Cocktail molotov

Galing kay lakacla

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Duo amoureux, un cocktail de passion, de proximité, une explosion ! Le courage d'assumer cette différence, de... Higit pa

Chapitre 1
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Bonus
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Bonus
Chapitre 13
Hello
Chapitre 14
Chapitre 15
Bonus
le cadeau
Épilogue
Album et remerciements
FAQ

Chapitre 2

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Galing kay lakacla

Les relations humaines ne peuvent pas être assimilées à un commerce.

-Sors tout de suite de chez moi, sale connard. Crie Éric.

-Je vais m'en aller mais pas avant de vous rappeler que Yolande et moi, c'est pour l'éternité. Intégrez cela dès maintenant dans votre tête, c'est valable pour vous aussi Madame. Et si jamais j'apprends que vous l'avez violenté, vous le regretterez.

-C'est avec ce sauvage, sans éducation que tu veux te marier. C'est pour lui que tu me défies ?

-Rentre Bashir, je t'en prie. Je vais continuer de parler avec lui pour le convaincre. Murmure Yolande face à lui.

-Un seul coup de fil et sois sûre que je courrai te chercher. Il lui caresse la joue puis donne cinq baisers sur son front.

-Fais moi confiance.

Il s'en va menaçant du regard le capitaine Dupuy.

Celui-ci prend son téléphone avant de claquer la porte de sa chambre.

-Assieds toi Yolande. Nous allons discuter comme deux dames civilisées. Propose sa mère.

-Maman, rien de ce que tu vas dire n'influera sur ma décision.

-Un mariage dont les parents s'opposent ne fera pas long feu. Confie Barbara.

-Cela dépend des raisons de ce refus maman. Papa et toi, vous êtes à vos 40 de noces. Si je n'aimais pas si fort Bashir, je ne m'embarquerai pas dans une chose aussi sérieuse et cette fois personne ne m'en détournera. Je ne demande que votre soutien.

-Tu pouvais choisir un autre homme. Un homme de ta culture.

-Le coeur ne choisit pas. C'était inattendu, Papa lui même nous a présenté. Nous nous sommes mis ensemble 4 mois plus tard et depuis, je revis maman. Il est la source de mon bonheur. Lui aussi, va défier ses parents pour moi. Il va se battre pour nous, ce serait injuste à son endroit d'abandonner pour les sornettes qu'a sorti mon père. Il ne sera pas plus digne que moi.

-Tu serais capable d'abandonner ta famille pour suivre un gars que tu as connu hier ?

-Ce qui me ferait plaisir c'est que vous soyez d'accord mais au cas échéant, je n'hésiterai pas à rompre toute relation avec vous pour me marier avec lui.

Sa mère tremble face à la façon directe avec laquelle sa fille a parlé.

-Mon Dieu, je ne te reconnais plus Yolande.

-Vous avez vécu votre vie maman. Je ne demande qu'à faire de même.
Sur ce, j'étouffe ici. Je vais prendre l'air.

Elle sortit en claquant aussi la porte. Barbara pleurait. Sa fille était déterminée à garder cet homme dans sa vie quoi qu'il lui en coûtera. Elle décide d'aller parler à son mari pour qu'ils trouvent une solution.

Même après la déception vécue chez les parents de sa bien-aimée, Bashir décida de parler à ses propres parents. Sans perdre de temps, juste après le dîner. Il les a rejoint dans leurs appartements pour les tenir informé de la décision qu'il vient de prendre. En effet la famille Niane possède une grande maison aux HLM et tous les fils de la famille ont chacun un appartement, avec au moins deux chambres, un salon et des toilettes. La cuisine est commune est ce sont les belles-filles qui se chargent de nourrir tout le monde. Tous les deux jours, sous forme de relais, elles cuisinent et c'est leur belle-mère qui leur donne la dépense quotidienne issue de la cotisation mensuelle de tous les garçons. Elle choisit le menu et leur remet une modique somme qui, quelques fois ne suffit pas du tout. Et pourtant, ses fils lui donnent énormément d'argent mais... Elle fait ce qu'elle veut.

Marietou Rachelle Dia est une dame mondaine, Toucouleur fière et parfois rabaissante. Elle a éduqué ses enfants dans la modestie jusqu'à ce qu'ils puissent faire pour elle tant de Choses. Devenue aujourd'hui une femme qui peut se mesurer aux grandes dames de Dakar, elle a tendance à oublier le passé et s'est trouvée d'autres amies à la hauteur de sa classe sociale. Cependant, ses enfants ne doivent se marier qu'avec des personnes de la même ethnie qu'elle. Toutes ses filles ont des maris venant du Fouladou. Et les garçons ont épousé leurs cousines ou les filles de ses amies.

Malado Niane, son pater est le pilier de la famille. Il est le seul à pouvoir faire entendre raison à sa femme lorsqu'elle dérape. Mais maintenant qu'il prend de l'âge, il trouve plus utile de se concentrer sur sa religion plutôt que de perdre son temps à faire palabre avec elle.

Bashir est l'avant-dernier né d'une fratrie de 6 enfants. La cadette est une fille qui s'est mariée récemment.
Il est le seul à ne pas être dans un ménage et il sera le premier à ramener une étrangère dans la famille conservatrice.

Est-ce qu'il aura carte blanche ?
En tout cas, c'est ce qu'il souhaite.

-Si j'ai demandé à vous parler, c'est pour vous dire que je veux me marier.

-Quelle bonne nouvelle ! S'exclame son père.

-Qu'elles sont ses origines. Elle est Toucouleur n'est ce pas ?

-Doucement Marietou. Si tu es patiente, il te dira tout ce que tu veux savoir. Intervient Pa Malado.

-D'abord, je voudrai vous dire que je l'ai choisi pour tout ce qu'elle m'apporte et que je l'aime. Mon coeur l'a choisie elle et pas une autre et je pense qu'il a ses raisons. Je vais vous demander d'accepter ce choix par respect pour moi.

-Amadou, je vais te demander de me donner le nom de famille de la jeune fille. Dit Mme Niane, le visage sérieux.

-Dupuy, Maman. Répond Bashir.

-Dupuy ? Dis-moi Malado, dis-moi qu'il y a des Toucouleurs qui portent ce nom de famille là. Han Amadou ? Son père est de Podor, Matam, Saint-Louis ou Ziguinchor ?
C'est à vous deux que je parle. Je vais vous demander de répondre.

-Elle est française Maman. Elle s'appelle Yolande Erika Dupuy.

-Non. Dit-elle en secouant la tête. Tu n'oses pas.

-Amadou, sois plus clair s'il te plaît.

-Mais c'est très clair Malado. Amadou veut épouser une blanche. Une BLANCHE. Tu te rends compte ?

-C'est elle que j'aime, Maman.

-Mouni (que dis-tu ?). Si je savais qu'un jour, c'est une femme blanche que tu allais m'imposer, j'allais t'égorger à la naissance.

-Ne dis pas ça maman.

-Danga meusseu beug Lou bone. Tu as toujours aimé les mauvaises choses. Quand les gens allaient à gauche, tu prenais le sens contraire. La preuve, tu as laissé les meilleurs métiers pour cette merde que tu fais dans la mer. Conséquence, tes frères ont un meilleur salaire que toi, ils rentrent chaque soir auprès de leur famille alors que tu as fait des études plus poussées qu'eux. Aujourd'hui, eux ils ont choisi des femmes qu'il faut et toi, rejetant toutes celles que je t'ai présenté, tu préfères une toubab. Amadou, yay khathie bou deh (Tu es un chien).

-Maman, tu pourras dire ce que tu veux, je vais l'épouser. Maintient Bashir.

-Tu ne m'as jamais respecté de toute façon. Waye sois sûr que toubab bi bouy doug ci keur gui may teg...sen... Nd...yen niar gneup (Si la Française entre dans cette maison, je nique vos mères à tous les deux.

-Deet Soxna ci (Non chère épouse). N'insulte personne. Amadou, n'écoute pas ce qu'elle dit. Elle est énervée. Marietou, tu fais du mal à ton enfant

-Énervée ? Mais je n'en ai rien à foutre qu'il soit vexé. C'est à moi qu'il manque de respect. Billay (je jure) tu ne t'en sortiras pas comme ça. J'aurai préféré une sérère, diola, lebou, une manjaque même ou une griotte. Mais jamais je n'aurais cru que tu aurais l'audace de me faire subir cet affront. C'est quoi le projet en fait Amadou. Elle a de l'argent ? Tu as pitié d'elle parce qu'elle est malade ? Elle est plus vieille que toi ? Tu veux voyager ? Parle, bon sang.

-Je l'aime. Il n'y a que ça. Et non elle n'est ni vieille ni malade et je n'ai pas besoin de son argent ou de sa nationalité.

-Quel amour ? Tu mens. C'est une croqueuse de diamant et toi, un gigolo. Amadou, personne ne fait souffrir une mère puis avoir un avenir prometteur.
Wouy, Wouy. Sama tension bi (Oh ! Ma tension).

-Maman. Crie Amadou en allant vers elle.

-Ne me touche pas. Khamone na ni li may ray ci yaw ley diougue (Je savais que tu allais occasionner ma mort). Domaram (fils de chien).

Elle crie en se tenant la poitrine, le foulard jeté sur la table. Toute la maison avait accouru, et les voisins les plus proches aussi. On demandait ce qui se passait. Pa Malado prenait soin de son épouse tandis que Bashir était à côté de la télévision, le visage inquiet et le coeur serré. Il n'avait pas le courage d'expliquer ce qui se passait. Les résultats de son annonce étaient pires que ce qu'il avait imaginé. Il était troublé. Sa mère criait et pleurait bruyamment accusant Bashir, l'insultant, répétant qu'elle le détestait et qu'il était le pire de tous ses enfants.
Subitement, elle s'est remise et tout le monde l'écoutait religieusement narrer ce qui s'est passé depuis qu'il leur avait parlé de ses intentions. Ils étaient sidérés et avaient donné raison à dame Marietou. Certains le raisonnaient, demandant à ce qu'il change d'avis pour le bonheur de sa mère et les autres, plus téméraires s'étaient permis de le critiquer. Et c'était ses frères.

-Tu as toujours agi selon tes désirs, sans te soucier de nos avis. Si ce soir ma mère s'en est sortie, quand tu épouseras cette femme vous l'achèverez. Garde ça au fond de ta grosse tête. S'était énervé Cheikh Omar, l'aîné.

-Tu es la honte personnifiée Amadou. Nos voisins ne nous ont jamais entendu. Aujourd'hui, ils sont témoins de tout ça, en pleine nuit en plus. On sera la risée du quartier dès demain. Et devine à qui la faute. Rajoute Demba.

Sans un mot, il quitte le salon, traverse la cour de la maison et monte pour rejoindre son gît. Il se couche sur son lit. La lumière de son téléphone attire son attention. Il tend la main, s'en empare et le consulté. C'était des appels en absence de son Erika et quelques messages qui disaient de décrocher parce qu'ils devaient parler. Il la rappelle et quelques secondes plus tard, il entend sa voix et ça l'a de suite calmé.

-Sunshine. Ça va ?

-Non, dit-il en soufflant.

-Ça s'est mal passé aussi.

-C'était pire Babe. Pire, je te jure. Ma mère était dans un état indescriptible. Elle m'a insulté, menacé puis elle a fait une crise disant que je voulais la tuer. C'était le bazar. J'ai subi la foudre de ma famille et même des voisins. Je ne vais pas bien du tout.

-Tu veux que je te laisse pour que tu puisses te calmer.

-Non, s'empresse-t-il de répondre. Ça me fait toujours du bien de parler avec toi.

-Comme tu veux. Mon père aussi n'est pas en reste. Il m'a encore appelé pour me demander de lui dire demain matin ce que je choisis. Une vie avec toi ou avec eux. En d'autres termes, c'est...

-Eux ou moi. Pourquoi nos parents sont si intolérants avec nous ? Pourtant ce qu'on demande n'est pas difficile. Ils ne veulent pas qu'on se marie pour leur propre intérêt : la réputation. Ils ont peur du regard accusateur de la société, leur jugement, le qu'en dira-t-on. Ou tout simplement pour des supposés principes qui ne tiennent pas la route.

-J'ai peur qu'on n'y arrive pas Dou. Il y a trop de barrières. Nos familles, la société...

-Ne dis pas ça. Il faut que nous soyons forts. C'est un combat où nous sommes seuls contre tous. Si tu perds confiance dès le début, quand ce sera plus difficile, je ferai comment moi ? C'est toi qui me motive, j'ai besoin de toi. Il faut qu'on soit plus patient et discutons encore et encore avec eux. Essaie de prendre ton père par les sentiments et je ferai de même avec Maman. Tu m'entends Babe ?

-Oui. Je vais réessayer demain.

-C'est la pire journée de ma vie. Je n'ai pas aimé voir ma mère comme ça. Et mon père, il me regardait avec tant de déception. J'ai eu l'impression d'avoir commis un meurtre alors que je veux juste me marier avec la personne que j'aime.

-C'est vrai ? Tu m'aimes ?

-N'en doute jamais. Jamais, je dis. Je suis capable de faire n'importe quoi pour toi. Dit-il avec assurance.

-J'ai besoin d'être rassurée Bashir. À tout moment. Les questions que je peux te poser peuvent paraître absurdes mais ce n'est pas exactement pour savoir. C'est pour l'entendre encore et encore pour ne pas l'oublier peu importe le moment.

-Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime. Tu veux l'entendre combien de fois, dis-moi.

-quatre mille fois.

-Ah ça, ça va être compliqué.

Ils éclatent de rire tous les deux, puis restent silencieux un petit moment.

-Ton rire est une thérapie. Confie le toubib. J'aimerai tellement que tu sois là, sur mon lit, me serrant fort.

-Je veux la même chose. Bientôt, nous partagerons bien plus qu'un lit. Je t'en fais la promesse.

-Je te crois. Tu as fait tes bagages ?

-Oui. Je n'ai même pas dit au revoir à la famille, en y repensant.

-Il faut que tu te reposes. Essaie de dormir. Sinon le réveil sera dur.

-C'est vrai.

-Passe une bonne nuit mon amour. Doux rêves. Que Dieu te garde.

-Amine. Douce nuit aussi Babe. Bisous.

-Je t'aime.

***

-Maman demande à te parler, Amadou. Tâche de ne pas la contrarier, elle va déjà très mal.

Cheikh Omar passe le téléphone à sa mère. Effectivement, Bashir est reparti à son lieu de travail mais vers 12 heures, il a reçu un appel disant que sa mère allait très mal. Une ambulance était venue la chercher et elle est hospitalisée.

-Amadou ? C'est toi ?

-Oui Maman. Tu vas mieux.

-Non. C'est de pire en pire. Ma tension est montée jusqu'à 22 et j'ai failli y passer. C'est de ta faute. À ce rythme, tu vas m'assassiner. Continue comme ça, ne lâche rien puisque l'opinion de ta mère ne compte pas. Tu auras honte toute ta vie, si je meurs. Réfléchis bien.

-Maman, comprends moi. Je veux juste être heureux.

-Au détriment du bonheur de celle qui t'a mis au monde. Quel genre de fils es-tu ?

-Si j'annule tout, tu vas te remettre ? Dit-il après un silence pesant.

-En l'entendant, je suis déjà guérie.

-Alors sache que je vais le faire juste après. Prends soin de toi maman. Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur.

-Je vais te trouver une fille qui te mérite. Compte sur moi.

-J'ai du travail, Maman. Je te rappelle ce soir.

Il appelle de suite Yolande. Elle décroche, tristement.

-Dou ?

-Il faut qu'on parle Yolande.

-Je suis chez Ndella. Mon père vient de me renvoyer de la maison en plus de m'avoir renié parce que j'ai maintenu ma position.

-Quoi ?

-Ma mère n'a même pas essayé de me défendre, mes frères étaient furieux au téléphone. J'ai perdu toute ma famille. Il ne me reste plus que toi.





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À suivre

Vos impressions...

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