L'habit fait le moine

Marie-Alethe tarafından

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"Il respire un grand coup, la poitrine toute compressée par les émotions. Il sourit quand il vit son ami se... Daha Fazla

Halloween 2010

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Marie-Alethe tarafından

Pourquoi ?
Pourquoi avait-il fallu qu'il participe à cette stupide fête ?

En fait, c'était la faute de son ami. Insatiable, pourquoi avait-il fallu qu'il ait à supporter ce mec des années durant, alors que sans lui, il se serait très bien porté ! Aujourd'hui, cette pensée ne le faisait qu'enrager un peu plus.

Tout avait commencé deux jours plus tôt.
Son pote avait insisté, pas de bol. Il n'avait jamais fêté ce truc à la noix. Mais lui était un professionnel...

Halloween. C'était ça, la fête.

Une énième excuse pour se déguiser s'évader de ce monde pourri par le jeu de rôle. Enfin, ça, c'était l'idée qu'en faisaient les gens ; lui n'en voyait pas l'utilité, cela revenait au même ! On ne change pas de personne en changeant de costume. L'habit ne fait pas le moine !

Enfin bon. Face aux pleurs de son ami, il n'avait pas résisté, mais à une condition ; qu'on ne lui demande pas de se déguiser lui aussi.

Sauf qu'on ne lui avait pas laissé le choix, il s'était tout bonnement fait avoir. C'était ainsi qu'il s'était retrouvé avec un maigre trait de maquillage gris sur les joues, et un manteau de fourrure. Quelle horreur, ô combien il faisait peur, ouche, quelle frousse ! Ironie bonjour.

Et encore, il avait évité la cape de vampire et les fausses dents. Son ami avait accepté si peu. "C'est d'jà mieux qu'rien mec, en plus t'es tellement taciturne ça te va trop". C'était le jour J, ça. Le soir tombait à peine, tiens. Les maisons brillaient déjà de décorations dégueu. Paradoxal ! Pourquoi une maison censée être flippante était décorée de lumières et de nains de jardins souriants ?

De plus, tous ces monstres n'étaient que chimères inventées par des ancêtres trop peu intelligents pour comprendre des phénomènes étranges. Leur passe-temps, inventer des histoires à faire peur aux enfants, intelligent ça...

En plus des fausses ailes collées dans le dos, son pote avait un maquillage atroce, travaillé à fond : une large bouche qui s'étendait jusqu'aux oreilles, avec des dessins de couture là où ce n'était pas la vraie.

Son pote avait insisté pour amener sa petite amie... Tiens, ça sera plus dur pour elle de le bécoter ! En tout cas sans avoir de maquillage rouge sur le sien.

Elle était en dame Blanche. D'âme blanche, pauvre femme, sans cesse imitée par des filles vivantes et bourrées d'hormones. En tout cas, celle-là ne faisait que de draguer son bel ange.

Il se sentait pas à l'aise. Ce déguisement pourri l'horripilait, un mal de tête léger venait lui chatouiller le crâne et une grosse envie de fuir cette soirée le démangeait. Il le sentait, elle s'annonçait mal.

Et ça les amusait.

Son pote ne l'avait même pas encore traîné sur le perron d'une de ces demeures pimpantes, que déjà il s'ennuyait. À quoi bon demander de ces bonbons bourrés de produits chimiques ?
Tout dans cette soirée l'insupportait.

Une maison, une vieille dame leur ouvrait. Elle leur confia quelques gaufrettes, le temps d'entrevoir la déco vintage de l'intérieur. "Des bonbons ou un sort !"
Il ne fallu pas longtemps pour qu'il fuie la petite allée gravillonnée, il devait partir !

C'en était assez. Marcher, dans le froid de ce soir d'octobre. En ce soir de la peur les gens ne faisaient que rire, ce qui n'avait aucun sens. Les lumières donnaient le tournis, même le vieux lampadaire clignotait de façon incertaine !

Son pote ne faisait que rire et un bisou avait vite fait de se perdre dans le cou de la jolie dame Blanche plus si blanche.
Insupportable. Il avait vraiment hâte de rentrer, le plus vite serait le mieux...

Un autre groupe de mecs traînait là, tous à moitié ivres. Même âge que lui, il avait été emmené avec eux. Quelle bonne idée avaient-ils eu ? Se promener dans les rues et faire peur aux gamins.

Il se sentait de plus en plus mal. Sa douleur à la tête était de moins en moins supportable. Dans le ciel, surprise, la pleine lune ! Comme un vrai soir flippant de conte fantastique.

Vivement le retour dans son lit...

Il se sentait plus bien du tout. Les rues étaient sombres, les enfants commençaient à se faire rare, et tous ces mecs ne s'arrêtaient pas de déambuler au milieu de la route en tentant de toucher les fesses de miss Blanche.

Ce n'est que quand il vit que les araignées sur la citrouille avaient bougées qu'il commença à avoir un peu peur. Fausse toile, une vingtaine de bestioles immobiles... Qui avaient soudainement bougées leurs pattes velues. Était-ce une hallucination ?

Ses potes semblaient fatiguer petit à petit. Cela ne leur ressemblait pas plus que ça, mais il ne s'en soucia pas. Ils s'assirent sur un muret, revenant dans la rue de départ, et face de la forêt. Nuit, sombre ; des lumières un peu moins lumineuses, et ce fichu lampadaire avait enfin rendu l'âme.

Une soirée de perdue. Il se mit à l'écart, et les écouta parler de choses pas catholiques en rigolant comme des imbéciles heureux. La lune brillait, mais aucune étoile ne lui servait de cortège.

Son mal de tête le fit grimacer et essuyer une larme de douleur. Qu'avait-il ? Fatigue ? Il ne dit rien, fit comme si tout allait bien et observa juste les lieux.

Quelle nuit... Il sentait que ce serait une nuit digne d'Halloween.

Il était le seul à avoir un déguisement aussi pourri ; loup-garou, personne n'avait le même. Une ribambelle de vampires, une brochette de fantômes et un tas de squelettes.

L'un d'eux se plaint de mal de tête. Il s'en étonna, encore plus lorsque quelques autres l'affirmèrent à leur tour. Que se passait-il ? Peut-être quelque chose de malsain traînait-il dans l'air, un gaz toxique ?

C'est à ce moment-là que la catastrophe avait commencé.

La première chose qu'il entendit fut un hurlement glaçant. Un enfant... Et cette voix était la même que celle de la petite fille de la vieille dame qui leur avait ouvert une heure plus tôt.

Il avait couru dans la rue adjacente, même pas suivi par les autres idiots qui de toute évidence, n'avaient rien entendu (ou n'en avaient rien à foutre).

Ce qu'il vit le pétrifia d'horreur. La petite fille était affublée quelques heures plus tôt d'une maigre cordelette violette au cou, avec un t-shirt trop grand pour seul habit, couvert de peinture rouge.

Or là, sa corde était épaisse, et maintenait tout son corps frêle au-dessus du sol. Si la vie ne tient qu'à un fil, pour elle ce fût sa mort. Les pieds nus, et cette fois la peinture n'était qu'un liquide rouge coagulé par endroit, qui coulait de sa blouse à ses pieds. Ça ne ressemblait pas à de la peinture...

Elle était pendue au lampadaire... C'était bien trop haut pour qu'elle se le soit fait seule ! Cela voudrait dire que...

Un cauchemar, ce n'était qu'...

Secoué, il courut prévenir ses amis. Qui sait ce qu'un taré tuant des gamines pouvait faire à une bande d'ados ivres...

Une fois arrivé... Personne ! Il ne vit que le muret, avec çà et là une tâche de bière renversée.

La peur le parcourut, le consuma de tout son être. Il s'assit au sol, s'écroula même. Incapable de faire un geste, les mains tremblantes, la respiration saccadée. Il avait l'impression que ses poumons étaient vides.

Une blague !
Un cauchemar, ce n'était qu'un putain de...

Une longue plainte résonna, elle semblait venir de nul part et de partout à la fois. Cette voix... Il était seul dans la rue, il devait être assez tard, maintenant. Pourtant, il entendait cette voix, tout près.

Une silhouette se dessina devant lui. Une forme blanche, vague... La Dame Blanche ! Non... Il devait juste avoir la vue trouble, cette femme avait le visage de la petite amie de son pote.

Non... Il ne voyait pas trouble. Elle était la première à s'être plainte du mal de tête, et elle avait un déguisement de dame blanche un peu plus tôt.

La même robe. Ses pieds étaient invisibles, ils ne touchaient pas le béton. Elle avançait vers lui... Non, elle flottait !

Il recula. Il cria, se mit à courir de toutes ses forces, dans les rues, sans savoir où il allait. Les gens se transformaient en leurs déguisements ! La petite pendue, la dame blanche... Ses potes ? Qu'en était-il ?

Il aperçut quelques fringues de marque traîner par terre. Ceux que portaient les deux mecs en dessous de leurs costumes de squelettes. Une rue plus loin, un t-shirt, celui de son pote. Avec deux trous dans le dos. Les fausses ailes ! Fausses ? Vraies...

Non ! Un cauchemar ! Un putain de cauchemar !

Ça devait s'arrêter, oui ça devait...

Ses prières n'entendirent pour réponse qu'un bruissement de cape discret. Un hurlement, un bruit de verre brisé. De vitre. Trois vampires... Et des bruits de pas quelque part plus loin. Il devait se cacher ! Il était en danger !

Joie de se faire sucer le sang, tu parles. Il se frotta le cou par réflexe, fit la grimace en imaginant un ados ivre se servir de lui comme verre à pied. Un petit verre de rouge en manteau à fourrure. Quel humour bordel !

Détresse, déstresse...

La lune brillait de plus en plus, ronde et lumineuse dans le ciel. Un regard vers elle ne fit qu'accroître son mal de tête...

Et si c'était elle la source de tous ces événements ? Dans ce cas, il ne pouvait rien faire pour arrêter ça, à part tuer les bestioles que ce phénomène avait créé avant qu'ils ne le fassent à des innocents.
Tuer ses potes.

Quelle nuit horrible. Comme si l'esprit d'Halloween s'était réveillé ce soir-là pour déverser la panique, faire vivre à tous ce qu'était censé représenter cette fête : la peur.
Ça y était, il était planqué. Les bruits de succion des baskets dans du liquide visqueux au sol le dégoûtaient. Ça puait le sang. Ne surtout pas faire un bruit...

Un vampire-ado approchait. Il devait le tuer, l'empêcher de s'en prendre à des innocents ! Enfin, encore, parce que le liquide au sol et l'odeur ne venait sûrement pas d'une souris écrasée.
Dissimulé dans l'ombre d'une poubelle, il attrapa le premier objet pointu qu'il trouva — en l'occurrence un balais cassé.

Il s'approcha. Panique, stop, calme, vampire, frisson... Il ferma les yeux aussi fort qu'il put, se fia à son ouïe...

Et passa à l'action.

Il souffla, lâcha ce manche de balais couvert de liquide rouge. Qu'avait-il fait ?

Il eut le temps de voir le corps à ses pieds. La tête de son ami dépassait d'un monticule de tissu, sa cape, ses habits à la mode du XVe siècle, des habits qu'il n'aurait d'habitude jamais porté...

Son ami était mort bon sang ! Il respira un grand coup, la poitrine toute compressée par les émotions dévorantes, rongé par la plus puissante de tous, la peur panique de mourir.


Il sourit quand il vit son ami se dissoudre, tomber en poussière.
Non. Pourquoi sourit-il ? Il vient de le tuer !

Il se raisonne, un goût amer emplit sa bouche.

Il sourit quand il vit son ami se dissoudre, tomber en poussière.
Non. Pourquoi sourit-il ? Il vient de le tuer !
Il se raisonna, un goût amer emplit sa bouche.

Il n'a plus la gorge sèche, mais il a encore mal à la tête. Soudain, il réalisa que les autres aussi avaient eu mal à la tête... Et maintenant l'un d'eux n'était plus que poussière à ses pieds.

Cela voudrait dire que...

Paniqué à nouveau, il regarda la lune, soutient son regard face à ce rond lumineux. Il se brûla la rétine, cessa de la regarder. Elle le dominait. Il serra le poing.

Que se passait-il ?

Il se souvient que lui aussi était déguisé. Horreur ! Il se hâta de retirer son manteau, essuya de la manche son grimage.

Il tituba, tomba au sol et se releva à moitié, tremblant sur ses jambes. Ouf ! Il a retiré son déguisement, il était sauvé ! Son mal de tête disparut enfin. Quel soulagement...

Il se met à courir, loin, toujours plus loin. Il allait très vite, fuit les frôlements, les chuchotements, sûrement ses amis fantômes. Des bruits de pas, les vampires ?

Il arriva devant un couple âgé, qui hurla à sa vision. Peut-être le sang sur son visage, qui leur fit peur ? Ses mains aussi en étaient couvertes...

Il atteignit la forêt, sûrement pas le meilleur endroit pour se cacher, mais il n'avait qu'écouté son corps et ses réflexes en panique. Il entendit des cliquetis, les squelettes !

Il respira, se calma. Okay, les squelettes... Deux seulement, et il restait deux vampires dans la nature.

Les vampires apparurent derrière lui, mais ses poils ne se hérissent même pas. Il allait les tuer.
Tous.

Il se tourna vers eux, et fut surpris quand il les vit prendre la fuite.
Ce n'est pas à lui d'avoir peur ? Avaient-ils eut peur des squelettes derrière lui ?
Peut-être qu'ils se doutaient de ses intentions, ou qu'ils redoutent le même traitement que leur ami...
Peu importe. La peur était partie, les vampires avaient fui et les squelettes ne peuvent rien lui faire...
Il se retourna.

Il était à moitié sauvé. Mais il devait encore se sauver, rien n'était fini.

La lune ne l'avait pas eu, lui. Il réfléchit. Il devait se cacher, pour agir plus tard...

Ou pas.

Un rictus se dessina sur ses lèvres.
Ses jambes réagirent d'elle-même, il se jetta sur le premier de ses amis-squelettes, le poussa au sol tandis que l'autre fuit.

Des ailes, un oiseau, grand. Trop grand.
Son pote du début. Celui qui l'a traîné dans ce cauchemar.

Son visage était découpé d'un bout à l'autre. Le sang en coulait, c'était dégoûtant. Des petits bouts de ficelle lacéraient sa peau et maintenaient des morcaux de chair entre eux. Sa bouche était découpée sur les cotés jusqu'aux oreilles, et maintenue par les ficelles dégoulinantes, lui donnant un nair de Joker. Les coutures de sa bouche bougeaient alors qu'il criait de lâcher l'ado-squelette.
Ses ailes étaient pleines de sang. Il était maigre, la peau sur les os ; il portait un pantalon plein de rabot et en haillons.
Il n'avait jamais eu ce corps.
Ce mec était misérable, déplorable.

Il sourit lorsque son ami le supplia.
Lui la lune ne l'avait pas eu, et c'était sa faute. Il devait payer. Ses potes devaient mourir.
Tous.

Il ne lui fit rien, se contentant de le fixer d'un air méchant.

L'ange s'envola, loin, fuit.
Courbé sur le squelette qui se débattait encore, il mettait tout son poids dessus et lui brisait les os. Plus personne maintenant. Ils avaient tous disparus dans la profondeur de la nuit.

Il gronda. Ses babines se retroussèrent, ses yeux rouges balayèrent le périmètre.

Il se pencha, arracha un os du bras. Il le mâcha, c'était délicieux ! Il prit l'os dans sa gueule, fonça dans la forêt, courut. Il allait vite, très vite, quatre pattes, c'est plus rapide.

Il se lécha les babines, mordilla son os. "C'est bon". C'était meilleur que tout ce qu'il avait déjà mangé.

Il grogna. Il sortit ses griffes.

Cours, loin, toujours plus loin ! Il atteint le point le plus haut de la ville.
Sa fourrure prit le vent. Il n'avait plus froid avec ce manteau. Ses pattes sales foulèrent le sol et il leva la tête, hurla à cette lune qu'il pouvait enfin regarder en face.

Il se dit que la lune l'avait eu en fait, même s'il avait mis du temps à le comprendre.

Mais bon, ce corps était beaucoup mieux. Il allait vite. Loin. Il hurlait à pleins poumons, griffes sorties. Un lapin qu'il attrapait dans sa gueule, mâchoire puissante qui le brisait tandis qu'il se délecte de cette sensation grisante.

Il est roi. Il est pleinement vivant.

Et finalement, il aime Halloween.


Journal du 1 novembre 2010

...Le 31 octobre au soir, ont perdu la vie ou disparus dix adolescents et une fillette qui participaient aux festivités de la petite ville de Jack's Hollow...

Un couple signale avoir vu un animal étrange, semblable à un loup dans la rue qui fit théâtre de l'affreux drame...

Lady... Pleure après avoir perdu sa petite fille, retrouvée pendue. Les circonstances de ce meurtre barbare restent inconnues puisque le suicide est une issue inconcevable...

... La police cherche encore des indices mais semble bloquée par des détails anormaux. Parmi les scellés (preuves mises sous clef pour faire avancer l'enquête) ne figure qu'une corde violette, un manteau de fourrure et un manche de balai couverts de sang appartenant à l'un des adolescent. Le sang en question comportait des traces d'alcool...

Toute la ville est banalisée et protégée de la forêt, au cas ou le danger viendrait de la forêt et de l'étrange animal que l'on a surpris dans la rue  le soir du drame. Personne ne peut entrer et sortir et ce jusqu'à ce que chaque personne du quartier soit méticuleusement interrogée...

... L'enquête se poursuit, malgré qu'elle ne mener qu'à des pistes sans suites...

...Nous espérons pouvoir vous en apprendre plus...


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