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By labooktillaise

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SORTIE EN JUILLET 2024 CHEZ NISHA ET CAETERA โ–ช TOME 1 : TOMBER (๐“ข๐“ช๐“ฐ๐“ช : ๐—›๐—ผ๐˜„ ๐˜๐—ผ ๐—ณ๐—ฎ๐—น๐—น ๐—ณ๐—ผ๐—ฟ ๐—ต๐—ฒ๏ฟฝ... More

SOUS CONTRAT D'ร‰DITION
COVER REVEAL
MESSAGE IMPORTANT
Dรฉdicace
Prologue
PLAYLIST
LES PERSONNAGES
Illustrations d'IRIS & AIDEN
๐๐€๐‘๐“๐ˆ๐„ ๐ˆ : ๐‡๐€๐ˆ๐ƒ๐„๐’'๐’ ๐‡๐„๐‹๐‹
Chapitre 2 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : Broken Heart
Chapitre 3 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : Sunny
Chapitre 4 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : Family
Chapitre 5 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : First Meeting
Chapitre 6 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : Questioning
Chapitre 7 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : Nature
Chapitre 8 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : Haidรจs
Chapitre 9 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : Shadow & Light
Chapitre 10 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : Lose my mind
FAQ
Rรฉponses FAQ
REMERCIEMENTS
Poรจme : Tomber pour elle
Poรจme : Un Arc-en-ciel
Poรจme : Comme un soleil

Chapitre 1 - ๐€๐ข๐๐ž๐ง : Black Mood

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By labooktillaise

I know I have friends but I feel like I have no one to talk to about the shit that goes in my head. That is my mood. A crazy mood, black mood.

Song : Remember When It Rained - par Josh Groban

Le réveil sonne, j'ouvre les yeux et je reste quelques secondes ainsi, en position d'étoile de mer, le regard ancré au plafond blanc. Je lève mon bras lentement et éteins l'alarme, tournant la tête lentement. L'écran à ma droite affiche 6:00 │ 4/09/17.

Je soupire et comme tous les matins, les souvenirs me reviennent comme un raz de marée et m'étouffent comme si mes nuits peuplées de cauchemars ne suffisaient pas. Une fois que les mauvais rêves m'avaient englouti et que je croyais avoir trouvé une porte de secours, je me réveillais pour faire face à la réalité qui était bien plus effrayante.

Je me redresse et me passe la main sur le visage. J'ai mal ! Oui j'ai mal et j'entends les bruits de mon cœur, affolés, en cavale ! J'essaye de reprendre ma respiration, de me calmer, mais les souvenirs sont bien là, m'oppressant la poitrine. Je suffoque presque comme si la douleur était réel et que j'avais pris un coup. Des flash-back clignotent dans ma tête mêlant passé et présent. J'ai l'impression de humer des senteurs d'été, de soleil chaud et de plage alors que l'automne est bien présent, les feuilles brunes virevoltant au dehors et l'air lourd annonçant l'hiver. Qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui est faux ?

Quelqu'un frappe à la porte et dit doucement :

- Aiden, réveille-toi, maman nous appelle pour passer à table.

Puis le silence. Il attend... Mon petit frère attend comme chaque matin, espérant sûrement une réponse de ma part, réponse qui comme d'habitude ne viendra pas. Ma tête est tellement pervertie de mauvaises pensées que je ne ressens qu'un tressaillement de honte et de regret envers lui.

Je jette un coup d'œil circulaire à ma chambre. C'est un foutoir sans noms. Des vêtements traînent, même sur mon bureau d'on ne voit plus la couleur. Des boîtes de pizza et des emballages de toutes sorte sont éparpillés ici et là. Je constate que je n'ai même pas éteint la télé, celle-ci ne s'est même pas remise en veille. Pas étonnant puisque je n'ai pas dormi très longtemps.

C'est donc terminé. Fini les journées à me comporter comme un zombie, sans but. À regarder des séries jusqu'à pas d'heures et à tantôt manger comme un ogre, tantôt ne rien avaler pendant des jours. Tel était mon quotidien durant ces quelques mois de vacances. Tout ça est terminé car c'est la rentrée.

Aujourd'hui, je vais devoir retourner au campus et entamer ma dernière année de licence. Assis sur mon lit, j'hésite encore à me lever. Je me sens faible, sans plus aucune force ni volonté. Je me sens vide. Comment vais-je faire pour affronter cette journée ?

- Aiden, papa a dit que si tu ne descends pas, c'est lui qui monte...

J'entends les petits pieds de Mathéo dévaler les escaliers. Je soupire. Là, je n'ai plus le choix. Je serais bien resté dans mon lit mais je ne pense pas que mon père l'entendra de cette oreille cette fois. Alors je fais un effort pour me lever et me dirige vers ma salle de bain. En retirant mon tee-shirt, mes yeux croisent mon reflet. D'habitude, j'évite les miroirs. J'évite tout ce qui peut me permettre de plonger au fonds de mon âme, parce que c'est ça, c'est ça regarder au fond des yeux. On peut tout y lire et ce que j'y découvre ce matin me fait pâlir encore plus.

Est-ce ça que je suis devenu ? Une loque ? Une coquille vide ? Le vert de mes iris qui ressemblaient à un lac d'été, ressemble désormais à une bouillasse juste dégueulasse et je suis sûr que Shrek lui-même n'aimerait pas s'y plonger ! Et le jaune qui semblait fait d'ambre ressemble à une bouilli marron dégueulasse. Mes yeux semblent voilés, éteint.
Quand à ma peau brune, elle a perdue au moins deux teintes. Mon teint est blafard. J'ai perdu toute couleur.

Je soupire, et baisse les yeux pour ne plus croiser ce tableau sinistre. Je me déshabille lentement, comme si j'étais courbaturé puis passe à la douche. Le jet d'eau chaude m'apaise, du moins pour un court moment et je m'efforce de faire le vide dans ma tête hélas des flash-back me reviennent par dizaines, des yeux ambres, une peau douce et basané, un parfum dont je ne pourrai jamais me défaire et sous toutes ces petites parties dévoilées, un visage et un prénom... Un prénom que je m'efforce d'oublier mais en vain.

Les larmes coulent silencieusement sur mes joues, je frappe mon point sur le mur et je me laisse couler contre le mur...Non, je me laisse tomber. Connaissez-vous le bruit que fais un cœur qui tombe ? Et bien il fait un bruit horrible. Je reste cent ans sous l'eau. Elle coule sur mes boucles qui elles, me tombent sur les yeux. Je ne ressens plus la chaleur du jet, je suis même glacé. Je ressens tout et je ne ressens rien.

Quelques minutes plus tard, en passant à nouveau devant le miroir pour me brosser les dents, je ne croise plus du tout mon regard à cause des boucles mouillées dégoulinant sur mon front. Est-ce une bonne chose ? Comme un voile, me cachant des démons qui jouent à cache-cache avec moi dans ce miroir.

Je les touches du bout des doigts. Je n'ai pas coupé mes cheveux depuis des mois, depuis tout ça et c'est à cause d'elle... Pour elle. Elle aimait passer ses doigts dedans et je ronronnais de plaisir tellement c'était bon. Je n'avais pas envie de couper mes boucles mais maintenant, je veux qu'elles disparaissent. Je voulais me souvenir mais aujourd'hui, je veux oublier. Tout me ramène toujours au passé alors que j'essaye de lutter pour rester dans le présent. C'est injuste, c'est injuste et j'ouvre la bouche pour crier mais aucun son n'en sort.

Soudain, dans un accès de colère, j'ouvre la porte du placard brusquement et tombe sur l'objet que je cherchais. La tondeuse. Je touche une dernière fois mes boucles. Souvenirs empoisonnés et passe le rasoir électrique au milieu de ma tête. Au fur et à mesure les boucles tombent à terre dans un bruit qui me parait assourdissant et je rencontre mes yeux qui ne sont plus vide... Ils sont remplis de hargne, de rage. Je passe une dernière fois ma main sur mon crane. Les boucles ont disparu pour une coupe à la militaire. Je me sens revigoré avec enfin un sentiment qui me permet de bouger, de rester debout. A la surface. Un sentiment toujours mieux que ma léthargie. Celle dans lequel je suis coincé. La rage.

Pas celle qui cherche à détruire les autres... Celle qui nous décime de l'intérieur.

Je sors de la salle de bain et me dirige tout droit vers ma penderie. Je n'ai pas besoin de réfléchir à ce que je vais mettre. Il n'y qu'une seule couleur dans mon armoire. Du noir. J'ai toujours aimé cette couleur. Elle est neutre, elle est classe. Elle ça avec tout. Et avant, personne ne me faisait de remarques dessus. C'était tout simplement ma " marque de fabrique ".
Aujourd'hui, c'est la première fois que je me rends compte que le noir est une couleur sombre et qu'elle est assorti à la couleur de mon âme. C'est plutôt ironique que je ne le constate vraiment que maintenant.

Je ne passe pas vingt minutes à choisir un vêtement et passe le premier tee-shirt venue, un jean, des bottes et ma veste en cuir puis descends les escaliers lentement. Elles débouchent sur le salon et sur sa droite se trouve la cuisine mais je les contourne sans un bruit pour accéder à la porte de derrière sans passer par la cuisine. Sans un mot, un regard ou un au revoir. Je n'ai pas envie de voir la tristesse dans les yeux de mes parents ni la peine que je fais à mon petit frère. Si mes parents comprennent ce par quoi je passe, celui-ci est perdu et ne comprends pas mon attitude. Aller donc expliquer à un enfant ce que ça fait de s'être fait broyer le cœur. J'arrive à peine à ne pas me noyer dans ma peine, je ne pourrais définitivement pas gérer la leur. Croiser mes yeux était déjà une épreuve assez éprouvante, je n'ai pas envie de me perdre encore plus dans leurs regards.

Je me dirige vers le garage et commence à sortir ma moto. Tandis que la porte mécanique s'ouvre lentement, une brise s'engouffre dans la pièce, caressant mon crane. J'en fremis mais fini par bien aimer la sensation que me procure le vent sur mon crane presque chauve.  Je m'en délecte quelques secondes encore avant de mettre mes gants ainsi que mon casque.

Un nouveau sentiment s'empare de moi. Je ne dirais pas que c'est de la joie. Plutôt du plaisir. Ça faisait longtemps que je n'avais pas sorti ma moto. L'entendre rugir ainsi me donne des frissons. J'aime conduire car dans ces moments, je ne me concentre que sur le vent, la route et le paysage, droit devant moi. Plus rien n'existe. Juste un sentiment de liberté et d'euphorie, grisé par la vitesse. Pas de passé ni de futur et encore moins de présent. Ce temps-là est comme un secret. Je commence presque à regretter de ne pas être sorti plus souvent de la maison, me promener chaque jour. Peut-être que j'aurais eu l'impression de m'enfuir. Peut-être même que sur un coup de tête, je l'aurais fait.

Notre maison est dans un petit coin reculé, pratiquement dans la forêt alors ça me prend quand même quelques minutes pour atteindre la " civilisation " , à savoir le bourg. Il est assez tôt pourtant il y a déjà du monde dehors.

Ma ville, Mill Valley, est assez connue pour son paysage pittoresque, entourés par la nature, l'air frais, une des villes du comté de marin des plus agréables à vivre. De plus, nous sommes situés à quelques minutes de San Francisco.
Les maisons sont belles, grandes et espacé. Les habitants sont très sympas. A cette saison de l'année, le sol est recouvert d'un manteau brun et les feuilles virevoltent au vent sur mon passage. Il est tôt alors je ne croise pas grand monde mais rien n'a bougé.

J'arrive une vingtaine de minutes plus tard au Golten Gate Bridge. Je slalome entre les voitures et malgré ma vitesse, j'ai l'impression que le pont est interminable. Qu'il est si long et qu'il s'étend encore et encore, j'ai l'impression de tourner en rond, comme mon esprit, mais au final, quelques minutes plus tard, me voilà enfin au cœur de San Francisco.

J'accélère encore plus et aspire, inspire ce moment comme si c'était le dernier et ne me rend compte qu'au dernier moment que je suis déjà devant le campus. Après avoir attaché ma moto, je me dirige vers ma faculté, celle de comptabilité, et vais voir le tableau d'information dédié aux dernières  années.

Mon premier cours est Comptabilité de gestion suivis de deux heures d'analyse financière. Je regarde ma montre, il est 7 :45 et je commence à 8 :00. Soudainement, mon ventre gargouille, me faisant savoir que je meurs de faim alors je me dirige vers la cafétéria pour acheter un petit déjeuner.

Tandis que je fais tranquillement la queue, la tête dans les nuages, une fille passe près de moi et rejoint une autre à quelques mètres et c'est comme si un cyclone était entré dans la pièce. Je l'observe, les yeux froncés. Ses vêtements sont tellement vifs que ça me donne presque mal à la tête. Aussi, elle parle avec agitation et bouge beaucoup. La fille qu'elle a rejoint dit quelque chose et elles rigolent toutes les deux.

Soudain, je me renfrogne et détourne le regard. Ça me donne envie de vomir. Toute cette joie. C'est comme si j'avais envie que le monde soit en noir et blanc. Plus de couleurs. La queue prend du temps et j'évite de regarder dans leur direction mais elles se font remarquer. J'ai l'impression qu'il n'y a qu'elles dans la pièce et ça me dérange parce que j'aimerais le silence, le calme, la paix. L'euphorie d'il y a quelques minutes a disparu pour refaire place à la rage. A la colère. Je relève les yeux vers la fille et un jaillissement de pure haine me traverse.

C'est absurde, je le sais. Comment et pourquoi détester quelqu'un sans même le connaître ? Pour la simple et bonne raison qu'elle est animée, oui animée. J'entends son rire joyeux et puis franchement, pourquoi est-elle habillée comme un soleil en plein midi ? Je constate l'étendue des dégâts : Un pull jaune citron, une jupe en jean avec des... tournesols peintes dessus et des Dr. Martens jaunes. On ne peut décidément pas la rater.

Je ferme les yeux, s'en est trop pour moi ! Du noir. Je ne porte que du noir et encore du noir, de la tête aux pieds, tout est noir. Et j'ai envie que ce soient le cas pour tout le monde. Dans ma tête et mon cœur. Assorti à mes émotions. Les couleurs sont désormais proscrites et ça ne s'arrête pas à ma personne. J'attends patiemment mon tour jusqu'à la caisse en faisant le vide dans mon crane puis quand je suis servi, je vais dans mon amphithéâtre, je me dirige tout en haut au fond à droite et je prends place puis pause la tête sur la table.

J'observe l'amphi, les gens commencent à arriver mais je vois bien que nous ne sommes pas aussi nombreux que l'année dernière. Beaucoup ont dû échouer. Ils prennent tous place ou s'en vont à la rencontre de connaissance. Je me fais tout petit en espérant qu'aucun ne viennent me parler. Mon regard se dirige vers la porte où un groupe de trois garçons apparaît. Je suis tout en haut, pourtant je devine parfaitement à quoi ils ressemblent.

Le premier est grand, musclé, blond et sourit de toutes ses dents, et je n'ai pas besoin d'être proche pour voir que deux fossettes se creusent dans ses joues et que ses yeux brillent d'un bleu océan. Il accroche sur son passage le regard de plusieurs filles et ils leurs faits des signes ou s'arrête pour échanger quelques mots tandis qu'elles gloussent. Le deuxième a la tête baissé et le regard fixé sur son portable, ses cheveux de jais lui arrivent aux épaules et lui tombent devant les yeux, enfin, sur ses lunettes. Pour finir, le troisième, un brun, semble chercher quelqu'un, agitant sa tête de tous les côtés et quand son regard se pose dans ma direction, je le vois sourire. Il donne un coup de coude au garçon à lunette et attrape activement le bras du blond qui parlait avec une des filles puis se dirige tout droit vers moi et mon cœur bat la chamade.

En plus de m'être enfermé dans une forteresse de la solitude chez moi, j'ai aussi coupé les ponts avec mes amis. Sauf qu'ici, au campus, ici, dans cette salle, je n'aurais pu les éviter plus longtemps. Je suis tiraillé entre l'envie de prendre mes jambes à mon cou pour ne pas leur faire face et l'envie de complètement éclater devant eux, qu'ils sachent que ce n'était pas de gaieté de cœur que je me suis éloigné. Je suis partagé entre cette envie de m'excuser auprès d'eux pour mon comportement et celui de continuer à les ignorer parce que... Je ne sais plus du tout comment vivre. Je ne me rappelle plus de comment faire. Je respire à même et personne n'entends, personne n'entends les bruits de mon cœur.

Je ferme les yeux et quelques secondes plus tard, quelqu'un s'assoie près de moi bruyamment et passe son bras sur mes épaules.

- Putain mec ! Tu es là ! Jacob, tu me dois dix dollars. Je le savais ! Ça fait plaisir de te voir ! Oh merde, qu'est-ce que tu as foutue ? C'est quoi cette coupe ? Tu étais coincé dans un camp militaire... C'est pour ça que tu ne répondais pas à nos messages ?

J'ouvre les yeux. J'ai changé... Mais eux non. Dans un sens, ça me réconforte légèrement. Le blondinet à ma gauche aborde un grand sourire. Ses yeux brillent d'un bleu lagon.

- Comment... ça va Aiden ? me demande le brun d'une voix douce, me fixant de ses yeux noisette.

Le dernier verrouille sont portable, ramène ses cheveux en arrière et me fixe, me sonde de ses yeux onyx sans dire un mot.

Je les regarde tout trois, mes amis, mes meilleurs amis. Tony Baker, Joshua Chase et Jacob Miyazaki.

Des visages que je n'ai pas vus depuis des mois. Des personnes que j'ai laissées sans nouvelles pendant des semaines. Nous qui étions si inséparable. On ne pouvait pas voir l'un sans s'attendre à en trouver un autre à quelques mètres. Des amis, des meilleurs amis, des frères car nous nous connaissons depuis toujours.

Des frères que j'ai ignoré, que j'ai abandonné sans excuses et explication. Aujourd'hui, je vois l'inquiétude percer leurs yeux. Les yeux bleus d'habitude rieurs de Tony deviennent inquiets, le visage de Joshua, d'habitude apaisé et apaisant est légèrement grimacé et la bouche et les sourcils de Jacob sont plissés.

Les mots se bousculent dans ma tête. Que dire ? Non, non ça ne va pas... Je ne m'en remets pas. Non ça ne va pas, mon cœur se tord. Non ça ne va pas, je suffoque. Non ça ne va pas...

- Ça va... Je m'entends répondre d'une voix blanche, presque dans un chuchotement.

Je les vois se lancer des regards. Surtout entre Tony et Joshua, puis ce dernier ouvre la bouche.

- Aiden...

Malheureusement (pour lui) et heureusement (pour moi), le professeur fait son entrée, dépose ses affaires sur le bureau et écrit au tableau de son écriture pressée son nom : Mr Mitchell.

- Bonjour, je me présente, Mr Mitchell, vous êtes ici dans le cours de Comptabilité de gestion, ce cours a pour but d'informer les responsables des coûts et de la rentabilité d'un service ou produit. Sachez que je suis dur et intransigeant, nous ne sommes pas là pour rigoler et je n'aime pas perdre mon temps, apprenez votre leçon par cœur et vous serez récompensés, venez à mon cours sans connaissance et vous êtes sûr d'échouer. Bien maintenant que vous avez compris ma façon de faire, chapitre I, comptabilité générale.

Les garçons me jettent un dernier coup d'œil avant de sortir de l'amphi par la porte derrière moi. C'est la première fois que je suis aussi soulagé que mes meilleurs amis ne suivent pas les mêmes cours que moi. Ils sont quand même sur le même campus ce qui fait que je ne pourrais pas toujours les éviter, mais au moins, j'ai un peu de répit en cours. Je ne connais pas leurs emplois du temps mais Joshua doit sûrement se diriger vers le bâtiment D, en science économique. Jacob en bâtiment E, en licence de Mathématique et Tony est le plus proche de moi, en B, en commerce.

Je soupire, heureux d'éviter cette confrontation. Parce aujourd'hui, je n'ai pas la tête à ça. Ils sont les premiers à qui je dis tout normalement mais je ne trouve pas les mots, je ne trouve pas la manière de leur dire. De leur dire à quel point aujourd'hui mais aussi hier et surement demain, mon état ne changera pas. Mon humeur ne s'améliora pas. Elle est tout simplement noire.

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