A peine un quart d'heure et nous étions déjà devant le building de Hamilton Luxury Cars. Parker gara sa voiture à l'entrée, je descendis et il fit de même. Il passa par la suite la clé au voiturier et tous les deux nous pénétrions dans le hall de l'entreprise.
Les regards se braquèrent une fois de plus sur nous et j'essayais d'en faire abstraction aussi bien que le faisait Parker.
Alors que je me dirigeais vers l'ascenseur général, d'une pression dans le bas du dos, ce dernier m'insista à prendre plutôt celui réservé au directeur. Je m'y dirigeai sans rechigné et tous les deux nous nous y retrouvions une fois de plus seul à l'intérieur.
Le souvenir de notre premier baiser par plus tard que hier me revint en mémoire et je commençai à jongler sur mon talon quelque peu gêné. Lui, ne me portait aucun regard, son regard fixé sur les portes de l'ascenseur, il avait repris son air impassible à la minute à laquelle nous avons mis un pied dans l'entreprise.
Au bout de quelques minutes, le bip sonore de l'ascenseur resonna et les portes s'ouvrirent. Le regard baisé sur mes chaussures, je n'y prêtais pas attention sachant qu'il était trop tôt pour que ce soit notre étage.
- Ebiéreyma. M'appela Parker.
Je relevais la tête et le regardai.
- Tu descends ici. M'informa-t-il.
Je levai encore plus la tête et regardai le numéro qu'affichait l'ascenseur. Numéro treize, était-il inscrit. Les sourcils froncés, je reportai mon regard sur Parker ; pourquoi voulait-il que je descende à mon ancien étage ?
- Fais tes cartons et rejoins-moi à mon bureau d'ici une heure. J'ai des appels à passer. Dit-il moins chaleureux que lorsqu'il me proposait un café ce matin.
Je me contentai de hocher la tête et sortis de l'ascenseur. Aussitôt, les portes se refermèrent et il disparut de mon champ de vision.
- Bonjour Reyma. Me salua Elena de l'accueil.
- Bonjour Elena, je viens juste faire mes cartons. L'informai-je.
Elle me servit un sourire et je me dirigeai à mon bureau. Mélancolique, je l'observai un moment avant de me mettre au travail. Il faut dire que j'avais pris tellement de temps pour le décorer à mon goût que le bureau regorgeait que de mes effets personnels.
- Alors commença on vient faire ses cartons sans dire au revoir à ses vieux amis. Entendis-je dans mon dos.
Je souris immédiatement. Je n'avais même pas besoin de me retourner pour savoir que c'était nul autre que Béa, l'assistante de John Carter. Cette fille a une joie de vie tellement débordante, quelle n'arrive jamais à se mettre véritablement en colère.
- Je serai passé te voir quand j'allai finis. Lui avouai-je.
Elle me lança un regard méfiant avant de se décider de finalement entrer dans mon bureau.
- Tu as besoin d'aide ? Me demanda-t-elle.
- Oui volontiers, mais toi tu n'as pas du travail ?
- Pas vraiment. De plus John n'est pas encore arrivé. M'informa-t-elle.
J'hochai la tête et lui donnai un carton en lui expliquant ce qui devrait s'y trouver.
- Comment est ton nouveau bureau ? Me demanda-t-elle pour engager la conversation.
- Majestueux ! J'ai une vue incroyable, c'est Waouh ! Lui dis-je en faisant de grand geste.
Elle rit légèrement.
- Ça se voit que ce bureau ne va pas te manquer. Dit-elle.
- Oh que si ! Ce bureau est peut-être petit mais je vous avais tous à mes côtés. Au dernier étage, tout est froid et sans vie, il n'y a que James et moi...
Elle me sourit et s'approcha lentement de moi.
- Ais-je rêver où tu viens t'appeler Mr Parker par son prénom ? Me demanda-t-elle en me lançant des regards curieux.
Oh ! c'était sorti tout seul.
- Tu appelles bien ton patron par son prénom. Lui rappelai-je.
- Avec John c'est différent ? Me dit-elle.
- Et en quoi c'est différent ? Lui demandai-je confiante.
- Lui, tout le monde l'appelle par son prénom mais avec Mr Parker, seul le grand patron Mr Hamilton, en a le droit. M'informa-t-elle.
Ne sachant plus quoi dire, j'essayai de concentrer à nouveau sur mes cartons et de faire abstraction de son regard.
- C'est lui qui t'a demandé de l'appeler par son prénom ? Me demanda-t-elle curieuse.
Ma main descendit de son épaule jusqu'à son torse et j'exerçai une pression pour qu'il libère mes lèvres. Il le fit mais déposa aussitôt sa bouche sur la peau de mon cou, la couvrant de baisers douloureux.
- Parker...
Aussitôt ce gémissement sortit de ma bouche que je me mordis la lèvre inférieure pour ne plus en sortir d'autres.
- Appelle-moi par mon prénom. Me dit-il entre deux baisers dans mon cou.
Le souvenir de notre baiser échangé me revint en mémoire et si je pouvais rougir autant qu'une blanche, j'aurai été plus rouge qu'une tomate et elle se serait surement douté de quelques choses.
- Ou..oui. Bégayai-je pour lui répondre.
Elle me lança un regard aucunement convaincu et j'essayai de faire mieux.
- Etant donné que nous allons passer beaucoup de temps ensemble sur le projet, il m'a demandé de le tutoyer et de l'appeler par son prénom. Lui mentis-je.
A chaque fois que tu me vouvoieras, je t'embrasserai pour te faire taire...
Elle me regarda intensément et j'avais peur qu'elle sente que je mentais, mais elle finit par hocher la tête et je soufflai intérieurement soulagée.
- C'est quoi ça ? Cria-t-elle avant de me sauter dessus.
- Quoi ? Lui demandai-je perdue.
Elle se recula de moi et se mit la main sur la bouche, les &toiles brillaient dans ses yeux.
- Tu as un suçon ! S'exclama-t-elle excitée. Qui te l'a fait ? Il est magnifique ! Est-ce que je le connais ?...
Ma main se porta immédiatement à mon cou et je touchai légèrement la zone douloureuse. Dites-moi qu'il n'a pas osé ?
- On dit Las Vegas ce Weekend ? Tentai-je de faire diversion.
Elle se stoppa un moment et me regarda intensément avant d'afficher un grand sourire.
- Tu viendras vraiment ? Me demanda-t-elle incrédule.
- Bien sûr ! Pour rien au monde je ne raterai ta fête d'anniversaire. Lui dis-je.
Elle tomba vite dans mon piège et oublia mon fameux suçon pour m'expliquer le plan d'organisation de sa fête.
Au bout d'un quart d'heure, nous finîmes tous les cartons
- Merci beaucoup. La remercia-je pour son aide.
- Oh, je t'en prie ! J'ai adoré bavardé avec toi. Me dit-elle. Je vais appeler quelqu'un pour monter tes cartons à ton nouveau bureau. Ajouta-t-elle avec un sourire avant de s'en aller.
Un suçon, me rappelai-je en touchant à nouveau la peau de mon cou du bout des doigts. Il avait osé me marquer !
Je serai mes poings de colère, prit mon sac et me dirigeai sans attendre jusqu'à l'ascenseur. J'allais lui dire deux mots... ou plus ! Mais j'allais lui faire comprendre qu'il n'était pas tout permis.
Dans le fond de l'ascenseur, je tapotai mes pieds impatiente d'être en face de lui et de le gronder comme un enfant. J'étais tellement furax que je n'arrivais pas à réfléchir. Agir, je voulais juste agir.
Une gifle ne serait pas de trop ! Ce serait même une très belle entrée...
Alors que ma tête imaginait toutes sortes de scénarios pour extérioriser ma colère, l'ascenseur arriva enfin à son maximum et le bip sonore resonna pour moi comme le coup de sifflet du top départ.
Mes talons resonnèrent dans le silence de l'étage pendant que je sillonnais les couloirs jusqu'au bureau de Parker. Devant a porte de son bureau, c'est sans frapper que j'entrai...
Assis dans son fauteuil en cuir noir, il était en pleine vidéo conférence avec des japonais. Faisant dos à la porte, il se tourna discrètement un moment pour voir qui ça pouvait être et quand son regard croisa le mien, il se fit dur.
Je ne me laissai pas impressionner et il reporta son attention aux japonais qui n'avaient rien remarqué de notre échange. Je n'étais pas dans leur champ de vision, ils ne pouvaient donc me voir.
La colère toujours dans mes veines, je m'assis calmement sur le canapé de son petit salon attendant qu'il finisse sa réunion pour me défouler sur lui. Mais plus le temps défilait, plus cette colère laissait place à de l'admiration, à de la fascination.
Je l'admirais, j'étais fascinée par cette bouche si virile d'où s'échappait un japonais si fluide, si léger, si parfait. On aurait dit que c'était sa langue maternelle tant il dominait cette langue. Je m'étais même mise sur le côté pour mieux observé les mouvements de sa bouche...
Cette bouche qui m'avait embrassé par plus tard que hier...
Je fermai les yeux un moment et essayai d'ordonner mes pensées, je rassis correctement. Au même moment, il se leva de son siège, boutonna sa veste et salua les deux japonais avant d'éteindre le vidéo projeteur. Il se tourna par la suite vers moi et me lança un regard noir.
- Je t'avais dit que je devais passer des appels et que tu devais monter que dans une heure. Qu'est-ce que tu fais là ? Me gronda-t-il mécontent.
Sa colère réveilla la mienne et je quittai le canapé de m'avancer vers lui.
Une fois à sa hauteur, je lui assenai une gifle qu'il n'avait pu anticiper. Tant mieux ! L'introduction était réussie.
Le regard foudroyant, il me fixa méchamment.
- De quel droit, t'es-tu permis de me marquer ?
Une lueur d'incompréhension passa dans son regard avant qu'elle fût remplacé par une lueur d'excitation et qu'un sourire taquin ne dessine ses lèvres.
- N'est-ce pas là un joli suçon ! S'exprima-t-il d'un air charmeur, toute once de colère disparut de sa voix et de ses yeux.
Déstabilisée par son brusque changement d'humeur, je me reculai tandis que lui s'avançais.
- Je pourrai t'en faire d'autres, si tu me le demandes, c'est pour moi un plaisir de gouter ta peau...
Il me prit dans ses bras d'un geste brusque et me plaqua contre son torse.
- Qu'est-ce que tu fais ? Lui demandai-je haletante.
- Je te séduis. Me chuchota-il. Est-ce que ça fonctionne ? Me demanda-t-il au creux de mon oreille.