Au Coeur Des Ténèbres (Dramio...

Від CupOfTeaNmilk

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La guerre était terminée depuis un peu plus de six mois. Voldemort était vaincu mais seuls quelques mangemort... Більше

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Від CupOfTeaNmilk

Drago

C'était sans contredit le pire jour de ma vie et le revoir, le revivre au travers elle, me donnait envie de mourir. Tout simplement. Impuissant, j'ai assisté à sa souffrance. Je ne pouvais rien faire. Deux fois. La culpabilité me rongeait, me dévorait tellement, c'était insupportable. J'avais l'impression d'avoir tenu moi-même ce poignard et d'avoir gravé chaque lettre dans sa peau.

Je me rappelais la première fois, et de toutes celles d'après, où je l'avais traité de Sang-de-Bourbe. Je n'avais aucune raison valable de faire cela. Mon père manipulait chacune de mes pensées. Elle n'était pas de mon monde, j'étais supérieur à elle. Il me le répétait chaque jour. Je l'admirais tellement et j'étais prêt à tout pour avoir ne serait qu'un peu de considération de sa part. Je ne voulais pas être une honte pour notre famille. Alors j'ai choisi de la blesser, lâchement. Ça la mettait si en colère, elle était si belle dans cet état. Elle répliquait, elle seule osait me tenir tête et j'adorais ça.

Mais jamais je n'aurais pu penser, ni même imaginer qu'un jour, elle aurait le ce mot gravé sur son bras. Je me suis senti si immature et par Merlin, je m'en voulais terriblement pour toutes mes insultes et toutes mes gestes déplacés envers elle. Cette fille ne m'avait rien fait à part exister et elle avait souffert par ma faute. Tout cela était arrivé à cause de moi.

Et maintenant, je la faisais encore pleurer. Mon coeur se serrait de plus en plus. Je me suis rapproché d'elle et je l'ai pris contre moi. Mes yeux se sont humidifiés. Je ne savais pas quoi faire. Je n'avais jamais consolé quelqu'un. Elle s'est accrochée désespérément à moi et même son odeur de pêche n'arrivait pas à enlever ses images de ma tête.

Toutes ses émotions se bousculaient en moi et je ne savais pas comment les gérer. J'avais l'impression d'être un handicapé du coeur. J'en avais un, mais je ne savais pas comment m'en servir. On m'a appris à être froid, impassible, à refouler toutes émotions. Ce n'était pas digne d'un Malefoy sinon. J'ai secoué la tête. Peut-être voudra-t-elle m'apprendre? J'étais franchement désespéré.

Aujourd'hui j'ai pu constater à mon plus grand désarroi l'étendue des dégâts causés par ma tante. Elle en avait tellement enduré. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle l'avait brisée en mille morceaux et même la colle la plus forte du monde n'arriverait pas à la réparer.

J'ai été encore plus étonné de constater son intérêt à la magie noire. La moitié, non le trois quart des livres de sa bibliothèque traitaient de ce sujet et je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle. C'était une magie tellement dangereuse et imprévisible, ce n'était pas fait pour elle. Que recherchait-elle?

Quand je l'ai vu perdre le contrôle avec ce crétin de William, j'ai su. Il n'y avait plus aucune trace de l'ancienne Hermione. Du moins, elle devait être cachée sous une épaisse couche de colère et d'une soif inépuisable de vengeance. C'était compréhensible, elle avait vécu tellement d'horreur.

Toujours dans mes bras, elle a levé les yeux vers moi. Ceux-ci étaient remplis de tristesse à fendre le coeur. Elle ne méritait pas tout ça. J'ai resserré mon étreinte dans un soupir et mis mon front contre le sien. Notre soudaine proximité m'a fait reculer de quelques centimètres. Je suis parvenu à lui demander si elle voulait en parler. Sa réponse m'a fait tout un choc.

—Parfois, j'ai l'impression de devenir aussi folle que Bellatrix. Elle chuchotait. J'ai peur de moi.

Ses yeux se sont agrandis de stupéfaction à la suite de sa révélation. Honteuse, elle a détourné son regard. Elle a enfouit sa tête dans mon cou, ce qui m'a procuré malgré tout, un léger frisson. Nous n'avions jamais été aussi proche et c'était déroutant. Je ne me rappelais pas avoir déjà eu de tel contact avec quelqu'un, ni ressenti ce genre de choses. Elle allait finir par me tuer. Je ne savais pas quoi lui dire, par crainte de faire pire.

Je savais à quel point les tortures de ma tante pouvaient nous rendre fou à un tel point où on a l'impression que notre vie n'a plus de valeur. Elles affectaient gravement le psychologique de quelqu'un, vous poussant même jusqu'au suicide. Si je pouvais revenir en arrière pour lui éviter toute cette souffrance, je le ferais sans hésiter. Même si c'était la dernière chose à faire dans ma vie. J'ai fermé les yeux et j'ai posé mon menton sur le dessus de sa tête. Et sans que je comprenne comment, j'ai su exactement ce que je devais lui dire :

—Je suis là maintenant, ne t'en fais pas. Ça va aller.

*************

Nous sommes finalement entrés à contre-coeur dans la maison de ses parents. Personne ne s'était rendu compte de notre absence. Du moins, je l'espérais. Quelques personnes murmuraient sur notre chemin. J'essayais de garder mon sang froid en entendant un couple parler de Granger comme si elle était une évadée d'Azkaban. Et ça se disait être de sa famille. Bonjour l'hypocrisie. Sa mère s'est approchée de nous et semblait très inquiète. Elle a demandé à sa fille si elle allait bien, elle ne semblait pas dans son assiette, effectivement. J'ai volé à son secours.

—Veuillez lui pardonner madame Granger, elle se fait du soucis pour moi. Je ne me sentais pas très bien. Elle m'a accompagné dehors pour prendre l'air.

Je détestais mentir, mais c'était pour une bonne cause.

—Mon pauvre chou, s'est-elle attendrie.

J'ai grimacé légèrement en l'entendant m'appeler de la sorte. Ce n'était pas très digne d'un Malefoy. Ça devait être typiquement maternelle. La brune a esquissé un sourire que je n'aimais pas. Elle ne me lâcherait définitivement pas avec ça. Note à moi-même : étouffer mes élans de bonté envers Granger. Il en allait de ma survie.

Sa mère s'est approchée de moi et a posé sa main sur mon front et partout sur mon visage. Elle l'a retourné deux fois. Mais que faisait-elle? Elle a eu un moue désapprobatrice. J'ai regardé la brune, les yeux écarquillés.

—Mais tu es brûlant Drago. Tu n'aurais pas dû quitter le lit, m'a-t-elle sermonné doucement. Mangez un morceau, et ensuite au lit. Compris? Elle avait pris une voix autoritaire.

Décidant de ne pas la contredire, j'ai hoché la tête. Je savais maintenant d'où Granger tenait son air autoritaire. Elle était le portrait craché de sa mère. J'ai souris légèrement. Nous nous dirigions vers le buffet pour se prendre quelque chose à manger.

—Mon pauvre chou, a murmuré mon homologue à côté de moi en reprenant les mots de ma mère. Tu es brûlant de fièvre mon petit chou.

Elle a éclaté de rire. Cette fille était cinglée et agaçante.

—Arrête ça, ai-je sifflé entre mes dents.

—Mon chou, ne le prends pas comme ça. Elle battait des cils pour m'amadouer.

—Tu es tellement agaçante. Je me servais une portion de patates.

—Tu aimes ça.

—Je ne suis pas désespéré à ce point.

Je lui ai souri. Nous nous sommes assis à une table l'un en face de l'autre et nous avons commencé à manger. C'était délicieux.

—Tiens! Hermione et son mystérieux... ami, a fait une voix désagréable.

J'ai levé les yeux et j'ai vu William à côté de nous. Je lui ai fait mon regard le plus glacial. Je détestais me faire déranger pendant mon repas. Encore plus par un imbécile. Il a pris une chaise et il s'est assis entre nous deux au bout de la table. Je comprenais pourquoi la Gryffondor ne l'aimait pas. J'allais lui régler son compte vite fait.

—Dis moi, blondinet. Elle t'a payé combien pour te trainer jusqu'ici? Un conseil mon pote, pars pendant que tu le peux. Cette fille s'est un véritable cauchemar. Tu savais qu'elle allait dans un pensionnat? Même ses propres parents ne la supportent plus, ils l'envoient étudier à l'autre bout du pays, pour ne pas la voir. Je te le dis mon vieux, c'est une fille à problème et tu ne veux pas ça.

Il parlait comme si la Gryffondor n'était pas là. S'il savait la vérité, il la bouclerait. On parlait quand même de la sorcière la plus intelligente de notre époque. La cruauté de ses paroles m'exaspéraient. Même moi je n'avais jamais été aussi méchant avec elle. Je me suis penché vers lui un sourire mauvais sur le visage. Quand j'en aurai fini avec lui, il va pleurer sa mère.

—Écoute moi bien mon pote parce que je ne me répéterai pas, ai-je commencé d'une voix basse mais glaciale. Je ne sais pas ce que tu essaies de faire, mais ça ne fonctionne pas sur moi. Tes paroles me mettent plus en colère qu'elle me donne envie de fuir. Et je te jure que ce n'est pas ce que tu veux. Je peux être beaucoup plus « à problème » que cette chère Hermione. Si tu ne t'excuses pas tout de suite, je ferai de ta vie un tel enfer, que tu n'arriveras même plus à dormir la nuit. Je peux même t'assurer que tu y laisseras ta peau.

Son cousin est devenu livide. Il a bredouillé quelques excuses médiocres avant de disparaitre de notre champ de vision. J'étais totalement satisfait. Je me suis mis à manger comme si rien ne s'était passé sous l'oeil reconnaissant de la fille devant moi.

—Allez, mange, lui ai-je ordonné doucement.

Elle a soupiré et a porté la fourchette à sa bouche et a mangé la moitié de son assiette. Nous sommes montés à sa chambre avec une bouteille de champagne et deux coupes. Elle a barré la porte derrière nous. J'ai rempli nos coupes pendant ce temps. Je lui ai donné la sienne et je me suis assis sur son lit.

Elle a fait les cent pas devant moi. Elle semblait contrarié.

—Pourquoi es-tu gentil soudainement? Je me comprends pas. Je ne veux pas ta pitié Malefoy. Je ne suis qu'une sale Sang-de-Bourbe après tout. Une insignifiante sang impur. Ma vie ne vaut absolument rien. Tout le monde, moi compris, me déteste. Tu dois t'en réjouir, n'est-ce pas? Je suis seule, je le serai toujours. C'était plus facile quand toi aussi tu me haïssais. Là je ne comprends plus rien.

Sa voix s'est brisée et quelque chose à l'intérieur de moi également. Son discours ne faisait aucun sens. J'avais l'impression d'avoir la même souffrance intérieure. J'aimerais pouvoir être impassible à toute cette peine, que ça ne m'atteint pas, comme un bon Malefoy. Mais c'était impossible.

Sa longue tirade m'avait troublé, comme si elle délirait. Je ne la reconnaissais tout simplement pas. Elle, d'ordinaire si courageuse, si forte, semblait si fragile à cet instant. Je sentais la culpabilité m'envahir. Elle remontait sournoisement en moi pour m'atteindre, pour me faire encore plus de mal. C'était inhumain, ça me consumait en dedans. J'avais contribué à sa chute. Tout autant que Bellatrix. Elle l'avait brisé devant moi pour mieux me briser. Pour que je me rappelle qui j'étais, pour que je la regarde dépérir de sa main, même lorsqu'elle ne serait pas là pour le faire. C'était une douleur bien pire que n'importe quel sortilège impardonnable.

Des larmes roulaient sur ses joues. Je me suis approché d'elle, j'ai voulu la prendre dans mes bras. Elle m'a d'abord repoussé, de toute ces forces, mais j'étais plus fort. Je l'ai enlacé et elle a fini par s'accrocher à moi comme elle l'avait fait précédemment. J'ai tenté de reproduire les mêmes gestes pour la consoler. Je n'étais pas tellement doué pour ce genre de truc.

Elle a fini par se calmer, elle somnolait. Les émotions ressentis tout au long de la journée avaient eu raison d'elle. Je l'ai pris dans mes bras et j'ai enfoui mon nez dans ses cheveux doux et parfumés. Je l'ai posé délicatement sur son lit. J'ai remonté les couvertures jusqu'à son menton et elle m'a dit faiblement :

—Drago... me déteste pas. Je t'en prie.

Sa demande m'a désarçonné. Je ne m'attendais pas à ça. Ses yeux marrons rougis par ses pleurs se sont plantés dans les miens. Une chaleur s'est emparée de moi. Je me suis penchée pour embrasser son front et j'ai murmuré d'une voix rauque :

—Jamais.    

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