Le Pouvoir Des Perles - Les A...

By Ellyannay

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L'énergie des Feys flotte sous forme de flux dans l'environnement. Elle nourrit faune et flore et est source... More

Cartes
Prologue
Chapitre I (1)
Chapitre I (2)
Chapitre II (1)
Chapitre II (2)
Chapitre III (1)
Chapitre III (2)
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI (1)
Chapitre VI (2)
Chapitre VII (1)
Chapitre VII (2)
Chapitre VIII (1)
Chapitre VIII (2)
Chapitre IX
Ancienne version
Prologue
Chapitre 1.1
Chapitre 1.2
Chapitre 1.3
Chapitre 2.1
Chapitre 2.2
Chapitre 2.3
Chapitre 2.4
Chapitre 3.1
Chapitre 3.2
Chapitre 4.1
Chapitre 4.2
Chapitre 5
Chapitre 6.1
Chapitre 6.2
Chapitre 7.1
Chapitre 8.1
Chapitre 8.2
Chapitre 8.3
Chapitre 8.4
Chapitre 8.5
Chapitre 9.1
Chapitre 9.2
Chapitre 10.1
Chapitre 10.2
Chapitre 11.1
Chapitre 11.2
Chapitre 12.1
Chapitre 12.2
Chapitre 13
Chapitre 14.1
Chapitre 14.2
Chapitre 15.1
Chapitre 15.2
Chapitre 15.3
Chapitre 16.1
Chapitre 16.2
Chapitre 16.3
Chapitre 17.1
Chapitre 17.2
Chapitre 17.3
Chapitre 18
Chapitre 18.2
Chapitre 19.1
Chapitre 19.2
Chapitre 19.3
Chapitre 19.4
Epilogue I
Chapitre 20.1
Chapitre 20.2
Chapitre 20.3
Bonus : Rencontre entre deux mondes
Bonus : Blâme de Thalya
Bonus : La rancœur au bord des lèvres (EIB)
Se bercer de désillusions (EIB)
Bonus : La tête dans le brouillard (EIB)
Glossaire et Carte (+ Annonce)

Chapitre 7.2

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By Ellyannay

Son cheval renâcla lorsqu'Amara l'attacha à un pieu se trouvant devant la maison de Thalya. Elle n'avait rencontré aucun problème sur le chemin ; les pierres s'étaient déplacées sans un bruit pour révéler le passage secret qui lui permettait ses allées et venues secrètes et Rayon, son fidèle destrier, ne lui avait posé aucune difficulté jusqu'à cet instant même.

— Allez, mon grand... Que se passe-t-il ?

La jeune fille flatta l'encolure de son compagnon aux sens aguerris. Les tâches de mousse qui fleurissaient sur le pavé ne parvenaient pas à supprimer le bruit des sabots griffant la roche. Ce raclement sonore contrastait avec le silence de pierre qui baignait dans les ruelles du Quart II. Les Sijites, fidèles au poste, éclairaient des filaments de brume d'une lueur bleutée.

— Rayon, calme-toi ! Tu vois bien qu'il n'y a personne.

À ces mots, elle se rendit compte de l'étrangeté de ce calme. La nuit n'était pas encore très avancée ; la ville aurait dû bouillir d'activités.

Amara caressa une dernière fois son cheval préféré, puis toqua contre la porte en bois. Après une longue minute d'attente, celle-ci s'ouvrit sur un Caïam qui paraissait exténué. Des cernes violâtres creusaient son visage.

— Ah, c'est toi, Amara. Je t'en prie, entre. Thalya est dans sa chambre, mais je te préviens, elle m'a paru assez occupée.

La jeune fille le remercia et resta un instant devant lui, gênée.

— Caïam, je suis vraiment désolée pour ce qui s'est passé...

Il l'interrompit d'un geste de la main.

— Tu n'y es pour rien, de toute façon. Désolé, je dois y aller ; j'ai un patient qui m'attend.

Puis il disparut dans l'obscurité d'un couloir. Amara referma la porte derrière elle et fit quelques pas dans le vestibule dont le chaos était tel qu'elle aurait pu croire qu'un ouragan était passé par là. Des objets disparates étaient éparpillés sur le sol ou entassés sur un vieux meuble. L'air poussiéreux et lourd chatouilla le nez de la jeune fille.

Elle slaloma entre des débris de verre jusqu'au petit escalier colimaçon qui montait au grenier. Les marches grinçaient sous ses pas, comme pour l'avertir d'un sinistre présage. Arrivée devant la chambre de son amie, elle leva la main pour toquer.

— Tu peux entrer ! retentit la voix de Thalya, étouffée par le bois qui les séparait.

Amara s'exécuta et fut accueillie par les rayons lunaires qui tombaient des gigantesques vitres apposées sur le toit. Thalya ne pouvait se passer de lumière et avait aménagé sa chambre en conséquence.

Amara passa son regard sur les vêtements empilés à ras bord sur une chaise et les centaines de boulette en papier qui jonchaient la pièce avant de trouver son amie, attablée à son bureau.

— Thalya... Comment vas-tu ?

Elle se maudit intérieurement de ne pas réussir à trouver les bons mots pour s'adresser à une personne dont l'état devait varier entre « dépressive » et « inconsolable ».

— Mieux, murmura la Championne d'une voix rauque. Beaucoup mieux.

Amara, surprise, s'approcha de son amie pour mieux discerner ses traits. Les yeux de Thalya, brillants, parcouraient avec fièvre un texte qu'elle tenait dans des mains tremblantes. De la sueur gouttait sur son front et glissait le long des cheveux gras et sales. Thalya ratura un mot, grogna et fixa un point invisible avant de se remettre à écrire.

— Thalya ? osa Amara d'une voix douce.

Son amie releva la tête. Ses yeux verts s'éclairèrent en la voyant, comme si elle venait de l'apercevoir.

— Je suis contente que tu sois venue ! J'avais peur que tu sois retenue par ta mère.

Amara fronça les sourcils.

— Tu m'attendais ?

— Bien sûr, Lory t'a passé le message, non ?

— Oui, mais tu ne me demandais pas de venir...

Un sourire incertain flotta sur les lèvres de Thalya. Elle secoua légèrement la tête.

— Je ne l'ai pas écrit. Lory a dû oublier de te le dire. Ce n'est pas grave. Ce qui compte, c'est que tu sois là.

La jeune brune se releva d'un bond de sa chaise, puis entraîna son amie derrière elle.

— Où m'emmènes-tu ? réussit à articuler Amara avant d'être emportée par la poignée ferme de Thalya.

Son amie dévala les escaliers sans lui répondre et faillit percuter Caïam, qui l'attendait devant la porte.

— Caïam, laisse-moi passer, s'énerva Thalya, les poings serrés.

— Tu as vu dans quel état tu es ? lui répondit calmement son frère. Tu as passé deux nuits dans un cachot et tu n'as même pas changé d'habits. Je ne crois pas, non, je suis certain que ce n'est pas une bonne idée d'y aller comme ça.

Thalya le dévisagea, les dents serrées, puis fronça le nez. Elle sembla soudainement prendre conscience de la crasse incrustée dans ses vêtements et sa peau.

— Bon, je vais rapidement passer par le fleuve. Ce n'est pas aujourd'hui que j'arriverai à temps... On se rejoint là-bas !

Amara ouvrit la bouche, puis la referma ; Thalya était déjà partie. La jeune blonde éternua à cause de la poussière et se retourna vers Caïam.

— Pourquoi le fleuve ? La température doit être glaciale.

Caïam ouvrit la porte vers l'extérieur. Une légère brise traversa la pièce. Des flocons de résidus s'envolèrent.

— On n'a plus d'eau courante depuis quelques jours. Tu viens ?

Amara hocha la tête et le suivit dans les ruelles silencieuses. L'ombre des hautes murailles de pierres formait des tâches obscures qui les engloutissaient avant de les recracher dans des zones éclairées. La mousse émettait des bruits de succion sous leurs pas.

— Où allons-nous ?

— Thalya a demandé à ce qu'on se rassemble dans l'Ecole.

Amara écarquilla ses yeux et s'arrêta net.

— Tu plaisantes ? Ce bâtiment est désaffecté depuis des années.

Caïam soupira.

— Ça ne me plaît pas non plus. Allez, viens, ne fais pas d'histoire. On va se faire remarquer.

— Ils ont instauré un couvre-feu ?

Caïam haussa les sourcils et reprit sa marche, sans se soucier d'elle. La jeune fille jura et le maudit intérieurement avant de le rattraper.

— Alors ?

— Pas officiellement. Mais il est fortement conseillé de se barricader chez soi à la nuit tombée.

Cela expliquait l'étrange impression qui l'avait pourchassée en arrivant à Istaldel. Amara n'essaya pas d'entretenir cette conversation et se focalisa sur ses pas pour garder le rythme de Caïam. Ils émergèrent du Quart II pour se retrouver près du fleuve. Sa surface houleuse devenait turquoise sous les reflets de la lune. Le doux clapotis du courant restait inchangé, indifférent au sommeil inhabituel de la ville.

Ils longèrent le cours d'eau jusqu'à la vieille Ecole. Caïam indiqua à Amara un passage dans l'enceinte ; le portail, rouillé et cadenassé n'offrait plus de possibilité d'entrer. La jeune fille le suivit en se plaignant des ronces qui s'étaient rendues maître du terrain et dont les piques acérées brûlaient sa peau. La vision du massif bâtiment qui se dressait dans le noir la fit taire de façon bien plus efficace que les remontrances de Caïam.

Peu rassurée, elle pensa à faire demi-tour avant de se résigner à suivre le frère de Thalya. Une fine pluie commença à grésiller sur les pavés recouverts de mauvaises herbes.

Caïam accéléra la cadence pour atteindre l'entrée et conduisit Amara à travers les couloirs sombres de l'Ecole. Le son du crachin reflua, étouffé par le volume des pierres. Il fut bien vite remplacé par des chuchotements et des rires distants. Les deux compagnons se rapprochèrent de la source du tapage et débouchèrent dans un énorme hall qui éblouit Amara par sa luminosité frappante. Une ombre se plaça devant eux.

— Caïam, tu es venu ! s'écria Mika, dont les yeux encore rouges contrastaient avec le ton enjoué. Je croyais que tu serais retenu par un patient. Il va mieux ?

— Bonjour Mika, l'interrompit Amara, contrariée qu'il l'ignore avec autant de superbe.

Le jeune homme se tourna vers elle, interloqué, et lui tendit la main.

— Mes salutations, gente dame, ironisa-t-il en esquivant le regard noir que la blonde lui lançait.

Puis il se retourna vers Caïam et le gratifia d'un sourire qui n'atteignit pas ses yeux abattus.

— Je t'ai réservé une place, devant. Tu peux aussi venir, Amara.

La jeune fille bougonna mais le suivit tout de même à travers la foule. Thalya avait vraiment rassemblé beaucoup de gens. Tous les jeunes du Quart II semblaient s'être donné le mot ainsi que quelques autres qui venaient de quartiers différents.

Amara s'assit sur une chaise un peu branlante, à côté d'un petit garçon aux traits familier sur lequel elle n'arrivait pas à mettre de nom. Mika et Caïam, qui discutaient déjà vivement des plans potentiels de Thalya, prirent place à ses côtés.

L'ambiance de la salle jouait avec les nerfs d'Amara. Les visages étaient tendus, crispés et ne se déridaient qu'avec effort. Certains regards fixaient le vide, une expression anxieuse collée sur leur face blême. D'autres tapaient du pied contre le sol et jetaient des coups d'œil furtif à l'énorme horloge. Thalya brillait par son retard. Comme d'habitude. Une silhouette se profila dans son champs de vision.

— Mes chers amis, je suis heureuse de vous voir si nombreux en dépit des menaces des soldats.

La voix de stentor de Thalya résonna dans la salle et fit sursauter Amara. La jeune Championne occupait déjà l'estrade, les mains sur posées sur les hanches. Ses longs cheveux mouillés collaient dans son dos, ce qui découvrait son visage exalté. Elle avait enfilé une tenue de combat et ses deux lames miroitaient la lumière chaude de l'énorme chandelier.

— En tant que Championne, il m'a semblé indispensable de faire le bilan de la situation.

Thalya instaura une petite pause, le temps pour l'audience de se préparer mentalement à ce qui allait arriver. L'auditoire restait silencieux, déjà pendu aux paroles de la jeune fille. Amara souffla, admirative. Thalya possédait un don d'éloquence et ses interlocuteurs étaient rapidement happés par ce qu'elle disait.

— Les troupes du Conseil ont impunément cru qu'elles pouvaient occuper Istaldel comme bon leur semble. Mais nous, les Istaldéens, ne pouvons pas tolérer les actes commis par les militaires en notre sein. Ils nous ont enlevé une gradée, une des nôtre, mais surtout, ils ont froidement assassiné l'une de nos Championnes !

Au fil du discours de Thalya, les grondements des gens montaient, les interjections encourageantes devenaient de plus en plus fréquentes. Mais Amara ne voyait plus que la nuée de papier et d'encre qui entouraient le lit de Thalya. Les ombres maladives qui cernaient ses yeux, à présent presque invisibles sous l'afflux du sang excité, rongeaient la jeune noble. Cette soudaine passion qui animait la foule deviendrait la tombe de Thalya. Ce sombre pressentiment pourchassa Amara, dont le cœur s'accélérait. Sa peur se concrétisa par les mots qui la tirèrent de sa transe.

— C'est pourquoi, moi, Thalya Esteyal, demande, non, exige que nous libérions Crystal Resil pour montrer aux tyrans qu'Istaldel ne se soumettra pas !

La foule se leva et acclama la proposition. Les cris et les sifflets fusaient au-dessus de la tête d'Amara, qui entama un ongle, consternée. La tension accumulée les derniers jours éclataient, et de la pire des façons. La jeune comtesse jura. Thalya avait toujours la mauvaise tendance de prendre les décisions de façon trop impétueuse. Alors que la masse de jeunes se calmait lentement, une voix âcre et désagréable clama :

— Tu parles beaucoup, Thalya. La réflexion et la logique, par contre, n'ont pas l'air d'être une de tes qualités principales.

Amara se retourna et redressa sa tête pour essayer d'apercevoir la silhouette d'Alrik, qui s'approchait de la scène flanqué d'un de ses gardes du corps : un grand roux. Le rival de Thalya, Champion du Quart I, ne lui était malheureusement pas inconnu. Amara le considérait comme un multirécidiviste malaimé, mais intouchable à cause de son statut. Violent et frustré par les défaites qu'il a enchaînée contre Thalya, le jeune homme n'était pas particulièrement populaire dans le Quart II.

— Tu sembles avoir la mémoire bien courte, continua-t-il avec une violence à peine contenue. Et pourtant, tu as assisté, passivement, je tiens tout de même à le faire remarquer, à l'exécution de Daya.

Il fit une pause. Thalya le regardait avec dégoût, les poings serrés.

— L'insurrection que tu demandes ne sert à rien et nous coûtera plus qu'une simple humiliation. Elle coûtera des vies. Mais peut-être n'as-tu pas bien saisi la situation, vu que tu croupissais en prison, ces derniers jours.

Alrik arriva bientôt au niveau d'Amara. Elle discerna alors ses cheveux gras retenus en une queue de cheval ainsi que son tic à l'œil ; celui qui le rendait tristement célèbre. Son ami roux, dont la tête dépassait la foule d'une dizaine de centimètres, ne déviait pas de son flan, tel un chien fidèle.

— Il n'a pas tort, Thalya ! lança une voix féminine dans l'anonymat de la foule. Les soldats n'oseront rien te faire, mais nous risquons de le payer cher !

Amara hocha vigoureusement de la tête, ravie que d'autres se montrent plus raisonnable. Les murmures s'amplifièrent un instant, puis s'interrompirent face au grondement bestial qui sortait de la gorge de Thalya. Ses yeux verts étincelaient de fureur.

— Si je te suis bien, il faudrait ne rien faire, plier devant la dictature, les laisser piller nos réserves, et commettre d'autres crimes en toutes impunités ? Je ne suis pas d'accord. Qui ici veut vivre dans la peur, l'incertitude ?

Un silence éloquent lui répondit. Amara croisa ses bras, en signe de réprobation. Son regard croisa celui de Thalya, qui sursauta avant de reprendre sa tirade contre Alrik.

— De plus, nous savons que si les valeurs et la morale ne sont pas tes qualités principales, nous en possédons ! Ne rien faire serait renier l'identité même d'Istaldel !

La voix de la Championne résonna dans la grande salle. La jeune fille avait parlé avec une ferveur contagieuse. Ses joues rougissaient sous l'effort, une lumière singulière agitait son regard. Un éclat qu'Amara ne connaissait que trop bien et qui ne présageait rien de bon. Alrik dut sentir le vent tourner car il partit après avoir craché :

— Ton entreprise est vouée à l'échec ! Ne prend pas la responsabilité d'entraîner ton Quart dans ta chute !

Thalya ne lui accorda pas un regard. Un reniflement méprisant lui échappa, accompagné d'un petit sourire. La porte claqua derrière le fier Champion du Quart I, assourdissant un instant le clapotis de la pluie contre le toit. Les épaules d'Amara s'affaissèrent. Elle avait hâte que la réunion se termine afin de pouvoir parler à Thalya. Mais son amie semblait attendre que la salle se calme pour annoncer quelque chose.

— Il y a une chose qu'Alrik ne sait pas... Vous vous imaginez bien que je n'aurais pas organisé cette expédition si nous n'avions pas un atout dans la manche... Je suis fière de vous annoncer que j'ai demandé de l'aide au Corbeau Noir ! Il nous aidera dans notre tâche.

Son annonce fut ponctuée par le fracas du tonnerre et par les chuchotements excités de la foule. Durant plusieurs années, le Corbeau Noir avait usé de ses pouvoirs afin d'aider les habitants d'Istaldel. Il suffisait aux citadins requérants d'apporter leur demande écrite à la « table des Mémoires », une stèle posée dans une clairière au milieu de ruines.

Personne ne connaissait l'identité de ce singulier individu et peu l'avait déjà rencontré. Une ombre de mystère avait toujours enveloppé ce personnage sorti tout droit des légendes les plus anciennes d'Istaldel et de sa fondation. Puis, d'un jour à l'autre et sans événement prémonitoire, il disparut. Les feuilles jaunies des demandes s'entassèrent peu à peu sur la table des Mémoires, avant d'être emportées par le vent.

Les oreilles d'Amara vrombissaient. Elle se sentait si seule dans cette foule résonnante des paroles de Thalya. Mais, telle une pierre dans le courant, elle ne sentait que le froid et la violence cachés derrière les mots prononcés.

— L'expédition aura lieu demain, à la tombée de la nuit si la brume nous est favorable ! Qui veut la rejoindre ?

Les visages se scrutèrent. L'euphorie retombait avec les responsabilités. Le meurtre de Daya les avait plus sensibilisé que je ne l'aurais cru, pensa Amara. Elle vit Amalya, la fille aux cheveux bleus, sortir de la foule pour apporter son soutien silencieux à Thalya, rapidement suivi de Verince. Un silence gênant s'installa.

— Les actions de ces soldats sont intolérables, prononça Mika d'une voix puissante. Il me semble évident que j'en fasse partie, si tu le veux bien.

Il baissa la tête de quelques degrés, reconnaissant son statut de leader. Ses mèches argentées retombèrent son visage et voilèrent ses yeux.

— Je suis heureuse de ton choix, énonça simplement Thalya.

Seules les légères rougeurs de ses joues trahissaient son émotion. Mika releva un visage rempli de détermination vers elle.

— Je ferai tout pour libérer Crystal, promit-il, puis se rassit.

— Moi aussi, s'écria une voix à côté d'Amara.

Elle se tourna vers le frêle garçon à sa gauche. Ses énormes yeux verts, aussi clairs que la mare après la pluie, semblaient trembler.

— J'ai... j'ai... j'aimeme... J'aimerais aussi t'aider ! Pour Crystal.

Amara le reconnut. C'était l'ami de Crystal. Elle les avait si souvent ensemble qu'elle se donna une claque mentale pour ne pas avoir fait le lien plus tôt. Souvent malade, il ne pouvait pas participer au tournoi, tout comme Crystal l'avait fait croire. Tout comme elle, il ne brillait pas par sa popularité, mais plutôt par sa discrétion.

Thalya sourit avec une telle chaleur que le corps d'Amara se sentit réconforté, lui aussi.

— Bienvenue dans notre équipe, Tristan.

Un applaudissement éclata au milieu de la salle, bientôt suivi par le reste des jeunes. Des sifflets et des acclamations retentirent.

Amara sursauta. Thalya ne se joignait pas à l'effervescence générale. Elle la fixait d'un air presque suppliant. Mais la jeune comtesse détourna la tête. Elle ne pouvait pas accepter ce plan trop dangereux.

Trop dangereux pour le fragile équilibre qui s'était installé dans sa vie.

Car elle savait pertinemment que celui en charge de la prisonnière Crystal n'était autre qu'Alexey.

Son frère.










Note de la Créatrice

Bon... Il est évident que les deads lines, ça ne me réussit pas en cette nouvelle année. Autant pour les bonnes résolutions. Mais fêtes de fin d'année en famille doublé de ski + test d'histoire et rédaction d'un texte scientifique à rendre en anglais (pas de la tarte, je vous assure) = pas vraiment le temps pour finir ce chapitre.

Néanmoins, le chapitre est particulièrement long, ça compense ? ;-)

Écrire un discours du point de vue d'une personne ne se laissant pas berner par celui-ci, sans ressentir les mêmes émotions de la foule était un exercice assez difficile. Rien que le discours m'a un peu bloquée.

Vous a-t-il quand même plus ?

Des remarques ?

D'ailleurs, avez-vous passé de bonnes fêtes ? Je veux tout savoir.

Pris de bonnes résolutions ?

*sourire diabolique*


Pour un concours, je dois écrire un blâme sur l'un de mes personnages préférés... Dur dur. Ce serait sympathique que vous m'aidiez en listant quelques défauts d'Amara et Thalya ! (Autant dans la conception du personnage, ex: Thalya un peu clichée sur les bords, que dans le caractère, ex: l'attitude des fois un peu lâches d'Amara.)

Thalya => =>=>

Amara =>=>=>


Z'vous adore <*n (ce signe est un oisillon)

On se revoit (je l'espère) dimanche dans deux semaines avec le prochain chapitre !

Elly.




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