Diarry.
Il devait être sept heures du matin lorsque je foulais le sol de Dakar...
L'air frais pénétrant mes narines, je me surpris à savourer ce moment. Valises en main, je partis à la recherche d'un taxi afin de suivre les instructions de mon paternel.
***
- C'est la première fois que vous êtes à Dakar, je suppose ? Me demanda le chauffeur avec un français à faire fuir Molière s'il était présent.
- Vous supposez bien, oui. Je répond sans grand enthousiasme.
- Alors, euh... bienvenue.
Je ne répondit pas, mettant fin à la discussion.
Je tournai la tête pour ne plus avoir à répondre au chauffeur - je te pose des questions - et regardais à travers le vitre.
Je voyais la ville s'éveiller...
Il fut un temps où mettre un pied à Dakar revenait à me tuer. Mais j'ai changé, quoique seuls les imbéciles ne changent pas. Seulement, la durée de mon séjour dépendait de moi. Je peux rester autant de temps que je voulais. Génial non ?
Mon père - Leyti Kane - avait bien insisté sur le fait que je devais connaître sa famille.
Mais bon, c'est mon père non ? Je dois répondre à ses exigences. Mais ça, c'est un autre chapitre !
- Voilà, nous y sommes, vous êtes arrivés à bon port.
Je sortis de ma saccoche un billet neuf - que m'avait filé mon père - pour le tendre au chauffeur lui demandant de garder la monnaie. Ce dernier le prit avec un sourire béat, scotché aux lèvres, sûrement pas habitué à des faveurs aussi... spéciales.
Villa 569. Bon, je crois que c'est le moment de rencontrer la famille de mon géniteur.
La devanture est à couper le souffle, j'espère que l'intérieur en sera de même. Je sonne et attend qu'une âme bienfaisante daigne m'ouvrir cette porte.
Quelques secondes passèrent et un grincement se fit entendre.
- Bonjour, me dit un jeune homme visiblement etonné de voir quelqu'un avec des valises et à une heure aussi tôt de la journée.
Je suis autant plus étonnée que toi mec...
- Oui bonjour. Mame Arame Samb habite-t-elle ici ? Questionnais je en regardant l'homme qui doit sûrement avoir une vingtaine d'années.
- Oui, c'est ici. Que puis-je... ah ! Dit-il comme ayant une soudaine illumination.
-Tu dois être Diarry, non ? Continue-t-il.
Merci papa. Franchement merci.
- Oui c'est moi. Je force un sourire qui a plutôt l'air d'une grimace.
Il m'invita à entrer. Ce que je fis en trainant mes valises. L'inconnu - ne connaissant pas encore son nom - me regardait faire.
Bonjour la galanterie !
Je me retrouvais dans un jardin visiblement bien entretenue et suivais l'inconnu. Il me demanda de laisser mes bagages près de la porte et qu'il sen chargerait plus tard.
Nous nous dirigeons vers ce qui me semblait être la salle de séjour.
- Mame, Diarry est arrivée, dit-il à l'encontre d'une dame très élégante.
- Ah ! Bonjour ma fille. Bonne arrivée. Viens t'asseoir.
J'executais sa demande et répondis à son salut.
Elle me demanda des nouvelles de mes parents et de toute la France.
Les Sénégalais, vraiment.
Pour ne pas paraître impolie, je répond à ses questions, bien que l'enthousiasme n'y était pas.
Je ne la sens pas cette bonne dame, supposée être ma grand-mère, puisqu'elle est la génitrice de mon père. Mais c'est juste une intuition, non ?
- Abdou, ramène lui ses affaires dans sa chambre et demande à Kiné de lui préparer quelque chose à manger.
***
17 heures.
Je me reveille...
Je parcours la chambre d'un air sinistre. La mienne me manquait. Le réveil posé sur la table de chevet me rappelle mon téléphone. Je me dépêche d'aller le prendre et me dis qu'il fallait vraiment que je m'achète une nouvelle puce pour mettre au courant mon père de mon arrivée.
J'entend quelqu'un toquer à la porte. Je m'empresse d'aller aux les toilettes pour me débarbouiller.
J'entend le loquet s'ouvrir et une personne pénétrer la chambre.
Je sort de la salle de bain, qui en passant est magnifique, et tombe nez a nez avec la soit disant Kiné qui semblait m'attendre, puisqu'elle s'est assise sur le lit.
- Salut ! Je suis Kiné. On n'a pas vraiment eu le temps de nous présenter plutôt. Si tu as besoin de quelque chose n'hesite pas, fit-elle avec un clin d'oeil abusif.
Je souris. Cette fille est dingue.
- D'accord, ne t'inquiète pas.
- Hum... et prépare toi aussi, on sort avec mes frères tout à l'heure. Tu verras, tu vas t'é-cla-ter. Elle dit en frappant des mains comme une gamine à qui l'on a promis une tonne de sucette.
C'est officiel , je l'aime cette fille.
***
Je me douche vite fait et m'habille d'une façon décontracté.
Je sors de la chambre et descends les escaliers. Je tombe sur la famille - au complet - et j'aurai voulu rebrousser chemin, mais ce sera malpoli, donc je me suis dirigée vers Mame Arame qui me souriait de toute ses dents.
- Diarry viens que je te présente tes cousins.
Je m'assois à ses côtés en l'écoutant me présenter comme étant sa petite fille.
- Bon, comme tu vois, il y a Kiné et Abdou que tu connais déjà.
J'opine de la tête l'incitant à continuer son monologue.
- Et voici Doudou, Arame et Sidy.
Ce sont les enfants de ton oncle Amadou, le frère à ton père, donc tes cousins.
Ils me saluèrent tous d'un geste chaleureux. Je fus tellement touché par leur accueil que j'en oubliais ma vie en France.
- Je vous laisse faire connaissance. Je vais me reposer un peu.
***
Avec les cousins, on a un peu fais connaissance, et en ce moment, je suis en train de me préparer pour aller dans un restaurant accompagnée d'eux.
Pour le coup, je mets un jean et un débardeur assortis à des nus-pieds - rien d'extravagant - et les rejoins au jardin où ils m'attendaient tous.
Il y avait deux voitures en tout : j'etais dans celle que conduisait Doudou et à sa droite kiné, et l'autre regroupait Abdou, Arame et Sidy.
Arrivés au resto, nous discutions de tout et de rien - plutôt eux - et ils avaient l'air d'être une famille soudée, du peu que j'ai appris.
J'avais l'impression de renaître, d'avoir une nouvelle vie, une nouvelle famille, celle à laquelle je pourrai m'accrocher si jamais je tombais.
La voix de Kiné me tire de mes pensées.
- Hey ! Diarry, allons aux toilettes s'il te plaît.
J'acquiesce et on se leva.
Maladroite que je suis, je me cognais la cheville et dans ma chute, je renversais le plateau que tenait le serveur qui arrivait avec les commandes, qui je suppose, etaient pour la table qui se situait après la nôtre. Je relevais la tête pour m'excuser, mais je bloquai direct...
Oh mon Dieu !
Des frissons qui me parcouraient l'échine, les battements effrénés de mon coeur et un mutisme total me possédaient. Si c'était cela les symptômes d'un coup de foudre, je crois que je venais d'en subir un...
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Sensale.
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