miss clarke ? (camren)

By unknowndreamy

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Camila Cabello a toujours vécu chez ses parents, dans une immense habitation éloignée de l'agitation de la vi... More

Informations
Chapitre n°1
Chapitre n°2
Chapitre n°3
Chapitre n°4
Chapitre n°5
Chapitre n°6
Chapitre n°7
Chapitre n°8
Chapitre n°9
Chapitre n°10
Chapitre n°11
Chapitre n°12
Chapitre n°13
Chapitre n°14
Chapitre n°15
Chapitre n°16
Chapitre n°17
Chapitre n°18
Chapitre n°19
Chapitre n°20
Chapitre n°21
Chapitre n°22
Chapitre n°23
Chapitre n°24
Chapitre n°25
Chapitre n°26
Chapitre n°28
Chapitre n°29
Chapitre n°30
Chapitre n°31
Chapitre n°32

Chapitre n°27

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By unknowndreamy

Un flash.

Une seconde.

Rien.

Un flash.

Trois secondes.

Rien.

Une voix.

- Camz ?

Un flash. Puis deux. De la lumière ?

- Camz ? Réveille-toi p'tit monstre...

Toujours cette voix...

Une sensation de froid contre la tempe.

Un flash.

Cinq secondes.

Rien.

Un visage... Quelqu'un ?

Un mouvement.

Rien.

Un flash.

Le souffle saccadé.

La douleur.

- AH !

La lumière m'aveugla brutalement. Elle éclairait la pièce, mais je ne reconnaissais rien. Il y avait quelqu'un, je le savais. Je le savais, mais je ne voyais pas. Tout était flou.

Sortir. Voilà le premier mot qui me vint à l'esprit. Il fallait que je sorte de là. Je tentai de m'extirper du matelas qui maintenant me collait au dos.

Une pression sur mon torse.

- Shh... C'est tout, tiens-toi tranquille, tu vas te blesser...

Cette voix... Je tournai la tête, lentement, l'esprit embué et la tempe douloureuse.

Ces yeux...

- Inspire lentement...

Machinalement, j'exécutais ce qu'elle me disait. Elle ? Oui, sans doute. Je savais que je la connaissais. Je le savais, mais impossible de me concentrer. J'avais peur. J'étais terrifiée.

- Bien, voilà. Comme ça. Expire, maintenant.

Je sentis l'air quitter lentement mes poumons, ma vision se faire plus nette et mon angoisse s'amoindrir peu à peu.

- Regarde-moi Camz. Tu es en sécurité ici, d'accord ? Continue de respirer lentement.

Ces cheveux...

- Lauren ?

Elle me sourit. Je voulais lui rendre, mais ma tempe me faisait souffrir.

- Tu as mal ? s'enquit la brune comme si elle avait lu à travers moi

- Un... peu, articulai-je, confuse. Qu'est-ce que... ?

- Tu ne te souviens pas ? m'interrompit-elle, l'air soucieux, son index caressant l'intérieur de mon coude

Un silence s'en suivit.

- Arrête de froncer les sourcils comme ça, tu vas te faire mal, dit-elle en riant fébrilement, ce qui malgré moi m'arracha un sourire. On est allées chez Daniel, tu te souviens ? Tu devais...

- Lui dire pour Justin, ça me revient. Et on s'est disputés. Je suis sortie. Et... Je ne sais pas, avouai-je après un instant

- C'est normal, tu n'as pas à t'en vouloir, répondit-elle avec un nouveau sourire compatissant. Je t'ai vue sortir de la maison, et tu es tombée. Comme ça, d'un coup. Je t'ai vu t'écrouler dans l'allée et j'ai eu tellement peur que je crois que je ne suis jamais sortie de ma voiture aussi vite de toute ma vie.

Je dus me mordre la lèvre pour retenir mon sourire devant cette anecdote, et surtout devant la façon adorable dont les joues de Lauren avaient rosi.

- Et ensuite ?

- Et ensuite je t'ai demandé si tu allais bien. Tu m'as assuré que oui, et tu t'es relevée. C'est là que j'ai vu que tu t'étais blessée à la tempe, m'apprit-elle, ses doigts parcourant toujours mon bras. Tu as avancé comme si tout allait bien, comme si je n'étais pas là. Tu as marché jusque ma voiture, donc je t'ai suivie. J'ai trouvé ça étrange que tu ne prêtes même pas attention au coup que tu venais d'encaisser. Et puis tu t'es appuyée contre ma portière, tu m'as appelée, et je t'ai aidée à t'asseoir sur laesiège passager. Tu avais l'air complètement dans les vapes, alors je n'ai pas posé de question. A vue d'œil, j'ai deviné que la conversation n'avait pas dû bien se finir, mais j'ai préféré ne rien dire.

- Et je suis restée éveillée tout ce temps ? Etrange que je ne me souvienne pas du tout de ce passage...

- Disons que tu t'es endormie sur le trajet... Du coup je t'ai ramenée chez moi, et je t'ai installée sur mon lit. Pour te laisser te reposer un peu, finit-elle en baissant timidement les yeux

Je lui attrapai la main pour la serrer entre les miennes avant de reprendre la parole.

- C'est toi qui m'a amené de la glace ?

Elle hocha la tête.

- Et qui m'a retiré mes chaussures ? plaisantai-je

Elle haussa les épaules.

- Disons que j'ai pensé que ce serait plus confortable pour toi. Et moins salissant pour mon matelas.

- Bien sûr.

Elle se contenta d'esquisser un sourire que je lui rendis, cette fois.

- Merci, murmurai-je en promenant mon pouce sur la paume de sa main

- De rien, répondit-elle simplement

Puis, après une pause :

- Tu veux que je te laisse dormir un peu ? Tu as l'air exténuée, dit-elle en passant sa main sur mon front comme pour vérifier ma température. Je dirai à mes parents que tu...

- Non, je n'ai pas envie.

- De rester ? s'étonna-t-elle

- Non, que tu me laisses toute seule, avouai-je timidement. Tu ne voudrais pas...?

- Je ne voudrais pas quoi ? me questionna-t-elle, surprise face à mon silence

- Non, oublie. C'est stupide.

- Dis-moi quand même, je suis sûre que ça ne l'est pas.

- Je me demandais si tu...Enfin si... Si tu voulais... Heu...

- Oui ?

- Si tu voulais bien t'asseoir et me tenir un peu compagnie...? demandai-je, le visage virant au cramoisi lorsque je me rendis compte de combien ma question était niaise. Tu n'es pas obligée, mais c'est juste que ça me rassure, et...

- Respire Camz, tu vas finir par manquer d'air, plaisanta-t-elle. Ça me va très bien aussi de rester avec toi.

Je crus mourir sous l'accélération de mon rythme cardiaque tandis qu'elle s'asseyait à mes côtés, plaçant ma tête sur ses genoux alors qu'elle s'appuyait contre le mur.

- Tu es bien, là ?

- Plus que bien, murmurai-je, sentant ses doigts s'enrouler délicatement autour de mes mèches

J'entendis sa respiration s'accentuer légèrement, ce qui accéléra considérablement les battements de mon cœur. Le pire était sans doute que je disais vrai: Daniel aurait pu se présenter devant la porte, un bouquet de fleur à la main et un discours d'excuses entre les mains, je n'aurais pas bougé un seul orteil. Je me sentais emplie d'un bien-être et d'une sensation de sécurité qui m'avaient atrocement manqué.

- Camz ?

- Hum ?

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Chez Daniel, je veux dire, précisa-t-elle devant mon air confus

- Oh...

- On n'est pas obligées d'en parler maintenant, c'est juste que...

- Non, maintenant c'est très bien, la rassurai-je d'une voix quelque peu endormie, cependant

- Il s'est énervé ?

- Tu n'imagines même pas... confirmai-je

- Tu penses qu'il le digèrera ?

- Je n'en sais rien. Sans doute...? Il y a un paquet d'argent à la clé, plaisantai-je tristement

- Oh Camz... Ne dis pas ça, me réprimanda Lauren d'une voix plus douce encore que quelques instants auparavant

- Mais je crois que... Je crois que ce n'est pas le fait de le voir s'énerver et m'insulter qui m'a...

- Il t'a insultée ?

Je sentis ses doigts se crisper.

- Rien de grave, il a juste...

- Qu'est ce qu'il a dit ? insista-t-elle

- Je lui ai avoué que j'avais... hum... "passé la nuit" avec Justin, et il s'est énervé. Je ne peux pas lui en vouloir, remarque... J'ai fait n'importe quoi, soufflai-je

Elle marmonna quelque chose entre ses dents, mais je n'entendis absolument aucun mot qui m'aurait permis de deviner ce qu'elle avait dit.

- Mais je crois que ce n'est pas ça qui m'a... bousculée, repris-je, un soupçon d'angoisse dans la voix au souvenir de ce moment

- Shh... Respire, Camz. Comme tout-à l'heure, tu te souviens ? C'était parfait.

Elle continua de passer sa main au travers de mes cheveux tandis que je faisais ce que je pouvais pour ralentir mon rythme cardiaque.

- J'ai repensé à tout ça, à... à Justin. Je t'avais dit l'autre soir qu'il n'était pas saoul, mais... Je ne sais pas. Une partie de moi cherchait sans doute à oublier cette histoire... Mais... Il m'a... Il a... ?

Une nouvelle larme me roula sur la joue, et Lauren la retira de mon visage à l'aide de son pouce avant de se baisser pour me déposer un baiser sur le front.

- Tu pourrais porter plainte, tu sais ?

- Qui me croirait ? Personne n'était là. Il pourrait très bien dire que c'est faux, et tout le monde y croirait.

- Mais il...Tu as des preuves, tu sais... Ses messages, je veux dire...

- Je n'ai pas envie de porter plainte. Je... Je ne veux pas. S'il te plait, Lauren. Je n'en ai pas envie. C'est trop dur et... Je ne veux pas que tout le monde me regarde avec pitié. Je ne veux pas que tout le monde me regarde comme quelqu'un de faible.

- Camz...

- Arrête, s'il te plait...

- Tu ne changeras pas d'avis ?

Je baissai les yeux.

- Je sais que je ne peux pas te forcer mais... Promets-moi d'y penser, d'accord ? Je me doute que ça doit être terrifiant mais... Ne laisse pas la peur l'emporter sur ton sens de la justice. Le dénoncer ne réparera pas ce qu'il a fait, j'en suis bien consciente, mais il subira les conséquences de ses actes. C'est déjà ça...

- Mais je...

- Non, pas de "mais". Juste: Promets le moi.

Je soupirai avant de lui répondre:

- D'accord. Je te promets d'y réfléchir.

Suite à cette discussion, je restai silencieuse un moment avant de reprendre la parole.

- Lau' ?

- Hum ?

- Tu crois que je peux me lever sans refaire un malaise ?

- Oui, je pense, pourquoi ?

- Je dois faire pipi, dis-je simplement, le visage brûlant

- Oh, bien sûr, vas-y, gloussa-t-elle en m'aidant à me relever. Vas-y lentement par contre, je n'ai pas trop confiance avec cette blessure.

Je hochai la tête et quittai la chambre avec un sourire.

- PDV de Lauren -

Tandis que je gardais les yeux rivés sur le couloir où Camila venait de s'engouffrer, quelque chose vibra sur la table de nuit. Son téléphone, bien sûr. Je jetai un regard vers la porte des toilettes avant de m'en emparer.

De Justin : Alors ? Mademoiselle me fait attendre ? Mauvaise idée, tu ne crois pas ? On verra si tu m'ignorera encore quand on se reverra.

Je me contentai de déverrouiller l'appareil et de supprimer ce stupide message, la haine dans l'âme.

Pour qui ce connard fini se prenait-il ?

~

En retournant au lycée le lundi matin, la première chose que je fis fut de chercher Camila. Je l'avais raccompagnée chez elle le samedi en fin d'après-midi, et je n'avais plus eu de nouvelles depuis. Je me retrouvais donc au milieu de la cour, quelque peu angoissée, scrutant mon entourage du regard. Je finis par repérer Justin portant son fameux pull rouge (que je soupçonnais de n'être jamais nettoyé), discutant avec une petite brune dont j'aurais pu reconnaître la silhouette entre mille. Camila. Plus je m'approchais, et plus je les distinguais précisément. Lui était planté là, un stupide sourire victorieux plaqué au visage, à la regarder d'une façon qui me donnait envie de vomir sur son vieux pull rouge à l'odeur de chacal mort depuis plusieurs semaines. C'est lorsqu'il leva sa main pour toucher les cheveux de la brune que je me décidais à intervenir. Subtilement.

- Hey, Camila ! m'exclamai-je, un peu trop enthousiaste sans doute, Je te cherchais justement !

Le regard implorant qu'elle m'adressa me fendit le cœur. Mais où étaient donc ses amies, bon sang ?

- On devait aller voir Monsieur Marshall avant les cours, tu viens ?

Elle lança un regard furtif à Justin avant de me répondre.

- Oui, allons-y.

- A tout-à-l'heure, Mila, lui lança-t-il avec un ton arrogant qui me donna envie de lui adresser une gifle bien placée

Je fis passer la brune devant moi, adressant le regard le plus meurtrier que je pouvais à l'autre imbécile et sentant le sang me battre dans les tempes. De quel droit la surnommait-il ainsi ? Il n'était pas proche d'elle. D'accord, il trainait avec Daniel. Mais leur relation s'arrêtait là.

- Tout va bien ? lui demandai-je une fois à une distance respectable de Justin

- Oui... Il a dit qu'il voulait me parler. Il est venu alors que je parlais avec Dinah. Je ne voulais pas, mais elle a insisté pour que j'y aille. Je ne voulais pas que ça ait l'air suspect. Et puis j'avais peur. Alors j'y suis allée.

- Camz, soufflai-je en lui attrapant le poignet pour qu'elle s'arrête

- Hum ?

- Ne reste pas seule avec lui, s'il te plait. Emmène Dinah, ou qui tu veux, mais par pitié ne le laisse pas se retrouver seul avec toi.

- Non, bien sûr... J'ai seulement accepté là parce que nous étions dans la cour, avec plein de gens autour. Sinon j'aurais refusé.

Je haussai un sourcil.

- Allez Lau', je te le promets.

Elle se dégagea, et nous continuâmes à arpenter les couloirs.

- Pourquoi devait-on voir Monsieur Marshall, d'ailleurs ?

- Je... J'ai pensé que peut-être ... Je pourrais éventuellement réintégrer le projet...?

Le sourire qu'elle m'adressa manqua de me faire perdre mes repères. Oh Camila... Pourquoi est-ce que tu me fais ressentir toutes ces choses ?

~

Après une discussion avec notre professeur et plusieurs excuses quant à mon comportement, il avait été annoncé que je pouvais à nouveau faire équipe avec Camila, suite à quoi elle m'avait sauté au cou en m'assurant que "jamais elle n'aurait voulu faire cet exposé avec quelqu'un d'autre". J'étais heureuse, bien sûr. Comment faire la tête dans ce genre de situation ?

Malheureusement, la cloche a ensuite sonné et nous avons toutes deux du rejoindre nos classes respectives. Rien de passionnant: deux heures de maths et une heure d'histoire durant lesquelles je ne pensais qu'au cours de sciences, juste avant le repas, durant lequel j'allais pouvoir parler avec Camila. Je savais que ce n'était pas bon pour moi d'être aussi obnubilée par sa présence, mais j'en avais besoin. Je ne voulais pas m'empêcher de penser à elle. C'était agréable en fin de compte, bien qu'elle soit toujours inaccessible.

Tout s'est bien passé donc, jusqu'à ce fameux cours de physique. Je me suis installée à une chaise comme la fois précédente, tout en prenant soin de garder une place pour la brune à qui je pensais depuis que les cours avaient débuté.  Seulement, les minutes passaient, et elle n'arrivait pas. Je commençais à m'inquiéter.

- Dinah ? appelai-je en direction de la blonde qui venait de s'asseoir

- Euh... C'est à moi que tu parles ? m'interrogea-t-elle, surprise sans doute que je lui adresse la parole

- Tu sais où est Camila ? dis-je en ignorant sa question

- Elle m'a dit qu'elle devait passer aux toilettes et qu'elle arrivait après. Pas d'inquiétude, c'est juste qu'elle se retenait depuis deux heures déjà, plaisanta-t-elle

L'envie de rire n'était cependant pas au rendez-vous pour ma part. Camila était seule. C'était tout ce à quoi je pouvais penser.

- Eh, où est-ce que tu vas ? me demanda Dinah, incrédule, tandis que je quittais la salle

- Je reviens, préviens juste Monsieur Marshall que j'arrive !

Je me mis à courir comme une véritable dératée, slalomant entre les couloirs avant d'arriver à l'entrée des toilettes. J'ouvris brusquement la porte, affolée, terrifiée à l'idée de ce que j'allais trouver derrière celle-ci.

- Camila ? appelai-je, essoufflée

Silence.

- Camila !

- Lau... Lauren ? me répondit une voix tremblante depuis l'une des cabines

- Oui, c'est moi ! Où est-ce que tu es ?

J'entendis un verrou tourner.

- Troisième porte, murmura-t-elle

Je m'empressai de l'ouvrir, et mon cœur se serra lorsque je vis la brune recroquevillée sur le sol, la tête enfouie entre ses genoux.

- Hey, chuchotai-je doucement en me mettant à genoux à ses côtés, Dis-moi ce qui ne va pas...

Je l'entendis renifler avant de me répondre.

- C'est... Je... J'ai...

- Shh... soufflai-je en passant mon bras autour de ses épaules pour la serrer contre moi,  Doucement, d'accord ? Prends ton temps.

- C'est Justin, il ... Il m'a suivie, sanglota-t-elle dans mon pull

- Il t'a touchée ? demandai-je directement, sentant déjà la haine s'emparer de moi

- Non, je... Je me suis cachée ici... Il est resté là attendant que je sorte tu sais, mais je n'ai pas bougé. J'ai entendu la porte claquer au bout de quelques minutes, mais je n'ai pas osé sortir, je... J'avais trop peur qu'il m'attende dans le couloir.

- Bien, d'accord... Je suis contente qu'il ne t'ait pas fait de mal, avouai-je en passant ma main dans ses cheveux

- Moi aussi...

Puis, après une courte pause :

- Et Lau' ?

- Hum ?

- Merci.

- De ?

- De m'avoir trouvée.

- Toujours, soufflai-je, Y'a pas de quoi.

- Il faudrait peut-être qu'on retourne en cours, tu ne crois pas ? Je vais mieux, maintenant.

- Oui, bien sûr, répondis-je, à contrecœur, tandis qu'elle m'aidait à me relever

Lorsqu'on franchit le pas de la porte, je me contentais de nous excuser. En temps normal j'imagine que nous aurions dû fournir des explications, mais Dinah avait sûrement déjà prévenu Monsieur Marshall. D'ailleurs, celle-ci nous fixait d'un regard soupçonneux, et lorsque nos yeux se rencontrèrent, elle se contenta de m'adresser un clin d'œil. Le genre de clin d'œil qui signifiait clairement "Je sais ce qu'il se passe, on me la fait pas à moi", sauf que non, Dinah. Crois-moi, tu ne sais rien du tout. A moins que Camila lui ait parlé de la situation ? Non, bien sûr, sinon elle ne l'aurait pas laissée déambuler toute seule.

~

Les heures de cours suivantes se déroulèrent plutôt bien. J'étais constamment inquiète pour Camila, à vrai dire, mais je n'avais pas pu la revoir depuis l'heure de cours que nous avions en commun. Elle avait passé l'heure du midi avec ses amies, ce que je trouvais plutôt normal. Je n'avais pas revu Daniel tourner autour d'elle depuis leur dispute, et j'espérais qu'il ne ferait pas d'apparition d'ici un bon bout de temps.

Lorsque la sonnerie annonçant la fin de la journée retentit, je me dépêchai de descendre les escaliers menant au portail du lycée. Il me suffit d'un bref coup d'œil pour repérer Justin qui fumait une cigarette, à l'ombre d'un arbre. C'était toujours ici qu'il venait lorsqu'il avait besoin d'assouvir son addiction. Je me dirigeai vers lui d'un pas décidé. Lorsqu'il me vit, il se contenta de m'adresser un de ses sourires narquois qui avaient le don de me faire sortir de mes gonds.

- Alors, tu trouves ça marrant de la harceler comme tu le fais ? crachai-je lorsque je fus assez proche de lui

- Je vois pas du tout de quoi tu parles, poulette, répondit-il simplement en me projetant sa fumée en plein visage

Je lui arrachai sa cigarette des mains, furieuse, la jetant au sol et la réduisant en poussière d'un simple coup de talon.

- Fais pas le malin avec moi, pauvre type. Tu vois très bien à quoi je fais référence, alors arrête un peu de me faire perdre mon temps.

- Je te préviens tu vas me la repayer, cette clope, rétorqua-t-il, la mâchoire déformée par la colère, rejetant ses épaules en arrière

S'il croyait que ses manières m'impressionnaient, c'était raté.

- Redescend face de rat, tu risques pas de me faire peur. Et hors de question que je te file ne serait-ce qu'un centime, t'es dingue ou quoi ?

- Pour qui tu te prends à me parler comme ça ? Hein ? me demanda-t-il, faisant un pas de plus en avant, si bien que je pouvais sentir son haleine vieille de plusieurs jours

- Je te le répète, je n'ai pas peur de toi. Je veux juste que tu la laisses tranquille. 

- En quoi ça te regarde, sale gouine ?

- C'est pas la question, enfoiré. Tu sais, si y'avait pas un risque que quelqu'un nous voit, je t'aurais déjà castré.

- Qu'est-ce que tu veux, hein ? T'es jalouse ? ricana-t-il avec un mouvement de recul

- Ferme-la, ok ? J'en ai rien à foutre de ce que t'as à dire. Et puis, à ta place, je ferais pas trop le malin.

- Pourquoi ? Même un chaton me terrifie plus que toi, gloussa-t-il de plus belle, Une pichenette et t'es à terre !

- Toi et moi on sait très bien que tu ne penses pas ce que tu dis. Je veux bien te donner le bénéfice du doute pour cette fois juste parce que je sais que t'es complètement shooté.

- Je fais du hockey, chérie.

- Et moi je me débrouille pour déformer ceux qui m'emmerdent.

- Ok, prépare-toi à l'attaque alors !

- C'est ça, marre-toi.

- Bah alors, t'as peur ?

- Non. J'ai juste pas envie d'aller en prison pour meurtre. Tu m'insupportes, Justin. Tu me saoules clairement, et c'est pas bon pour toi.

- Ouais, dis juste que t'as peur.

- Ya pas que les poings qui peuvent régler un problème.

- Tu dis ça parce que t'es une fille, pouffa-t-il

- Dis moi Justin... Tu sais que Camila pourrait porter plainte contre toi, hein ? T'en es conscient ?

Ses yeux se plissèrent, et je crus voir une lueur d'angoisse lui traverser le regard.

- Ecoute moi bien...

- Non, toi, écoute-moi, l'interrompis-je, J'en ai marre de perdre mon temps à débattre avec un type aussi stupide que son pied droit, alors je vais être claire: Tu t'approches encore une seule fois d'elle, ou tu lui envoies ne serait-ce qu'un de tes messages répugnants et je t'explose la tronche contre ce mur. Pigé ?

Je le vis se mordre l'intérieur de la joue.

- J'ai pas entendu: T'as pigé ?

- C'est bon, oui, fous-moi la paix ! cracha-t-il alors je perçus une larme illuminer ses yeux, Je coupe le contact, ça te va ?

- Cool, je suis contente qu'on soit sur la même longueur d'ondes, rétorquai-je en me retournant vivement

Mon sourire victorieux se fana bien vite lorsque j'aperçus Camila sur le trottoir d'en face, dire au revoir à ses amies avant de se pendre au cou de Daniel pour lui voler un baiser. Je sentis mon cœur se serrer à m'en faire suffoquer, mais je ravalai bien vite mes larmes. Hors de question de laisser transparaître un quelconque signe de faiblesse devant Justin.

- Dis-moi, Jauregui, qu'est ce que ça fait de se battre corps et âme pour une fille qui appartient à un autre ? l'entendis-je marmonner de sa voix sifflante

J'aurais pu lui assener un coup violent en pleine figure. Ou lui claquer la tête contre cet arbre qui le tenait à l'ombre. Mais je n'en fis rien. 

- Va te faire foutre, crachai-je avec toute la colère du monde avant de m'enfuir vers la sortie

~

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