Bonsoir,
J'espère que vous allez bien ?
Je n'ai pas été très régulière ces derniers jours dans les postes je tenais à m'en excuser. Ça n'a pas été un mois facile.
Encore une fois merci pour tous vos commentaires et messages.
Beaucoup d'entre vous se posent des questions sur Tara. Je pense que cette histoire sera aussi intense que l'a été dans les bras du cheikh....du moins je l'espère.
Exceptionnellement, pour des raisons de soucis de réseau Internet dans ma ville, les deux chapitre serons regroupés dans un seul. Je ne veux pas prendre de risque et de ne pas pouvoir publier à 20h.
Je vous souhaite une agréable lecture.
Bisous à tous.
Alors que les premières lueurs de l'aube rayonnaient dans la chambre de Tara, Meredyce ouvrit les yeux et posa un regard sur la jeune femme endormie à ses côtés. Cette nuit avait été la plus longue et la plus éprouvante de toute sa vie. Elle était furieuse contre Klaus et son cœur saignait. Son téléphone n'avait pas arrêté de vibrer toute la nuit. Klaus avait peut-être pris conscience de ses fautes durant la nuit, songea-t-elle en recouvrant Tara d'une couverture laissée sur le côté. Peu importe, Meredyce n'avait pas l'intention de se laisser faire et attendait de lui une bonne explication sur ses agissements au cours de ces dernières vingt-quatre heures. Le plus éprouvant dans cette histoire c'était de ne pas pouvoir éclater de joie pour sa grossesse. De ne pas pouvoir partager cette nouvelle avec lui. Refusant catégoriquement de céder aux larmes, elle se leva et s'habilla sans la petite salle de bains adjacente. Une nausée lui noua la gorge tandis elle examinait son reflet sans le miroir.
Sa vie n'avait été qu'une succession de drames. Elle ne voulait plus souffrir. Elle ne voulait plus se réveiller chaque matin avec la boule au ventre. Elle voulait effacer l'image de cette petite fille cachée derrière la table, essayant de traduire cette scène horrifique de ces deux policiers annonçant la mort de son père. Elle ne voulait plus être la jeune fille assise sur une chaise dans une salle d'attente, dans laquelle on lui annonçait la mort de sa mère. Meredyce voulait tout simplement être heureuse. Pour l'instant elle ne l'était pas. Elle passait plus de temps à trembler pour l'homme qu'elle aimait qu'à sourire pour montrer son bonheur à tous. Klaus avait refusé de l'écouter. Refusé de comprendre ses craintes.
- Mademoiselle Farella ?
Le petit chuchotement de la directrice parvint à la ramener au présent. Celle-ci entra dans la salle de bains en prenant soin de ne pas réveiller Tara.
- Monsieur Kreighton est à l'entrée, annonça-t-elle.
Meredyce sentit son cœur battre à vive allure. Partagée entre le soulagement et la colère, Meredyce fixa longuement la directrice les lèvres serrées.
- Dois-je ouvrir la grille ?
- Certainement pas ! Répondit-elle fermement ; laissez-moi une minute et j'arrive.
Lorsqu'elle se retrouva à nouveau seule, Meredyce inspira profondément pour se donner du courage et quitta la salle de bains, déterminée à l'affronter. La chaleur d'été se posa sur son visage, ses mains devinrent moites lorsqu'elle l'aperçut au loin. Quand son regard croisa le sien, elle crut suffoquer. Il avait l'air mal en point, mais son expression était si dure qu'elle comprit que peu importe ce qu'il lui était arrivé, il semblait prêt à la confronter. Elle traversa alors le jardin et perçut sur ses traits de la douleur, de la frustration et de l'énervement. Parfait ! songea-t-elle en croisant ses bras contre sa poitrine.
- Tu as ordonné que l'on ne m'ouvre pas la grille ! Rugit-il d'une voix ruisselant de colère.
Le bal des hostilités venait officiellement d'ouvrir, Meredyce n'avait plus qu'à passer à l'attaque. Seulement, dès qu'elle le voyait, les mots s'amenuisaient à mesure qu'il posait son profond regard sur elle. Elle n'avait qu'une envie, se lover entre ses bras.
- Comme tu m'as ordonné de prendre un avion sans toi, riposta-t-elle l'air bravache qui au lieu de le surprendre, le rembrunit d'avantage.
- Ouvre cette grille immédiatement Meredyce ou je...
- Ou tu quoi ? Coupa-t-elle froidement ; tu vas m'expédier en France ? En Antarctique ?
Main serrée autour de l'un des barreaux, il la foudroya du regard.
- L'Antarctique me parait une bonne destination, grogna-t-il entre ses dents.
Redressant les épaules, Meredyce s'approcha de la grille. Elle remarque des cernes sous ses yeux. Cela lui était pénible de le voir ainsi, mais si elle venait à craquer maintenant, jamais il ne comprendrait ce qu'elle ressentait au fond de son cœur.
- J'ai agi comme un idiot et j'en suis pleinement conscient ? commença-t-il sur le même ton grave ; Mais alors toi ! Comment as-tu osé dire à Edouardo de partir ? Tu te rends compte à quel point j'étais inquiet !
Sa voix portait si loin que le personnel s'arrêta brutalement dans leur discussion matinale.
- Tu n'avais qu'à pas me laisser seule Klaus, riposta Meredyce d'une voix chevretant ; Tu n'as pas idée à quel point j'étais inquiète pour toi et tu m'as exclue de ta vie !
- C'était pour te protéger !
- J'ai réussi à me protéger seule pendant des années, je n'ai pas besoin de toi Klaus.
Par peur qu'il lise sur son visage qu'elle mentait elle baissa furtivement sa tête.
- En fait, c'est toi le problème Klaus, reprit-elle en s'approchant de la grille pour l'affronter ; Tu as peur d'être aimé et d'être aidé.
Mâchoires serrées, il tourna brièvement son regard vers l'horizon.
- Je n'ai pas tenu ma promesse, Meredyce, avoua-t-il d'une voix où perçait le regret ; Tyler m'a provoqué et j'ai complètement perdu le contrôle.
Pour preuve, il retira son manteau pour lui dévoiler son épaule bandée.
Meredyce écarquilla les yeux, saisie d'effroi et ordonna qu'on ouvre la grille. Ça y est...le grand Klaus Kreighton avait gagné. Dès qu'il passa les grilles, son expression mécontente se fissura dans l'abîme. Sa main valide se posa sur sa nuque pour ramener son visage face au sien.
- Plus jamais, articula-t-il en guise de remontrance.
- Pourquoi...Pourquoi tu ne m'as pas appelé ! S'écria-t-elle en frôlant son épaule ; Que s'est-il passé ?
Il se redressa de toute sa hauteur tout en fulminant.
- Tyler m'a pris par surprise et nous avons traversé la vitre en verre de mon bureau ; J'ai été touché à l'épaule.
Meredyce réprima un hoquet et le dévisagea longuement. Partagée entre l'inquiétude et l'incrédulité elle attendit patiemment qu'il poursuive avant de le juger. Épuisé, l'homme qui s'amusait involontairement à la torturer, marcha lentement jusqu'au banc pour se laisser choir dessus lourdement.
- Au début la confrontation s'est déroulée sans problème, poursuivit-il doucement ; Mais ensuite, il a commencé à faire des allusions très suggestives sur toi et j'ai perdu le contrôle.
À travers ses épais sourcils noirs, ses yeux bleus étincelaient de colère. Meredyce s'entoura de ses bras, comme si un courant glacial venait de la saisir.
- Je ne pouvais pas le laisser faire ! S'emporta-t-il comme elle ne disait rien ; Il avait bel et bien l'intention de s'en prendre à toi !
- Tu aurais dû me prévenir ! Se rebuta Meredyce en secouant de la tête ; J'étais morte d'inquiétude !
Il soupira pour seule réponse et se pinça l'arête du nez.
- Ce n'est pas tout cara mia.
Craignant le pire, elle retint son souffle et s'approcha doucement du banc.
- C'est Tyler qui m'a fais tomber.
L'air abattu, il releva ses yeux sur les siens.
- Peu de temps après l'accident, il a fait parti des témoins interrogés et selon la police c'est lui qui m'a accusé de tenir l'arme.
Meredyce porta sa main à sa bouche. Mon dieu ! Comment avait-il pu faire ça ?
Klaus paraissait à présent vulnérable. La trahison de Tyler était au-delà de tout. Il avait poussé son plan vicieux jusqu'à lui voler cinq ans de sa vie.
- C'est monstrueux, murmura-t-elle en venant s'asseoir près de lui.
Les yeux dans le vague, il finit par relever la tête avec une farouche détermination dans le regard.
- Il paiera pour ça, reprit-il violemment ; tu n'as plus rien à craindre de lui, il n'est plus un danger pour toi Meredyce, la police me l'a affirmée.
Meredyce se retint de poser sa main sur sa joue ombrée de barbe et soutint son regard déterminé. Il souffrait, physiquement et moralement. Ce déchaînement de haine envers lui ne l'avait guère aidé pendant toutes ses années. Klaus s'était nourri de cette haine pour survivre et maintenant il refusait son aide.
- Plus de mensonge ? Demanda-t-elle d'une voix ferme.
- Plus aucun, confirma-t-il fermement.
- Alors pourquoi la directrice m'a dis que tu n'avais pas signé le moindre document ?
Klaus dévisagea sa belle amante le cœur serré. C'était bien la première fois qu'il la voyait si furieuse contre lui. Mais il le méritait. C'est seulement là qu'il prit conscience de sa stupidité. En repoussant la présence de Meredyce, en refusant son aide il venait de creuser un fossé entre eux. Il fallait à tout prix qu'il rattrape son erreur. Sa colère se mua en souffrance d'avoir été si lâche. Quand ses beaux yeux verts se posèrent sur lui, un feu ardent lui noua la gorge.
- Pourquoi tu m'as menti Klaus, répéta-t-elle en le suppliant du regard.
- Je ne t'ai pas menti Meredyce, Rectifia-t-il doucement ; Je voulais gagner du temps.
- Tara veut faire ce voyage, rétorqua-t-elle vivement ; Elle a seulement besoin que tu lui dises qu'à la moindre faille, à la moindre peur tu seras là !
Cette confession lui marqua le cœur. À force de vouloir se protéger Klaus refusait de voir qu'autour de lui, les deux personnes qui comptaient pour lui souffraient atrocement.
- Je suis désolé, regretta-t-il en fermant brièvement les yeux ; Je suis tellement...
- Arrogant ? Argua la jeune femme ; Pourquoi tu refuses de voir qu'autour de toi...
- Assez cara, coupa-t-il en lui prenant la main ; Je sais exactement ce que je suis.
Klaus prit une profonde inspiration.
- Je crois que je cherche à me punir, avoua-t-il en confrontant ses yeux verts qui luisaient d'incompréhension ; J'ai l'impression que je n'ai pas le droit au bonheur, je cherche à me punir car chaque fois qu'on me regarde, j'ai la sensation que c'est mon père que l'on voit à travers moi.
Immédiatement elle secoua négativement de la tête.
- Tu te trompes Klaus, contrat-elle avec véhémence ; Tu n'es pas ton père et tu n'as pas besoin de prouver au monde entier que tu n'es pas cet homme qui te hante.
Avant qu'il ne puisse continuer elle reprit les yeux brillants.
- Je pense que tu as peur de me faire confiance car tu n'as jamais pu faire confiance à quelqu'un.
Klaus posa sa main sur sa joue, cédant pour la première fois aux larmes.
-Je suis tellement désolé trésoro, murmura-t-il en posant son visage contre le sien ; Tu as raison, je veux sans cesse tout contrôler pour me protéger et j'en oublie à quel point je risquerais de te perdre si je continue à t'écarter à la moindre faille.
L'aveu qui imprégnait les yeux de Klaus était si sincère qu'elle fondit en larmes.
- J'ai céder mon poste à New-York pour tout reconstruire ici...avec toi, annonça-t-il d'une voix rauque et douloureuse.
Il prit son visage en coupe dans ses mains, pour qu'elle soutienne son regard.
- Ma seule priorité maintenant c'est toi.
- Comment fais-tu pour que je te pardonne si facilement, lança-t-elle alors en riant doucement.
Il la dévisagea avec une lueur ardente dans les yeux.
- Je ne demande pas ton pardon, seulement m'accorder ta confiance mon amour pour que je puisse te prouver à quel point je t'aime.
Le cœur battant à tout rompre Meredyce cligna rapidement des yeux.
- Tout ce que je veux c'est que tu me fasses confiance autant que moi je te fais confiance.
Appuyant son regard sur sa bouche entrouverte, Klaus parvenait difficilement à résister à poser sa bouche contre la sienne.
- Pour te prouver à quel point j'ai confiance en toi, j'accepte de signer les papiers pour le voyage de Tara, annonça-t-il solennellement.
Étonnée, la jeune femme le dévisagea longuement avec d'esquisser un sourire en coin.
- Et si j'ai tord ? Demanda-t-elle d'une voix hésitante ; Si je me trompe ?
- Si c'est le cas alors je te chuchoterais à l'oreille que tu auras au moins essayé cara mia, répondit-il en goûtant à ses lèvres ; Dio ! Tu m'as tellement manqué...je...
Sa voix mourut. Meredyce sentit son corps se plaquer contre le sien. Malgré la douleur, il entoura ses bras autour d'elle, la serrant fortement contre son torse puissant.
Meredyce songea alors qu'il était temps de lui annoncer pour le bébé à venir. Elle redoutait juste sa réaction.
- Klaus je dois te dire quelque chose de très important.