James et moi avions prolongé notre voyage encore trois jours, passant dans ce pays exotique, une semaine au paradis. Dans l'avion, James lisait un livre tandis que moi je prenais plaisir à l'observer, à graver à jamais les traits de son visage dans ma mémoire.
Je l'aimais et me l'avouer aussi ouvertement, me rendait heureuse. Il me rendait heureuse...
J'entrelaçai mes doigts aux siens, il décrocha le regard de son livre pour le porter sur moi. Il me sourit puis porta ma main à sa bouche.
- Le voyage va être long, adosse ton siège si tu veux dormir. Me conseilla-t-il.
- Je veux dormir dans tes bras. Lui avouai-je dans un caprice d'enfant.
Ses yeux pétillèrent et il agrandit son sourire. Il releva par la suite, l'accoudoir qu'il y avait entre nos deux sièges, adossa son siège puis tapota sur sa jambe comme une invitation. Heureuse, je montai sur ses jambes avant de peser de mon poids sur son torse chaud. Je calai mon visage dans le creux dans son cœur puis gémi-je de plaisir quand les effluves de son parfum titillèrent mes narines.
Oui, il me rendait heureuse...
*
- Reyma ?
Patricia. Vêtu de blanc dans ce magnifique parc, je m'étais perdue à écouter le son des oiseaux, ne voyant l'heure passée. Ils devaient tous m'attendre ! Je me retournais et souris à Patri qui me tenait le magnifique bouquet de fleurs fait à partir des fleurs du jardin. Elle s'en alla par la suite en sautillant de gauche à droite dans sa petite robe blanche.
- Patricia !
James. Vêtu dans son plus beau smoking, il m'attendait au pied de l'hôtel avec son plus beau sourire. Le regard braqué sur moi, j'avais l'impression d'être la seule personne sur terre quand il me regardait avec autant d'intensité. Et alors que le son du piano s'éleva dans la bourrasque du vent, je m'avançai au rythme de la mélodie vers l'homme avec qui je voulais m'unir à jamais...
- Sort-s'il te plaît, tu vas la réveiller...
J'immergeai lentement de mon rêve dans un grognement roque, me tortillai quelques secondes sur moi avant de croiser le visage angélique de Patri. Je lui souris et elle sauta dans mes bras.
- ¡Te echaba de menos un montón! Tu m'as manqué énormément. M'avoua Patri.
- ¡Mi también! Moi aussi...
- Patricia ! Tonna son père mécontent. Je t'ai dit que tu allais la réveiller. La gronda-t-il.
Le regard lourd de son père sur elle, Patricia baissa la tête une moue triste au visage.
- Ce n'est pas grave James. Quelle heure est-il ?
Il quitta dévia lentement le regard de sa fille à moi.
- Neuf heures du soir. Me répondit-il d'un ton neutre.
- Neuf heures du soir ! Répétai-je en écarquillant les yeux. Si tard ! Tu aurais dû me réveiller plus tôt James. Me plaignis-je en sortant du lit à la recherche de mes chaussures.
- Où vas-tu ? Tonna James mécontent.
- Il faut que je rentre chez moi, ça va faire une semaine que je n'ai pas mon téléphone et mes proches vont s'inquiéter. Lui fis-je remarquer.
Je retrouvais mes chaussures dans un coin de la chambre et les enfilai. Précitée, j'avais laissé tout ce temps mon téléphone à la maison et j'étais sûre que Jason ou ma mère avait tenté des centaines de fois de m'appeler. Il fallait que je les rassure...
- Ton frère m'a appelé. Je lui ai dis que nous étions rentrés et que t'avais oublié ton téléphone chez toi, que tu l'appellerais sûrement demain.
Je levai la tête et croisai le regard de James, déterminé à ce que je passe la nuit chez lui.
- Ma mère ? Il faut que je la rassure aussi...
Il s'avança à mon niveau et me tendit son téléphone sous mon air interrogateur.
- Je suppose que tu connais son numéro par cœur... Tu peux l'appeler de mon téléphone. M'informa-t-il.
Il avait réponses à tout !
Alors que je voulus retorquer quelques choses, il me devança :
- Tu pourrais prendre l'une de mes chemises pour faire ton pyjama cette nuit et demain pour le travail, il y a dans la valise les vêtements que l'on t'a acheté au Japon. Termina-t-il un sourire satisfait au coin des lèvres.
Oui, il avait réponses à tout !
Je soupirai, abdiquant ainsi sous son sourire ravie. Il sortit de la chambre avec Patri me laissant seule pour parler à ma mère.
Je pris le téléphone en main et composai le numéro de ma mère avant de m'affaler sur le lit et fixai le plafond du regard.
- Allo ?
- Maman ? C'est Reyma !
- Reyma ! Où étais-tu, j'ai tenté de t'appeler toute cette semaine. Fit-elle inquiète.
- J'étais au Japon avec James. J'ai suivi ton conseil et je suis heureuse. Lui avouai-je le sourire aux lèvres.
- Oh ma fille... Fit-elle d'une voie emplie d'émotions.
Je fronçai les sourcils et me relevai dans le lit.
- Qu'est-ce qu'il y a maman ? Tu pleures ? Lui demandai-je inquiète.
Elle ne répondit pas à ma question mais je l'entendis renifler.
- Promets-moi de suivre ton cœur mon enfant...
- Maman ! M'inquiétai-je.
- Accroche-toi à cet amour qui te rend heureuse et il te rendra aussi forte...
- Maman !
- J'aurai dû te protéger... Je suis désolée mon enfant. Finit-elle dans les larmes.
- Maman !
Elle venait de me raccrocher au nez, mon cœur tambourinait de peur et les larmes perlaient sur mon visage. Que se passait-il ? Ma maman, je voulais ma maman !
J'essayai à plusieurs reprises de l'appeler à nouveau, mais son portable était éteint. Je restai dans la chambre, enroulai dans les draps dans le lit. James vint me trouver ainsi et il paniqua :
- Ebiéreyma, qu'est-ce qu'il y a ? Tu es malade ? Me demanda-t-il en touchant mon front de la main.
- Je veux ma maman ! Pleurai-je.
La surprise traversa son regard avant qu'il ne vienne dans mon dos me serrer contre lui.
- Qu'est-ce qu'il y a mon amour, parle-moi, s'il te plaît.
- J'ai peur...
Il me pressa plus fort dans ses bras et je lui racontai en détail notre conversation.
- J'ai un mauvais pressentiment... Finissais-je pensive.
- Ne t'inquiète pas Ebi... Ecoute ta mère et laisse-moi te rendre forte.
- Ebi ? Répétai-je en me tournant face à lui.
Il sourit et essuya mes larmes en des caresses.
- Oui, Ebi... c'est un petit nom chou, n'est-ce pas ?
- Chou ? Répétai-je. Tu te ramollis James.
Il éclata d'un rire joyeux.
- Juste avec toi... me chuchota-t-il avant de me voler un baiser.
Il sortit du lit et me tendit sa main.
- Tu viens, on va diner. J'ai fait des pancakes.
- Pour le diner ? M'exclamai-je.
- Oui. Répondit James en s'en allant fier de lui.
Hébétée, je le suivis sur les pas jusqu'à la cuisine. Patricia était déjà en train de déguster ses pancakes. Je vins m'asseoir en face d'elle tandis que James me réchauffait mes pancakes pour les servir.
- Des pancakes pour le diner ! Fis-je remarquer à Patri encore sous le choc.
Elle haussa les épaules.
- Oui... mais c'est encore mieux que les pizzas que tonton Jack m'a fait manger toutes cette semaine.
J'éclatai de rire devant la révélation de Patri et James nous foudroya d''un regard méfiant.
- Que complotez-vous ?
Nous prîmes un air innocent avant d'éclater de rire quand il tourna le regard. À nouveau, il ne porta le même regard méfiant que la première fois et nous fûmes l'air de rien. Quand il tourna une fois de plus le regard, Patri s'approcha et me chuchota :
- Papa et tonton Jack son trop nuls en cuisine, il n'y a que les pancakes que Papa ne fait pas cramer et tonton Jack il passe une heure à me faire cuire un œuf...
Je ne pus m'empêcher de me moquer ouvertement. Les hommes et la cuisine !
James vint plaquer mon assiette de pancakes en face de moi avant de s'asseoir à mes côtes.
- Peut-être mais le plus grand cuisinier au monde, c'est un homme. Affirma James boudeur.
Zut, j'avais pensé à voir haute...
- C'est sûr que ce n'est pas toi ! Me moquai-je davantage.
Il grogna dans sa barbe et nous intimida à terminer notre plat sans rechigner. Patricia et moi, mangions de bon cœur en continuant de le taquiner sur sa cuisine.