Inflamed (Sous Contrat Chez A...

By CaraSolak

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Une chanteuse désabusée au sommet de sa gloire, un auteur compositeur inconnu qui collectionne les conquêtes... More

Note
1/ Brody (1)
1/ Brody (2)
2/ Brody (1)
2/ Brody (2)
3/ Brody (2)
4/ June (1)
4/ June (2)
5/ June (1)
5/ June (2)
Oups !
6/ Brody (1)
6/ Brody (2)
7/ June (1)
7/ June (2)
Salon de Lyon
8/ Brody (1)
8/ Brody (2)
9/ June (1)
9 / June (2)
Annonce
Cover Reveal et Résumé officiel !
Extrait
Sortie et trailer
Salon du livre de Paris

3/ Brody (1)

1.6K 187 11
By CaraSolak

Dans mon crâne, c'est le blackout, le trou noir, l'effondrement, tout... et surtout, en une seule vague, dévastatrice. Je ne gère pas ce genre de truc moi, hors de question. Je ne sais pas faire. Heureusement, ma panique cède, l'urgence de la situation me bouscule, me gifle en pleine face. Je ne réfléchis plus et attrape la chanteuse pour la secouer, d'abord doucement, puis de façon plus brutale lorsque je constate son absence de réaction.

— Les boites étaient pleines ?

Mon ton est lugubre, mais au moins, j'ai repris possession de mon esprit. Elle pose sur moi un regard absent, avant de hocher la tête et de fermer les yeux.

— Ohh non non non ! Ne t'endors pas ! Je te l'interdis ! m'écrié-je en lui tapotant les joues.

Vingt minutes. Juste vingt malheureuses minutes. Il est impossible que son organisme ait assimilé la totalité des comprimés ! Je la saisis sous les épaules et la traine vers les toilettes, alors qu'elle marmonne des paroles incompréhensibles et laisse s'échapper des gémissements terrifiants. Je prends appui sur le carrelage froid et inspire profondément. Puis je la redresse, lui bascule la tête au dessus de la cuvette, et enfonce deux doigts dans le fond de sa gorge pour la faire vomir. Je dois m'y reprendre à deux fois devant sa ténacité à me repousser, alors qu'elle était inerte à peine quelques minutes plus tôt. Puis je vois avec soulagement repasser les comprimés dans les toilettes. Sans doute pas la totalité, mais un bon paquet. Je me laisse glisser par terre, la respiration courte, et m'adosse contre le mur afin d'attendre que mon cœur reprenne un rythme normal.

Ensuite, quand je me sens suffisamment stable sur mes jambes, je me relève et mouille une serviette pour lui essuyer la bouche, alors que River est toujours étendue par terre. Elle est livide, trop calme, sans doute encore sonnée et à moitié dans les vap'. Je la contemple un instant, dans l'expectative, mais rien ne se passe. En même temps à quoi je m'attendais ? Songer qu'elle se lèvera et me congédiera relève de l'utopie. Elle a tenté de se suicider ! Bordel ! Je n'étais pas préparé à ça ! Si je n'avais pas oublié mon téléphone... Je secoue la tête et préfère ne pas songer à la suite. Quelques secondes s'écoulent, durant lesquelles mes yeux ne décrochent pas de la forme immobile à terre. Il faut qu'elle se réveille, qu'elle ne perde pas conscience. Elle risque de ne pas apprécier, mais je l'agrippe par-dessous ses épaules et la pousse sous la douche, avant d'ouvrir le robinet.

Elle hurle quand elle sent le contact de l'eau froide inondant son visage et ses vêtements, qui lui collent désormais à la peau. Je ferme le robinet lorsqu'elle tente de ramper hors de la douche, et l'aide à se relever, la maintenant fermement debout par les épaules. Hagards, ses iris troubles reprennent vie, ses traits se colorent et la rendent moins blafarde, malgré les cheveux qui dégoulinent. Nos regards s'accrochent et ne se détachent plus, dans un silence assourdissant. Le temps s'est suspendu, mais je comprends qu'elle est à nouveau consciente, grâce à l'éclat lucide qui brille au fond de ses yeux dont le bleu à viré au gris orageux. Je la sens trembler entre mes doigts, qui n'ont toujours pas relâché son corps, puis je brise notre lien visuel et la relâche. Je parcours la pièce à la recherche d'une serviette, sans succès.

— Il y a un t-shirt dans le sac de voyage, est-ce que tu peux me l'apporter s'il te plaît ?

Sa voix me colle une chair de poule astronomique. Ce n'est qu'un mince filet, fragile, vulnérable, comme la jeune femme désormais assise qui enserre ses genoux, la respiration rapide. Elle a l'air si démunie, tellement à l'opposé de la femme froide et détachée de tout à l'heure, que je reste un instant sans réaction, avant de lui amener son vêtement. Fini les sourires de façade, le désespoir semble hanter ses traits. Elle me montre le vêtement sans un mot et détourne le regard de manière pudique.

— Ohh, désolé.

Je fais demi-tour afin qu'elle puisse se dévêtir à son aise, mais je perçois une pointe d'agacement quand elle reprend la parole.

— Tu ne voudrais pas sortir ?

— Aucune chance, répliqué-je fermement. Je ne te laisse pas seule.

D'ailleurs, je saisis mon téléphone d'une main tremblante et cherche dans mon répertoire le numéro qu'Hank m'a laissé cet après-midi. J'ai l'intuition qu'il vaut mieux le prévenir avant d'appeler les urgences. Alors que mon doigt lance l'appel, River me tire le bras.

— Non ! S'il te plait...

Son joli regard s'embue et je coupe instinctivement la communication avant que son agent ne décroche.

— Je ne peux pas te laisser comme ça, finis-je par répondre après quelques instants d'hésitations.

— Ça fera la une des journaux dès demain matin, souffle-t-elle en fermant les yeux.

Je me passe la main dans les cheveux et tire sur ma tignasse. Elle n'a sans doute pas tort, l'affaire risque de vite s'ébruiter, c'est bien pour cela que je n'ai pas appelé les secours...

— C'est Hank que je tentais de joindre...

Elle secoue la tête avec ferveur, ce qui m'irrite. Je fais quoi ? Je l'emmène avec moi et je l'attache pour ne pas la voir réitérer son geste ?

— Alors appelle un proche, un parent, ta mère ?

— En aucun cas !

La chanteuse lâche un rire désabusé, qui sonne étrangement ironique.

— Merde, River, je ne suis pas médecin, je n'ai strictement aucune idée de ce qui est passé dans ton sang, ou si tu risques encore quelque chose, mais je suis convaincu que tu ne dois pas rester seule ! m'écrié-je, incrédule.

Compte-t-elle recommencer si je pars ?

Une sueur froide dévale mon échine, suivie d'un frisson incontrôlable. Hors de question de me foutre ça sur la conscience !

— Je n'ai besoin de personne, lâche-t-elle sans pouvoir maîtriser le léger vibrato qui s'empare de sa voix, mais qui ne m'a pas échappé.

— Merde !

Je ne peux me résoudre à la laisser, surtout pas dans cet état. Pas plus que je ne peux la forcer à dévoiler sa tentative de suicide à quiconque...

Je serre les dents avant de lui répondre :

— Je te raccompagne chez toi. C'est non négociable !

Elle me regarde vraiment, et une multitude d'émotions traversent son regard: la surprise, le doute, la suspicion, l'interrogation, et surtout, l'extrême lassitude qui émane de son corps entier.

Contre toute attente, elle prend le parti de plaisanter :

— Qui me dit que tu n'es pas un psychopathe ?

Mais je réponds, intransigeant :

— Tu as le choix. C'est ça ou j'appelle un médecin. Par ailleurs, te sauver pour t'assassiner peu après, ce serait vraiment très pervers, commenté-je en levant les yeux au ciel. Un peu idiot aussi...

Elle m'adresse un sourire sincère et ses traits se métamorphosent. J'ai peine à croire qu'elle était inconsciente il y a encore quelques minutes...

— OK c'est bon, tu m'as convaincue, et puis je n'ai pas vraiment le choix !

Elle hausse les épaules et ouvre la porte.

— Je pars Gustus, Monsieur Clarks me raccompagne, tu peux rentrer et dire au chauffeur de faire de même.

— Ce n'est pas conventionnel, avance-t-il en fronçant les sourcils. Est ce que ça va ?

Le molosse fixe attentivement son regard dans celui de la jolie blonde, avant de me scruter d'un air mauvais.

— Bien sur ! répond-elle d'une voix déterminée, un sourire éclatant posé sur ses lèvres. Et à ce qu'il me semble, c'est encore à moi de décider de mon temps libre. Fin de la discussion.

Je la dévisage un instant abasourdi, et songe qu'elle a sans doute raté une splendide carrière d'actrice. River est loin de tout ce que j'ai pu imaginer d'elle. Et sans doute encore plus complexe que je ne l'imagine encore...

Nous arrivons chez elle après vingt minutes de conduite silencieuse où elle s'est assoupie, et où j'ai eu du mal à résister à l'envie de la secouer, de peur qu'elle ne sombre dans un coma médicamenteux. Je n'arrive pas à croire ce que je suis en train de faire. Pourquoi me soucier de sa réputation, j'en ai rien à foutre !

Sauf que la seule chose à laquelle je ne peux résister, c'est à une femme vulnérable et démunie...

River compose le code qui ouvre le porche de sa forteresse, et je retiens une exclamation de surprise devant la taille de sa demeure, mais surtout devant les allures de maison de vacances familiale et chaleureuse. Mes yeux émerveillés doivent me trahir car elle m'envoie un maigre sourire.

— Merci de m'avoir raccompagnée. Tu peux rentrer chez toi.

— Rentrer chez moi ? Tu plaisantes ? Pas avant que tu n'ais appelé quelqu'un pour te tenir compagnie.

— Il est 3 h du matin Brody, s'agace-t-elle. Je vais mieux, je vais dormir, point barre.

Elle essaie de refermer la porte de l'entrée derrière elle, mais je la bloque en y coinçant mon pied, incrédule.

— Je ne changerai pas d'avis.

Elle pousse un petit cri d'exaspération avant de céder et me laisser entrer. Je suis plutôt rassuré par ses réactions alertes. J'essaie de me convaincre qu'elle ne se comporterait pas ainsi si elle courait encore un danger, mais après tout, je ne suis pas médecin, et je n'ai strictement aucune idée des effets secondaires...

— Et ne me remercie pas, surtout, ajouté-je avec un petit sourire narquois.

Elle se tourne de façon brusque et se rapproche dangereusement de moi. Mon sourire se fane instantanément devant la colère qui flamboie dans la profondeur bleutée de ses iris.

— Je ne sais pas si c'est un scoop pour toi Monsieur le sauveur, mais laisse moi te dire une chose : les personnes qui tentent de se suicider, n'ont pas envie d'être sauvées !

— Raison de plus pour que je ne te laisse pas seule, rétorqué-je sans flancher.

Elle détourne le regard et pénètre dans l'immense maison où un petit air de chauffage ne serait pas de trop. Puis elle s'assoit sur le canapé, comme si elle n'avait plus la force de combattre. Plus la force de me combattre.

— Je suis désolée, murmure-t-elle en se mordillant la lèvre.

— Ne t'inquiète pas pour ça.

Je prends place à ses côtés, ni l'un ni l'autre n'avons envie de plaisanter ou de faire semblant. Je vois bien qu'elle est épuisée et qu'elle lutte pour garder les yeux ouverts, ce qui a tout de même tendance à m'inquiéter.

— Voilà ce que je te propose : je dors sur le canapé et demain matin, tu appelles la personne de ton choix pour lui expliquer, et je m'en vais, OK ?

***

Coucou !

Me revoilà avec la suite, est-ce qu'elle vous plaît ?

A samedi !

Bisous !

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