Apprends-moi/fan-fiction camr...

By leence3

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Céder au désir pourrait leur faire tout perdre, mais comment résister ? À 18 ans, Camila a tout perdu : sa mè... More

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Partie 18
Partie sans titre 19
Partie 20
Partie 21
Part 22
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Partie 26
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Partie 97
Partie 98
Partie 99

Partie 77

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By leence3


   Camila

Nous avons quitté la ville. La route défile et le soleil baisse à l'horizon. Sous mes doigts, je sens le corps de Lauren si bien formé. Contre la peau de mon cou, la fine chaîne en or rayonne dans tout mon corps. Je me sens plus vivante que jamais, heureuse d'être ainsi emportée par Lauren.

Soudain, nous quittons la route principale. Le chemin se fait plus sinueux.

Excellente occasion de m'accrocher plus fort à la conductrice.

Nous longeons la côte, à présent, sur une petite route. Le soleil se couche à l'horizon et baigne le ciel d'une lumière rouge. Lauren se gare devant un diner  face à l'océan puis m'aide à descendre de la moto.

- Tu as faim ? souffle-t-elle à mon oreille en posant les mains sur ma taille.

Sa voix rauque, associée au contact tiède de ses doigts, fait naître de délicieux frissons au creux de mes reins.

- Je meurs de faim, dis-je en souriant.

Cette escapade me donne faim de beaucoup de choses !

Lorsque nous poussons la porte du diner, il me semble que nous changeons de siècle. Deux rangées de banquettes rouges au similicuir un peu défraîchi s'étirent à l'intérieur d'un décor vert pâle. Au comptoir, une serveuse tout droit sortie d'un tableau de Hopper remet de l'ordre dans la vaisselle. Elle porte un ensemble bleu clair qui moule ses hanches marquées. Ses yeux sont couverts d'un lourd fard à paupières vert. Elle semble habiter ici depuis toujours. Ou au moins depuis 1979, comme le clame une publicité au-dessus du comptoir.

La serveuse nous salue d'un signe de tête.

Une fois que nous sommes installées, face à l'océan, elle s'approche en traînant les pieds. Combien de millions de fois a-t-elle effectué ce trajet, depuis 1979 ?

En voyant la main de Lauren posée sur la mienne, elle nous adresse un clin d'œil complice.

- Vous êtes mignonnes, toutes les deux, grogne-t-elle d'une voix aussi éraillée qu'attendrie. Vous voulez manger quoi ?

Sans nous laisser le temps de répondre, elle jette un œil au tableau accroché au mur.

- Je vous recommande le Club Bacon, débite-t-elle. C'est ce que le cuistot réussit le mieux. Ça fait vingt ans que je le sers et personne ne se plaint.

Est-ce un conseil ou un ordre ? Je ne saurais le dire.

- Nous allons suivre votre conseil, sourit Lauren après m'avoir interrogée du regard.

- Vous faites bien, tranche la serveuse en tournant les talons.

Elle regagne alors le comptoir en aboyant la commande en cuisine. Lauren et moi échangeons un sourire amusé.

Quelques photos de baleines ornent le mur. Elles datent un peu, mais il semble qu'elles ont été prises du diner même.

Je ne peux m'empêcher de scruter l'horizon, au cas où un cétacé s'aventurerait dans les parages.

Quand je quitte l'océan des yeux, je tombe sur ceux de Lauren. Ce soir, je me sens aussi chavirée que si c'était la première fois. Peut-être parce que c'est la première fois que nous passons le weekend en amoureuse, loin de nos vies agitées.

- On dirait que les photos sont prises de cette plage. Tu as déjà vu des baleines, par ici, toi ? demandé-je en m'efforçant de ne pas me laisser emporter par mon trouble.

- Non, jamais. Ce n'est pas impossible, mais je crois que c'est à la pointe de Montauk qu'on a le plus de chances de les apercevoir.

Lauren prend mon autre main par-dessus la table et continue de me regarder droit dans les yeux. Son regard me caresse et je commence à frémir, tout au fond de moi.

Cette fille a le regard le plus sexy de la planète.

Mais une ombre passe soudain sur son visage.

- Camz, tu sais, à propos des baleines... de la biologie marine, de tes études... J'ai repensé à ce que tu m'as dit tout à l'heure au musée...

Je porte la main à mon cou et fais rouler la bague entre mes doigts en souriant.

- Tu parles de ce que je t'ai dit avant ou après que tu m'as offert cette bague ? Parce que je ne me souviens plus bien de ce que j'ai dit après, j'étais sur un nuage. La joie a les mêmes vertus enivrantes que l'alcool, paraît-il. Alors si je t'ai raconté des choses étranges, c'est normal.

- Je suis sérieuses, Camz, dit-elle en caressant le dos de ma main avec son pouce. Tu m'as dit que tu regrettais de ne pas pouvoir faire d'études... Je sais ce que ça te coûte d'avoir dit non au programme de l'université de New York...

Je détourne les yeux un instant. Elle dit vrai, le sacrifice est de taille. A présent, j'ai quitté ses mains et j'effleure le tatouage sur mon bras.

- Chaque chose en son temps, Lauren. Je n'ai pas renoncé à faire des études, c'est juste que je les ferai un peu plus tard, quand je pourrai les financer.

- Eh bien, justement, dit Lauren en m'enveloppant de son regard tendre. Je voulais te dire quelque chose... Je devrais terminer mes études d'architecte bientôt. Dès que j'aurai mon premier emploi, je les financerai pour toi. J'ai fait des calculs, tu pourras aller à la fac de New York sans problème.

- Hors de question ! répliqué-je un peu vivement en m'adossant au dossier de la banquette.

Lauren est un peu étonnée par ma réaction et elle fronce les sourcils.

- C'est généreux de ta part, expliqué-je plus calmement. Mais ce n'est pas à toi de financer mes études. A personne, d'ailleurs. Je me débrouillerai toute seule.

- Pourquoi tu réagis comme ça ? demande-t-elle doucement. Ça me paraît normal, pourtant, que je te vienne en aide.

- Normal ? Depuis quand quelqu'un doit-il payer les études de sa compagne ! grogné-je.

Elle écarquille les yeux.

- Je ne parle pas des gens en général, Camila. Je te parle de nous. De notre histoire. Je veux que tu puisses faire ce qui te plaît ! C'est important pour moi, que tu sois épanouie !

Sa voix rauque me fait frémir quand elle prononce ces mots. J'aime bien quand elle parle de nous. Mais ce n'est pas une raison pour céder ! Il est hors de question que je sois dépendante de qui que ce soit.

- Je refuse d'être entretenue, Lauren, c'est tout, n'insiste pas ! Je ne supporterais pas de prendre l'argent que tu auras gagné, rétorqué-je.

Son visage se ferme.

- Ça n'a rien à voir ! réplique-t-elle, agacée.

- Je vais faire ce qui me plaît Lauren, j'en ai bien l'intention ! C'est juste remis à un peu plus tard, voilà tout !

Lauren secoue la tête, sa mâchoire se crispe.

- Pourquoi est-ce que tu refuses toujours mon aide ? C'est quoi, ton problème, à la fin ? lâche-t-elle.

- Oh là, les enfants, on va se calmer tout de suite..., fait une voix désinvolte.

La serveuse a surgi au coin de notre table, avec nos deux assiettes dans les mains. Tout à notre dispute, nous ne l'avons pas entendue arriver. Elle désigne l'horloge du menton. Il est 21h30.

- A chaque jour suffit sa peine. Il n'est plus l'heure de se disputer... D'une, parce que vous allez faire fuir mes clients. De deux, parce qu'on ne se dispute pas quand on a le ventre vide. Question de survie du couple.

Elle dit cela d'une voix aussi sévère que bienveillante. Lauren et moi échangeons un regard, son intervention a fait redescendre la tension d'un cran. Elle se plante devant nous, sans se décider à poser les assiettes.

- Se disputer quand on a le cerveau troublé par la faim, ça fait dire n'importe quoi. Des choses qu'on regrette, et qui vous empoisonnent.

Elle pose enfin les Club Bacon face à nous.

- Vous reconsidérerez la question après avoir mangé.

Elle lève alors les yeux vers un grand cadre doré accroché derrière le comptoir. Il contient la photo d'un homme, tout sourire, qui pose aux côtés de la serveuse.

- C'est la règle que nous avons toujours appliquée, avec mon mari, Jeff, dit-elle d'une voix soudain un peu voilée. Et nous sommes restés ensemble trente-cinq ans. On serait encore ici tous les deux s'il ne nous avait pas quittés...

Elle fait un petit mouvement de la main, pour désigner le ciel.

- Pas pour une autre, hein... Quittés pour de bon, précise-t-elle.

Ses yeux peints en vert s'illuminent d'un éclat tendre et triste. Elle essuie une larme du coin de son tablier taché, étalant un peu plus encore son fard vert autour de sa paupière.

Trente-cinq ans... Le chiffre est impressionnant. On en sera où Lauren et moi, dans trente-cinq ans ?

Malgré moi, j'ai porté la main à la bague suspendue à mon cou. A ce moment-là, je croise le regard vert de Lauren. Elle me sourit d'un air tendre, comme si le chiffre la transportait dans un univers très doux.

- On n'a pas assez de temps pour le perdre dans des querelles idiotes. Surtout que ça crève les yeux que vous êtes folles l'une de l'autre. Vous feriez mieux de savourer ce que vous avez... malgré les difficultés. C'est précieux, faut pas faire n'importe quoi avec ce genre de chose. Enfin, je dis ça... Faites ce que vous voulez, ça vous regarde.

Lauren et moi échangeons un regard gêné face à la peine de la vieille dame. Nous nous sentons penauds face à ses remontrances dont la justesse nous saute au visage.

- Cela dit, ajoute-t-elle malicieusement, je donnerais n'importe quoi pour qu'on puisse encore se disputer de temps à autre... juste pour pouvoir se réconcilier ensuite... si vous voyez ce que je veux dire.

Et elle ajoute à cette phrase un clin d'œil si lourd de sous-entendus qu'il nous est difficile de ne pas rire.

- Bon appétit, grogne –t-elle en retournant vers son compteur.

- Mais alors il reste quelle heure pour se disputer ? demandé-je à voix basse.

- Entre 14h30 et 15heures, ma belle. Mais ni les lundis ni les week-ends, jette la femme qui a l'ouïe plus fine que ce que j'avais imaginé. Et tu ferais mieux d'accepter de l'aide, toi, parce qu'on a besoin d'aide dans la vie, surtout quand elle est proposée par une copine aussi belle que la tienne.

Si elle n'était pas si âgée, je serais sur mes gardes.

Lauren me jette un regard malicieux et triomphant.

- Il faut tout leur apprendre, à ces jeunes, ils ne comprennent rien à rien, grommelle la serveuse en regagnant son comptoir.

Une fois qu'elle est occupée à autre chose et qu'elle ne peut plus nous entendre, Lauren se penche vers moi, le regard un peu triste.

- Excuse-moi, Camz... Je ne voulais pas m'emporter.

- C'est moi... Elle a raison, je ne devrais pas me disputer avec une copine aussi belle que toi, glissé-je avec un sourire en coin.

Lauren sourit, ce qui la rend plus belle encore.

- C'est idiot de se disputer pour ça..., déclarons-nous d'une même voix.

La tension retombe tout à fait, et nous savourons nos sandwichs sans nous quitter des yeux. La serveuse a raison, ils sont délicieux.

Lauren insiste pour payer et, pleine de cette nouvelle sagesse, je la laisse faire. D'autant que la serveuse me scrute d'un œil suspicieux, l'air de dire que je n'ai pas intérêt à moufter ni à tenter de dégainer mon porte-monnaie.

- Alors, vous avez encore envie de vous disputer, après ma spécialité ? demande-t-elle d'un ton bourru. Attention à ce que vous allez répondre !

- Plus vraiment, dis-je, un peu intimidée par la vieille dame.

Lauren me sourit et me serre contre elle en posant un baiser sur ma joue.

- Je préfère ça, bonne route, souffle-t-elle avec tendresse en nous adressant un clin d'œil.

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