Les rideaux de la salle de spectacle se refermèrent sous une salve d'applaudissement. Jacob et Lizbeth, tout souriants, venaient de terminer leur numéro de musique.
L'école avait fait un spectacle de fin d'année et les deux amoureux avaient présenté la chanson qu'ils avaient crée ensemble. Les spectateurs avaient l'air d'avoir apprécié, si on se fiait à l'ovation à laquelle ils avaient eu droit.
Jacob serra Lizbeth contre lui, satisfait de leur présentation.
- Tu as été fantastique, lui dit-il avant de l'embrasser.
La jeune fille rougit, pas encore habituée à recevoir de tels compliments.
- Toi aussi, répondit-elle lorsque leur baiser prit fin.
Ils se dirigèrent vers les coulisses, où d'autres jeunes les félicitèrent.
Ils attendirent la fin de la représentation, puis retournèrent à leur loft, épuisés de leur journée, mais juste avant d'entrer, Jacob s'arrêta et se tourna vers sa copine.
- Ferme les yeux, lui dit-il alors avec un petit air mystérieux.
Lizbeth cligna des yeux, interdite.
- J'ai une surprise pour toi.
Elle s'exécuta alors, curieuse. Son petit ami la fit entrer dans leur appartement et prit ses mains dans les siennes afin de la diriger vers l'endroit où il voulait.
- Tu peux ouvrir les yeux, maintenant.
Elle poussa un petit cri lorsqu'elle découvrit, juste devant la grande baie vitrée, un piano à queue.
- Je t'entends souvent fredonner et j'avais envie de t'entendre chanter accompagnée d'une belle mélodie.
- Oh ! Merci ! s'écria Lizbeth en lui sautant dans les bras. C'est le plus beau cadeau qu'on ne m'ait jamais offert.
Ils restèrent enlacés ainsi pendant plusieurs minutes, puis Jacob l'invita à prendre place sur le banc derrière le piano. La jeune fille fit quelques notes, puis enchaîna avec une chanson qu'elle connaissait par cœur.
Jacob s'assit à ses côtés en se disant qu'elle avait la plus belle voix du monde.
Lorsque la mélodie prit fin, les yeux son amoureuse brillaient de gaieté et d'amour.
- Tu es si belle, lui dit-il. Lorsque tu peints et lorsque tu chantes, j'ai l'impression de voir une rose éclore.
- Tu exagère, Jacob, dit-elle en riant.
- À peine. J'ignorais, six mois plus tôt, que l'affreux petit canard se transformerait en jolie cygne.
La jeune fille, l'air faussement offensée, plaça ses mains sur ses hanches.
- Un affreux petit canard ? Dis donc que j'étais laide en arrivant ici, tant qu'à y être !
- Ce que je voulais dire, c'est que tu étais effarouchée, angoissée, sur les dents et...avouons-le, ça ne n'a pas vraiment attiré au début, même si ta beauté était stupéfiante. Puis, tu m'a touché juste ici, dit Jacob en plaçant la main de Lizbeth sur son cœur. Le terme "affreux petit canard" signifiait que ton caractère était détestable.
- Ton caractère aussi n'était pas très attirant, répliqua Lizbeth.
- J'avoue que je ne t'ai pas donné beaucoup de chances, fit le jeune homme en pouffant.
Il reprit ensuite son air sérieux.
- L'an prochain, c'est notre dernière année dans cette école, dit-il alors, et ensuite, j'aimerais que nous partions en voyage.
- Pour aller où ?
- Que dirais-tu de faire le tour du monde ?
- J'en ai toujours rêvé, mais les études sont très importantes pour moi.
- Alors, je suggère que nous nous inscrivions dans une université en Europe et, lorsque nous aurons des moments de libres, nous pourrions visiter le coin, ainsi que les pays voisins, qu'en dis-tu ?
- C'est une excellente idée.
- Parfait ! Je vais me mettre à la rechercher de la meilleure université pour la meilleure élève de l'école.
- Et toi ?
Le jeune homme lui fit un clin d'œil.
- Eh bien, moi, je suis le deuxième meilleur élève de l'école, je ne devrais pas avoir trop de mal moi aussi à me faire accepter.
- Vantard !
- Au moins, je dis la vérité.
Lizbeth le préférait ainsi. Elle avait mis du temps à lui pardonné de lui avoir menti sur ses origines lors de son amnésie et il lui avait promis qu'il ne le ferait plus jamais.
- Tu as raison, finit-elle par admettre, mais la prochaine fois, dis-le d'une façon un peu moins prétentieuse.
Il lui répondit par un petit sourire narquois.
- Que va-t-on faire cet été ? interrogea Lizbeth. Les devoirs vont me manquer.
Jacob l'observa comme si elle était folle.
- Il va vraiment falloir que je t'occupe, dans ce cas.
Il la prit dans ses bras et l'emmena dans leur lit.
- On ne peut tout de même pas faire ça tout l'été, s'esclaffa Lizbeth.
- Je sais, mais on peut quand même fêter notre succès au spectacle.
Dire que la jeune fille avant tant redouté ce moment et que, maintenant, elle en redemandait sans cesse. Jacob et elle avaient attendu avant de faire le saut. Ils avaient fait semblaient d'avoir couché ensemble pendant la Virgin Night mais, en fait, ils avaient attendu que Lizbeth soit prête...et ça avait été magique...du moins après la douleur du début.
- Sérieusement, Jacob, dit la jeune fille. J'ai peur de m'ennuyer si on reste dans ce loft tout l'été.
Le jeune homme la fixa quelques secondes, qui se leva et se dirigea vers un placard.
- Qu'est-ce que tu fais ? s'alerta Lizbeth, pensant l'avoir offensé.
Il sortit alors de nombreuses sangles et cordes.
- Euh...je ne suis pas vraiment adepte de bondage, dit-elle, mal à l'aide.
Jacob éclata de rire et lui lança un casque, qu'elle attrapa de justesse.
- J'ai pensé qu'on pourrait faire de l'escalade, cet été. Nous avons une belle montagne pour nous entraîner.
- Je ne suis pas certaine...
- Ne me dis pas que tu as le vertige ?
- Eh bien...
- Ce n'est pas grave, si je t'ai appris à t'aider à vaincre ta peur de l'eau, je réussirai à vaincre celle des hauteurs.
Lizbeth leva les yeux au ciel.
- Rien ne t'arrête, toi !
Il lui sourit et la rejoignit dans le lit.
- Pour l'instant, on a un planning bien rempli, dit-il alors en l'embrassant.
La jeune fille répondit à son baiser en songeant à quel point elle aimait désormais son « ennemi». Elle ne pouvait plus s'imaginer vivre sans lui.
Finalement, Lizbeth avait enfin trouvé sa place dans cet endroit.
- Carpe Diem, dit-elle entre deux baisers, les faisant sourire tous les deux.