— Tu es magnifique...
Je sursaute et perds mes mots face à la surprise de le voir face à moi. Il n'a pas changé, ses yeux sombres me sondent de façon bien trop sexy. Je devine son torse si souvent frôlé, ses bras puissants. Zack Sterling dégouline de sex-appeal, comme à son habitude.
Ses doigts descendent le long de mon bras pour chercher ma main. Sa caresse envoûtante me renvoie sur Terre. Zack est un connard, doublé d'un charisme de dresseur de serpent. Fin de l'histoire. Je me dégage et m'apprête à faire demi-tour mais il bloque le passage avec ses mains. Je me retrouve coincée entre lui et la porte.
— Zack. Lâche-moi. C'est fini entre nous.
— Je voudrais me racheter, River...
Jamais il n'a réussi à m'appeler par mon véritable prénom. J'aurais dû pressentir la chute. C'était pathétique. Et aujourd'hui, ça m'agace encore davantage.
— Entre la brune et la blonde ? Non merci !
J'ai l'air sûre de moi, mais en vérité, il me manque, même s'il ne le mérite pas. Il ne me mérite pas, Ash me l'a répété des centaines de fois. Il a pulvérisé les restes de mon petit cœur qui n'en menait déjà pas franchement large, et il n'a aucune excuse pour ça.
— C'était une connerie.
Il s'avance, tout en douceur, le visage parfaitement rasé embaumant l'after shave, et l'impression de sécurité que je ressens indéniablement en sa présence reprend ses droits. L'odeur des souvenirs me submerge et m'embarque avec lui. Je nous revois en haut des gratte ciel de Vancouver, chez ses parents dans le Maine, dans son appartement de luxe à Hollywood. Sur la plage, à la montagne, mais surtout dans ses bras fort et puissants... Zack joue avec une mèche de mes cheveux, comme il l'a si souvent fait par habitude. Je tressaute mais ne le repousse pas.
— Quand je t'ai rencontrée... j'ai tout de suite su qu'entre toi et moi ce serait différent. Tu ne peux pas tout gâcher... continue-t-il en caressant ma joue.
— Je... je ne sais pas, je ne sais plus...
Je me sens tellement perdue. Zack a un tel charisme, et il exerce un réel pouvoir sur moi, de par sa force et sa sérénité.
— Tout peut s'arranger bébé, viens avec moi à Hollywood, on y sera heureux !
Tandis que je laisse son discours me pénétrer, presque me convaincre, les paroles de Ashley me reviennent en mémoire. Ce n'est pas la première fois qu'il se joue de moi...
J'ai du mal à croire que je me suis laissé embarquer dans une histoire d'amour aussi malsaine ! J'enfile soudainement le rôle de la femme bafouée, et la colère m'étreint, me bouscule et explose. Comment songer à lui pardonner aussi facilement ?
— Tu m'as trompée Zack ! RIEN ne peut être simple !
— Je t'aime, rien n'a changé.
Le pire dans cette histoire, c'est que je suis certaine qu'il y croit. Je sais qu'il pense m'aimer, mais c'est trop tard, j'en prends conscience dans une mélancolie destructrice. Il a brisé toute la confiance que je lui portais. Il n'y a pas de retour en arrière possible, peu importe les sentiments qui persistent malgré le chaos de mon cœur...
Je recule imperceptiblement quand il rapproche ses lèvres des miennes, je ne veux plus lui laisser le loisir de toucher ni mon corps ni mon cœur.
— C'est fini Zack, je suis désolée, lui avoué-je le souffle court en le repoussant des deux mains.
Mais il persiste et pose ses lèvres contre les miennes. C'est là que je prends note de son haleine alcoolisée. Je cherche à tâtons la poignée de la porte et l'enclenche, nous propulsant à l'extérieur. Le vent glacial me fait frissonner et je me dandine sur place dans le vain espoir de parer au froid qui s'insinue au travers de ma veste. Improbable en cette période, on se croirait presque au Canada !
Zack se retrouve face à moi, confus. Il ne me fait pas peur, pas au milieu de cette foule, mais je refuse toute emprise.
— Ne pose plus jamais les mains sur moi, c'est compris ?
Ma voix gronde d'une colère mal contenue. De quel droit se permet-il des gestes déplacés sans mon autorisation ?
— River, s'il te plaît, m'implore-t-il en se rapprochant à nouveau.
Je place mes mains devant moi pour le tenir à distance.
— Non !
— Mais...
Zack n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'il est bousculé. Comme il a trop bu, il perd ses réflexes et se retrouve par terre. Je suis les mouvements du regard sans être capable de réagir. Les paparazzis sont plus rapides que moi : du coin de l'œil, je perçois les flashs des appareils et soupire, toujours passablement énervée.
Lorsque je croise le regard du perturbateur, je reste sous le choc : ses iris, d'un joli vert émeraude, sont sublimés par un contour vert de gris foncé et des reflets céladon qui m'enchainent à eux. Je déconnecte de la réalité, propulsée trois semaines en arrière. Bordel, qu'est-ce que Brody Clarks fout ici ?
Zack se redresse péniblement et se poste face à Brody. Si le parolier n'est pas petit, en revanche, mon ex a la carrure imposante d'un Gustus.
— T'es qui toi ?
Je reporte mon attention sur Brody.
Les cheveux mi longs, légèrement ondulés, ce sourire en coin – qui pourrait être sexy s'il ne paraissait pas si prétentieux – et la petite fossette sur le menton. Sans oublier la barbe de trois jours, pourtant à la mode, que je n'aime habituellement pas, sauf que lui, ça lui va bien... Oui, tout les oppose. C'est le jour et la nuit, le yin et le yang. Les différences sont sans doute aussi flagrantes qu'entre le parolier et moi...
— Il me semble qu'elle a dit non.
Oh merde ! Je cache un sourire inapproprié devant son discours chevaleresque.
— Zack allait partir.
— Absolument pas !
— Très bien, de toute façon je voulais rentrer, rétorqué-je.
— River !
Zack m'attrape une nouvelle fois le bras et Brody s'interpose. Nouveaux flashs. Fait chier ! On est bon pour la une des magazines.
— Merci Brody, je peux gérer.
— Tu n'as pas l'air.
— Tu connais ce type ? intervient Zack.
— Écoute-moi bien, espèce de connard. Tu as perdu tout droit sur moi depuis que tu t'es tapé tes deux nanas. Fallait être plus discret ! Maintenant, tu sors de ma vie pour ne jamais y remettre les pieds ! Compris ?
J'ai hurlé comme jamais, agacée par toute la scène. Je fais demi-tour et tente de rejoindre la voiture par l'extérieur, Brody collé aux basques.
— River !
Il me rejoint mais je ne m'arrête pas pour autant. Alors il me contourne et se poste devant moi, me forçant à stopper.
— Est-ce que ça va ?
Je fronce les sourcils et l'agresse, comme une mauvaise habitude.
— Je sais que tu prends ton rôle de sauveur très à cœur, mais franchement, je n'avais pas besoin de toi pour gérer la situation ! Tu n'as pas d'autres filles en détresse à secourir ? Et au passage, bravo, tu as gagné ta une des magazines, la future star !
Je reprends ma route, Gustus me repère et s'approche.
— Vous n'êtes pas censée quitter la soirée sans moi, remarque-t-il d'un ton détaché.
Je balaye sa remarque d'un geste de la main, alors que Brody essaie de se justifier :
— Désolé. Vu le colosse, je pensais aider. Tu avais quand même l'air d'avoir du mal à le repousser...
Je sais que je lui laisse l'image qu'il attend de moi lorsqu'en m'asseyant dans la voiture, j'entends un « au revoir, princesse », que j'ai bien mérité...
***
Ouch ! River n'est pas tendre avec Brody. Il faut dire qu'il se trouve toujours là où elle ne l'attend pas ^^
Sinon, j'aurais besoin de votre aide : je cherche une personne bilingue qui pourrait le traduire une chanson 😅
Merci d'avance 💞