. Ma chambre est à l'étage, suit moi.
- Ta chambre ? Doux Jésus, mon bébé vit donc avec des garçons.

Ma mère fait mine de s'évanouir, et je ris en levant les yeux aux ciels. Après quoi, je lui fais signe de me suivre pour monter à l'étage. J'enjambe Connor, et au passage, lui flanque un coup de pied dans les côtes.
- Ça, c'est pour avoir étranglé ma mère, dis-je en affichant un sourire diabolique.

Et sans que je m'y attende, ma mère m'imite et lui envoi à son tour un coup de pied, toujours dans les côtes. Pour autant, Connor ne cesse pas d'éclater de rire et se tord toujours en deux aux côtés de Troy.

- Et ça, c'est pour t'être moqué de nos prénoms.
J'éclate de rire à mon tour. Ma mère me tend sa main, et nous échangeons un tcheck avant de monter à l'étage.
Sa folie m'a manquée.

Quelques heures plus tard, ma mère et moi nous asseyons à une table devant un petit café vintage, dans le centre commercial de Palm Beach. Étrangement, il n'y a pas énormément de monde. Simplement un couple, installé à l'autre bout de la terrasse. Tant mieux, car j'ai beaucoup de choses à dire à ma mère, et je n'ai pas envie d'alerter le peuple entier de Californie.

Ma mère commande pour nous deux cafés à la vanille, et son regard soucieux se pose sur moi dès lors que le serveur nous tourne le dos, carnet à la main.

Elle prend la parole avec une mine peinée, ce qui m'énerve aussitôt car, à en voir l'expression qu'elle aborde, on dirait qu'elle est triste pour moi. Pourquoi l'être ? Je suis plus comblée que je ne l'ai jamais été auparavant.

- Alors... tu sors avec ce garçon ? Celui qui m'a étranglée ?
Je souffle et me mord la joue, nerveuse.
- Maman, je sais que d'apparence, Connor a l'air...
- Dangereux, me coupe-t-elle.

- Oui, je l'ai pensé aussi, au début. Quand je suis arrivée ici, dans les circonstances que je t'ai expliquée plus tôt, j'ai eu énormément de préjugés à l'intention de Connor. Je l'ai très mal jugé, maman, et j'aimerais vraiment que tu me fasses confiance. Il n'est pas ce qu'il laisse paraître.

Ma mère me jauge d'un regard emplit de tendresse, et sourit tendrement, en gardant toutefois une trace de méfiance dans son regard : 
- Tu sais qu'il n'y a personne dans ce monde à qui je fasse plus confiance que toi, ma chérie. Je m'inquiète simplement. Vous êtes tellement... différent. Tu es certaine de ne pas te tromper ?

Qu'est-ce qui t'a plût chez lui, pour que tu en tombes amoureuse ?
Il m'a sauvé la vie, maman. Connor est l'homme qui m'a sortie de mon calvaire, celui qui m'a offert une vie heureuse, pense-je silencieusement.

- C'est un tout, dis-je en mentant à moitié. Je n'ai plus peur, avec lui. Je sais que rien ne m'arrivera, parce qu'il...
Est un danger que les gens n'osent pas approcher et que, par conséquent, personne n'osera également m'approcher.

Mon coeur se serre, et les larmes me montent aux yeux en un claquement de doigt. 
- Parce qu'il est toujours derrière moi, dis-je d'une voix tremblante.
Je déteste l'idée que Connor puisse être considéré comme le mal en personne. Je le connais, et je sais que son cœur est bien là. Enfoui, mais bien présent.

J'aimerais tant que les gens l'aiment, qu'ils le considèrent autrement que comme une bête tatouée de la tête aux pieds ainsi qu'un criminel. Je suis bien consciente qu'il s'est forgé tout seul cette image, que je ne peux pas en vouloir aux gens d'avoir des préjugés et des impressions mauvaises sur lui. Mais, cela n'empêche en rien que je déteste ça.

- Sait-il que tu es la...
- La séquestrée de Portland ? Oui, il le sait.
- Alors, tu lui as tout raconté ? m'interroge-t-elle en haussant les sourcils, surprise. 

Mon cœur est vraiment douloureux. La culpabilité qui m'assaille est atroce, je déteste mentir à ma mère. Qui plus est, je vois bien qu'elle doute de quelque chose. Une larme s'échappe de mon œil pour venir ramper le long de ma joue, et ma mère tend son bras pour l'essuyer à l'aide de son pouce. Tendrement, elle dit :

- Maintenant, dis-moi la vérité, Abbie. Pourquoi es-tu vraiment tombée amoureuse de Connor, ma puce ? Je sais qu'il y a quelque chose de plus profond, derrière votre relation. Je sais que tu ne me dis pas tout, et ça me blesse que tu penses ne pas pouvoir me dire la vérité.

Un bruit étrange s'échappe de mes lèvres, et je remonte lentement le regard vers ma mère qui me sourit chaleureusement. Il y a tant de sagesse dans son regard qu'une part de mon hésitation se dissipe. Cependant, quelque chose me retient encore de tout lui dévoiler. Connor serait-il d'accord ? Je n'ai pas envie de le trahir.

Il ne le saura pas, me chuchote ma conscience. Et, même si il l'apprend, il comprendra.
- Maman, commence-je doucement afin que personne ne m'entende. Connor est l'homme qui m'a sortie du cartel de Portland.
Je ferme très fort les yeux afin de faire couler toutes mes larmes, les essuyant d'un geste de la main.

- C'est lui, qui m'a sauvé la vie.
Les lèvres de ma mère s'ouvrent pour former un "o" parfait. L'incompréhension et le choque se lisent dans son regard, et elle plaque une main sur son cœur. Les traits de son visage se déforment, ses sourcils se haussent.
Elle n'en croit pas ses oreilles.

- Comment le sais-tu ? Tu as perdu tous tes souvenirs, Abbie. Tu as toujours refusé de te rappeler. Comment...
- Je les ai retrouvés, maman. Connor m'a caché son identité pendant un moment, mais il a fini par tout me dire. Tout est revenu à la seconde près. Je sais tout, désormais, et je peux affirmer que c'est lui qui m'a aidé à tenir le coup. Je serais déjà morte s'il n'avait pas été à mes côtés les deux dernières semaines.

Un long, très long silence s'étend entre nous. Je peine à retenir mes larmes, et ma mère ne sait plus quoi dire. Plusieurs fois, elle tente de parler, mais elle ne trouve pas les mots. Rien de cohérent ne sort de sa bouche.
- Si ça, c'est une coïncidence, souffle-t-elle finalement. Tu arrives en Californie, tu le retrouves, et...

Elle fronce brusquement les sourcils et repose son regard auparavant plongé dans le vide, sur mon visage.
- Abbie, attends... Si Connor était dans ce cartel de drogue, est-ce que ça signifie que ton petit-ami est mêlé à des affaires de drogue ?
- Maman, parle moins fort, lui demande-je en voyant plusieurs paires d'yeux de passants se poser quelques secondes sur nous.

Elle s'excuse et se rapproche de moi, les yeux ronds comme deux billes.
Ou plutôt, deux ballons de basket-ball. 
- S'il te plaît, ne panique pas, d'accord ? Connor n'est pas le méchant, dans l'histoire, m'exclame-je doucement. Il...
- Je tiens réellement à votre fille, Josette, me coupe une voix familière dans mon dos.

Les yeux ronds, le cœur s'accélérant brusquement, je me retourne pour trouver mon petit-ami debout derrière nous, vêtue de son habituel blouson en cuir.
Son visage est déformé par une expression étrange, et mes sourcils se froncent. Il a l'air tellement nerveux, soucieux. Il danse d'un pied à l'autre, mal à l'aise, toutefois en essayant de garder la face. Le cœur dansant la salsa dans ma poitrine, je lui demande :

- Connor ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu.. tu as tout entendu ?
- Ouais, et tu as eu raison, répond ce dernier en ne quittant pas ma mère des yeux. Ce que j'ai à vous dire ne vous prendra que quelques minutes de votre temps, Madame.

Hésitante, méfiante, ma mère hoche lentement la tête de haut en bas. Connor semble stressé, et ce détail ne m'échappe pas. Il n'a que très rarement l'air stressé, et je me demande bien ce qu'il s'apprête à lui dire.

- Je ne me permettrais jamais de mettre votre fille en danger. Je sais de quoi j'ai l'air, et... je sais que je n'inspire pas la confiance. Quand je l'ai vue là-bas, dans cet entrepôt, je savais que je devais la sortir d'ici, et je savais également que je risquais de mourir. Mais peu m'importait, parce qu'en dépit de toutes les horreurs que j'ai faites... J'avais l'occasion de sauver une vie. Qui plus est, de sauver la vie de la fille que j'ai aimé dès notre première rencontre. Je ne suis pas un ange, mais Abbie l'est, et croyez-moi...

Connor prend une profonde inspiration avant de continuer :
- Je l'aime plus que ma propre vie. Je mourrais pour elle, s'il le faut. Je l'ai déjà prouvé en la sortant de l'entrepôt, et je suis prêt à risquer mes jours encore des centaines de fois pour Abbie, s'il le faut. Croyez-moi, il n'y a rien qui compte plus que votre fille, Josette.
Désormais, c'est moi qu'il regarde. Mes yeux commencent petit à petit à me piquer et je sais que bientôt, je pleurerai.

C'est magnifique. Tout simplement. 

- Je refuse que tu l'entraînes dans des affaires de drogues, Connor, répond fermement ma mère. Je ne te remercierai jamais assez de lui avoir sauvé la vie, mon grand, mais je ne peux pas te laisser...

- Elle ne sera jamais en danger à mes côtés, rétorque une nouvelle fois mon petit ami. Je lui ai offert sa liberté, mais je ne savais pas qu'elle me retrouverait. J'ai fuis du cartel, le soir où je l'ai libérée, pour que justement nous ne soyons pas ensemble. Je refusais de la détruire une nouvelle fois, mais maintenant qu'elle est là, je ne peux plus la laisser partir. Vous comprenez ?

J'ai mis à plat ce que je ressentais, j'ai pesé le pour et le contre, et j'ai décidé de garder Abbie dans ma vie. Parce que, maintenant, je sais qu'elle ne sera en sécurité qu'avec moi. Partout ailleurs, votre fille sera en danger, Josette. Je ne suis pas à fond dans le destin, mais j'y crois depuis qu'elle est là. Et si nos destins étaient de nous retrouver, vous ne pourrez pas nous séparer, sans vouloir vous manquer de respect.

Mon Dieu.
La seule chose qui me vient à la figure comme un violent ouragan est que j'aime Connor. Je suis tellement pleine d'amour pour lui, je ne saurais pas le décrire, décrire tout ce que je ressens, mais... c'est incroyable. L'homme que j'ai sous les yeux me passionne, et je ne cesse d'être impressionné par lui au fur et à mesure des jours.

Qui aurait cru qu'il me déclarerait sa flamme un jour, par le biais de ma mère, dans un centre commercial en Californie ?
- Dans le cas contraire, malgré mes sentiments de lopette dévoilés, si nous n'acceptez toujours pas que votre fille soit ma petite-amie, je la kidnapperai, conclut-il calmement en haussant les épaules.

- On se calme, panique-je brusquement. Maman, dis-je en me tournant vers cette dernière tout en riant nerveusement, Connor plaisante.
Non, il est très sérieux. Je le connais assez bien pour l'affirmer. Mais mes sourcils se froncent en voyant le sourire de ma mère. Qu'est-ce qui lui prend ? Soit elle devient folle, soit...

- Tu ne kidnapperas pas ma fille, mon grand, dit-elle calmement en souriant toujours.
- S'il vous plait, ne me mettez pas au défi, Josette.
- Ce que je voulais dire, rit ma mère en levant les yeux aux ciels, c'est que je te la laisse.
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Connor et moi-même écarquillons les yeux, choqué.
- Quoi ? crachons-nous à l'unisson.

- Mais maman, tu disais il y a deux minutes que tu ne...
- C'était pour le pousser à se dévoiler, ma chérie. Maintenant que c'est chose faite, il peut te garder. Et mieux vaut ne pas prendre de risque, je sais que cet étrangleur de visiteurs serait en effet capable de te kidnapper pour vivre sa vie avec toi.

Connor rit, et quant à moi, je pousse un long soupir de soulagement. Mon coeur est à nouveau apaisé. 
- Alors, ma jolie fille est toute à toi, mon grand. Je te fais confiance pour la protéger, mais en revanche, il est hors de question qu'elle se retrouve mêlée à tes affaires douteuses, d'accord ? Tant qu'elle est en sécurité, ça me va. Et, par pitié, je ne veux pas être grand-mère maintenant.

Mon petit ami et moi-même rions aux éclats face à la mine suppliante de ma mère.
- Pas de bébé, affirme-je en riant.
- Oh, allez, un mini nous tatoué de la tête aux pieds ! blague Connor.
- Oh seigneur, tu ne toucheras pas un cheveux de mon petit fils ou de ma petite fille, Connor ! rit à son tour ma mère.

C'est ainsi que se déroule le reste de notre après-midi. Ma mère invite Connor à rester avec nous, ou plutôt l'oblige, et ce dernier se voit obligé d'annuler ses occupations de la journée. Toutefois, il ne bronche pas et nous savourons tous les trois notre après-midi shopping.
Deux heures plus tard, dans un magasin de biker, Connor achète deux nouveaux blousons en cuir, et ma mère lui conseille de changer de style, ce qui me fait rire.
- Mon gendre, tu devrais vraiment t'acheter une veste en jean. C'est top tendance en ce moment !
Top... top tendance ?
- Sans façon, rétorque Connor. C'est pour les lopettes. Ce qui est top tendance, dit-il en imitant des guillemets à l'aide de ses doigts, ce n'est pas pour moi.
- Mon père, le grand-père d'Abbie, en portait tout le temps. Tu insinues donc qu'il était une lopette ? interroge ma mère avec un sourcil arqué.

Connor rougit aussitôt, et je m'empêche vivement d'éclater de rire. Evidemment, cette histoire est fausse. Ma mère n'a pas connu son père, comme je n'ai pas connu le mien.
- Oh, non, ce n'est pas ce que je voulais dire, répond Connor, terriblement gêné.
- Mais non, je plaisante ! s'exclame ma mère en riant aux éclats, frappant l'épaule de mon petit-ami avec sa main. Par contre, je vais quand même t'en acheter une.

Avant que nous puissions rétorquer quoi que ce soit, ma mère empoigne Connor par le bras et l'entraîne dans les rayons du magasin Levis. Ce dernier me jette un regard de détresse par dessus son épaule, et je ris.
- SOS, mime-t-il avec ses lèvres.
- Ma fille ne t'aidera pas, répond ma mère avec un sourire satisfait sur les lèvres.

***

- Je suis super laid, râle Connor alors que nous remontons l'allée menant au patio de la fraternité. Ils vont tous se foutre de ma gueule.
- Mais non, le rassure-je en souriant. Cette veste te va très bien.

C'est faux. C'est horrible, sur Connor. J'ai l'impression de le tromper, que ce n'est pas lui. Je suis trop habituée à sa veste en cuir.
Mais ça , je le passe sous silence.

Ma mère l'a forcé à porter la nouvelle veste en jean qu'elle lui a achetée malgré ses protestations et désormais, elle surveille depuis sa voiture que Connor ne l'enlève pas. Une fois que nous avons passé la porte, je l'entend redémarrer sa voiture capricieuse et partir.

Mon petit-ami boude comme un enfant de trois ans. A peine rentré, il tente d'enlever sa nouvelle veste en jean avant que quelqu'un ne le voit avec, mais c'est raté. Troy et Matthias entrent dans la cuisine, allument les lumières et sans attendre une seule seconde, ils explosent de rire.
Connor me fusille du regard quand je plaque une main contre ma bouche afin de ne pas rire à mon tour.

- Belle-maman t'a forcée ? se marre Sean en entrant à son tour dans la cuisine, ouvrant le frigo pour attraper une bouteille d'eau.
- Ouais. Je déteste belle-maman, râle mon petit-ami.
- C'est génial, mec. On dirait toi, mais en version pré-adolescent, rit Troy.
- Putain, mais ouais ! Il lui faut un skate et des vans aux pieds, enchérit Sean en se tenant le ventre tant il rit.
- Sans oublier la chemise bûcheron à carreaux noirs et rouges, ajoute Matthias. Style Hipster.
Sean est forcé de recracher sa bouche pleine d'eau dans l'évier afin de rire sans s'étouffer. Et, évidemment, c'est trop pour moi. J'éclate à mon tour de rire. Connor monte aussitôt à l'étage en rouspétant, s'enfermant dans sa chambre sans plus attendre.

- Connor, revient ! l'appelle Troy. On a besoin de toi !
Mon petit ami émet un "quoi" quelques secondes plus tard, et Troy manque d'éclater de rire à nouveau avant de déclarer :
- Il faut couper du bois pour la cheminée !
- Et n'oublie pas d'aller t'entraîner pour ton championnat de skateboard à dix-neuf heures ! ajoute Sean en riant toujours aux éclats.
- Allez vous faire foutre !
La porte de Connor claque violemment, et nous rions de plus bel. 

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