Folie À Deux

De ShittySaphira

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Folie à Deux
Chapitre Un - PDV Gerard
Chapitre Deux - PDV Frank
Note - Saphira
Chapitre Trois - PDV Gerard
Chapitre Quatre - PDV Frank
Chapitre Cinq - PDV Gerard
Chapitre Sept - PDV Gerard
Chapitre Huit - PDV Frank
Chapitre Neuf - PDV Gerard

Chapitre Six - PDV Frank

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De ShittySaphira

Après quelques minutes de silence, je mastiquais toujours ma salade, laissant la pensée que j'avais finalement un ami prendre place, et Gerard buvait toujours son café, fredonnant une chanson entre chaque gorgée.

Je penchai ma tête sur le côté, essayant de remettre un nom sur le morceau. ''C'est quoi cette chanson ?''

''Oh, uh...'' Il tourna au rose, me faisant sourire. Je n'avais jamais vu Gerard rougir auparavant, mais c'était un style qu'il portait bien. ''C'est... En fait, ça n'a pas vraiment de titre.''

''Oh! Alors tu l'as écrite toi-même ?''

Il baissa les yeux sur son mug de café, le serrant fort entre ses deux mains alors qu'il le remontait à ses lèvres. ''Ouais,'' dit-il silencieusement, buvant un peu de son café.

''A la guitare, ou tu chantes, ou- ?''

''Je joue du piano.'' Il arborait toujours une légère teinte de rose, et je ne pouvais plus retirer le sourire amusé et intéressé de mon visage.

''Piano ? Vraiment ? Depuis combien de temps tu joues ?''

''Longtemps, je pense... Aussi longtemps que je puisse m'en souvenir, en fait... Je ne me souvient pas vraiment du temps où je ne jouais pas de piano...''

''Je pourrai en entendre quelque chose ?''

Ses joues frôlaient le rouge maintenant, ''Bien sûr. Je suppose.''

Je souris. ''Yay.''

Gerard rit légèrement, roulant des yeux, même s'il était toujours manifestement embarrassé... ''C'est facile de te faire plaisir.''

'' Pas toujours,'' dis-je, sincèrement. ''J'aime juste la musique.''

''Oh, tu joues d'un instrument ?''

''Ouais,'' souriais-je. ''Je joue de la guitare.'' J'étais assez fier de ce fait – ça m'avait pris du temps pour y avoir l'habitude, étant donné que ma mère refusait de payer pour des leçons. Tout ce que je savais, je l'avais soit appris d'Internet, en regardant d'autres personnes, ou me l'étais appris moi-même. ''On devrait jouer ensemble, un jour.''

Il sourit, un côté de ses lèvres poussé légèrement plus haut que l'autre en un sourire nerveux. ''Uh, ouais. Bien sûr.''

Je lui souris largement en retour. C'était drôle de le voir soudainement si nerveux. Il m'avait approché comme quelqu'un qui ne serait pas modeste envers certaines choses, mais je suppose que tout le monde à des choses dont il n'aime pas parler parce que ça les embarrasse. Le mien, c'était la photographie, la sien devait être la musique.

On retomba dans le silence, et je ne pouvais m'empêcher de remarquer à quel point ce silence était différent de ceux avec laquelle j'avais grandis pour si désespérément détester. Ma maison était toujours silencieuse, sauf quand ma mère me disait de faire quelque chose, quand je jouais de la guitare, ou quand ma mère et moi ayons une autre engueulade. Ce silence, ce calme que Gerard et moi partagions, était bien différent que celui avec lequel ma mère et moi luttions. C'était un silence plaisant. C'était confortable. Il sirotait son café et je mangeais ma salade et, en grande partie, nous étions à l'aise ensemble.

Chaque poignée de minutes nos regards se rencontraient accidentellement – s'il lui arrivait juste de relever les yeux vers moi en même temps que je le faisais, ou s'il me regardait tout du long, je ne pouvais pas exactement le dire, mais je ne m'en souciais pas exactement, non-plus. Etre regardé par Gerard était presque un compliment. Ca signifiait que je valais son temps, et pour je ne sais quelle raison, c'était pour moi une grande réussite, quand il était question de Gerard.

Gerard reposa son tête sur sa main, fermant les yeux et soupirant.

Je le regardai quelques secondes avant de me sentir sourciller. ''Tu vas bien, Gerard...?''

''Ouais... Juste... Je ne me suis juste pas senti très bien aujourd'hui, moi non-plus,'' dit-il, les yeux toujours fermés. ''Mis à part tout le, uh, truc 'pas de bonne humeur...'''

Maintenant que j'y pensais, il avait raison. Il ne semblait pas bien, aujourd'hui. Je regrettai instantanément d'avoir été si agressif, tout à l'heure. ''Tu as assez dormi la nuit dernière ?''

Il fut silencieux quelques secondes, puis il se force à ouvrir les yeux, soupirant et me regardant ensommeillé. ''Non.''

Mes sourcils se haussèrent. ''Alors c'est probablement ton problème...''

''En fait, ça ne l'est probablement pas.'' Il se retourna jusqu'à se retenir bien droit, prenant une gorgée de café.

''Mais ça l'est probablement,'' affirmais-je. ''Tu ne te sentais pas bien hier, tu ne te sens pas bien aujourd'hui, et c'est parce que tu es en manque de sommeil...''

''Frank, ferme-la,'' lança-t-il.

Je le fis, me reculant un peu. Je ne voulais pas le mettre en colère... On s'était déjà assez disputé aujourd'hui, et aucun de nous n'avait passé une bonne journée. Je voulais juste l'aider.

''Merde, Frank, j'suis désolé...''

Je continuai juste de le regarder.

''Vraiment,'' insista-t-il, posant son café et frottant son visage. ''J'suis désolé... Je- je suppose que je suis juste fatigué... Et t'as- t'as raison. Je n'ai pas bien dormi.''

Je soupirai, ne cachant pas bien ma gêne. ''Pourquoi est-ce que tu n'as pas bien dormi ?''

Il commença à lever sa main jusqu'à sa nuque, frottant légèrement son épaule, ses lèvres se séparant pour expliquer.

''Ne me donne pas c'te merde disant que t'as mal dormi sur l'épaule, encore.''

Il laissa tomber sa main, baissant les yeux où il avait entrelacé ses doigts sur la surface de la table. ''Désolé. Je n'ai juste pas bien dormi, je suppose.''

Je tendis ma main, avec hésitation, cherchant et touchant son bras avant de retirer mes doigts. Je voulais l'aider mais je ne savais pas comment. Je n'étais pas bon avec les trucs réconfortants. J'étais trop misérable, moi-même, pour savoir quoi dire pour le faire aller mieux. Enfin, je me surpris à juste dire son nom, le suppliant des yeux de me dire ce qui n'allait pas.

Il soupira, secouant la tête. ''On peut parler de ça plus tard, Frank ? On a eu assez de conversations déprimantes pour la journée.''

Je hochai la tête, consentant. ''Ouais. Bien sûr.'' Je jetai un œil vers l'extérieur, là où le ciel était d'un lumineux et beau bleu. ''Tu veux aller au parc ? Ca fait pas longtemps qu'on est ici, on pourrait juste passer le reste de la journée là-bas.''

''Bien sûr,'' dit Gerard, hochant la tête en retour. ''Et ça fait- bref, oublie.''

Je clignai plusieurs fois des yeux. ''Quoi ? Je suis curieux, maintenant.''

Il haussa les épaules. ''C'est- c'est rien. J'allais juste dire que ça faisait une heure et trois minutes, mais... c'est plutôt hors-sujet, je suppose.''

''Oh. Okay.''

- - -

Deux semaines plus tard, et Gerard et moi étions toujours amis. C'était un grand pas, pour moi – je m'étais débrouillé pour ne rien foutre en l'air.

On s'est vu au diner aujourd'hui, comme toujours. C'était samedi. Gerard ne prends jamais rien de plus qu'un café, même les weekends, quand je savais qu'il n'avait pas encore déjeuné.

''Noir, un sucre.''

Il aimait faire la crème lui-même, mesurant plus ou moins les mêmes doses chaque fois, la remuant pendant un certain temps, et puis plaçai la cuillère sur sa serviette à côté du mug. Il léchait toujours la cuillère avant de la reposer, ne se ratant jamais pour me faire rire.

Il était vraiment une pute à café – il ne laissait jamais aucun café dans la tasse ou sur la cuillère – et s'il le faisait, il commandait un second café et buvait tout, s'assurant de ne pas gâcher une seule goutte du nouveau mug.

Ca m'avait inquiété pendant longtemps qu'il ne déjeunait pas, mais il proclamait toujours avoir mangé un gros petit-déjeuner, et était bien trop sur la défensive pour son propre bien.

Les trois premiers jours, on s'était disputé pendant cinq ou six bonnes minutes à cause de ses habitudes diététiques. Après cinq jours, on restait seulement une minute ou deux sur le sujet. Après une semaine, je lui offrait une partie de ma salade, et il déclinait toujours. Maintenant, j'avais arrêté de demander.

Je m'étais accroché au fait qu'il ne voulait juste pas manger. Soit parce qu'il n'avait pas faim ou parce qu'il était embarrassé de devoir manger en public, ou si c'était à cause de je ne sais quel trouble de l'alimentation qu'il ait pu avoir, je ne savais pas, et il ne partageait pas.

Ca n'avait pas d'importance, néanmoins.

J'avais arrêté de m'inquiéter pour lui, et il arrêtait d'avoir à trouver des réponses. C'était une solution simple pour nous deux.

Finalement, il arrêta de poser des questions sur les petits trucs que je faisais, aussi. Il avait arrêté de me demander pourquoi je jetais toujours un regard par-dessus mon épaule avant d'entrer dans le diner et il avait arrêté de demander pourquoi j'étais toujours en avance à nos petits rendez-vous et il avait arrêté de demander pourquoi je voulais toujours attendre un peu plus longtemps au parc.

Je pense qu'il s'était accroché au fait que j'avais juste peur de tout. Il s'était accroché au fait qu'il y avait une raison qui me poussait à ne jamais retourner à la maison, et qu'il y avait une raison pour laquelle j'avais peur que quelqu'un me suive jusqu'à chez moi.

Je voulais toujours rejeter ma vie – j'en ai toujours eu envie, et en aurait probablement toujours envie – de ma maison, et Gerard était l'excuses parfaite pour le faire. On m'a toujours dit que j'étais socialement retardé et étais incapable de me faire des amis, et Gerard prouvait le contraire et m'aidait à toucher mon but d'être loin de chez moi.

C'était une situation gagnant-gagnant.

''C'est assez nuageux dehors aujourd'hui,'' observa Gerard alors que je m'installais sur la banquette en face de lui.

Je hochai la tête, suivant son regard de l'autre côté de la fenêtre. ''Ouais. C'est assez alarmant, pas vrai ?''

J'étais toujours surpris par la façon dont c'était simple de parler avec lui – je semblais probablement idiot pour la plupart des gens à qui je parlais, mais j'étais bien plus à l'aise avec Gerard. Je pense que c'était parce qu'il m'avait approché en premier, le jour où nous nous sommes rencontrés. Je n'avais pas besoin d'essayer et de me faire des amis parce qu'il avait déjà fait ça pour moi.

''Peut-être qu'on ne devrait pas aller au parc,'' je fronçai les sourcils. J'avais beau ne pas vouloir rentrer chez moi et j'avais beau apprécier être avec Gerard, je ne voulais pas me faire rattraper par la pluie, non-plus. De toute façon – j'avais moins de choses desquelles avoir peur à la maison, avec cette tempête. Si ça semblait être de la pluie, Ross et le reste de mes tourmenteurs n'étaient pratiquement jamais là à m'attendre sur le côté de la rue.

Ca avait été bien, d'être avec Gerard si tard dans l'après-midi. Je m'étais débrouillé pour rater Ross et ses amis la plupart du temps... Quand je les voyais la punition que je recevais pour être, et bien, moi, était de peu pire parce qu'ils devaient rattraper le temps perdu, mais c'était toujours mieux que d'être harcelé tous les jours de ma vie.

Gerard m'envoya un regard surpris, les yeux un peu large. ''Ne pas aller au parc ? Pourquoi ?''

Je haussai les épaules, me trémoussant nerveusement. ''Je- je déteste vraiment le tonnerre, c'est tout. J'veux dire, c'est juste une fois... On peut y aller plus tôt demain, si tu veux.''

Il secoua frénétiquement la tête, se redressant un peu plus droit dans son siège. ''Non, non, non- on- on y va quand même aujourd'hui. Okay ?''

Je clignai plusieurs fois des yeux. Je n'avais jamais vu Gerard sembler si apeuré auparavant. Ce n'était pas une émotion qui lui allait bien. C'était incompatible avec son entière attitude.

S'il y avait quelque chose que j'avais appris sur Gerard durant les deux dernières semaines, c'était qu'il savait comment supporter pratiquement toutes les situation. Peu importe ce qu'il se passait, il restait complètement calme et confiant. Même quand j'étais arrivé trente minutes en retard parce que les gars de l'école avaient trouvé un moyen de me stopper sur mon chemin jusqu'ici, il n'avait rien dit quand mes doigts avaient tremblé alors que j'essayais de manger ma nourriture, il n'a pas paniqué quand la petite déchirure sur ma lèvre inférieure qu'ils avaient causée avait recommencé à saigner. Il m'avait juste donné un regard compatissant et m'avait ramené une part de gâteau et un sourire triste le jour suivant.

Il n'avait jamais semblé si apeuré, qu'il le semblait maintenant.

''O-okay,'' me débrouillais-je pour acquiescer, pour son bien. Peu importe ce qui rendait Gerard si effrayé me rendait terrifié. C'était supposé être dur de ne pas savoir de quoi avoir peur, mais pour quelqu'un qui était apeuré de tout sans explication pour mes peurs, j'avais une naturelle peur de l'inconnu, alors ça m'aidait juste à plus compatir avec lui.

Dès que Gerard eut fini son café – on ne partait jamais avant qu'il ait fini son café – on parcourait notre chemin dans la rue.

Je me sentis instantanément nerveux dès qu'on posa le pieds à l'extérieur. Je détestais la pluie. Je détestais les tempêtes. Je détestais le tonnerre et les éclairs avec passion.

Ils me faisaient tous me chier dans le froc.

''Frank...? Tu vas bien ?''

Je hochai un peu la tête, ne payant pas vraiment attention. ''O-ouais. J'vais bien.''

''T'as pas l'air bien.''

''Mais je vais bien.''

Il me regarda intensément une seconde. ''Ne me mens pas Frank, je ne suis pas aussi stupide que pourraient l'être certaines personnes. Je connais le langage corporel, et quelque chose te tracasse, mais la question est qu'ce qui, exactement, te tracasse.''

Je le regardai et mis mes mains dans mes poches de veste. Je voulais juste retourner à l'intérieur avant qu'il ne commence à pleuvoir.

Il cligna des yeux dans ma direction quelques secondes et se retourna soudainement, s'éloignant.

''Gerard ?''

''Tu viens ?'' demanda-t-il.

Je fixai l'arrière de son crâne. Il s'arrêta, mettant ses mains dans ses poches, lui aussi, basculant sur ses talons.

''Quoi ?'' demandais-je, confus.

''Est-ce que tu viens, Frank ?'' dit-il, le dos toujours tourné vers moi. ''Ou est-ce que tu attends qu'il pleuve ?''

Je soupirai et me remis à marcher derrière lui.

''Où est-ce qu'on va, si c'est pas au parc ?''

''Un endroit.''

''Quel genre d'endroit ?''

''Un endroit familier.''

Un endroit familier ? Comment est-ce qu'on pourrait aller à un endroit familier lorsqu'il nous menait sans but le long de la rue ?

Je voulais demander, mais j'étais certain qu'il ne répondrait pas.

Après quelques minutes, il commença à pleuvoir.

''Gerard,'' dis-je, bougeant mes pieds un peu plus rapidement qu'avant. ''S'il te plaît marche plus vite.''

Il s'arrête au milieu d'un pas pour relever la capuche de son sweat, prenant l'extrême soin de replacer ses cheveux artificiellement rouge derrière ses oreilles. Je m'arrêtai aussi, me retournant pour lui faire face. Il me regarda, haussant un sourcil. ''Tu ne comptes pas monter ta capuche ? Je pensais que tu n'aimais pas la pluie.''

''Je n'aime pas les tempêtes,'' corrigeais-je. ''Je pense que je peux tolérer la pluie. Le tonnerre et les éclairs sont ce qui me dérange... Est-ce qu'on peut juste y aller s'il te plaît ?''

''Pas tant que tu n'auras pas relever ta capuche.''

''Gerard, non, je-''

Il fit légèrement la mou, mettant ses mains sur ses hanches. ''Capuche. Maintenant.''

Je roulai juste des yeux, essayant de ne pas rire de lui. ''Gerard, je vais bien. Laisse tomber.''

''Tu vas mouiller tes cheveux,'' protesta-t-il, lançant légèrement ses mains en l'air. ''Ca va être tout dégoûtant après!''

Je soupirai, ne m'en souciant pas vraiment et voulant juste me réfugier dans un endroit sûr avant que la tempête n'arriver, mais il se déplaça pour se tenir devant moi, tendant les bras et relevant ma capuche pour moi. Je ris alors qu'il prit du temps supplémentaire pour décaler les cheveux de mon visage, comme il l'avait fait pour lui, ses doigts s'attardant sur mes joues quelques secondes alors qu'il me souriait largement.

''On dit quoi ?'' demanda-t-il, tapotant le bout de mon nez avec son index alors qu'il écartait ses mains.

Je ris encore, souriant à son besoin d'un quelque chose en retour d'un geste non-désiré. ''Merci, sa majesté Gerard.''

''Le 'sa majesté' était un peu sarcastique, mais... De rien,'' dit-il avec suffisance, se remettant à mon niveau alors qu'on recommençait à marcher.

''Alors... Où on va, exactement ?''

Je pouvais presque ressentir le sourire en coin irradier de sa peau.

''Un endroit.''

''Un endroit ? Quel genre d'endroit ?''

''Juste... Un endroit.''

''But-''

''Les butts sont pour le sexe, Frankie.''

Je lui envoyais un regard moquer et dégoûté, frappant mon épaule contre la sienne, quelque chose qu'on avait tout deux commencé à faire lorsqu'on plaisantait. ''T'es horrible.''

Il rit juste, refrappant mon épaule. ''Et pourtant, tu restes avec moi.''

Je roulai des yeux, mais quelque chose chez cette déclaration me frappa curieusement. ''Qu'est-ce que tu veux dire par là ?''

Il haussa les épaules, me regardant avec un léger sourire. ''T'es toujours là. Pas beaucoup de personnes reste avec moi longtemps.''

''Et bien, je ne comprends pas pourquoi,'' je fronçai les sourcils. ''T'es une personne avec qui il est agréable d'être.''

Il rit, fort, rejetant légèrement sa tête en arrière. Sa capuche glissa un peu en arrière et je m'approcha sans y réfléchir, la relevant. Il me sourit. ''Souviens-toi juste que tu n'as jamais été avec moi pour plus que quelques heures. Passe au moins un jour entier avec moi et tu seras parti en une seconde.''

''J'en doute.'' Mes mains étaient dans mes poches arrières, et je regardai de partout ailleurs que lui, ne sachant soudainement pas quoi faire de mes yeux. Je me sentais comme si je ne le voyais pas, peut-être qu'il ne verrait pas la légère nuance de rouge embarrassée qui montait à mes joues. ''Tu es le premier ami que je me suis fait depuis un bon bout de temps.''

Gerard me regarda durant une longue minute, et je me sentis devenir nerveux. Est-ce que c'était dit d'une mauvaise façon ?

''Tu es la première personne depuis longtemps à me considérer comme un ami, Frank.''

Je relevai le regard vers lui, clignant des yeux de confusion. ''Vraiment ?''

Il acquiesça, les yeux concentrés devant nous. ''Ouais,'' dit-il avec froidement. ''Peu de personnes aiment être avec moi.''

Je soupirai juste, secouant la tête. ''On est une triste paire, Gerard.''

Il hocha la tête en accord. ''Au moins on est ensemble.''

Je souris. ''Ouais, c'est vrai... Alors, où, exactement, est-ce qu'on va ?''

Peut-être qu'il me le dirait, maintenant.

''Tu verras.''

Je lui jetai un regard joueur et il rit juste.

Alors qu'on marchait, il commençait lentement à pleuvoir plus fort. Gerard releva le regard alors qu'un coup d'éclair traversa le ciel. Je sentis mes yeux s'élargir. ''G-Gerard, peut-être qu'on devrait en-entrer quelque part,'' paniquais-je, commençant à regarder autour de moi à la rechercher d'un magasin ou quoi.

Il m'attribua un regard inquiet et je le fixai juste, ne comprenant pas pourquoi il ne faisait rien pour notre menace imminente. Ce n'était pas du tout sûr d'être dehors au beau milieu d'une tempête. Et considérant le fait que nous étions proches d'un parc plein d'arbres et que je gardai mes clés de maison en métal dans ma poche, on était complètement exposé aux éclairs, aussi. Et, oh, bon dieu, les fermetures éclaires de nos vestes! C'était du métal, pas vrai ? Et tout métal attire l'électricité...

''Gerard!'' conseillais-je vivement, essayant de le pousser à prendre une décision.

Il s'est juste rapproché et a attrapé ma main, et on commença tous les deux à courir. Je ne savais pas vraiment où nous allions, mais il me tirait avec lui.

''Gerard,'' gémissais-je. ''Qu'est-ce que-''

''Cours juste!'' insista-t-il.

On prit tout deux de la vitesse, sa main sur la mienne me forçant à continuer de courir. Il tourna à un coin, me tirant brusquement avec lui, et je trébuchai un peu. ''Qu-''

''On y est presque!''

Ca tonna et je baissai la tête, courant plus vite. Enfin, je me débrouillai pour rejoindre le côtés de Gerard, et il lâcha ma main, ralentissant à une allure de marche, alors je le fis aussi.

''Viens.''

On traversa la route et je clignai des yeux alors qu'on approchait d'une petite maison en briques.

''Gerard...?''

Il trottina les quelques marches et je le suivis derrière, bien confus.

''Bienvenue à la résidence des Way, Frank,'' dit-il, sortant une clé hors de sa poche et poussant la porte.

Je clignai des yeux quelques fois, confus. ''Quoi ?''

''Ma maison,'' dit-il, m'envoyant un sourire par-dessus son épaule. ''Je me disais qu'on avait pas vraiment de choix autres qu'ici et chez toi.'' expliqua-t-il. ''Et je ne pensais pas vraiment que tu voudrais rentrer chez toi, alors...''

Je souris alors que je le suivis à l'intérieur. ''Bonne décision.''

La maison de Gerard était bien plus intéressante que la mienne.

La porte d'entrée menait à la cuisine, et la première chose que je remarquai était un bol de chocolat sur la table. Je le regardai, souriant. ''Je peux...?''

Il rit, hochant la tête. ''Bien sûr.''

''Yay.'' Je pris un morceau de chocolat du bol, le désemballant et regardant autour de moi alors que je le mâchai, curieux. Sa maison était bien plus chaleureuse et mille fois plus accueillante que la mienne. Ma maison était toujours soit complète sombre ou douloureusement lumineuse, et semblait intouchée et sans vie. La maison de Gerard, je ne sais comment, semblait vivante. La lumière était chaude et légère, grise mais pas de noir obscur, et les murs jaunes pétants de sa cuisine me faisaient sourire. Il y avait des tasses utilisés et de la vaisselle dans l'évier, et un peu de fouillis sur la table. Le frigo était couvert de magnets et de photos, et les murs retenaient beaucoup de photos, eux aussi.

''C'est ta mère ?'' demandais-je, faisant un signe de tête à une photo sur le mur le plus proche de nous.

Elle avait été prise il y a probablement quelques années, Gerard semblant un peu plus jeune qu'il ne l'était maintenant, et ses cheveux étaient brun foncé au lieu de rouge pétant. La photo le représentait avec une fille qui semblait avoir à peu près son âge sur son dos, les bras enroulés autours de ses jambes à elle. A côté de lui se tenaient un jeune garçon, et une femme que je supposais être sa mère, et on aurait dit que la photo avait été prise inopinément, la fille étant la seule à regarder la caméra. Ils souriant tous.

''Ouais,'' dit-il, hochant la tête et s'approchant pour se tenir à côté de moi. ''Et le petit c'est mon frère.''

'' Mikey, c'est ça ?''

Il acquiesça.

Je penchai légèrement ma tête sur le côté. ''Qui est la fille ?''

Il resta silencieux quelques instants, et je pouvais voir que quelque chose n'allait pas, mais je ne pouvais pas m'amener le regarder.

Je pris le silence comme une seconde durant laquelle je pouvais vraiment regarder la photo. La fille semblait tellement heureuse, Gerard lui souriant, tête levée. Les cheveux de la fille était d'un brun orange-âtre naturel, et ses bras et jambes étaient recouverts de tâches de rousseur.

''Une amie,'' dit-il enfin, la voix basse. Il y avait quelque chose qui n'allait pas, je le voyais.

Je soupirai, ne sachant pas comment atténuer la tristesse. ''Elle est jolie.''

''Elle était magnifique,'' soupira-t-il.

Elle était magnifique ?

Je me suis je ne sais comment débrouiller pour me rapprochai de lui, ne sachant pas quoi dire. ''Gerard...''

Il s'était rapproché de moi, aussi. Je pouvais voir qu'il avait besoin de réconfort, mais bon dieu, j'étais la pire personne à qui demander.

Je soupirais, fermant mes yeux et posant ma tête sur son épaule. ''J'suis désolé,'' dis-je rapidement, les yeux s'ouvrant rapidement. ''Je- Je suis juste... Je suis pas vraiment bon à ça. Tout le, uh, truc réconfort, j'veux dire. Je, um-''

Sa tête se pencha, se posant sur le haut de la mienne avec un sourire triste que je pouvais voir de l'angle des yeux. ''Tu te débrouilles juste, Frank.''

On resta là un long moment, et enfin, mes yeux se fermèrent encore. Je ne savais pas quoi dire, alors j'essayai juste d'envoyer des pensées de soutien dans sa direction.

''Son nom était Bonnie,'' dit finalement Gerard, brisant le silence.

''Bonnie,'' répétais-je, ouvrant les yeux. ''C'est un joli nom.''

Ses lèvres se relevèrent en un petit sourire. ''Ouais. Ouais, ça l'est.''

''Elle date de quand cette photo ?''

''J'avais quatorze ans, alors c'était il y a trois ans...''

''Vous... Est-ce que vous étiez proches ?''

''On peut dire ça.''

Il se tourna un peu, ses doigts effleurant mon bras. Je soupirai, n'ayant même pas remarquer son bras bouger derrière mon dos.

''Ca va, maintenant, quand même,'' dit-il, se tenant soudainement droit, me faisant bouger la tête, son bras tombant. Sa main vola jusqu'à l'arrière de sa tête, courant au travers de ses cheveux. ''Je- J'suis passé à autre chose.''

J'acquiesçais, pas sur de ce qu'il entendait pas là ou de comment y répondre. ''C'est bien,'' dis-je.

''Viens,'' dit-il, tournant le dos à la photo. ''Je te montrerai mon piano, si tu veux.''

''B-bien sûr.''

Je le suivis dans la maison, appréciant la chaude lueur de tout ce qui s'y trouvait. Ca ne me faisant pas du tout me sentir dans juste une maison – c'était un foyer. Des gens vivaient là, ils florissaient ici, ils aimaient cet endroit.

Gerard m'emmena dans le couloir, pointant du doigt chaque pièce sur le chemin. ''La chambre de ma mère, la salle de bains, ça mène juste à la cave, c'est la chambre de Mikey...''

On atteint la dernière porte, sur la droite. ''Ma chambre,'' dit-il simplement. Je hochai la tête, le suivant à l'intérieur et jusqu'au piano.

''C'est bien ici,'' dis-je, observant autour de moi.

Il haussa les épaules. ''Je suppose... Je passe trop de temps ici pour avoir une opinion, je pense.''

''Vraiment ?'' dis-je, regardant autour. ''Je ne savais pas que c'était possible.''

''Ca l'est,'' dit-il, s'asseyant sur son banc de piano. ''Plus tu passes du temps autour de quelque chose, plus tu t'y habitues, tu en deviens indifférent et ton opinion n'a plus d'importance.''

J'acquiesçais, notant intérieurement ça alors que je regardais au travers de sa chambre. Elle avait plus ou moins la même taille que la mienne, avec pas trop de meubles. Son piano était poussé contre le mur; un bureau blanc et une chaise noir était à côté. Sur le mur directement opposé se trouvait son lit, les draps blancs, la couverture noire, et sur son autre mur il y avait une armoire et une guitare, appuyé contre le mur.

''Je pensais que tu jouais pas ?''

''Je joue... Juste mal.''

''Oh... Ca te dérange si je... ?''

''Non, vas-y!''

Je souris, marchant à la guitare. ''Okay, merci.''

Je revenais à Gerard, m'asseyant sur la chaise noir de son bureau, grattant un peu les cordes. ''Je n'ai pas joué depuis longtemps...''

Il sourit juste. ''Ca va.''

Je baissai les yeux sur la guitare, parcourant quelques cordes, ne sachant pas vraiment quoi jouer.

''Tu écris ta propre musique ?'' demanda-t-il après quelques minutes.

Je hochai la tête. ''Ouais... J'veux dire, en gros...''

Sa tête se pencha sur la côté. ''Joue quelque chose que tu as écris, alors.''

Je relevai le regard, sursautant. ''Maintenant ? Je sais pas...''

''Oh, uh, ça va, si tu veux pas. Je pensais juste que, peut-être-''

''Non, non,'' dis-je, embarrassé. ''J'ai juste... Je ne sais juste pas quoi jouer, c'est tout.''

Il regarda autour de lui pendant quelques minutes, et aucun de nous ne disait quoi que ce soit.

''Alors, où est passé tout le monde ?'' demandais-je.

''Oh, ma mère a probablement amené Mikey pour manger dehors quelque part. Ils devraient bientôt rentrer.''

''Oh. Okay.''

La conversation mourut pendant une ou deux minutes – le tonnerre s'écrasa à l'extérieur, me faisant sauter.

''Combien de temps est supposée durer la tempête ?'' demandais-je timidement.

Gerard haussa les épaules, jetant un regard par le fenêtre à côté de son lit. ''Je ne sais pas... Allons voir les infos.''

(A/N: je sais que cette update devait sortir la semaine dernière, excusez-moi. J'ai pas tout relu, juste la première moitié du chapitre, donc il y a peut etre des fautes dans la seconde partie. C'est pas vraiment serieux comme travail, pardonnez moi. J'espère que vous allez bien. - S)

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