Apprends-moi/fan-fiction camr...

By leence3

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Céder au désir pourrait leur faire tout perdre, mais comment résister ? À 18 ans, Camila a tout perdu : sa mè... More

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Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
Partie 10
Partie 11
Partie 12
Partie 13
Partie 14
Partie 15
Partie 16
partie 17/1
Partie 17/2
Partie 18
Partie sans titre 19
Partie 20
Partie 21
Part 22
Partie 23
Partie 24
Partie 25
Partie 26
Partie 27
Partie 28
Partie 29
Partie 30
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Partie 32
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Partie 97
Partie 98
Partie 99

Partie 82

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By leence3


   Camila

Ma mère m'a appelée pour me souhaiter bon anniversaire.

Elle m'a donné rendez-vous cet après-midi à 14 heures.

Pour la plupart des gens, ces phrases sont des plus banales, mais en ce qui me concerne, elles résonnent étrangement dans ma tête. Et j'ai encore du mal à en saisir toute la portée.

A quoi ressemble Laura ?

Je devrais connaître cette femme depuis que je respire, et je ne sais pas à quoi elle ressemble... Je ne connais même pas la couleur de ses yeux.

- Comment tu te sens, Camz ? souffle Lauren, tout contre moi.

- Je me sens un peu perdue... Tout cela me paraît fou, murmuré-je.

- Tu as décidé ce que tu allais faire ? demande-t-elle en se redressant sur le coude.

- Je vais y aller, Lauren. Je le dois à la petite fille que j'ai été et qui s'est posé mille questions sur le départ de sa mère, qui a essayé d'imaginer tant de fois à quoi elle ressemblait, qui s'est imaginée la croiser dans les supermarchés, la trouver à la sortie de l'école, sous le sapin de Noël, même...

Lauren m'effleure la main de son pouce.

- Je comprends, j'aurais pris la même décision...

Lauren a perdu son père enfant. Elle n'a aucune chance de le revoir un jour. Mais finalement, pour moi aussi, jusqu'à hier, Laura était comme morte.

- J'ai besoin de savoir ce qui s'est passé exactement.

- Il faut que tu fasses attention à toi. Tu dois te protéger, tu ne sais pas ce qu'elle veut exactement, et...

- Ne t'en fais pas, Lauren, je ferai attention. Et puis, la rencontre est fixée dans un café de Manhattan, en plein jour, je ne risque rien.

- Tu veux que je t'accompagne jusqu'au lieu de rendez-vous ? demande-t-elle tendrement.

- Je préfère y aller seule. Je sais que tu me soutiens, et ça compte déjà beaucoup.

Je me lève et me dirige vers l'armoire. J'en tire un jean et un débardeur noir. Une fois habillée, je me retourne. Nos regards se croisent. Le sien est inquiet.

- Tu es sûre de toi, tu ne veux pas que je t'accompagne ?

- Oui, parfaitement sûre, assuré-je.

- Comment puis-je en douter ? sourit-elle.

Elle se lève et me rejoint. Elle porte un boxer en dentelle noir et ses formes sont à tomber. Je souris à mon tour.

- Je serai au club de boxe, je donne des cours toute la journée. Au moindre problème, préviens-moi. Tu me promets que tu le feras ?

Je promets. Elle m'enlace et pose une ligne de baisers sur mon épaule.

********************

Quand j'approche du lieu de rendez-vous, je sens mon cœur s'emballer. Mes jambes se sont mises à trembler. Je fais un tour de bloc, pour tenter d'arrêter le flot de pensées qui me submergent.

Je ne vois pas comment je pourrais me calmer.

A l'heure pile, je fonce vers le café, poussée par une impatience soudaine. J'ai attendu dix-huit ans, et il me semble que je ne peux pas attendre une minute de plus pour savoir qui est ma véritable mère.

Une fois devant la porte, un doute me prend. Qui me dit que ce sera bien elle ? N'importe qui pourrait se faire passer pour ma mère...

Si je commence à penser à ça, je suis perdue.

J'entre brusquement dans le café.

Laura.

Je l'identifie immédiatement.

Non pas parce qu'elle dégagerait un truc chimique qui ferait que je sentirais que c'est ma mère, non, tout simplement parce qu'elle est la seule dans le bar à fixer intensément la porte, en se tordant les mains et en rongeant les ongles avec une angoisse indescriptible.

Cette femme que j'ai si souvent tenté d'imaginer a donc les cheveux châtain clair, noués en queue-de-cheval qui souligne l'ovale de son visage, des yeux marron et les joues un peu creuses. Elle porte une chemise impeccable repassée, elle se tient très droite, comme si elle donnait tout ce qu''elle avait pour faire bonne impression.

Je m'approche d'elle. Elle lève les yeux vers moi, visiblement très tendue, mais un sourire passe sur son visage.

- Camila, articule-t-elle.

Je m'assois comme un automate. Je ne peux détourner les yeux de ce visage marqué, aux traits tirés. Ce qui accroche mon regard, ce sont surtout ses yeux, de la même couleur que les miens, et son nez, un peu petit et en trompette. Le mien est identique. Le doute n'est pas permis. C'est bien Laura qui est en face de moi.

Je savais que j'avais une autre mère, biologiquement parlant, mais ça a toujours été quelque chose de très abstrait pour moi. Plus jeune, j'avais même imaginé toutes sortes de scénarios qui expliqueraient l'absence de cette femme. Clonage, robot... C'est peut-être même de là que vient mon goût pour la SF.

Et là, tout de suite, j'ai vraiment l'impression de nager en pleine science-fiction.

- Merci d'être venue, Camila, bafouille-t-elle.

Ses yeux se posent sur le bracelet, et elle sourit. Moi, je me sens sombrer dans un vertige teinté de tristesse. La boucle est bouclée. Celle qui a donné ce bracelet pour moi, se trouve devant moi. J'ai soudain presque envie de le lui rendre, maintenant que je sais qu'elle existe.

- Je l'ai gardé pour me rappeler que je venais de quelque part... Certains jours, il me criait qu'on m'avait abandonné. Il me devenait insupportable et j'ai plusieurs fois hésité à m'en débarrasser.

Un air de grand désarroi passe sur son visage.

- Je t'ai laissée à ton père, Camila. Je savais qu'il t'élèverait avec amour, exactement comme il fallait. Tout ce que je ne pouvais pas t'offrir, il l'avait.

- A l'exception d'une chose, c'est ma mère, Sinuhé, qui m'a élevé, répliqué-je.

Un mouvement d'amertume monte en moi, comme si toutes mes questions, mes colères et mes frustrations d'enfant refaisaient surface. Je n'ai pas d'animosité à son égard, mais je veux comprendre.

- Je vais être honnête, soufflé-je. Si j'ai accepté de vous rencontrer, c'est parce que je veux des réponses. Je me suis posée trop de questions, enfant.

Je me rends compte que je suis très formelle avec elle, et même distante. Elle me sourit tristement. Ça me vient tout seul. Je me méfie encore, instinctivement. Je ne la connais pas, après tout. Pour moi, c'est une femme comme une autre, que j'aurais pu croiser dans les rues de New York sans me retourner, malgré les ressemblances physiques.

- Je vais tout t'expliquer, Camila, c'est pour cela que je suis ici.

- Et d'abord, pourquoi ressurgir maintenant ?

Elle me sourit pourtant, comme si elle était heureuse de découvrir que j'avais un caractère bien trempé, soulagée de voir que je sais me défendre.

- Tes parents te l'on probablement dit. J'étais une junkie. Je suis clean depuis deux ans. Je vis à staten Island et je m'étais promis de te retrouver quand je serais stable. A l'approche de son décès, Sinuhé m'a adressé une lettre. Elle a couché dans son testament que si j'apportais la preuve de ma sobriété, l'avocat pourrait m'aider à te contacter.

Je déglutis. Sinuhé ne m'en avait pas parlé, encore moins qu'elle connaissait ma mère, probablement pour ne pas me donner de faux espoir. Ou elle a peut-être voulu le faire, et puis les choses se sont précipitées.

- Vous êtes définitivement sortie de la drogue ?

Laura hoche la tête.

- Une fois qu'on est parfaitement clean, on regarde ce qu'on a été avec mépris, mais surtout avec regret.

- Mais papa, lui aussi était un junkie ?

- Oui, mais ton père voulait s'en sortir. Quand on a appris que j'étais enceinte de toi, on a tout arrêté. Ton père voyait ta venue comme une chance de faire les choses bien, d'être une famille normale et heureuse. Donc même si ce n'était pas facile tous les jours, on y faisait face ensemble. Mais dès ta naissance, les choses se sont avérées plus difficile que prévues et j'ai replongé. Ton père s'en est très vite aperçu et il a tout fait pour me faire décrocher, mais cette fois rien n'y a fait. J'étais accro à cette saloperie. Je souffrais, ton père souffrait de me voir comme ça et toi, tu en subissais les conséquences, même si tu n'étais qu'un bébé. Donc pour votre bien à tous les deux, je suis partie.

- Si je comprends bien votre histoire, papa était clean quand vous êtes partie ? Pourtant dix ans plus tard, la drogue était aussi, la raison de son départ précipité. Vous en connaissez la raison ? Car papa ne m'en a jamais parlé.

- Je ne sais pas si Sinuhé te l'avait dit, mais on se connaissait avant mon départ. C'était notre voisine et notre amie à ton père et moi. Et quand je suis partie, c'est elle qui a pris soin de toi et ton père. Et ça les a rapprochés. Un jour, ton père a fini par me retrouver. Tu devais avoir dix ans. Il était marié à Sinuhé et ils venaient d'avoir ta petite sœur. Mais malgré tout ça, il n'avait jamais cessé de me chercher. Il m'aimait toujours follement. Un type bien. Quand il m'a retrouvé, il a essayé de m'aider encore une fois, mais personne ne le pouvais, en réalité. C'était à moi de me prendre en main, et à des médecins de m'apporter leur soutien. Mais je n'étais pas prête pour ça et ton père n'était pas prêt à me laisser partir encore une fois. C'est ce qui l'a entraîné dans ma chute. Mais ton père s'était vite repris en main et à entamé une cure de désintoxication.

- Mais pourquoi n'est-il pas revenu à la maison ?

- Il ne pouvait pas faire autrement. C'est une maladie, tu sais, la drogue. Et puis, une fois que tu prends la mesure de ce que tu as été pendant ta dépendance, une fois que tu saisis tout ce qui t'est passé sous le nez, pour toujours, tu as plutôt envie de replonger...

Son regard se perd dans le vide.

Il est trop tard pour rencontrer une maman. Mais je me rends compte que ça me fait du bien de parler de mon père avec quelqu'un qui l'a connu avant ma naissance. Comme si c'était une vieille amie de la famille, qui m'aidait à comprendre les actes répréhensibles de mon père.

- Et ma mère, Sinuhé, elle était comment quand vous l'avez connu ? demandé-je.

Un sourire étire ses lèvres.

- Je venais tout juste d'être embauchée dans la nouvelle librairie en bas de l'immeuble. J'avais bataillé dur pur m'y faire embaucher. Elle était ma première cliente. Le jour où j'ai commencé, elle est entrée. Elle voulait lire une nouvelle d'Asimov, Nightfall.

J'ouvre de grands yeux.

C'est Laura qui lui a vendu le livre d'Asimov. Et elle me la transmit.

- Tu connais ?

Je hoche la tête.

- Je l'aime beaucoup.

Elle sourit. Je lui raconterai peut-être, un jour, mais pour le moment, ce qui m'intéresse, c'est son récit.

- J'ai désigné une pièce pleine de cartons en lui disant : « Le bouquin est quelque part, là-dedans. » J'étais un peu agacée, j'étais submergée et un peu découragée par la perspective de ranger tous ces livres. Elle a répliqué : « Si je vous aide à tout installer, est-ce que vous me l'offrez ? » Et j'ai accepté.

J'écoute son récit, stupéfaite.

- Il nous a fallu une semaine pour défaire les cartons... A la fin, je lui ai donné le livre. Ce n'était pas cher payé, compte tenu du service qu'elle m'avait rendu, s'amuse-t-elle.

- Et ensuite ?

- Elle est revenue dans la librairie de plus en plus souvent. Je lui laissais emprunter des livres, comme à la bibliothèque, à condition qu'elle ne les abîme pas et que mon patron n'y voit que du feu. Et quelques mois plus tard, j'ai découvert qu'on était voisine.

A la fin de l'histoire, nous nous regardons sans rien dire, Laura et moi. J'imagine qu'elle tente de déterminer de qui, je tiens le plus, de Sinuhé ou d'elle.

Ça me fait bizarre d'être scrutée de la sorte. Une sorte d'amertume monte en moi. Il ne tenait qu'à elle de suivre l'évolution de mon éducation jour après jour, en direct !

- Je vais être franche avec vous, Laura. J'ai eu une mère aimante qui s'est très bien occupée de moi pendant mon enfance, je ne vais pas jouer les familles rabibochées.

J'ai donné

Un voile de tristesse passe devant les yeux de Laura, mais il disparaît rapidement pour laisser place à un air résigné.

- Mais ma mère me manque, souvent, et vous l'avez connu. Nous pourrions nous voir, essayer de faire partie de la vie l'une de l'autre, mais ce sera tout.

- Cela me semble logique, souffle-t-elle.

Finalement, le temps est passé plus vite que ce que j'avais imaginé. Il est déjà 16 heures quand je sors du bar, la tête pleine de pensées, d'images, de nouvelles questions, aussi.

Après cette rencontre, je décide de rejoindre Lauren au club de boxe. J'ai besoin de me changer les idées et j'ai plus que jamais besoin de voir Lauren.

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