Bad Boyd - Remember | T1

By JoyceBchn

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Sur tous les plans, une reconstruction nécessite une détermination sans faille et un courage née de la douleu... More

Chapitre un ➳ L.A, i'm here.
Chapitre deux ➳ Soupçons
Chapitre trois ➳ C.J.B
Chapitre quatre ➳ Hypnotisant
Chapitre cinq ➳ Nouveau sentiment
Chapitre six ➳ Confusion d'émotions
Chapitre sept ➳ Premier instant
Chapitre huit ➳ Premier sourire
Chapitre neuf ➳ PDV Abbie
Chapitre dix ➳ PDV Abbie
Chapitre onze ➳ PDV Connor
Chapitre douze ➳ PDV Connor
Chapitre treize ➳ PDV Abbie
Chapitre quatorze ➳ PDV Connor
Chapitre quinze ➳ PDV Abbie
Chapitre seize ➳ Dangereuse fête
Chapitre dix-sept ➳ La clé du Pardon
Chapitre dix-huit ➳ PDV Connor
Chapitre dix-neuf ➳ PDV Connor
Chapitre vingt ➳ Réponses
Chapitre vingt-et-un ➳ PDV Abbie
Chapitre vingt-deux ➳ PDV Connor
Chapitre vingt-trois ➳ PDV Abbie
Chapitre vingt-quatre ➳ PDV Abbie
Chapitre vingt-cinq ➳ PDV Connor
Chapitre vingt-six ➳ PDV Connor
Chapitre vingt-sept ➳ PDV Connor
Chapitre vingt-neuf ➳ PDV Connor
Playlist
Chapitre trente ➳ PDV Abbie
Chapitre 31 ➳ PDV Abbie

Chapitre vingt-huit ➳ PDV Connor

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By JoyceBchn

Durant l'heure suivante, je ne cesse de passer mes doigts rugueux sur la peau abîmée de cette fille à qui j'ai promis la liberté, cette fille désormais endormie, la tête confortablement installée sur mes genoux. Mon esprit est accaparé par sa voix, faible mais douce, et je ne peux pas arrêter de me demander pourquoi je tiens tant à lui offrir la vie qu'elle mérite.
Je devrais n'en avoir rien à foutre, marcher sans ne jamais me retourner vers elle. Je ne devrais pas avoir besoin d'être près d'elle dès lors que la pression autour de moi devient trop étouffante, je devrais m'assurer de ma propre survie avant la sienne.
Je ne sais plus qui je suis. Je sais qui je suis, seul, accompagné par mes démons et mes chaînes. Mais, près d'elle, je ne sais pas qui je suis. Le même homme de lorsque je marche à travers mes entrepôts, veillant à ce qu'il n'y ai aucune taupe parmi mes équipes ? Non. Le même homme qui n'a de pitié pour aucun foutu humain sur cette terre ? Toujours non.
Merde. Je suis qui, pour l'amour de Dieu ? Je refuse d'être le gentil petit ami qui vient chercher sa petite-amie à la sortie des cours et l'emmène voir le dernier film sorti au cinéma.
Je refuse d'être celui pour qui tout est simple, je refuse d'être celui à qui on chuchote des mots doux à l'oreille avant de s'endormir.
Je refuse d'être cet homme là, et, par dessus-tout, je refuse d'avoir besoin de toutes ces choses futiles pour avoir l'impression de respirer à plein poumon, d'avoir besoin de toutes ces choses puériles pour avoir l'impression d'être complet, comblé et compris.
Pourtant, une part de moi essaie tant bien que mal de m'y faire prendre goût. Et, plus je lutte, plus je sombre. J'ai l'impression de ne rien contrôler, qu'absolument tout ce qui m'entoure ne m'importe plus. J'ai la sensation de n'exister que pour une chose : Abbie.
Mais... merde. Je ne peux pas.
Pourquoi suis-je aussi torturé ? Pourquoi, merde ?

Je suis toujours ébahi d'avoir pu lui parler, toujours surpris qu'elle se souvienne de moi. Cette fille est un roque. Même certain mec de mon cartel sont plus fragiles et fébriles qu'elle.
Et je sais que je devrai pas, que ce n'est pas pour moi ces trucs, mais j'aime être ici avec elle. J'aime penser qu'elle se souviendra de moi une fois libérée et qu'elle me retrouvera, par n'importe quel moyen, lorsqu'elle se sera remise sur pied.
Elle ne se souviendra jamais, me répète encore une fois ma conscience. Je lui donne raison, encore une fois.
Abbie ne mérite pas mon monde, elle ne mérite pas un type qui baigne dans le crime. Son truc à elle, c'est la petite vie paisible dans un quartier tranquille, une maison avec une clôture blanche et un chien qui courre dans le jardin. Un mari qui rentre du boulot, qui s'excuse d'être en retard et qui la prend dans ses bras sous le perron où est installé un rocking-chair. Rocking-chair sur lequel elle tiendra son bébé dans ses bras, rocking-chair sur lequel elle le bercera.
Abbie mérite une vie sans embûches, et avec moi, elle ne l'obtiendra jamais. Tout ce qu'elle aura ne sera que de la souffrance, des problèmes et des larmes. Je suis pas fait pour l'amour, pour la belle vie de famille.
Pourtant, cette partie têtue de moi, celle que je m'efforce de repousser, refuse qu'elle ait cette vie tranquille, loin de moi. Mais cette part là est égoïste et je dois absolument la faire taire. Autant pour Abbie que pour moi. Pour elle, parce qu'elle ne sera jamais comblée à mes côtés.
Pour moi, parce que tomber amoureux n'est vraiment pas dans mes plans, et c'est une très mauvaise idée.
A reculons, je fini par m'en aller. Mon cœur se serre lorsque je me retourne pour regarder l'Ange endormie sur le matelas. Un sourire, faible mais bien présent, se dessine sur mes lèvres lorsque je me souviens que ce soir, je la sauverai et lui offrirai tout ce qu'elle mérite.
En sortant de la pièce, je tombe nez à nez avec Rivera et manque de lui coller mon poing dans la figure pour m'avoir -presque- surpris de la sorte.
Je déteste les surprises.
- Salut, dis-je dans un chuchotement en fermant doucement la porte.
Rivera fronce les sourcils et fronce le nez face à mes attentions, et je me gifle violemment mentalement.
Est-ce que je viens réellement de parler à voix basse et de fermer la porte avec douceur afin de ne pas réveiller Abbie ? Ouais.
Premièrement, je suis un vrai bouffon. Deuxièmement, je suis un gros bouffon. Troisièmement, ce comportement de lopette est le meilleur à adopter si je tiens à me faire griller dans mon plan.
Sans perdre de temps, je me racle la gorge et déclare d'une voix rauque :
- Salut.
Les épaules droites, la tête haute, j'arbore mon air le plus sérieux.
- Tu l'aimes bien, cette gamine ?
Surpris, mes sourcils se haussent l'instant d'une seconde. Je n'écoute pas mon cœur qui s'emballe face à l'air dubitatif de Rivera et reste stoïque. Faisant mine de le prendre pour un fou, je fronce les sourcils.
- Non. C'est un bon défouloir, hausse-je les épaules l'air désintéressé en pouffant comme une pétasse.
Je me déteste d'avoir eu à dire ça. Abbie, un bon défouloir ? Plutôt crever que de lever ne serait-ce qu'un doigt sur elle.
– Bon garçon, rit Rivera en me lançant une tape sur l'épaule.
Je le fusille du regard et plisse les yeux, ce qui le fait frissonner et, par la même occasion, se crisper. Il se gratte la nuque dans un geste purement nerveux après avoir retiré sa main ridé et dit :
– J'étais pas d'accord, moi, pour la kidnapper. Les deux autres sont des prostituées, on s'en tape. Mais cette petite méritait pas ça, c'est vrai.
Quoi ?
Pourquoi la garder ici, alors ? Demande-je d'un ton cinglant.
Merde ! Contrôle toi, connard !

Je serre les poings afin de ne pas exploser de colère à la vue de tout le monde. Contrôle toi. Contrôle toi. Contrôle.toi.connard.
– J'en sais rien. Ça amuse mes gars, dit-il en riant, affichant une rangée de dents pétées et noires.
– Mh, répond-je simplement en soufflant péniblement, prêt à exploser sur place.
– Tu la veux ?
Je dois me faire une extrême violence pour ne pas écarquiller les yeux. Mon putain de cœur devenu récemment fragile tombe littéralement sur le sol et décide de m'adresser un doigt d'honneur bien senti, du style "Je lâche l'affaire, tes émotions et toi m'avez gonflé. Démerde toi, mon pote."
Enculé de cœur.
Je me contente de dévisager Rivera, perplexe, arquant un sourcil. Il lève vers moi des yeux rouges et tire une taf sur sa clope, attendant patiemment que je réponde, les paupières toujours plissées.
Il y a forcément une arnaque. Lui et moi ne sommes ni des connaissances, ni des amis. Pourquoi voudrait-il me donner gratuitement Abbie ? Ce n'est pas le genre de type à faire des cadeaux. Il veut toujours quelque chose en échange, et il est inutile de préciser noir sur blanc que je ne donnerai jamais rien à ce fils de pute finit à la pisse. Mon plan est sur le point d'être mit à exécution, je n'ai pas besoin d'un arrangement à l'amiable. Abbie sortira d'ici sans que je n'ai eu à négocier quoi que ce soit avec quiconque de ce cartel pourri.
- Je ne ferai pas affaire avec toi, Rivera, préviens-je d'un air sévère.
- Oh, gamin... pouffe-t-il en crachant sa fumée sur le côté. Toi et moi, on a assez fait affaire comme ça. Écoute, je suis peut-être un vieux croulant et une vieille pourriture, mais je suis loin d'être née de la dernière pluie.
Face à cette expression, je lève négligemment les yeux aux ciels en croisant mes bras sur mon torse. Qui utilise encore des phrases aussi... pourries ? Blablabla, je ne suis pas née de la dernière pluie. Blablabla, quand les poules auront des dents...
- Je sais très bien que tu n'es pas venu ici chaque jour dans le but de te défouler, Connor.
Cette fois-ci, je ne parviens pas à retenir mes yeux qui s'écarquillent brutalement. Mon cœur rate plusieurs battements, et je suis forcé d'entre-ouvrir les lèvres afin de pouvoir respirer de manière normale sans m'étouffer.
Une sonnette d'alarme retentit dans ma tête, me criant à gorge déployée : Plan B. Plan B. Plan B.
- Ne panique pas, mon grand, s'empresse-t-il de dire alors que mon poing commençait à se lever dans le but de venir s'écraser sur sa mâchoire. Prends-là et casse-toi, compris ? Si te donner cette nana peut éviter que tu foutes la merde chez moi, dans mon cartel, alors ok. Comme je te l'ai dit, je suis qui je suis, mais je sais aimer moi aussi.
J'éclate de rire. Durant plusieurs secondes, j'ai pressé mes lèvres fortement pour ne pas céder, mais là... C'est plus fort que moi. J'attire plusieurs regards sur nous à cause de mon rire hystérique, mais là, c'est trop.
Rivera, aimer ? Me dire que les trompes des éléphants sont en fait deux énormes pénis masqués par un sort jeté par Dumbledor serait plus réaliste, sérieusement. Rivera, aimer quelqu'un ? Il n'aime que sa queue, ce type.
Mais, soudain, je cesse de rire. D'une traite, je redeviens sérieux et le dévisage. Il sait ce que c'est d'aimer ? Il vient réellement de sous-entendre que...
- Je ne l'aime pas, crache-je sévèrement. Je n'aime personne.
– On ne fait pas une alliance avec les flics pour sauver une simple fille, surtout pas quand on est le patron d'un cartel de drogue et qu'on risque gros. T'es jeune, gamin. T'as quoi, 22 ans ? J'écarquille les yeux une nouvelle fois et sent mon cœur cesser toute activité dans ma cage-thoracique. Comment sait-il, putain ? Si je sors vivant d'ici, ce qui a très peu de chance d'arriver, je serai un putain de miraculé.
Je n'ai pas peur de mourir, ne vous méprenez pas. Ce dont j'ai peur, c'est de ne pas pouvoir respecter la promesse que j'ai faite à Abbie.
– Ouais, crache-je sans cacher mon énervement. T'es de mèche avec eux, toi aussi ? Ou quoi ? Comment t'as su ?
– J'ai dis que j'étais loin d'être con, Connor. Tu me prends pour qui ? Bien sûr que je suis de mèche. Ils m'ont contacté hier pour me laisser le choix, et pour me dire que tu étais dans le coup. A la tête, du coup en question. Soit je pars et je m'en sors indemne, soit je reste et je tente de sauver ma peau.
Fils de putes de flics de merdes ! Je leur offre un cartel entier, et ils me balancent ? Bon Dieu, je ferai sauter leur poste avant de rentrer en Californie.
– Et ?
– Je suppose que tu veux pas juste la prendre et te tirer, hein ? Tu ne comptes pas accepter ma proposition ?
– Non. Je veux la venger, dis-je sans chercher à cacher mes réelles intentions. Cette fille souffre, subit et encaisse depuis deux ans. Ne crois pas que vous allez vous en sortir indemne, tes gars et toi. Je ne laisserai personne sortir d'ici libre, ou vivant, menace-je en lui parlant désormais à ras du visage, crachant chacun de mes mots comme du venin.
Face à ma rage naissante, Rivera recule et se racle la gorge. Levant le menton, il m'inspecte de la tête aux pieds et dit à voix basse :
– Alors je me tire dans trente minutes. T'es intelligent, gamin. Ce que tu fais, c'est digne d'un vrai homme. Je suis père d'une gamine de 16 ans et j'aimerai qu'un type comme toi la sauve si elle venait à être kidnappé.
Rivera commence à lever son bras afin de me lancer une tape dans l'épaule, mais je le fusille du regard avant qu'il n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit. Il se ravise rapidement et jette son mégot par terre avant de l'écraser avec son pied. Le regard soucieux, il tourne les talons et me lance sans se retourner :
– On se reverra.
Je n'attends pas une seconde de plus et sors de l'entrepôt en un rien de temps, montant dans la voiture de Cody sans me demander si les paroles de Rivera étaient une promesse ou juste une parole en l'air, du genre " je viendrai boire le café un de ces quatre ".
Enfin... c'est plutôt ça, qui semble irréel.
En plus, je bois pas de café. Alors, c'est encore plus irréel.
Les gars arrivent quelques minutes après que mon message fût envoyé à Emmett, et nous partons en direction de l'hôtel où nous séjournons depuis notre arrivée ici. Je ne prends pas la peine d'écouter les bavardages de fillette des mecs et me plonge dans mes pensées, la tête pleine d'image d'une brune aux yeux incroyablement bleus, qui me regarde comme si j'étais la plus belle chose qu'elle n'ait jamais vue.

Ensuite, je me remet à penser à Rivera et à son choix de quitter les lieux avant le carnage de ce soir. C'est donc ça, la fidélité d'un chef de cartel, de nos jours ? Il est prêt à laisser tomber ses hommes, sa fortune, pour ne pas se faire arrêter et se faire foutre au trou ? Je sais, ce que je fais, c'est pas franchement mieux que ce que lui va faire en quittant son cartel. Je vais faire boucler trois des miens pour sauver Abbie, sans même leur dire au revoir.
Et le pire dans tout ça, c'est que je m'en tape. Vraiment. J'en ai rien à foutre, putain. Tout ce que je veux, c'est la savoir en sécurité, saine et sauve. Je suis littéralement obsédée par cette gonzesse, aussi fou et ridicule que ça puisse paraître. Rivera, lui au moins avait l'air soucieux et triste de devoir trahir les siens. Ça se lisait clairement sur les traits de son visage ridée et sur sa peau grasse.
Moi, je ne ressens aucune tristesse. Aucun regret. Aucun remord. Seulement de l'impatience.
J'ai hâte de mettre le feu à ce cartel, de l'entendre exploser dans mon dos et d'emmener Abbie loin d'ici. Finalement, je ne vaux pas mieux que Rivera. Mais, vous savez quoi ? De ça aussi, je n'en ai rien à foutre.
Ce soir va être le feu. Dans tous les sens du terme.

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