The Other Side (BxB) - Tome 1

By ManonSeguin

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Etudiant modèle dans une grande université, le monde de Tobias s'effondre lorsqu'il perd sa bourse d'études d... More

I. Se faire manger tout cru
II. Vendre son âme au diable
III. Les travers de l'Enfer
IV. Le loup et l'agneau
V. Face contre terre
VI . Prison dorée
VII. Se faire avoir en beauté
VIII. Bodyguard
IX. Le vilain petit canard
X. Un goût d'amour
XI. Pipe et Kebab
XII. Le démon de minuit
XIII. Marquer son territoire
XIV. Ce qui vous bouffe de l'intérieur
XV. Du pareil au même
XVI. Fièvre
XVII. Partir en beauté
XVIII. Au son des vagues
XX. Sauce barbecue ou piquante ?
XXI. Retour à la réalité
XXII. Combattre ses démons
XXIII. Une chevelure blonde ? Tu es sûrement un Malfoy !
XXIV. Être un livre ouvert
XXV. Jeu Set et Match
XXVI. Entrée en guerre
XVII. Un ennemi commun
XXVIII. Les quatre vérités
XXIX. Tout est bien qui finit...
XXX. Docteur maboul
XXXI - Filature
XXXII. Toc ! Toc ! Bonsoir.
XXXIII. Manchot et Pingouin
XXXIV. Sauver le damoiseau en détresse
XXXV. Les tambours de la guerre
XXXVI. Chacun dans son coin
XXXVII. Break Time
XXXVIII. Dans un océan de pensées
XXXIX. A l'aube du combat, nos cœurs palpitent
XL. Sauve nous
XLI. Combattre ses démons intérieurs
XLII. Pour se retrouver, il faut savoir se quitter

XIX. Torture et prison dorée

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By ManonSeguin

L'être humain est un être de dualité. Pleines de contradictions qui s'opposent constamment. Comment peut-on ressentir deux émotions à la fois ? Était-ce trop demandé de nous faire un cerveau moins compliqué, capable de choisir un truc à la fois ? Au lieu de ça, tout se mélange et se transforme en joyeux bordel.

J'étais à la fois anxieux de ce qui allait se passait, comme très excité. Je ne sais même pas pourquoi. Mon anxiété vient sans doute de Nick qui n'a pas dit un mot depuis que nous sommes partis. Il s'est terré dans un silence presque religieux, refusant jusqu'à faire le moindre contact visuel avec moi. Son front est appuyé contre la vitre de la voiture tandis que ses yeux se perdent sur le paysage nocturne défilant à toute vitesse devant nous.

Il me stresse.

Être une nouvelle fois en costume ne me réjouit pas non plus. Je me sens oppressé, comme si petit à petit, j'oubliais comment respirer. Je ne suis pas à l'aise tout simplement.

« Monsieur, nous sommes arrivés. »

Un grand portail dévoile une allée de sapin qui s'aligne parfaitement, révélant progressivement une maison gigantesque.

On croirait l'une de ces baraques issues d'un catalogue, un peu comme celle de Nick et encore... celle de Nick fait pâle figure à côté.

Je descend de la voiture, mais constate que mon partenaire reste dedans un long moment. Depuis le début, ce repas ne semble pas l'enchanter et toute la souffrance du monde semble s'afficher sur son visage quand celui-ci se tourne enfin vers la porte d'entrée.

« Quand faut y aller... »

Il descend et me passe devant. Je sais ce que j'ai à faire. Rester à proximité, sans pour autant le coller. Je ne sais pas vraiment ce qu'il attend de moi ce soir. Si je dois le babysitter ou lui servir de garde du corps.

On nous ouvre la porte et j'ai l'impression d'être projeté dans une de ces salles de palais immense. C'est fou. Ça pue le luxe ici. Le sol est de marbre. Il y a des toiles de maître un peu partout accrochées au mur et un énorme lustre de cristal. Tellement cliché.

Quant à Nick, il s'en fiche royalement. Il garde ses mains soigneusement dans les poches de son pantalon haute couture et attend au beau milieu du hall. Silencieusement. Droit comme un piquet.

« Tiens la brebis galeuse se montre enfin ! T'en as mis du temps. »

Un jeune homme descend les imposantes marches des escaliers tandis que ses yeux se braquent sur Nick. Un regard plein de dédain, de suffisance.

« Marley... »

Bob ?

« T'es venu accompagner à ce que je vois. Alors que le commun des mortels adopte un chien, tu préfères un homme ? À chacun sa préférence. »

Mais c'est qui ce petit con sérieusement ? Et puis son sourire blanc refait je n'ai qu'une envie, lui faire sauter ses deux dents devant.

« Les autres sont dans le salon. Père attend. »

Ah. Ça y est. Le temps que l'information monte à mon cerveau... Son frère.

Je suis Nick sans rien dire tandis que celui-ci continue de se muer dans son silence. Ça me frustre. Il ne m'a pas habitué à ça.

Il ouvre une porte au détour d'un couloir sans fin et un petit groupe se révèle à nous.

Ouvrir la porte d'un frigo aurait fait le même effet. C'est presque comme si l'ambiance glaciale de la pièce nous parvenait droit dans la figure. Si tout le monde souriait gaiement il y a encore quelques secondes, l'apparition de Nick a effacé toute joie. Merveilleux, la soirée s'annonce géniale !

« Te voilà. N'as-tu donc aucune notion de la ponctualité ?

— Excusez-moi père. J'ai été pris dans des affaires de dernière minute. »

Je lui avais pourtant dit que ce n'était pas le moment de jouer, mais il ne m'écoute jamais. Bien fait ! Fais-toi remonter les bretelles par ton père un peu.

« Voyons... Tant que tu es là, c'est l'essentiel ! Je suis heureuse de te voir Nick.

— Samantha... »

Une dame, blonde, d'un certain âge s'avance vers lui et l'embrasse sur la joue tandis qu'un autre garçon et une jeune fille le dévisagent. Ne me dites rien... Le reste de la fratrie ?

« Est-ce trop te demander de répondre aux appels de mère de temps en temps ?

— Je m'excuse.

— Tu as intérêt !

— Élisabeth, chérie. Ce n'est pas le moment de se battre. Pour une fois que nous sommes tous réunis. »

Oh. Moi qui pensais que Nick était issu d'une branche d'ogres, il faut croire que seule Samantha semble être son alliée. Ça fait au moins quelqu'un.

« Tu ne nous présentes pas ton ami ? Il a l'air charmant... Et mignon qui plus est !

— Je m'appelle Tobias. Enchanté.

— Tobias ? »

Elle fronce les sourcils un court instant puis me tend une main amicale que je saisis sans réfléchir.

« J'aime beaucoup votre prénom jeune homme. Vos parents ont bon goût.

— Sans doute.

— Bon, à table ! »

Je suis le petit groupe, Nick restant derrière.

Pourquoi sont-ils tous ici si lui est là-bas ? Tout seul dans cette énorme maison ?

« Un des gars de mon entreprise m'a dit qu'il t'a vue dans ce club Nick. C'est vrai ?

— J'y vais de temps en temps pour décompresser oui.

— C'est vrai que la vie d'étudiant toi être épuisante.

— Zack... Laisse ton frère tranquille. Nous devrions tous passer une bonne soirée.

— Mon frère ? A-t-on un nouveau membre de la famille sans que je ne sois au courant, mère ?

— Zack a raison, vous lui accordez trop d'importance. Nick n'est ici que parce que père l'autorise, rien d'autre. Tu devrais d'ailleurs te montrer plus reconnaissant, ingrat. C'est père qui s'occupe de te payer tes frais de scolarité et ta vie pendant que tu te la coules douce.

— Les enfants... »

Quelle famille de merde. Je crois que je commence à comprendre pourquoi Nick ne tenait pas à revenir ici. À sa place, j'aurais fait des pieds et des mains ou je serais passé par la fenêtre pour me casser une jambe afin de ne pas venir.

« Quand on est le fils bâtard d'une pute, on devrait pourtant savoir où est sa place.

— Marley ! »

Pardon ?

« Quoi ? Pourquoi l'inviter maintenant ? Ce n'est pas comme s'il était important ou quoi que ce soit. En plus, il vient accompagner sans prévenir personne. C'est grotesque.

— Ça suffit maintenant ! »

Le ton sec et autoritaire du père fait taire l'assemblée tandis que Nick ne bronche pas. Aucune émotion ne semble s'afficher sur son visage. Il se contente de rester là, assis, buvant son verre de vin tranquillement, laissant glisser tout ce qui lui arrivait dessus.

Pourquoi ? Pourquoi ne se défend-il pas ? Pourquoi ne dit-il rien ? Ça m'énerve. Ça m'énerve de le voir jouer au faux semblant de la sorte.

« J'ai eu un appel du directeur de ton école, Nick. Tu es suspendu pour bagarre ?

— Ah bah voyons... »

Alors là, hors de question de laisser ces chiens lui sauter à la gorge pour ça.

« C'est de ma faute ! »

Je me suis redressé, bondissant de mon siège, me sentant investi d'une mission plus que capitale tandis qu'enfin nos yeux se croisent et qu'il me fait signe de ne pas faire ça.

« Rassis-toi.

— Tu n'y es pour rien et c'est vrai...

— Expliquez-vous jeune homme.

— Nick a pris ma défense lors d'une bagarre. Ce n'est pas de sa faute. C'est de la mienne. Ne lui en tenez pas rigueur s'il vous plaît.

— Tobias assied-toi.

— Laisse-moi parler ! »

Je refuse de le laisser creuser sa propre tombe plus longtemps. Je ne suis pas venu voir le massacre de cet homme. Alors si personne ne se résout à le protéger, je le ferais.

Je me mettrais entre sa famille et lui.

« Eh bien ! Comme c'est étonnant. Quand on fréquente la racaille, on en devient une. Déjà que tu es une tâche sur le livret de famille, maintenant tu traînes le nom de père dans la boue. T'es content de toi ? »

J'ai attrapé mon verre de vin et l'ai allégrement balancé à la figure de ce « Marley » sans honte ni retenue sous le regard stupéfait de Nick.

« Oh zut ! En voilà une grosse tâche dis donc !

— Espèce de petite merde... Pour qui tu te prends ?

— Peut-être pour le gars qui a un minimum d'humanité comparé aux déchets que vous êtes. Je ne sais pas à quoi servait ce soi-disant "repas de famille", vous n'avez rien d'une famille. Vous n'êtes que des monstres ayant appelé un garçon pour vous défouler. OK, Nick n'est pas parfait, mais vous savez quoi ? Je suis heureux d'apprendre qu'il ne partage pas le même trait de caractère que vous tous. Il a sûrement tout hérité de sa mère.

— Tobias...

— Et toi ? Tu restes assis comme un con sans rien dire ? Ça ne te ressemble pas. Je ne t'ai pas connu comme ça. »

Et je ne t'aime certainement pas pour ça.

« Maintenant, si vous le permettez, on va se passer du plat de résistance. Vous pouvez vous bouffer entre vous si vous le souhaitez. Nous, on rentre. »

J'attrape Nick par le bras et l'entraîne de force jusqu'à la voiture, allant jusqu'à le jeter dedans sans vergogne.

« À la maison s'il vous plaît. »

Je suis furieux. Jamais encore je n'avais ressenti une telle haine, ou du moins, je ne m'en souviens pas. Comment peut-on être aussi ignobles ?

En rentrant, Nick monte directement dans sa chambre, sans décrocher un mot tandis que je croise Rachel dans le salon. Elle soupire et me regarde tristement.

« Je présume que la situation n'a pas changé.

— A-t-il été toujours traité ici ?

— Depuis son enfance, oui. Nick est un enfant illégitime. Quand sa mère est morte, son père s'est de suite remarié à une femme ayant déjà trois enfants.

— Ouais, les trois petits cochons. On a fait connaissance. »

Et bientôt, je leur soufflerais sur la gueule.

« Ma mère a longtemps été la secrétaire de sa mère, alors naturellement, j'ai pris le relais, ne pouvant pas l'abandonner. Tobias, faites-moi une faveur.

— Laquelle ?

— Ne le laissez pas tout seul les jours prochains. Après chaque repas... Nick est hanté par les souvenirs de sa petite enfance, de son isolement et...

— Confiez-le-moi ! »

Tant qu'il ne me saute pas dessus dans mon sommeil, je peux bien veiller sur lui.

Pourtant, toutes les images de la soirée m'ont hanté pendant une grande partie de la soirée.

Même si j'admire son sang-froid, je n'admets pas le fait qu'il n'ait pas répliqué une seule fois.

« Nick ? »

J'entre dans sa chambre sans attendre qu'il me réponde et ne l'aperçois nulle part.

« Nick ? T'es là ? »

L'eau de la douche coule tandis que je prête une oreille attentive. Est-il sous la douche ?

« Ne le laissez pas tout seul. »

Merde. Pourquoi tout de suite j'envisage le pire ? Il n'est pas comme ça. Ce n'est pas lui.

« Hé... »

M'engouffrant dans la salle de bain, je le trouve encore tout habillé, recroquevillé sur lui-même, la tête dans les bras, sous la douche. L'eau est glacée et il ne bouge pas d'un pouce.

« Hé ! Mais ça ne va pas de prendre une douche froide en cette saison ? Tu veux attraper la mort ! »

J'ai beau l'engueuler, le secouer, il ne bouge pas. Je n'aime pas ça. Je n'aime pas avoir l'impression de faire face à une coquille vide. Sans vie.

« Franchement... Tu étais déjà bien chiant avant, mais là, t'es vraiment une épine dans le pied. Je te jure ! »

Je tourne les robinets, le déshabille et va jusqu'à attraper le shampoing pour le laver tandis que je me retrouve trempé par la même occasion. De mieux en mieux.

« Tobias...

— Le premier mot que tu décroches, c'est mon nom, hein ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— Est-ce que... Est-ce que toi... »

Ses mots ne sortent pas, comme coincés au fin fond de sa gorge. Sa voix tremble. Ses yeux sont emplis d'une tristesse qui me brise le cœur.

Nick pleure.

« Je ne sais pas ce que tu voulais me dire, mais garde ça pour demain. Demain sera un autre jour. Demain, ça ira mieux et tu sais pourquoi ? Parce que demain, je serais là. »

Et demain, je t'aimerais encore plus fort qu'aujourd'hui.

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