Over The Bars (Sous Contrat D...

By LindseyTu

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Sur son vélo, Nell parcourt les avenues de New-York comme elle mène sa vie : à toute vitesse. Libre et fronde... More

Chapitre 1 - Nell
Chapitre 2 - Nell
Chapitre 3 - Nell (1ère partie)
Chapitre 3 - Nell (2nde partie)
Chapitre 4 - Mac
Chapitre 5 - Nell (1ère partie)
Chapitre 5 - Nell (2nde partie)
Chapitre 6 - Nell (1ère partie)
Chapitre 6 - Nell (2nde partie)
Chapitre 7 - Nell
Chapitre 8 - Nell (1ere partie)
Chapitre 8 - Nell (2ème partie)
Chapitre 9 - Nell (1ère partie)
Chapitre 9 - Nell (2nde partie)
Chapitre 10 - Mac (1ère partie)
Chapitre 11 - Nell (1ère partie)
Chapitre 11 - Nell (2ème partie)
Chapitre 12 - Nell (1ère partie)
Chapitre 12 - Nell (2ème partie)
Chapitre 13 - Nell (1ère partie)
Chapitre 13 - Nell (2ème partie)
Chapitre 14 - Mac (1ère partie)
Chapitre 14 - Mac (2ème partie)
Chapitre 15 - Nell (1ère partie)
Ceci n'est pas un chapitre...
Chapitre 15 - Nell (2ème partie)
Chapitre 16 - Nell
***News***
*Instant pub*
Plus d'excuse !
Good News !

Chapitre 10 - Nell (2nde partie)

1.5K 249 111
By LindseyTu

Nell, 24 ans, New York

Je pédale furieusement sur la voie réservée aux bus et taxis. Un dérapage devant un cab qui m'incendie de coups de klaxon, et je me faufile dans une ruelle sur ma droite. Ici, la neige n'a pas été déblayée et mes pneus mordent dans la poudreuse. Les bruits de circulation assourdis me laissent l'impression de rouler dans un cocon floconneux.

La ville s'offre à moi, et ma vie m'échappe.

Je redouble de vitesse pour ne pas perdre l'adhérence, mes cuisses me brûlent, mais toujours moins que mes yeux d'où s'échappent des larmes incontrôlables.

Je ne ralentis pas lorsque je débouche sur une artère passante. Un crissement de pneus m'avertit que je viens d'échapper de justesse à l'accident.

La conscience du danger accélère à peine les battements de mon cœur. La cadence que mon organe vital a adoptée est déjà effrénée, boostée par les émotions et l'effort physique.

Il faut pourtant que je ralentisse, sous peine de finir écrasée sous des tonnes de métal.

Mais à quoi bon ? À cet instant, j'ai le sentiment qu'une collision frontale avec une berline me fera toujours moins mal que l'étau qui me broie la poitrine, comme Mac me broyait le poignet tout à l'heure.

Je n'ai pas été capable de le regarder en face et de lui hurler de disparaître. Comme autrefois, il a su me toucher, trouver la voie jusqu'à ma poitrine cadenassée. Je n'ai pu que faire un pas de côté, pour qu'il me laisse tranquille.

Je ne me voile pas la face, il n'y a pas 36 solutions. En fait il n'y en a qu'une. S'il ne veut pas s'effacer, c'est moi qui mettrai la distance nécessaire.

Je suis dans une voie sans issue, une impasse dans laquelle il m'a acculée alors qu'il y a trois jours, je roulais sur une route parfaitement dégagée.

Je vais devoir trouver un autre boulot, quitter la routine à laquelle, contre toute attente, je commençais à m'attacher...

Bon sang ! J'essuie rageusement mes larmes du dos de la main, m'exhorte à me reprendre.

Ce n'est qu'un travail de coursier !

Je retrouverai un job similaire en moins d'une semaine dans cette ville. Ok, je ne travaillerai plus avec Jayla et Tanner, mais ils resteront mes amis et colocs. Et puis nous savons tous les trois que cette bulle dans laquelle nous évoluons à Del. Ex. n'est qu'éphémère.

Tanner n'a pas abandonné l'idée d'ouvrir sa boutique pour les mordus de BMX, Jayla fait ses études d'ingénieur et moi... Moi, déjà, le fait d'être restée 3 ans dans la même boite relève de l'exploit.

Non, ce qui noue mon estomac, serre mes tempes et me donne l'impression que mon cœur va imploser, c'est que ce soit lui qui, encore une fois, me déloge de ma vie, sape mes projets.

Je ralentis peu à peu, à mesure que ma rage décroit, que la tristesse prend définitivement sa place et alourdit mes mouvements.

Je me reconnecte à mon environnement, après de longues minutes à pédaler dans le seul but d'étouffer ma souffrance. Je relève la tête, laisse la bise sécher les larmes sur mes joues.

Je reconnais aussitôt le quartier dans lequel j'ai fini par atterrir. Les buildings ont disparu, remplacés par des immeubles plus modestes, mais au maillage aussi dense. Certaines façades, zébrées d'escaliers de secours métalliques, auraient besoin d'un ravalement. Les enseignes des magasins s'ornent de caractères chinois ou de mots espagnols.

Mes coups de pédales s'adoucissent un peu plus quand l'image de Luke s'impose à moi. Le garage dans lequel il a déniché le job nécessaire à sa libération conditionnelle se trouve dans les parages.

Quitte à m'être perdue dans le coin, autant faire quelque chose d'utile. Peut-être que l'oncle de Bones aura aussi un boulot pour moi. Même si je n'y connais rien en mécanique, je pourrais faire un peu de secrétariat ou de comptabilité.

L'odeur âcre de brûlé me prend à la gorge avant que j'arrive à destination. L'appréhension crispe mes épaules mais je ne crois plus depuis longtemps aux miracles. Alors, quand je m'arrête devant les ruines calcinées du garage de l'oncle de Bones, la désillusion qui me frappe ne m'étonne guère. Elle n'en est pas plus supportable pour cela.

Je mets un pied à terre, les yeux rivés sur l'espoir de sortie de Luke, qui est parti en fumée.

Ma gorge me brûle, mes jambes tremblent comme si elles ne pouvaient supporter mon poids.

Sans pouvoir détourner mon regard de ce désastre, je hèle un passant.

— S'il vous plait ! Vous savez ce qu'il s'est passé ?

L'homme s'arrête.

— Un incendie criminel apparemment. Un règlement de compte sans doute. Vous savez, précise-t-il sur le ton de la confidence, cet endroit était très mal fréquenté. Le patron n'employait quasiment que des ex-détenus. On ne peut pas leur faire confiance à ces types là...

— Non, on ne peut pas, répété-je machinalement, tandis qu'un nouveau cataclysme prend siège au creux de mon estomac.

Cette journée peut-elle être pire ?

Oui... réponds ma raison à qui je n'ai rien demandé. Car tu sais ce qu'il te reste à faire.

Ma raison a parlé, mais mon cœur proteste de toutes ses forces. Il a déjà été brisé et se souvient de la douleur du déchirement. Pourtant je dois l'ignorer, et foncer dans la gueule du loup.

J'ôte mes mitaines, déverrouille mon téléphone pour y retrouver le message qui m'est parvenu sitôt que j'ai eu dévalé les marches du MET.

De numéro inconnu :

[Voici mon numéro.

Appelle-moi dès que tu as pris ta décision.]

Inutile de lui demander comment il a eu mon numéro. Il a accès aux registres du personnel comme par le passé il avait accès aux fiches de Bancroft.

Je n'hésite pas avant d'effleurer la touche d'appel.

Luke est plus important que tout, plus important que ma fierté ou ma rancœur. Il est ma famille.

La voix de Mac résonne à mon oreille avant que deux sonneries ne soient passées.

— Nell...

La façon dont il prononce mon prénom crée un frisson qui glace ma nuque. Le ton de ma réponse est sec, mon débit rapide et saccadé, pour ne pas lui laisser l'occasion de m'interrompre.

— C'est d'accord pour une soirée. Une seule soirée... Et uniquement si tu tiens ta promesse de me donner ce que je veux en échange.

Un silence accueille mes paroles. Puis un murmure coule jusqu'à moi.

— Une soirée...Ok... Qu'est-ce que tu veux en échange ? Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

Je rassemble tout mon courage, toutes les forces qu'il me reste. Luke a besoin de moi.

— J'ai besoin d'un boulot...

Je perçois la surprise de Mac à l'autre bout de la ligne.

— Un boulot ? Mais tu as déjà un trav...

— Pour Luke, le coupé-je sans lui laisser le temps d'aller plus loin dans ses conjectures.

Cette fois, le silence est interminable, si long que je me demande un instant si Mac n'a pas mis fin à la communication.

— Pour Luke... répète-t-il finalement d'une voix dont je ne parviens pas à saisir les nuances. C'est d'accord. Un dîner contre un travail pour Luke.

Mon cœur tambourine furieusement dans ma poitrine. Le dîner, j'en fais mon affaire. Mais maintenant, je vais devoir expliquer à Luke qu'à sa sortie de prison, il va travailler pour Macsen James. Et je sais qu'il va le prendre encore plus mal que moi. 

***

Rhooooo... Mais on dirait qu'il va finalement avoir lieu, ce fameux dîner ! 

Mais pas tout de suite, car la prochaine fois, nous repartons dans le passé. Il faut le vivre, ce premier rendez-vous, et il vous réserve plein de surprises...

Bonne lecture, 

Lind

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