Inflamed (Sous Contrat Chez A...

By CaraSolak

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Une chanteuse désabusée au sommet de sa gloire, un auteur compositeur inconnu qui collectionne les conquêtes... More

Note
1/ Brody (1)
2/ Brody (1)
2/ Brody (2)
3/ Brody (1)
3/ Brody (2)
4/ June (1)
4/ June (2)
5/ June (1)
5/ June (2)
Oups !
6/ Brody (1)
6/ Brody (2)
7/ June (1)
7/ June (2)
Salon de Lyon
8/ Brody (1)
8/ Brody (2)
9/ June (1)
9 / June (2)
Annonce
Cover Reveal et Résumé officiel !
Extrait
Sortie et trailer
Salon du livre de Paris

1/ Brody (2)

2.2K 211 8
By CaraSolak

Étonné du ton amical qu'il emploie, pour un homme de sa trempe et de sa notoriété, je m'exécute sans discuter et saisis la guitare accrochée au mur. À la fin du morceau, Hank me fixe d'un drôle d'air. Impossible d'interpréter son regard rivé sur moi. Puis tout à coup, il se met à rire. Je me renfrogne et me vexe, mes épaules s'affaissent, je n'ai plus qu'à déclarer forfait.

Fait chier !

Alors que je me dirige vers la porte de la loge, il me retient par le bras.

— Putain, garçon, mais tu sais que tu devrais finir en taule pour ce que tu viens de faire ?

Je le regarde les yeux ronds, me demandant ce qu'il a bien pu boire avant notre rencontre, mais il me tourne vers le mur, là où je me suis emparé de la guitare.

— Là, m'indique-t-il avec une tape bourrue contre l'épaule.

Et il se remet à rire. Je m'approche de l'inscription qu'il a désignée, et le sang quitte totalement mes joues. En tout petit est noté : « Jimmy Hendricks »

Je le regarde, je regarde l'instrument, qui me brûle subitement, et je manque de le lâcher.

— Putain de merde !

Je tiens la guitare du plus grand guitariste au monde entre mes mains. Il a dû se retourner dans sa tombe à m'entendre !

— Tu m'as refait ma journée. Heureusement que tu joues bien parce que je t'aurais foutu dehors à coups pieds aux fesses !

— Je suis désolé, je...

Comment cette journée pourrait-elle se révéler pire qu'elle ne l'est déjà ? J'ai la sensation d'avoir tout gâché. Mon assurance s'est envolée, au même titre que mes espoirs. Je l'amuse, il ne me prend toujours pas au sérieux. En même temps, comment le pourrait-il ? Même moi je n'aurais pas pu !

— C'est pas mal ce que t'écris. Ta prose est intéressante. Incisive. Entraînante. Assieds-toi !

Je m'exécute comme un gosse, plus impressionné que je ne le voudrais.

— J'aurais peut-être un job pour toi !

Je retiens mon souffle, dans l'expectative. Je crois rêver. À moins qu'il ne cherche encore à me caser un stage entre les mains...

— River a viré son parolier alors qu'elle préparait son prochain album.

Je fronce mes sourcils, Hank me dévisage intensément, un petit sourire au coin des lèvres.

— Elle a besoin de renouveau, de quelque chose de différent. Je te propose de la rencontrer !

— Vous me proposez... balbutié-je.

— La chance de ta vie ? répond-il sur un ton de complaisance.

Je passe les mains sur mon visage, incapable de déterminer si sa proposition est une bonne, ou une mauvaise chose. Je me contente de lâcher un profond soupir, perdu dans mes pensées.

J'ai beau fouiller ma mémoire, il me semble que toute mon existence est basée sur un nombre incalculable de galères. De la mort de ma mère alors que j'avais à peine dix-huit ans, à la prise en charge de Tess et de ses frasques, les trois boulots qui m'épuisaient mais qui étaient nécessaires pour sortir la tête de l'eau, ma vie sens dessus ni dessous... et le reste...

— Vous savez que votre petite protégée ne correspond pas vraiment à ce que je peux écrire ?

Non en fait c'est bien pire. Elle est aux antipodes de ce que je conçois, aux antipodes de ma passion. Hank arbore une moue amusée, mais pas du tout vexé.

Il est de notoriété publique que River est très proche de son producteur. Et maintenant que je l'ai en face de moi, je peux comprendre. Une attitude paternaliste se dégage immanquablement de l'icône face à moi. J'ai beau être plus que réticent, il m'inspire confiance.

— Elle est dans une mauvaise passe, elle a besoin de remonter la pente. Et je suis convaincu que tu pourrais l'y aider, petit. Et honnêtement, penses-tu être en position de faire le difficile ?

Je lâche un grognement, de moins en moins convaincu.

— Pour être totalement honnête, je n'ai pas envie de lâcher mes idéaux pour être célèbre.

C'est vraiment moi qui ai parlé ? Alors que je viens de baiser sans scrupules sa nièce pour me retrouver face à lui ? Pa-thé-ti-que !

— Rencontre-là, au moins, tu pourras toujours refuser l'offre après l'avoir vue. Ou fiche le camp et retourne à ta vie d'anonyme, conclut-il avec un haussement d'épaules.

Il esquisse un pas vers la sortie, et je m'entends répondre presque malgré moi :

— Attendez ! C'est d'accord !

***

— Hop hop hop ! Où vas-tu comme ça ?

Je fronce les sourcils comme un père de pacotille, les poings sur les hanches. Tess lève les yeux au ciel et se met sur la pointe des pieds pour m'embrasser la joue.

— Tu devrais te raser, murmure-t-elle dans un rire silencieux.

Et voilà, j'ai vingt-trois ans, mais face à ma petite sœur de dix-huit ans, j'en parais cinquante.

— Tu ne vas pas t'en sortir comme ça jeune fille !

Je sais que mon ton l'amuse, mais sous mon attitude humoristique se cache une véritable inquiétude paternelle.

— Rappelle-moi mon âge, grand frère ?

Je soupire d'agacement.

— Tu sors avec qui ?

— Jenn et Charlotte. Arrête de t'en faire, je rentrerai à minuit !

Je ne réplique rien, et encore moins que je ne serai sans doute pas là quand elle reviendra. Ça pourrait lui donner des idées. Hank a prévenu River que je la rencontrerai ce soir. Elle n'était pas présente lorsque j'y suis passé. Visiblement, elle arrive toujours en dernière minute lors de ses concerts. Encore un caprice de riche sans doute...

Mes pensées se recentrent sur ma petite sœur : Tess a enfilé un jean moulant et un haut noir que je trouve bien trop décolleté. Ses yeux de biche et ses cheveux sombres contrastent avec son teint d'opaline et font davantage ressortir ses lèvres pleines, d'autant qu'elle les a rehaussées d'un rouge à lèvres bordeaux trop sexy, lui aussi ! Je fais la moue, au moins, j'admets que ses vêtements restent malgré tout corrects, pas comme ma jolie rousse. Mais tout de même, une pointe d'inquiétude traverse ma poitrine de part en part.

— Il y aura aussi Stewart, ajoute-t-elle en enfilant sa veste. Il nous ramènera en voiture, comme ça, pas de métro ! Ne t'inquiète pas !

Elle attrape son sac et dépose un nouveau baiser contre ma joue.

— Dis donc tu cocottes ! Tu sors aussi ?

— Je vais à un concert.

J'ai à peine le temps de lui détailler mon entrevue avec Hank que les yeux de Tess pétillent comme des diamants. On dirait qu'elle a empoché le Jackpot ! Elle finit par quitter l'appartement avec un :

— Amuse-toi bien alors !

— Toi aussi, finis-je par répliquer, rassuré de savoir que Stewart, un ami d'enfance, la raccompagnera.

Nos voix se synchronisent dans un rire partagé :

— Et pas de folies !

— Et pas de folies !

Un stylo dans la bouche, les yeux dans le vague, j'ai l'impression d'avoir ce qu'on appelle le syndrome de page blanche. Sauf que je ne suis pas vraiment écrivain.

Je repense à mon entrevu avec Hank et laisse dériver mon regard sur un magazine que Tess a laissé traîner quand elle a appris pour la proposition, et après m'avoir menacé :

Si tu refuses cette chance, je t'arrache les yeux !

Je grimace en attrapant le magazine, les yeux rivés sur la photo scandaleuse en première page.

La jeune chanteuse populaire River, arrêtée hier soir pour ivresse sur la voie public...

Jeune chanteuse populaire... si on veut ! River est désormais plus populaire par ses coups d'éclat, que par la qualité de ses chansons.

Je referme le magazine d'un coup sec et attrape ma guitare – pas celle de Jimmy Hendrix ! Putain, j'en ai encore les mains qui tremblent. J'ai tenu entre mes doigts l'instrument de ce monument interplanétaire ! Je caresse tendrement les cordes, je les cajole comme des vieilles amies. La musique est une des rares choses qui me détend à coup sûr. Surtout ma musique. Les notes commencent à danser devant mes yeux, je les laisse me posséder. Un air familier s'élève tandis que je réfléchis à ce que je pourrais bien lui écrire. Les textes profonds sont plutôt exclus, même si je dois avouer que sa voix est assez jolie. Le problème, c'est que seuls des mots futiles me viennent à l'esprit.

Je soupire et me force à coucher quelques paroles sur le papier, sans grande inspiration...

C'est sans entrain que j'attrape ma veste pour me rendre au concert. Je suis censé la retrouver dans sa loge après sa prestation. Elle n'avait soit disant pas de temps à me consacrer à un autre moment. Encore une raison qui accentue cette sensation de petite princesse pourrie gâtée. Je ne peux néanmoins qu'observer le spectacle aux premières loges – privilège accordé par Hank, dont je me serais bien passé ! Sur scène, River est parfaite : du sourire éclatant aux mouvements de danse, en passant par les vêtements sexy. Pourtant, sous la surface, je ne vois rien d'autre qu'une femme superficielle, qui se raccroche à une carrière en déclin total. Encore une fois, je me demande pourquoi Hank m'a proposé de collaborer à son nouvel album...

Le mouvement de foule à la fin de son concert me ralentit, mais je parviens à la suivre. Je m'apprête à l'accoster quand son garde du corps stoppe mon mouvement d'un air mauvais. Le colosse en impose, je dois l'avouer. De son mètre quatre vingt dix bourré à la testostérone, il me surplombe en croisant les bras sur ses pectoraux. La chanteuse se tourne alors vers moi avec un sourire poli mais aussi froide que j'avais pu en juger sur scène.

— C'est bon Gustus, lui dit-elle en cherchant son stylo.

Sérieux, il s'appelle vraiment Gustus ? Ça flingue cruellement l'effet du gros dur baraqué. Je masque mon sourire derrière une légère toux et fixe mon regard dans celui de River. Malgré le maquillage outrageant – Julia lui a donné des cours ou ? – je distingue des iris aux couleurs improbables. Des yeux bleu ardoise d'une clarté exceptionnelle aux contours plus sombres, d'un gris orageux, qui semblent sonder la personne sur qui ils se posent. Son regard est magnétique, presque magique, mais tellement mélancolique que je me sens à court de mots.

Elle s'adresse alors à moi d'un air ennuyé qui me fait revenir sur terre :

— Où est ce que tu veux que je te fasse l'autographe ?

Je ne peux empêcher un petit sourire narquois de pointer à la surface, et je réponds – sans le vouloir – avec une suffisance à la limite de la moquerie :

— Un autographe ? Non merci. Je ne suis pas une groupie !

Elle fronce les sourcils et reprend son chemin comme si je n'avais été qu'une vulgaire fourmi sur sa route.

Je sens que la soirée risque d'être interminable...

****

Coucou !
Voilà la 1ere rencontre entre River, alias June, et Brody 😁

RDV samedi pour leur première conversation 😇

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