Un coeur pour deux

By TitiGratien

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Laure n'a pas une vie facile. Elle vit sans cesse contre le temps. Mais ses plans sont remis à zéro à cause... More

Prologue
Chapitre 1: Le début
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 5
Chapitre 6

Chapitre 4

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By TitiGratien

La douleur physique n'est pas plus forte que toutes les souffrances psychologiques. L'idée même d'apprendre du jour au lendemain que vous êtes malade, n'est pas facile à digérer, je pense pour nous tous. Cela avait été pire pour moi, il m'était inconcevable que quelque chose gardait en otage à mon insu entre "ses mains": ma propre vie. Que ma mère me dicte tout ce que j'avais à faire, était déjà insupportable, alors une foutue cellule cancéreuse me ravageait entièrement ma vie. Ça m'acheva d'un coup de massue. En plus de tout ça, les médecins m'avaient soumis à un traitement stricte. Il entraînait de tout arrêté. Tout ce que j'aimais : mes passions, mes amis, ma famille; mon cancer avait tout fait partir en poussières. Je me devais d'arrêter les cours et par conséquent moins voir mes amis. Comble de tout, certaines personnes que je considérais comme mes frères, mes sœurs ont arrêté de me rendre visites, de peur "d'attraper" eux aussi le cancer. Pourtant par preuve du contraire le cancer n'est pas contagieux. Mais cela leur suffisait comme raison pour ne plus venir me voir. Enfin c'est ce que j'en ai conclue.

En ayant fait le choix de retourner au lycée, j'avais fait aussi le choix de revoir ceux qui avait été un jour mes amis. Nous étions à moins d'une heure de ma rentrée en classe de Terminale, de mon retour dans la réalité. J'avais pu passé dans ma classe normale car les cours par correspondance m'avait permis de garder le même niveau. Bizarrement je repris très rapidement mes habitudes. Mon réveil avait sonné à 6:11 précise - j'apportais une grande importance à mes numéros fétiches et le 11 en était un - puis me levait à la deuxième sonnerie quatre petites minutes plus tard.
La veille j'avais soigneusement organisé mes vêtements de façon à ce qu'à mon réveil je ne sois pas bouleversée par les événements et que dans la hâte j'oublie de me vêtir correctement. Je suis le genre de personne qui n'est pas très soigné tout les jours mais qui apporte un grand soin à son apparence les jours qui me paraissent plus importants. Je n'y peux rien, je suis comme ça. On ne change pas nos habitudes.

Il arriva le moment où je du me rendre à l'évidence. Étais - Je réellement prête à les revoir eux ? Ceux qui m'avaient blessé plus d'une fois à l'époque de mon diagnostique. Ceux qui ne m'avaient aucunement aidé à me sentir mieux mais plutôt a laisser tout tomber car c'était perdu d'avance selon eux. Certes ils n'avaient pas tord mais ils le savaient au fond que moi j'aimais gardé espoir un minimum au début. Mais pourquoi je ne tournerais pas la page et en écrire une nouvelle ? Peut être que si je m'intéressais plus aux études et pas à l'envie irrépressible d'avoir un tas "d'amis", ma vie serait bien mieux.
J'oublie ses pensées néfastes et me concentre sur l'excitation de revoir mes professeurs. Tout particulièrement Monsieur Delaures, mon professeur de français renforcé de mon année de seconde. Il m'avait soutenu dans l'idée que j'écrive une histoire. C'était le seul en qui je faisais le plus confiance vis à vis de mes écrits personnels. Il ne me jugeait que dans mes erreurs d'écriture et non sur la personne que j'étais.

Plus tard je descendis les marches de l'escalier d'un pas léger. Je me sentais de plus en plus libre comme une colombe relâchée après une longue captivité. Je sentais naître une larme au coin de mon œil. Cela pourrait passer pour quelque chose de cliché mais cette larme sonnait comme de l'émotion de vivre dans le vrai monde à présent, sans contraintes. Les petits bruits de la nature me rendent joyeuse sans aucune raison particulière. Mais c'est ça peut être de se sentir libre.

Pour ce premier jour, ma mère voulait absolument m'emmener au lycée et que je ne prenne en aucun cas les bus pleins de microbes selon elle. On ne change pas une personne et ma mère encore moins.
La radio rythmais le trajet en voiture qui me paraissait assez court. L'excitation redoublait à chaque fois que l'on passait un panneau indiquant la proximité du lycée. Arrivée sur le parking, une foule énorme se formait devant les panneaux d'affichages. J'arrive à y apercevoir Rachelle aux bras d'un garçon que je ne reconnais. Revoir mon ancienne meilleure amie aussi changée et heureuse comme ça, me fout un coup au moral. Mais je dérive mon regard et le pose sur ma mère. Elle m'observe et a compris mais je la stoppe, inutile qu'elle me console, il faut que je laisse le passé derrière moi et recommencer à aller de l'avant. Je décide donc d'embrasser ma mère et sortir de la voiture. En m'avançant jusqu'aux affiches des classes, je peux sentir des dizaines de paires d'yeux poser sur moi. Mais je les ignore, le menton relevé fièrement et l'allure déterminée. J'arrive à entendre des murmures, tout ceux qui me connaissaient sont surpris et il y en a d'autres qui reculent par sécurité. Mais moi j'avance fièrement jusqu'au tableau d'affichage. Quand je le lis je ne m'attarde même pas sur les noms autour du mien, cela m'importe car dans dix minutes je ferais la rencontre de tous ceux de ma classe.

Je me hâte de rejoindre ma salle de classe retrouvant assez rapidement mes repères dans ce labyrinthe de couloirs. J'ai déjà parcouru cet endroit des milliers de fois mais ce n'est que maintenant que je ressens une certaine oppression de la part de ces hauts plafonds. Je me sens comme une souris, petite et sans défense.
Il ne me reste plus que quelques pas avant d'arriver devant ma salle. Et j'ai la terrible sensation que je n'aimerais pas ce qui va suivre mon passage de la porte. Je pose la main sur la poignée et appuie. Je ne suis pas seule dans la salle, je reconnais quelques visages familiers mais personne de mes anciens amis. Je me place à une table de la deuxième rangée près de la fenêtre, car je peux regarder le paysage quand l'envie me prend. Mes rêvasseries sont de courtes durées, elles sont brisée par l'ouverture bruyante de la porte. Je dérive mes yeux jusqu'aux visages des arrivants. Mon coeur rate un bond dans ma poitrine. Mon regard croise les leurs puis je dérive sur un point à côté d'eux. La surprise se lit sur mon visage quand Rachelle mon ancienne meilleure amie dit mon nom. Elle s'approche suivit de Maxime celui qui complète l'ancien groupe de meilleurs amis que l'on formait auparavant.
Arrivée à ma hauteur je peux voir des larmes coulées le long des joues de Rachelle. Je ne sais comment réagir mais Rachelle n'hésite pas à me prendre dans ses bras. Réticente je finis par me détendre et me laisser aller. Maxime lui reste en retrait l'air mal à l'aise. Je sais que ce que je m'apprête à dire va les briser mais je ne peux plus tenir.

-" Je ne peux pas vous pardonner. Vous m'avez fait trop de mal. Vous m'avez brisez au moment où j'avais le plus besoin de vous, de votre compagnie.

Les sanglots de Rachelle redoublent quand à Maxime, il fuit mon regard dès que je le regarde. Rachelle finis par prendre la parole :

-"Laisse nous au moins t'expliquer ce soir après les cours. On te raconteras tout. Pas vrai Max ? -Elle s'est retournée vers lui.- Il acquiesça simplement.

-Ne nous renie pas tout de suite reprit elle.

Elle ne me laissa pas répondre puis vient s'asseoir la table derrière moi accompagné de Maxime. Mes pensées étaient concentrées que sur ce qui venait de se passer. Près de dix huit mois après, Rachelle et Maxime n'avaient pas changé et pourtant ils me paraissaient étrangers. Je chassais ces pensée intrusives.

Le cours allait bientôt commencer et c'était le moment où les derniers élèves arrivaient. J'observais ceux qui arrivaient sans vraiment trop m'attarder. Quand un visage familier apparut. Mon sang ne fit qu'un tour, Antoine venait de rentrer la salle. Je clignais des yeux pour essayer de le sortir de ce rêve mais tout était réel . Je l'avais oublié depuis quelques jours et je me retrouvais à présent dans sa classe. Il ne m'avait pas vu et s'était assis à une des tables au premier rang. Je me cachais la visage espérant qu'il ne tournerais pas la tête en ma direction. J'avais honte de ne pas avoir fait un effort pour lui envoyer un message. Pendant les premières minutes tout se passait bien jusqu'à ce que mon professeur prenne la décision que l'on se présente tour à tour. Comble de tout ça, M. Delaurentis me fixa et d'un simple geste de tête il me fit comprendre que j'allais commencer. Résigné à obéir je me lève doucement, mais rien y fait. A partir du moment où je me lève debout Antoine pose sur moi un regard étonné, il affiche un sourire. Il n'avait pas l'air énervé. Peut être devenais je un peu trop parano ? Je ne sais pas. Ma voix tremblait quand je me présentais. Mais je finis par dire tout ce que j'avais à dire sur moi mais rien par rapport au cancer. Non ils n'ont pas à savoir.

Pendant deux heures d'affilé je ne laissa rien transparaître sur mon état d'esprit. La haut dans ma tête un remue ménage s'agitait dans tous les sens. Que faisait Antoine dans ma classe ? Était - ce le hasard qui nous avait réuni tout les deux dans la même classe ? Je devais me faire à l'idée que je le verrais beaucoup plus souvent qu'avant. Dans cette tourmente je ne me rendis pas compte que la sonnerie avait sonné l'intercours. Des mains étaient agité devant moi.

-Laure juste Laure tu es là ?

Un rictus apparut sur mon visage et je l'avoue le souvenir de notre première rencontre me faisait rire. Et qu'il se souvienne de ce détail me faisait plaisir.

- " Le destin nous a réunis dans la même classe. Déclara-t-il.

- Oui le destin. Répondis-je dans un souffle.

Je ne croyais pas au fait que notre vie était planifié et dirigé par une certaine force appelé le destin. Mais venant de sa bouche cela rendait en quelque sorte la situation magique.

Soudainement prise de remords par mon incapacité à lui parler. Je finis par m'excuser auprès de lui :

- " Je suis désolé Antoine de ne pas avoir fait mon premier pas en ne t'envoyant aucun message. Mais le stress de la rentrée à pris le dessus et j'ai oublié. Mentis-je à moitié.

-" Le fait que tu te rappelle de mon nom me montre que tu n'as pas complètement oublié. Il se mit à sourire. Tu as tout le temps de te rattraper à présent que nous sommes réunis dans le même lycée et dans la même classe.


                                                                                       Hey !!!

Le nouveau chapitre est en ligne. j'espère qu'il vous aura plu.

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