DARK 2: knock-out | h.s.

Od fictioninskyrock

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« Tu es comme un ange... Es-tu venue pour me sauver? » Deuxième tome de la célèbre fiction sur Harry Styles... Více

Petit mot
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6 : 1/2
Chapitre 6 : 2/2
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2 (1/2)

Chapitre 2

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Od fictioninskyrock

J'étais en retard. Heureusement, il ne s'agissait que de quelques minutes donc je pouvais me glisser dans le fond sans que la plupart de la classe ne s'en rende compte. Une discussion sur la lecture obligatoire de certaines œuvres et des questions sur l'exposé prévu pour la semaine suivante prirent le temps imparti pour ce cours-là. Mes yeux font des allers retours vers l'horloge pendant les quinze dernières minutes, je suis pressée de fuir cette pièce mal ventilée et les renseignements concernant le compte-rendu à rendre qui me retournent l'estomac. Je ne l'ai pas commencé, et le fait que certaines personnes en sont déjà à préparer leur second brouillon pèse lourd sur mes épaules et sur la plupart des élèves ayant l'habitude de ne pas avoir le temps de se laver.

Je sors et trébuche sur des jambes de personnes assises ayant jugé que le couloir était un endroit merveilleux pour attendre le début de leur séminaire. Je ne devrais vraiment pas me plaindre alors que je suis toujours la première à m'affaisser contre un mur et lire frénétiquement les documents distribués qui auraient déjà dû être achevés des jours auparavant.

Je m'apprête justement à prendre les escaliers qui descendent au rez-de-chaussée quand un rire familier fait écho dans le cul-de-sac où les distributeurs automatiques sont sollicités par des étudiants affamés. Il porte le même bonnet bleu marine à pompon que la semaine passée.

« James. »
.
Le teint rouge de ses joues me fait sourire car cela signifie qu'il s'est levé en retard lui aussi et que la barre de chocolat qui est à demi déballée est son petit déjeuner. Ses cheveux sablés sont négligés et s'échappent de son bonnet, un « accessoire à la mode », plutôt que de se dépêcher à enfiler quelque chose en courant pour arriver à l'heure en cours.
.
« As-tu apprécié ta petite course ce matin? » je demande comme première approche.
.
Mon ton est moqueur, mais je ne suis pas en position de lancer des mots pleins de dérision.
.
« C'était plutôt un sprint. » répond-il avec un sourire large et espiègle.

« Ton cours est maintenant? » je me renseigne.

« Dans quelques minutes, j'ai demandé à Kit de me réserver une place, par contre. Je ne m'assiérai plus jamais au premier rang. »

Il m'écrase dans une étreinte, ne se privant pas de mâcher son chocolat dans mon oreille. Inattentive aux réflexions que Tiff m'a mises à l'esprit, je suis contente de le voir. Je le suis vraiment. Il est en quelque sorte ringard, avec son étrange façon de faire à la je-me-fiche-si-ce-n'est-plus-la-saison-je-veux-porter-mon-sweat-de-Noël. Il y a une espèce de petite bosse juste au-dessus du coin de son sourcil droit; conséquence de lui succombant à la gravité quand il avait sept ans et qu'il est tombé d'un arbre. J'ai obtenu cette information en l'aidant à se relever d'une chute sur le sol de la bibliothèque. Les mots de James étaient sortis de sa bouche, remplissant l'éventuel silence maladroit, avant de se faire taire par des personnes irritées, plongées dans leurs livres. Il n'est pas ce que j'ai l'habitude d'être, il n'y a aucune épreuve difficile à surmonter, il n'y a aucun horrible démon caché dans un placard; et cela devrait en être une consolation pour moi. Mais il y a quelque chose encore qui ne fonctionne pas.

« Oh, puisque tu es là. » continue James, nous bloquant toujours ensemble. « Ça te dirait de sortir samedi? »

Il rit alors que je me tortille pour me dégager, utilisant ses côtes chatouilleuses pour parvenir à mes fins.

« Je suis désolée, je ne peux pas. Je rentre chez moi pour le week-end. Le gérant du magasin de musique où je travaillais m'a appelé l'autre jour. Il m'a dit qu'il avait désespérément besoin de quelqu'un pour l'aider. »

« Mais ce n'est pas ton problème. » gémit-il, tirant son bonnet plus bas.

« C'est un ami. »

Un des amis de James lui fait signe de se dépêcher depuis une porte de cours ouverte. Le professeur n'est pas encore là, et j'imagine qu'il a environ deux minutes.

« Quand est-ce que tu rentreras? »

La bar de chocolat est terminée et je peux le sentir glisser malicieusement l'emballage vide dans ma poche arrière.

« Soit dimanche soir, soit lundi matin. »

Il soupire profondément, s'appuie contre le mur et plisse les lèvres.

« Qu'est-ce qu'il y a? »

« Mes colocataires ne seront pas à l'appart', j'ai pensé qu'on pourrait passer la soirée chez moi. »

L'expression maussade qu'il arbore me dit qu'il est sincèrement déçu.

J'embrasse sa joue.

« Tu sais que je ne suis pas... »

« Ouais, je sais. Je ne... » Il a du mal à trouver ses mots. « Je ne pensais à rien d'autre que jouer à quelques jeux de société et peut-être se bécoter un peu. »

« Bien sûr. » je ris, lui poussant gentiment l'épaule.

Ça l'amuse alors que je continue vers les escaliers, rejoignant les autres étudiants et me faufile parmi les impatients. Je le sens me suivre derrière moi, s'excusant de barrer la route aux autres.

« Je le promets. » James sourit après m'avoir rattrapée. « Mais je veux dire, si tu veux faire un strip-scrabble, je ne m'en plaindrai pas. »

Je donne une chiquenaude au pompon de son bonnet, ce qui le fait rire. Son professeur passe par les escaliers, sans que James le remarque, et je lutte pour ne pas glousser. Il est plus intéressé par tirer sur ma queue-de-cheval.

« C'est ton maître de conférence? » Je hausse la tête en direction de la femme qui est maintenant presque en haut des escaliers.

« Merde. »

Il décolle comme une fusée, sprintant pour dépasser la dame que je lui ai fait remarquer. Alors que je descends au rez-de-chaussée, je peux l'entendre crier : « Je ne suis pas en retard! Je ne suis pas en retard! »


2.

C'est vendredi après-midi et le voyage en train ce matin m'a donné une opportunité bien nécessaire de parcourir mes notes de cours surlignées. J'avais frénétiquement rassemblé mes feuilles avant le départ de la voiture et avais attendu que ma mère vienne me chercher devant la gare.

Je m'apprête à m'entasser avec d'autres sur le passage piéton, mais ma mère quitte le véhicule avant que je ne l'atteigne. Elle m'étouffe dans une étreinte que je n'ai pas reçue depuis un long moment, embrassant mon front et me répétant combien je lui ai manquée. Je me tortille pour me libérer et la conduis vers la voiture avant que des larmes gênantes puissent commencer.

Je m'inquiète beaucoup pour elle, maintenant qu'elle est seule. Néanmoins, je trouve que la distance rend les visites plus agréables, et que nous profitons mieux des quelques jours par mois que nous avons ensemble; il n'y a plus le temps pour des disputes idiotes que nous avions l'habitude de subir quand j'étais en permanence à la maison. C'est sympa d'avoir un week-end calme avec ma maman avant de retourner aux délais et aux exposés.

Cependant, ce week-end allait être plus compliqué que ce que je ne pensais. Avec seulement deux autres personnes qui travaillent à l'atelier, je suis coincée à la caisse et je dois parfois échanger avec des clients difficiles. Mes yeux se relèvent de ma tâche en cours qu'est d'appliquer des autocollants qui indiquent le prix, pour trouver un homme qui se fraye un chemin à travers les allées en fouillant dans le sac passé sur son épaule.

Mon attention dévie en l'espace de deux secondes, mais c'est plus qu'assez de temps qu'il en faut pour que l'homme décharge le contenu de son sac à dos.

« Hey! On ne veut pas de ça ici! » je m'écrie d'un air désapprobateur après le type qui vient juste de déposer un tas de prospectus à la caisse.

Je lève les yeux au ciel alors qu'il gambade jusqu'à la porte, évitant habillement de me demander où je pourrais lui remettre ses prospectus. Deux ou trois tracts ont volé au sol, emportés par la brise qui s'est engouffrée par la porte ouverte du magasin. Je soupire avant de contourner la caisse pour les ramasser.

À n'importe quel autre moment, je les aurai jeté. Rares sont les fois où des prospectus sans valeur attirent mon attention. Mais avec ceux-ci, c'est le cas. Je me relève après m'être baissée pour replacer les affiches dévoyées sur le reste de la pile. Les impressions en noir et blanc sont moins chers à produire en nombre, et je suppose que c'est la raison pour laquelle la couleur est épuisée dans le fond de la photo de deux combattants; tous deux figés en position, un est sur le point de se prendre un crochet du droit au visage. Sur le côté gauche, une liste de noms de familles est soigneusement estampillée en une colonne, il y en a deux par ligne avec un « vs. » entre chaque.

Ce n'est que lorsque je lis le deuxième et denier couple d'adversaires que mes mains commencent à picoter et suer.

« Styles vs. Simmons »

Je vérifie une deuxième fois et les lettres brûlent dans mon esprit alors que je le relis encore. Mon corps se met en pilotage automatique alors que je décolle en un sprint jusqu'à la porte. Il est prêt à passer sa jambe sur sa moto alors que j'appelle.

« Attendez! »

C'est le coeur battant que je dépasse le type qui avait sournoisement laissé des doublons des prospectus que je suis accidentellement en train de froisser dans ma main. Il n'est pas trop grand, avec des cheveux miteux rassemblés dans un élastique et une barbe rugueuse.

« Écoute, tu peux les jeter si tu veux, c'est... » commence-t-il mais sa voix s'éteint bientôt lorsque je secoue la tête.

« Est-ce Harry? »

Le bout de papier est maintenu entre nous, l'homme louche comme s'il avait des problèmes pour lire les caractères gras. Lorsque tout ce que j'obtiens de sa part est un froncement de sourcils, mon index pointe ce à quoi je fais allusion. Il me prend le tract, me jetant un rapide coup d'œil.

« Est-ce que son prénom est Harry? » je réitère la question avec un ton plus encourageant.

« Écoute, trésor, je ne connais pas leur prénom, je fais juste de la publicité et... »

« Est-ce qu'il se bat ce soir? » je le coupe impoliment pour la seconde fois en seulement quelques minutes.

« Non. » Il secoue la tête avec un sourire en coin condescendant. « Pourquoi es-tu si intéressée? »

Je ne jouerai pas à ce jeu-là avec lui, je ne lui en donnerai pas la satisfaction. La façon dont il est adossé nonchalamment au côté de sa moto me confirme son désir de m'avoir accrochée à chacun de ses mots.

Je ne suis pas stupide, et je me le répète dans ma tête tandis que je me retourne pour m'en aller.

« Il se battra demain. » s'écrie-t-il. « Tu devrais venir et voir s'il s'agit du Styles que tu recherches. Je t'achèterai même un truc à boire. » fait-il en m'adressant un clin d'œil.

« Merci, mais je suis parfaitement capable de m'acheter mes propres boissons. »

Je le regarde agripper sa poitrine d'un air dramatique avec amusement.

« Tu me tues, ma belle. »

Le surnom indésiré durcit à nouveau mon extérieur, et je fais de grandes enjambées pour atteindre le magasin.

2.

« Maman, je sors. » je l'informe, attrapant ma veste, pendue au chevalet.

Elle est assise avec une amie et collègue de travail sur le canapé. Une autre bouteille de vin est apparue comme par magie, le contenu vidé de moitié. Une comédie romantique lamentable passe à la télévision, ignorée, tandis qu'elles papotent insoucieusement du nouveau docteur qui était de service la nuit passée.

« Où vas-tu? »

Elle sourit, les joues roses à cause de l'alcool, et je sais qu'elle était partie pour être apaisée et de bonne humeur toute la soirée. Il était plus que probable que la boîte de chocolats cachée dans la cuisine soit sortie dès que j'aurai quitté la maison. C'est ma mère qui remettra les emballages vides dans la boîte au lieu de les mettre à la poubelle. Et il était également plus qu'évident qu'elle niera s'être conduite ainsi.

« Je vais voir un match. »

J'enfile mon manteau, ramassant mes clés de voiture posées sur une petite table. Je balaye ma frange en arrière et saisis la tresse que je viens de faire pour la passe sur mon épaule.

« Un match de football? »

Je me précipite à la porte avant de répondre à sa question, me servant de mon retard comme excuse et leur criant que je partais, m'échappant par la porte d'entrée quelques secondes plus tard.

2.

Soucieuse, je jette un énième coup d'œil au prospectus plié, agrippant le papier plus fermement. La nuit a pris l'ascendant sur le jour lors de mon trajet, un peu après que j'aie quitté la maison. C'était plus loin que ce que j'avais imaginé, trois bons quarts d'heure de route. J'avais garé la voiture le long d'un trottoir, recueillant ma bravoure pour sortir du véhicule et me diriger vers l'autre côté de la route.

C'est un quartier plutôt malfamé, les sirènes de police sont constamment en fond sonore. Les bâtiments semblent modestes vue de l'extérieur; comportant tous un seul étage, des panneaux illuminés cloués au mur externe faisant de la publicité pour une piscine gratuite. Ce n'est pas un endroit que mes amis et moi fréquenterions étant donné que les personnes qui s'attardent autour des trois motos garées ont l'air de pouvoir me manger pour le petit-déjeuner. Je suis toute seule et hors de mon milieu habituel.

Néanmoins, je continue à avancer bravement vers le videur, qui a l'air d'une armoire à glace, qui se tient devant la porte. Je suis huée par la ligne de personnes qui attendent d'avoir le feu vert pour entrer, une ligne que j'ignore, ce qui n'était probablement pas la meilleure idée que j'aie eue.

« Excusez-moi. »

Ma politesse n'attire en rien son attention tandis qu'il tamponne la main d'une autre femme. Je me fais plus grande dans l'espoir qu'il me conseillera pour avoir persisté.

« Es-tu sûre d'être au bon endroit, petite? »

J'observe brièvement la queue et cela ne fait que confirmer le fait qu'à ses yeux, je dois être loin d'être dans mon élément. Mon plan était de lui demander des renseignements sur le 'Styles' qui apparaît sur la liste des noms dont je suis toujours en possession. Mais il est clair que je vais devoir utiliser une approche différente.

« Est-ce légal? »

Ma question pique, sans aucun doute, son intérêt; la sûreté de son travail et le futur de l'établissement pourraient être menacés, pour autour qu'il sache. Je n'ai certainement pas l'intention de dénoncer cet endroit, mais il ne va pas s'y risquer aveuglément. Je dois retenir un large sourire qui commence à se former lorsqu'il discute avec un autre homme de l'autre côté de la porte, élevant la corde et me faisant signe de rentrer, plutôt grossièrement.

« Entre. » ordonne-t-il méchamment.

« N'ai-je pas besoin de payer? » je demande d'une voix mélodieuse.

« Non, c'est bon. » crache-t-il presque. « Mack te conduira à l'intérieur. »

Je lui offre un « merci » joyeux, auquel il répond par un grognement avant de m'autoriser à passer. Un homme vêtu d'un jean déchiré et d'une chemise à carreaux m'accueille, souriant de manière peu convaincante, sa nervosité remontant à la surface et prenant le dessus.

« J'ai tous les papiers. » dit-il, se déplaçant avec moi pendant que je marche. « Cette entreprise est complètement réglo. »

« Bien sûr. » souris-je.

« Je veux dire, il y a quelques paris placés sur les combats, mais ça n'a rien à voir avec nous. »

Je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils préféreraient que la police ne vienne pas fouiner dans ce qu'ils font ici. Ils avaient pris un risque avec leur publicité, mais en jugeant par le nombre de personnes qui patientaient dehors pour rentrer, c'était un risque qui en valait la peine.

« Tu veux quelque chose à boire? C'est la maison qui offre. Je peux t'avoir une bonne place pour la match, juste devant. » dit-il d'une traite, hochant la tête avec encouragement.

J'avais rejeté l'offre de Mack, et avais peiné à le convaincre qu'un tabouret au fond de la salle me convenait parfaitement. Il avait cessé d'essayer de me flatter, se rendant compte que je n'étais pas vraiment intéressée par les avantages. « Laisse-moi assister à un match ou deux. », avais-je demandé, une requête à laquelle il était plus que d'accord de me céder dans l'espoir que je passerais sous silence l'illégalité des affaires du club.

Mack élit domicile le fauteuil adjacent au mien, l'atmosphère devenant un peu étouffante à mesure que les personnes s'entassent. Il y a un ring improvisé au centre de l'énorme plancher, légèrement surélevé et entouré de cordes. À mes yeux, cela ressemble à une petite armature, ayant été témoin d'autres match de boxe sur des ring réglementaires et appropriés. Cet endroit n'y est pas comparable, mais je suis pratiquement certaine que les gens ne sont pas ici pour le divertissement raffiné de la chose; et la plupart d'entre eux ne verront pas la différence vu la façon dont l'alcool est diffusée.

L'éclairage rend la pièce encore plus miteuse, sombre dans les coins où les ampoules n'ont pas été remplacées. Je me perche sur mon siège, faisant pendre mon manteau sur le dos de mon haut tabouret et me retournant avant que Mack ne sourie avec excitation, se penchant vers moi.

« Le prochain match va bientôt commencer. » se fait-il entendre par-dessus le brouhaha.

Les mots qui suivent ceux-là sont emportés par les acclamations vigoureuses des supporteurs. Cela ne semble pas avoir d'importance, cependant, parce que Mack a bondi de son siège à côté de moi, en criant ses encouragements qu'il matérialise en brandissant son poing, suite à quoi je ne peux que rire. Ce n'est pas avant que je me redresse et épie par dessus les têtes du public que le spectacle commence. Harry est ici. Enfin, du moins, je crois qu'il est là, et j'ai presque honte du fait qu'il ignore ma présence. Je suis en train de fouiner dans sa vie, de le dévoiler et de me mêler de quelque chose dont je ne fais manifestement pas partie. Je ne devrais pas être là.

Ma raison me pousse à ramasser mes affaires de sorte à m'enfuir sans me faire remarquer. Mais c'est avec le cœur dans la bouche, et les doigts agrippant mon manteau, que je vois la porte au fond du bar s'ouvrir. L'action qu'est de mettre sur la pointe des pieds est naturelle et, visiblement, automatique. Mon esprit fait face à une tempête de pensées contradictoires, mais il semble que mon corps sait exactement ce qu'il veut. Et c'est de la déception qui m'envahit de la tête aux pieds lorsqu'un homme qui ne m'est pas familier sort en premier.

À présent, loin de moi l'idée de chercher à m'échapper rapidement, observant à la place l'excitation qui submerge la foule, gonflant à bloc le boxeur qui sautille sur ses pieds. Des spectateurs assoiffés lui donnent des tapes amicales dans le dos, tandis qu'il se déplace vers le ring délabré pour être présenté comme il se doit. Simmons.

Il fait rouler ses larges épaules en arrière, étirant les muscles bien définis de son dos. Seulement attifé d'un short, pieds nus et tout sourire, il est l'exemple parfait d'un jeune trop impatient. Les paris sont continuellement lancés jusqu'à ce que l'annonceur ne se mette à réquisitionner le calme à l'aide de son micro.

« Faites un tonnerre d'applaudissements pour notre champion invaincu en titre... Styles! »

Je capture de l'air, désirant garder mon sang-froid intact avant d'avoir l'occasion de confirmer l'identité du « champion ». Les secondes passent et j'essaie de me rappeler que ce n'est peut-être pas lui, ne te fais pas de faux espoirs, ne t'attends à rien.

Mon pouls retentit avec impatience, mon champ visuel ne s'écartant pas de la petite porte.

Harry.

C'est lui. La chaise me rattrape quand je me baisse précipitamment, terrifiée à l'idée d'être remarquée, mais il n'a pas traversé la foule et accouru vers moi, ainsi je considère que m'accorder un autre coup d'œil au-dessus des têtes de devant est sans danger. Il a écarté les cordes et grimpé sur le ring. Je ne suis pas surprise de constater que Harry n'est pas accueilli par les rugissements de l'audience, contrairement à son adversaire, qui s'était accaparé tous les applaudissements. À la place, il s'amuse à arborer un sourire satisfait, expression du visage qui m'est visible malgré l'éclairage douteux et la distance qui nous sépare.

Mack s'affaire toujours à pousser des cris à côté de moi, et il est facile de voir que certaines des spectatrices féminines s'attardent longuement sur Harry pendant qu'il fait retomber sa capuche en arrière et ouvre la fermeture éclair de son haut noir. Le tissu tombe de ses larges épaules et glisse le long de ses bras. Je n'ai pas le temps de m'intéresser à l'endroit où il se débarrasse du vêtement, parce que je découvre qu'il y a matière plus urgente sur laquelle me focaliser, et j'écarquille les yeux.

Il était primordial que je le voie, cette idée m'avait gardé éveillée la plupart de la nuit passée. Mais je n'étais pas du tout préparée à apercevoir les taches rudes et noires des tatouages étreignant l'étendue entière de son bras gauche. Je ravale mon incrédulité, examinant les phrases intimes que détient sa hanche blessée. Je suis trop loin pour pouvoir identifier des tatouages singuliers, ils se confondent tous en une combinaison abrasive. Il ne ressemble plus à mon Harry désormais.

Je mets fin à mon regard insistant lorsque le début du combat est déclenché par un compte à rebours et que son adversaire se jette sur lui. J'ai été dans cette position auparavant, malade d'inquiétude et forcée d'observer deux hommes se battre pour la victoire. Le volume sonore de la foule repart de plus belle quand Harry bloque un coup de poing avant de semer ses représailles en oscillant l'un des siens vers le visage de l'autre.

Je fronce les sourcils, perplexe, en voyant le mouvement de bras tellement vifs qu'ils en seraient presque flous. Ils n'ont pas de gants, et j'en conclus rapidement que c'est loin d'être de la boxe rigoureuse lorsque le genou d'Harry s'élève et rentre en contact avec les côtes de l'autre homme. La seule forme d'aide qui lui est donnée, c'est une bande noire enveloppée autour de ses articulations.

« Ce n'est pas de la boxe! » je m'écrie à l'encontre de Mack.

Le martèlement de mon cœur semble s'accorder aux coups de poings que délivre Harry.

« C'est un combat déloyal, il n'y a aucune règle. Pour plus de spectacle. »

Il rayonne de joie, faisant signe au public qui espère que la fin du combat se déroulera comme ils l'ont prévu et très probablement parié. Je sais que Harry est bien habitué à se battre sans gants, il est tout aussi doué, sinon plus, sans eux. Le fait de savoir cela ne m'empêcher pas de tressaillir lorsque Harry prend un coup de pied brutal à la hanche.

« Tu soutiens Styles? Ne t'en fais pas, il sait qu'il doit gagner. » Mack acquiesce pour me rassurer. « Spectacle. Et peut-être qu'il y a de l'argent en plus pour lui. »

Il rit alors que l'attention revient là où Harry vient d'esquiver un autre crochet gauche. Il est tout aussi prompt, aussi à l'aise dans cet endroit qu'il l'avait été quand je l'observais faire de la boxe. C'est la puissance et la férocité derrière chaque mouvement bien maîtrisé qui le rendent presque animalier maintenant. Harry, mais avec un zeste de témérité.

Son adversaire se voit abandonné, râlant, lorsque Harry s'éloigne soudainement et progresse vers le côté du ring. Pendant un instant horrifiant, je crains qu'il m'ait vu, mais la peur s'évapore quand il descend et donner des coups d'épaules à ceux qui croisent sa route, afin de se frayer un chemin à travers la rangée de devant. Je remarque que Mack a disparu puis le découvre en train d'essayer désespérément d'atteindre Harry et un homme qui, je présume, a crié quelque chose de particulièrement désobligeant au boxeur. Quoi qu'il en soit, il ne daigne pas le répéter à présent qu'Harry se tient droit devant lui, se penchant vers lui en signe de menace.

« Répète-ça et attends de voir ce qu'il se passera! » le provoque Harry en un rugissement. 

La foule se déchaîne suite à cette interruption non désirée, désireuse de revenir au combat, mais aucun d'entre eux n'est assez courageux pour bousculer Harry et le rediriger vers le ring. Je lutte pour obtenir une bonne vue, me servant de ma chaise pour m'efforcer de parvenir à voir quelque chose tandis que de la transpiration perle sur mon front, manifestant mon inquiétude. Cela ne me regarde pas, je le sais, et je ne compte pas intervenir. La bouteille de bière, tenue jusque-là par l'homme, tombe grossièrement par terre, son contenu éclaboussant les gens qui se tenaient trop près.

« Styles, laisse tomber. »

Il ignore l'avertissement de Mack, poussant davantage l'homme dans le coin. Il n'y aucun contact physique, seulement de la pure intimidation.

« Tu vas fermer ta gueule. » crache Harry.

Le jeune homme sans défense se voit accablé de lâcheté, incapable de soutenir le regard d'Harry.

« Ne frappe pas un client, Styles. C'est mauvais pour les affaires. »

Le boxeur aux pieds nus recule de quelques centimètres, permettant à Mack de s'interposer entre les deux hommes et de placer ses mains sur les épaules d'Harry. Il est incité à s'éloigner davantage, à mon plus grand soulagement, et à présent l'immense salle troque son beuglement de soutien contre un silence pratiquement total.

« Retourne-toi et finis le combat. »

Harry, acariâtre, repousse les mains de Mack. Je ne suis pas assez près pour voir son visage correctement, mais les gens sont plus que disposés à s'écarter pour qu'il puisse refaire son chemin jusqu'au ring, alors je présume qu'il doit s'agir d'un air plus que menaçant.

Quand il est de retour entre les cordes, je plaque la main contre ma bouche, dissimulant l'inspiration pleine d'effroi et de sympathie que je prends pour le boxeur benjamin. Il agrippe son ventre et regarde Harry fixement et avec horreur, tandis que ce dernier approche calmement. La salle entière est capable de prédire ce qu'il va se passer ensuite, et après un coup de poing écœurant d'Harry dans le visage de pauvre garçon, je sais que ce n'est pas le Harry que j'ai laissé derrière.

« K-O! »

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