Issa
Ma mère - Regarde comment tu es beau mon fils !
Driss - Ça c'est un beau goss rek !
Ma mère m'avait fait enfilé un grand boubou blanc avec des dentelles dorées.
Et sans vous mentir, il m'allait comme un gant.
Il était 22 heures quelques choses comme ça, et je n'ai même pas encore vue « ma femme ».
Je suis passé ce matin chez l'imam et on a officialiser l'union avec un tuteur à elle.
Il y' avait quelques membres de sa famille, et j'ai appris qu'elle s'appelait Hadja.
J'ai eu une ou deux photos d'elle.
C'est une femme normale, mais un peu trop jeune je trouve.
- Mais dis tu sais elle a qu'elle âge c'est Ha..Putain je zappe toujours son blaze moi !
Ma mère - C'est Hadja imbécile, et non je ne sais pas.Surement vingt-ans.
- Pile ?
Ma mère - Oui, peut être 21.
Driss - OH LE POINTEURRR ! Gars tu as bientôt 30 ans wsh.
- Mais Ma' là ! Tu aurais pas pu me prendre une femme de mon âge.
Ma mère - C'est ce que j'ai fais ! Mais il y'a eu des contre temps ce qui a fait qu'il y'a eu également des changements de programmes.
Elle parle d'elle comme si c'était un colis, ou d'un objet.
Driss - Elle va te redonner de la jeunesse c'est bien !
- Putain mais ferme là toi !
Bon 21 ans ça passe quand même.
On a dû ensuite rejoindre la salle de mariage où il y'avait toute ma famille.
En arrivant une griot nous a accueillis avec ses chants mais sa voix était tellement puissante que mes oreilles allaient pêter.
Et en plus de ça j'étais obligé de la payer, pas avec des billets de 20 euros ou 10 euros non des billets de 50 balles.
On va me ruiner aujourd'hui ça c'est sure.
J'avançais au rythme de ma mère qui était en train de danser et qui me prenait la main pour la lever au ciel.
Je me suis alors aperçu que sur l'estrade il y'avait un trône, et une femme habillée en blanche assise dessus.
C'est elle. Elle portait un voile blanc qui couvrait son visage et à côté d'elle se trouvait sa mère ( que j'avais vu un peu plus tôt ).
Je me suis alors assise à ses côtés, sa mère m'a salué.
Je devais enlever le voile à celle qui est désormais « ma femme » pour lui passer la bague au doigt.
Chose que j'ai fait.
Quand nos regards se sont croisés elle a aussitôt baissé les yeux et m'a laissé son doigt pour que je lui passe la bague. Puis elle a tourné son regard vers la salle.
Elle était comme sur la photo, c'est-à-dire normal juste avec quelques touches de maquillage et des bijoux.
J'ai passé ensuite mon plus clair de mon temps à rien faire, j'avais même pas le droit de prendre mon portable car à chaque fois que le faisais ma mère me lançait des regards menaçant.
Driss - Et gros viens vite fais dehors. Me chuchote t-il à l'oreille.
J'étais assez perplexe, mais je suis quand même levé pour sortir dehors avec lui.
Il y' avait un gars devant la porte de la salle avec des lunettes de soleil devant un gros bolide.
Driss - Il veut te voir. Enfin il voulait rentrer mais le sécurité l'a recalé.
- Ouais ? C'est pour ?
Il enlève ses lunettes. Driss cette grosse tapette à pousser un cris, moi j'étais juste choqué.
C'était le frère de Fily, Amine.
Amine - Donc tu te maries et ça m'invite pas ?
- On avait perdue ta trace !
Contrairement à son frère, je suis content de le revoir. Driss et moi l'avons tsheké.
Il a bien grandis ce petit hein !
Driss - Genre maintenant tu prend la relève du grand ?
Amine - Ah gars, depuis qu'il en prison hein.
- Il est pas encore sortis ?
Il fait non de la tête.
Driss - Force à vous.
Amine - Ouais merci.
J'étais encore choqué, putain il est comme son frère Fily maintenant. Même tête, même gestuelle, même gabarit.
Sa réplique quoi !
Amine - Tu as donc décidé de quitter Sheïma ?
Driss - C'est plutôt elle ouais...
Je donne un petit coup à Driss, j'ai pas envie qu'on apprenne que Sheïma m'a abandonné.
C'est trop la honte.
- On s'est séparés.
Amine - Ah ouais, bah tu peux maintenant l'oublier vue que tu te maries !
Driss - Grave !
Hadja.
J'ai profité qu'il soit parti de l'estrade pour me rendre aux toilettes qui se trouvaient au fond.
J'ai dû me tenir aux bords du lavabo pour éviter de faire un malaise car jusqu'à là encore je ne réalise même pas ce qu'il se passe.
J'avais espéré que ce soit un rêve mais à chaque fois que je posais mon regard sur le miroir je me voyais vêtue en robe de mariée traditionnelle.
* - Ça va ?
C'était ma mère qui venait de rentrer.
- Tu es quand même super culotté de me demander ça.
Elle s'approche de moi et tend sa main mais je l'ai violemment repoussé.
- Ne me touches pas !
Ma mère - Écoute je suis désolé !
- De quoi ? D'avoir gâcher ma vie ?! Pourtant tu m'avais promis !
Comment j'ai pu être idiote à ce point pour la croire ?
Ah oui, c'est ma mère. J'aurais jamais pu penser qu'elle me fasse cela, et c'est de toute façon normal et naturel d'avoir confiance à celle qui t'a mis au monde non ?
Ce n'est pas mon cas.
Ma mère - J'ai essayé je te jure ! Mais mes sœurs m'ont poussés je n'y pouvais rien !
- Donc ce sont tes sœurs qui décident pour toi ? Et également pour ta propre famille ?
Pourquoi je suis pas resté avec papa, ils m'ont prévenu et moi j'ai fais la conne.
J'ai fais celle qui ne voulait pas y croire car j'avais confiance en ma mère, et je croyais qu'elle ne serait pas capable de me faire ça.
Ma mère - Si j'aurais pu j'aurais tenue tête ! Mais c'était impossible comprend moi !
- Là tu peux très bien m'aider.
Ma mère - Comment ?
- Aide moi à m'échapper d'ici.
Ma mère - Mais soit réaliste tout de même ! On y peut rien désormais tu es marié Hadja !
Justement ça me fait mal de savoir que je suis mariée. Genre, en même pas 24 heures je me trouve avec mari.
C'est surréaliste.
Ma mère - Mais ne t'inquiète, il a de l'argent et il te laissera faire tes études. Tu vivras bien avec lui.
Mdrr, elle a cru que ça allait me calmer ça ? Me rassurer ? J'en ai rien a foutre de ça, moi je veux juste sortir d'ici merde !
- Ne m'adresse plus la parole lui dis-je avant de sortir.
Je suis repartie m'assoir sur l'estrade, j'ai essuyé quelques petites larmes qui sortaient.
C'est trop là, j'en peux plus.
Quand je vous dis que ma famille n'en ai pas une.
C'est vraiment le cas, elle est maintenant vraiment divisé.
Entre mes parents qui se parlent plus, Mokhtar qui parle plus à mes parents, Djelika à ma mère puis moi aussi.
Et entre frère et sœur c'est encore pire.
Plus tard dans la nuit.
La fête s'était achevée. Et c'est là que j'ai le plus stressé.
Je voulais limite pleurer, ou même sauter par une fenêtre enfin faire n'importe quoi tant que je ne rejoins pas cet inconnu chez lui !
Ma mère m'a souvent dis que quand un inconnu te demande de le suivre, ou te suit je crie[C'est ma mère ça 😭😂😂]
C'était une situation un peu semblable, je pouvais donc crier. Mais c'est sûrement pas ça qui va annuler tout ce qui se passe.
Pire même, on va me prendre pour une folle.
Oh mon Dieu, je ne sais pas quoi faire, quoi penser, comment me sentir.
Je suis dans un cauchemar c'est ça ?
Je vais vous paraître folle mais tout au long je ne faisais que de me pincer pour essayer de voir si c'était pas un rêve, ça semblait vraiment l'être.
Ce matin encore j'étais avec Nadège, et ce soir je suis mariée. Ce genre de chose ça se passe même pas dans un film.
Dans ma tête c'était le bazar. Jusqu'à qu'une femme vienne m'adresser la parole.
La femme - Je me suis pas présenté encore, moi c'est Aissé, la mère d'Issa. Donc ta belle mère.
Elle me souriait, je n'ai pas voulue mettre ce que je ressentais sur le moment en avant. J'ai donc légèrement sourit et lui ai tendue la main pour qu'elle ma sert.
Comme une grosse hypocrite, car je me demandais comment avait-elle pu marier son fils avec une fille que lui connaît pas, mais elle également.
Quand je vous dis que c'est surréaliste ce qui m'arrive. C'est vraiment le cas.
Aissé - Bon maintenant vous allez vous rendre chez vous. Dans votre foyer ! Je vous souhaite le meilleur, mais je tiens à dire que je viendrai demain.
Sa phrase m'avait fait peur, j'suis pas bête je suis très bien pourquoi elle viendra demain.
Mais, LOL.
Tant qu'on y est je vais cacher un couteau sur moi, mais il est hors de question que ce Issa me touche.
Cette situation me rend lunatique voir bipolaire, je ne sais pas combien de fois j'ai changé d'humeur et d'émotion au cours de cette journée.