Love comes from Hate

Par emilypeterswrite

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Nathan Bellamy déteste les stéréotypes. Et pourtant, à presque dix-huit ans, son existence-même est celle de... Plus

Tous les royaumes ont un roi.
Et tous les rois ont une reine...
Britney Spears, Lindsay Lohan et Albert Camus...
SHPX: Le Syndrome de la Haine par Personne X.
Sasha Walsh.
Coïncidence?
Quand le masque tombe...
Rien ne s'estompe.
Confusion.
Dilemme.
L'élément perturbateur.
Sport et placard.
Bad boy, Hot Summer music et Crackers.
Il était une fois Pandy...
Toutes les choses qu'on ne s'est jamais dites.
Qui va à la chasse, perd sa place!
Bygone!
Quand Dirty Dancing vire au drame.
Esprit criminel.
S.A.T et couronne de Laurier.
Mémoire royal n°64...
Quinoa mortel.
Être l'impitoyable Nate...
Démence.
Tout feu tout flamme, guimauves fondues et baiser stratégique sur un toit.
Question de timing.
Bonus
Epilogue partie I
Epilogue partie II
FINAL
Petite note:
Interview!
Activité sur les réseaux sociaux!

Encaisse-le.

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Par emilypeterswrite

        "Bonjour à toi, mon vieux. C'est bon de te revoir", m'insuffla ma conscience alors que je gribouillais les chiffres notés au tableau sur mon cahier d'algèbre. Peut-être bien qu'on m'aurait détecté une grave forme de schizophrénie si je l'avais prononcé à voix haute, mais j'étais persuadé de posséder deux facettes complètement opposées quant à ma personnalité. Aujourd'hui, ma censure prenait fin, j’accueillais ma facette la plus sombre en véritable sauveuse. J'avais décidé de laisser mon esprit peu scrupuleux s'exprimer, les barrières tombaient et j'étais à présent libre de reprendre ma vie de connard là où je l'avais laissée. En tant que petit-ami trompé et ami trahit, j'avais maintenant l'impression d'avoir assez d'expérience dans la vie pour témoigner dans l'une de ces émissions où les gens parlaient des grandes épreuves de leur vie avec une note d'émotion palpable dans leur voix. C'était comme une vie paradoxale dont jamais je n'aurais un jour soupçonné l'existence. Je ne pouvais pas devenir responsable, fidèle et attentionné et me faire larguer du jour au lendemain comme un chien sur une aire d'autoroute par une fille qui désirait prendre des libertés avec mon meilleur-ami... Si j'avais toujours espéré transpercer le cœur d'Anderson avec l'une des flèches du carquois magique de Cupidon, elle m'avait répondu avec un coup de bélier brut qui avait réduit le mien en bouillie. Alors peut-être qu'aujourd'hui, il était temps d'envoyer les idées pacifiques, les dommages et intérêts ainsi que les négociations, aux oubliettes. J'allais l'oublier, l'effacer et la replonger dans l'ombre dont elle ne sortirait plus jamais. Jenny Anderson n'était plus qu'une araignée supplémentaire dans mon placard aux horreurs. Le bon vieux Nathan était de retour, prêt à redevenir le leader sans état d'âme, le dieu du sarcasme, et le tombeur de ses dames. Fini les amourettes stupides. Je ne laisserai plus jamais quiconque atteindre mon cœur. Il serait désormais bien gardé, sous scellé dans un coffre fort blindé en haut d'un donjon imprenable, histoire d'être sûr que personne ne merde de nouveau avec mes sentiments. Ma vie devenait cet emmerdant et gros paquet de nœuds que je peinais à démêler. Une équation risquée et trop compliquée qui risquait de me faire exploser à tout moment à cause d'un mauvais dosage sur la substance qui aurait dû être rendue illicite. Une substance appelée Amour, qui vous balançait de la belle poudre aux yeux jusqu'au jour où vous vous rendiez compte des artifices. Enfin... Même cette équation était facile face aux calculs incompréhensibles que notait mon professeur de maths au tableau. Je soupirais et repartais dans mes divagations, même si je savais qu'en ce moment-même, ma classe ressemblait à un véritable zoo. J'étais le singe épié derrière la vitre par des touristes idiots armés d'appareils photos mitrailleurs, et je n'osais même pas penser à ce que ça devait être pour les deux autres protagonistes de l'histoire... Ennuyé et feignant, j'étais maintenant fasciné par les dessins mortifiants que faisait naître mon esprit malade d'ennui quand des murmures me poussèrent à croire qu'il avait enfin quelque chose d’intéressant à voir. Sauf que ce n'était pas vraiment quelque chose qui aurait dû m'intéresser... En voyant un visage triste s'inviter ​parmi les élèves derrière la vitre rectangulaire qui découpait la porte, Monsieur Philips me jaugea avec un air mauvais puis décida de fermer les stores. Oh, chouette, encore elle. Non seulement Jenny se battait pour rester dans mon cœur, mais elle se battait également pour rester dans mon champ de vision. Jamais je n'avais éprouvé autant de reconnaissance envers Philips qu'à cet instant où il avait tiré sur la corde pour la faire disparaître, elle et son regard de cocker attristé. 

—On dirait bien que vos ébats amoureux sont plus compliqués que les feux de l'amour, Bellamy, rétorqua-t-il à mon intention lorsqu'il passa dans les rangs pour​ vérifier les calculs en promenant son regard loucheur sur mes dessins. 

        Un sourire naquît sur mes lèvres, sa cruauté était tout à fait prédictible. 

—C'est dommage qu'on ne puisse pas en dire autant des vôtres. 

        Fini l'imposture, mon règne en matière exécrabilité n'en était pas encore à son apogée. ​Jacob Nox garda le silence, et pourtant, il mourrait d'envie de lâcher son rire idiot, lui parmi tant d'autres. Ça aussi, c'était prévisible. Mon enseignant grimaça mais n'ajouta rien, lui non plus. Sûrement parce qu'il avait également remarqué la disparition de Nathan 3.0, la pâle copie de moi-même, le bon petit samaritain qui avait pris ma place ces dernières semaines. Je l'avais assassiné au moment où Jenny avait posé ses lèvres sur celles de Dean et je m'étais résolu à l'enterrer quand j'avais franchies les portes du lycée, en arrivant, ce matin. La sonnerie me délivra enfin de ma séquence d'observatoire, tout le monde se désintéressa enfin du singe et ce fût sans aucune surprise que la foule se rua à l'extérieur en un quart de secondes. Ce ne fût évidemment pas mon cas. Dehors, dans les couloirs, il y avait Jenny. Et plus précisément Dean et Jenny. J'étais peut-être légèrement refroidi quant à l'idée de les voir côte à côte... Ou bien de les voir tout court. J'allais devoir endurer ça pendant trois petites semaines. Après quoi, ma dernière année de lycée à Robert E. Lee prendrait fin prématurément, sachant que je préférais sécher les deux dernières pour les passer à traîner sur mon futur campus universitaire, histoire de me trouver de nouveaux amis -plus fidèles que les anciens, si possible- pour la rentrée prochaine. En attendant, je flânais dans ces foutus couloirs comme une coquille vide. 

—Tu viens à ma fête ? 

—Hein? 

—J’organise une fête ce soi​r, répéta mon interlocutrice. 

        J'étais tellement absorbé par ma séance de réflexion philosophique que j'en avais totalement oublié l'existence des autres. 

—On se connaît ? Demandais-je alors que cette jolie fille était clairement en train de me faire du gringue. 

        Elle esquissa un sourire. 

—Eva Chamberlain, je suis avec toi en cours d’italien. 

        Oh, elle voulait sûrement parler de l'heure que je réservais habituellement à la fumette ou aux moqueries à propos des footballeurs, perché sur mes gradins. Pour la professeur d'italien, mon existence n'était qu'une légende, car elle ne m'avait jamais, à proprement dit, vu en vrai. 

—Ah oui, Eva, je vois parfaitement, mentis-je en me pinçant la lèvre inférieure. 

        Elle était irrévocablement en train de sombrer dans les méandres de son esprit qui devait lui venter mes mérites. Mes prunelles blues et mon​ visage angélique l’avaient déjà faite prisonnière… 

—Il ment, assura Dean en arrivant comme une flèche. 

        Je soupirais. Encore lui. 

—​On peut discuter? 

        La sympathique Eva ne perdit pas son sang-froid pour autant, armée d’une remarquable motivation, elle réitéra son offre en l’ignorant. 

—Crois-moi, il ne se souvient même pas du nom de son chat alors comment voudrais-tu qu’il se rappelle de toi ? Persista-t-il alors qu'elle levait les yeux au ciel, ennuyée. 

        C'était bien là, une preuve que Dean avait perdu tout sex-appeal depuis que le lycée avait appris a quel point la loyauté comptait pour lui, même si je doutais du fait que ça l'affecte pendant très longtemps. 

—Je vais y réfléchir, en attendant, tu pourrais peut-être me donner ton numéro de téléphone…Juste au cas où, lui répondis-je avec un clin d’œil en prenant sur moi pour ne pas écraser la tête du troisième élément sur l'un des casiers qui nous entouraient. 

—Oui, il te rappellera, soupira Dean en la voyant me tendre la précieuse série de chiffre tracée au marqueur noir sur un bout de feuille arrachée. 

        Quand elle reprit son chemin, ma haine refit immédiatement surface. 

—Oh tiens ! Le traître en chef ! Quoi de neuf Hower ? Celle-là aussi tu vas essayer de me l’arracher ou bien tu vas te contenter de ton premier butin pour un moment ? 

        Il vira au cramoisi. C’était d’ailleurs l’effet escompté. 

—Il faut que je te parle, m'annonça-t-il d'une voix grave que l'on utilisait souvent dans les situations de crise. 

        Même la fin du monde n'aurait pas suffit à m'y résoudre. 

—D’accord, vas-y, mentis-je. 

        Il commença à ouvrir la bouche mais se ravisa quand il vit mon désintéressement total. Même si je crois que ce qu’il l’avait poussé à ​s'arrêter, était le fait que je venais de lui tourner le dos et de reprendre mon chemin. 

—Nate... 

—Je t’ai dit que tu pouvais me parler, pas que j’allais écouter. 

—On dirait un gamin qui joue avec les mots... 

        C'était la meilleure. 

—On dirait une salope qui essaye de​ s'excuser avec des mots... Oh, non, pardon, j'ai confondu avec ta copine Jenny. 

        Dean m’empoigna le bras et me poussa à rentrer dans les cabinets des garçons, déserts. Non seulement cet abruti m’avait volé la fille que j'avais eut le malheur​ d'aimer, mais il allait maintenant me séquestrer dans un lieu nauséabond parce que j'avais osé lui rendre la monnaie de sa pièce. 

—Laisse-moi passer ou je te casse la gueule, déclarais-je avec ma décontraction habituelle. 

—C’est une menace ? 

—Nan, ça va te paraître un peu cliché mais c'est une promesse. 

        Il inspira et expira une grande bouffée d’air puis prit la parole. 

—Je tiens à m’excuser pour tout ce que j’ai fait. Je suis désolé et je laisse tomber. 

—Alléluia, que dieu te pardonne ! La lumière du tout puissant t’as illuminé ? Avant ou après que tu aies pris conscience qu’il existait autre chose que ton foutu nombril ? 

        Son regard dériva sur le carrelage ​terne et crasseux. Mon ton était empli de sarcasme, et j’étais pratiquement sûr qu’il avait lui aussi saisit l'assonance venimeuse qui s'y dissimulait. 

—J’ai vraiment fait n’importe quoi. J’ai embrassé Jenny et ça n’a rien changé. Je pensais que ça raviverait la flamme, que ce serait comme avant mais… 

—Oh, alors c'est ça? T'es là pour me parler de tes problèmes de conscience? 

—Nathan, je suis venu pour te di​re que j’ai rien ressenti à ce moment. Rien d’autre que de la culpabilité et de la tristesse par rapport à ce que je t’ai fait. 

—Pardon, je me suis mépris, c'était donc des sentiments dont tu​ parlais, raillais-je. 

—Ecoute, répondit-il. Je pouvais pas prédire ce qui allait se passer, c'est arrivé comme ça. 

—Ah, si tu veux des prédictions j'ai le numéro d'un voyant. Appelle-le, il arrivera peut-être à te prédire le doigt d'honneur que je m'apprête à​ brandir rien que pour toi et le vent que tu es sur le point de te manger. T'en penses quoi? 

        Il leva les yeux au ciel. 

—Elle souffre, Nathan. Et je ne suis pas sûre qu'elle sera prête à te pardonner si tu vas trop loin. Jenny s'en veut mais elle ne se laissera pas faire pendant très longtemps... 

—C'est à moi de me défendre contre elle, pas le contraire. Dégage avant que je me fasse une joie de divulguer ton petit secret. 

        Son expression changea, il y eut une brève transition du désespoir à la curiosité. 

—Quel secret? Que je suis le pire des meilleurs amis? Désolé mais tout le monde le sait, c'est trop tard. 

        Mon air machiavélique lui fit perdre son sourire. Il venait de prendre conscience de ce à quoi je faisais référence, et c’était bien plus sale ​qu'une vulgaire insulte. 

—Je sais pourquoi t’es parti Hower, et bientôt, tout le monde saura que ta famille n’a pas décidé d’effectuer son petit tour du monde par hasard et qu’elle était trop honteuse pour rester brouter dans les mêmes pâturages après ça. 

        Sa mâchoire se serra et il fronça les sourcils. 

—Comment est-ce que… 

—J'ai une question du même genre! Comment est-ce que tu crois que Jenny réagira lorsqu'elle le saura? Criais-je. 

—Tu sais même pas ce qui s'est passé. 

        Oh si, j'étais au courant de tout. Merci Julian. 

—La trentaine, mariée, c’est bien ça ? Dis-moi si j’ai faux... 

—Nate, murmura-t-il à voix basse. 

—Venons-en à la question principale, elle était bonne ta voisine? 

        Le visage de Dean se figea en grimace. Il ne bougeait plus, complètement abasourdi. 

—Je connais les circonstances, pas besoin d'explications, signalais-je. 

        L'histoire n'était pas si compliquée. Jenny et Dean avaient eu une période en eau trouble et elle s'était concrétisée par une rupture de dix jours, durée pendant laquelle il avait apparemment batifolé avec sa trentenaire. J'ignorais ce qui était le plus vexant, le fait qu'il ait gâché ma relation avec J. ou bien le fait qu'il ne m'ait jamais rien dit de celle-là. 

—Je sais pas comment t’es au courant de ça, mais je m’en fiche. Tu es mon meilleur ami et j’ai compris maintenant, déclara-t-il. Je serai ton ombre, je m’effacerai, je te promets. Je me déteste pour ce que j'ai fait. 

—C’est même pas au niveau de mes espérances, soupirais-je. 

        Je savais pertinemment qu’il était au bord de la crise de nerfs. Un gouffre émotionnel où je l’y poussais frénétiquement à chaque seconde. Hower finit par relever la tête et consentit finalement à me lâcher. 

—Je sais ce que t’essayes de faire, et ça marche pas. Je vais ​pas te laisser tomber. Tu es mon ami. Je vais t’aider... Je vais t'aider à récupérer Jenny et réparer mes erreurs. 

—​Je ne veux pas de ton aide, je veux pas non plus d'une fille indécise qui joue les girouettes. 

—​Très bien, alors on l'oublie, tous les deux. J’en ai marre de ce triangle amoureux à la con. Mettons-y fin, ça tourne en rond, proposa-t-il. 

        ​La trahison était toujours là, encore bien vive dans mon esprit, et pourtant, je considérais très sérieusement son offre. Peut-être qu'accepter sa main tendue serait pour moi la seule véritable occasion de tourner la page Jenny. J'allais sûrement faire une grosse erreur mais... 

—​Tu sais quoi? Ok. 

        Ses yeux se désorbitèrent presque lorsque son cerveau assimila ma réponse. Il avait l'air complètement désorienté. Moi, en revanche, je ne l'étais pas. Je savais parfaitement où je mettais les pieds et le sentier m'avait l'air parfait. 

—​Alors c'est tout? Tu vas accepter? Comme ça? 

        L'ancien Nathan n'aurait jamais laissé une fille lui barrer le chemin. 

—​​Jenny n'était qu'un amusement. Je m'en fou, je l'ai oubliée et je ne vois plus de raison de te détester maintenant. 

        Dean acquiesça, heureux et souriant. 

—​​​Merci. 

—​​​On est libre de voir qui on veut. Je me fiche de ce que tu fais et pareil de ton côté, c'est clair? 

        Ma main tendue ne lui suffit pas, il me serra contre lui et me donna une tape amicale qui me faisait penser à celle que mon oncle Henry me donnait à chaque fois qu'il me voyait. 

—​Arrête-ça, grognais-je, j'ai l'impression qu'on va finir gays. 

        Un rire lui échappa, franc et libéré. 

—​Avoues que t'aimerai, plaisanta-t-il. 

—​Vas te faire foutre. 

        Cet armistice ne ferait pas disparaître l’impitoyable roi pour autant. J’allais continuer à régner et faire comme je l’avais toujours fait avant l’épisode Jenny, et personne ne m'en empêcherait. 


        Au déjeuner, en voyant Dean marcher à mes côtés, la foule souleva les questions habituelles. Le duo mortel était-il de retour? Étais-je assez stupide pour vendre si facilement mon âme au diable? Étais-je devenu le leader ramolli que tout le monde avait crû que j'étais ces dernières semaines? La réponse était non. Je n'avais pas changé. J'avais simplement décidé de m'empirer et d'élargir mon royaume. Nous marchions entre les tables disposées en rang, un peu comme l'aurait fait une star de rock et son escorte de garde du corps. J'étais en tête du peloton stellaire, sourire sur les lèvres, plateau presque vide sur les bras. A quelques mètres sur notre droite, Julian et Jenny nous observaient, complètement écrasés par notre supériorité. Les filles, les garçons et même le personnel nous suivaient du regard, complètement hypnotisés. Le Nathan qu'ils avaient jusqu'à présent connu avait disparu, et Robert E. Lee était en train de le réaliser. Indifférent, dédaigneux et complètement snobe en passant devant Jenny et son caniche, le geste le plus irrespectueux qui me vint à l'esprit fût de leur jeter un mouchoir roulé en boule qui traînait sur le coin de mon plateau en pleine tête. La foule se mit à rire et à m’applaudir quand Julian emmena Jenny à l'extérieur, complètement abattue. J'étais incroyablement satisfait, même malgré les sourcils froncés et l'air réprobateur de Dean qui semblait ne pas avoir apprécié cette humiliation.​ Il avait du mal à supporter ma conduite odieuse, mais à vrai dire, ce n'était pas comme s'il avait vraiment le choix. 

—​​Ca va? Fis-je tout en m'asseyant face à lui à la table la plus reculée du self. T'as l'air tendu comme un string. 

        Mon regard fixe le poussa à baisser le sien sur son assiette. Il était mal à l'aise, et j'adorais ça. Dean ne répondit rien, conscient d'avoir perdu tout le respect que je lui avais jadis porté et qu'il agissait maintenant comme il le fallait pour regagner ma confiance. 

        Vers dix-sept heures, le parking se vida progressivement. Assis derrière le volant de ma Chevrolet rutilante, je fredonnais sur un vieil air de The Neighborhood, mon groupe préféré, quand le reflet de la personne que j'attendais depuis maintenant une bonne demie-heure apparût dans mon rétro-viseur. C'était une situation des plus étranges, mais ça ne l'était plus pour moi. Plus maintenant. Elle ouvrit la porte et hésita à se hisser dans l'habitable, légèrement déstabilisée. 

—​​​T'as eu mon message, devinais-je avec un sourire en coin. 

        Finalement, elle se décida enfin et prit place sur le siège passager. 

—​​​Je... 

—​​​Tais-toi. 

—​​​Nathan, je suis désolée... 

        Jenny n'eut pas le temps d'achever ses piteuses excuses. Mes lèvres les étouffèrent. 

—​​​On oublie? Bégaya-t-elle. 

—​​​Nan. Je ne veux plus de toi dans ma vie. 

—​​​Je comprends pas. 

—​​​Mais ça ne veut pas dire que je te veux plus. Accepte et encaisse ou vas-t'en. 

        Ma passagère semblait plus confuse que jamais, hésitant à pleurer une rivière ou à m'embrasser à pleine bouche. Même si Jenny Anderson ne comprenait pas grand chose à ce que je venais de lui raconter, elle opta rapidement pour la seconde option, plus féline que jamais.

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