Louis.
(Ed Sheeran - Tenerife Sea)
Cela faisait trois jours que Louis était de retour à la maison. Il avait été ravi de retrouver ses enfants, de leur préparer de nouveau leur petit-déjeuner, de les emmener à l'école, cela lui avait manqué pendant ces quelques jours qu'il avait passé chez Liam. Il avait fait croire à ces derniers que Harry et lui s'étaient réconciliés même si c'était loin d'être le cas, il ne voulait pas que leur esprit soit torturé par des histoires de grands.
Pourtant, il l'évitait soigneusement depuis son retour, il avait trop peur de craquer en le revoyant pleurer sous ses yeux, le suppliant de lui pardonner. Il ne voulait pas lui pardonner seulement grâce à un discours larmoyant. Il en attendait plus. Il avait un minimum de respect pour lui-même. Il était complètement effrayé de devoir supporter une telle souffrance une nouvelle fois. Il essayait de cacher sa douleur sous un masque de dureté et de froideur pour ne pas que Harry voit à quelle point il l'avait atteint. Il était juste brisé de l'intérieur, il n'était pas quelqu'un de particulièrement fort à l'origine. Il l'était en présence de Harry mais lorsque ce dernier n'était plus là, toutes ses forces partaient en fumée.
Les mots que Harry avaient prononcés restaient gravés dans son esprit, au marqueur indélébile. Il revivait la dispute chaque nuit dans ses cauchemars, il entendait ses mots cruels chaque fois qu'il posait les yeux sur lui-même dans le miroir, se dégoûtant et détournant les yeux immédiatement.
Alors il avait beau croire que Harry regrettait, il ne pouvait s'empêcher de penser que ces mots étaient tout de même sortis de sa bouche ce soir-là, sans aucune once d'hésitation. Certains devaient donc avoir été pensés avant, ceux concernant son corps ou sa façon de s'habiller lui semblaient presque justifiés.
Si il décidait de pardonner Harry, il fallait que celui-ci ait assimilé l'ampleur de ce qu'il avait prononcé. Certaines personnes pourraient penser que Louis exagérait, mais il était juste un être humain, blessé par des paroles cruelles qui avaient fragilisé l'édifice que formait sa confiance en lui. Il avait besoin qu'il lui prouve qu'il l'aimait encore, pour de vrai, malgré tout ce qu'ils traversaient.
Bien sûr, il avait dit qu'il ne savait pas si il y aurait encore un "eux", mais il avait juste voulu faire mal à Harry, comme il lui avait fait. Ou du moins, lui rendre un petit peu de douleur, même si ce n'était pas comparable.
La porte d'entrée claqua, comme depuis trois jours. Il n'eut pas besoin de jeter un coup d'œil sur le réveil pour savoir qu'il était dix-huit heures trente. Harry rentrait toujours à cette heure-ci. C'était à chaque fois une bonne et mauvaise surprise pour Louis. Bonne, parce qu'il voyait bien que son mari faisait des efforts et rentrait donc à une heure convenable pour la famille. Mauvaise, parce qu'il lui était de plus en plus dur de lui résister. Le manque à coup sûr.
- Mes chéris, je suis rentré, cria le bouclé.
Il entendit les petits pas précipités de ses enfants descendre les escaliers, puis des bruits de bisous. Il se décida à aller faire le repas du soir, comme ses enfants allaient bientôt avoir faim. Arrivé en bas des escaliers, il croisa Harry dans le hall qui se déchaussait. Ce dernier se redressa subitement en l'apercevant.
- Bon..bonjour Louis, lâcha t-il piteusement en tentant un petit sourire.
Le concerné hocha la tête, gêné en détournant rapidement le regard, trop mal à l'aise. Voilà pourquoi il prenait soin de l'éviter. La tension entre eux n'était pas supportable, ils étaient gênés et ne savaient pas comment se comporter l'un envers l'autre. Il commença alors à se diriger en direction de la cuisine.
- Attend.., dit Harry.
Il se stoppa alors mais resta dos à lui.
- Je..tu n'es pas obligé d'accepter mais..enfin tu fais comme tu le souhaites mais..
- Quoi Harry ? lâcha Louis, feignant l'agacement alors qu'il était en fait empreint de curiosité.
- J'ai réservé un restaurant pour nous deux demain soir..., avoua t-il enfin, timidement.
- Oh..
- Mais rien ne t'y oblige c'est juste que.., rajouta Harry précipitamment.
- J'accepte, déclara Louis, le coupant.
- Oh....oh? lâcha Harry, surpris en y croyant à peine. Tu...tu..
- Oui.
Un silence inconfortable s'installa pendant lequel Harry prenait le temps d'assimiler la réponse de Louis alors qu'il était persuadé que le contraire allait se passer il y a encore quelques secondes. Louis, de son côté, légèrement retourné vers Harry, s'était lui même choqué de sa réponse si rapide et si directe. Son coeur avait enfin parlé, prenant le pouvoir sur son cerveau pendant quelques instants. Harry lui manquait plus que tout, c'était indéniable. Le doute commença alors à s'infiltrer en lui, était-ce une bonne idée d'avoir accepté ? La voix d'Harry le coupa court dans ses pensées. Il parla très vite comme s'il avait peur que Louis change d'avis, ce qui était sûrement le cas.
- Habille toi bien alors... Enfin je veux dire, classe ! Enfin..parce que c'est un restaurant chic ! Mais..tu es beau n'importe comment, enfin..oui. Juste..bien, poursuivit-il, s'emmêlant les pinceaux de peur de dire une bêtise.
Louis trouva cela absolument adorable, mais retint de justesse un sourire attendri de fleurir sur ses lèvres.
- Oui j'ai compris ne t'inquiète pas.
- Alors..à dix-neuf heures.
- Parfait.
Il continua alors son chemin et ne pu empêcher un étirement du coin de sa lèvre lorsqu'il entendit un grand "yes" chuchoté de la part du bouclé. Aucune discrétion.
Il n'arrivait pas à réaliser qu'il avait rendez-vous au restaurant avec Harry. C'était comme un rencard. Il avait peur que tout aille trop vite. Mais il se dit que s'il gardait ses distances, rien de regrettable ne pourrait se produire. Après tout, s'il était revenu à la maison, c'était bien pour tenter d'améliorer les choses et de sauver son couple. Il fallait bien commencer par quelque chose et le restaurant lui apparaissait comme une bonne idée.
Il devait bien avouer que l'aperçu de l'homme qu'était Harry ces trois derniers jours lui rappelait très fortement celui qu'il était il y a quelques mois, l'homme doux, gentil, légèrement timide, un peu maniaque sur les bords, le père adorable, l'homme dont il était tombé amoureux. Mais il ne voulait pas se faire de faux espoirs. Il attendait la suite des événements pour juger.
**
Louis enfila son blaser noir, ses mains lissant encore et encore des plis qui n'étaient même pas présents. Son anxiété s'accrut lorsqu'il vit que l'heure indiquait dix-neuf heures moins dix. Il enfila rapidement ses chaussures cirées et souffla un grand coup en se dévisageant dans la glace. Il avait coiffé ses cheveux vers le haut, se donnant l'air plus âgé et plus sûr de lui même si ce n'était pas le cas.
Quand dix-neuf heures arriva, il descendit dans le hall où il trouva Harry qui l'attendait. Celui-ci se leva et l'observa longuement de haut en bas, rendant Louis mal à l'aise.
- Tu es magnifique Lou.., chuchota le bouclé, comme hypnotisé.
Les joues de Louis prirent une teinte rouge vif, et il se racla la gorge. Il avait toujours eu du mal avec les compliments, surtout ceux venant de Harry. Il espérait de tout son coeur que ses mots soient vrais.
- Merci, lança t-il, timide. Toi aussi...
Et c'était la vérité. Harry portait un costume qui suivait gracieusement ses courbes , les mettant en valeur. Ses épaules carrés le rendait affreusement sexy et ses boucles lui donnaient un air sauvage. Louis se reprit. Il ne fallait pas se laisser attendrir devant tant de beauté.
La route se fit en silence, chacun dans leurs pensées. Leurs enfants étaient chez Liam, il espérait que tout se passait bien. Il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour eux, il était un papa poule.
- Je suis content que tu aies accepter de venir, dit Harry, coupant le silence.
- Il le fallait, la situation ne peut plus durer.
- C'est vrai.
- Je vois que tu fais des efforts pour te faire pardonner Harry, il fallait bien que je te tende une perche pour t'aider.
- Je vois. Oui j'essaye vraiment. J'essaye pour l'instant de me rattraper sur les derniers mois pendant lesquels j'ai été absent, auprès des enfants et de toi évidemment. Maintenant je dois aussi me rattraper pour toutes les horreurs que j'ai pu dire...
Louis ne répondît pas à sa phrase. De toute façon il n'y avait rien à rajouter.
Ils se garèrent devant la grande enseigne, et entrèrent. Un serveur en costume les accueillit chaleureusement et les conduisit à une table isolé de tous. Le restaurant était très beau et classe. Une lumière tamisée rendait l'ambiance romantique et apaisante. Ils s'assirent l'un en face de l'autre. Une légère musique les aida à se décontracter légèrement.
Le serveur revint à leur table avec deux menus et les leur tendit.
- Souhaitez-vous boire quelque chose ? Du vin ? Rouge ? Blanc ? Rosé ? énonça t-il en lançant un grand sourire à Louis.
- Eum..et bien..
- Rouge ça ira merci, coupa Harry sèchement.
Le serveur lui lança un rapide regard, hocha la tête et partit. Louis dévisagea Harry, choqué du ton qu'il avait pris pour s'adresser au pauvre jeune homme. Celui-ci avait la mine renfrogné et regardait tout sauf Louis.
- Tu peux me dire ce qui te prend ?
Harry le regarda enfin, puis leva les yeux au ciel.
- Du vin ? Rouge? Blanc ? Rosé ? imita t-il d'une voix criarde. Il veut peut-être ton numéro aussi ! Et que tu le raccompagnes chez lui pour lui faire une pipe ! bougonna t-il.
Louis resta sans voix devant ses paroles. Harry était...jaloux ? Du serveur ? Il trouva cela affreusement mignon. Après toutes ces années, Harry était encore jaloux. Cela montrait un minimum qu'il tenait à lui, qu'il l'aimait même.
Un grand sourire étira les lèvres de Louis et un petit rire lui échappa.
- Harry...tu es jaloux ?
- Non pas du tout, ce serveur m'énerve c'est tout ! grogna t-il.
Le rire de Louis augmenta. Cela lui fit du bien, car il lui semblait qu'il n'avait pas rit depuis des lustres. Son rire contagieux fit étirer les lèvres de Harry, dont les joues rosirent.
Ils se firent couper par ce même serveur, qui apporta la bouteille de vin à leur table.
- Je vous fais goûter ? demanda t-il en regardant seulement Louis.
Ce dernier était maintenant mal à l'aise. Il sentait le regard furieux de Harry incendier le garçon.
- Euh..oui bien sûr, acquiesça Louis, restant poli.
Il goûta le vin délicieux versé dans son verre et n'eut même pas le temps de faire un commentaire que Harry attrapa son autre main posé sur la table et entrelaça leurs doigts.
- Il est bon mon amour ?
- Et bien...oui très, déclara Louis, sonné.
Il n'avait plus entendu ce surnom depuis des mois et des mois. Son coeur se réchauffa en l'entendant et des petits papillons virevoltèrent dans son estomac. Même si Harry l'avait dit pour rappeler sa présence au serveur, il l'avait dit quand même. Sa grande main chaude entourait la sienne, plus petite. Ce touché le réconfortait.
Le serveur s'en alla découragé, voyant qu'il n'avait aucune chance.
- Mon amour ? se moqua Louis, attendrit.
- Arrête de te moquer de moi ! J'ai bien le droit de t'appeler comme ça non ?
- Oui, bien sûr, ça fait juste...longtemps.
- Et pourtant tu l'es encore. Lou..., dit-il en pressant sa main qu'il n'avait pas lâché. Je veux que tu saches que je t'aime d'accord ? Plus que tout. Je ne veux pas que tu en doutes. Malgré que je ne l'ai pas montré pendant ces derniers mois, ça n'a pas changé. Je t'aime tellement..., avoua Harry en le regardant dans les yeux, sincère.
Louis le dévisagea, les yeux embués, il était magnifique comme toujours. Il avait l'air si honnête, ses paroles sonnaient tellement bien. Louis avait vraiment envie de le croire. Alors c'est ce qu'il fit.
- Je te crois, Harry.
Les yeux du concerné se fermèrent quelques secondes, il semblait soulagé comme si on lui enlevait un grand poids des épaules. Même si Louis n'était pas près à répondre par un "je t'aime", il savait qu'il venait de faire passer un message à Harry. Il venait de lui dire qu'il était sur la bonne voix, que tout n'était pas perdu.
Les conversations s'enchaînèrent dans une ambiance reposante. Le repas était succulent. Ils ne reparlèrent pas de sujets sensibles, se contentant juste de sujets légers. Louis se détendait, riait et oubliait presque sa résolution de se tenir à distance. Il profitait de son mari, il avait l'impression de le retrouver après des années, comme si Harry était parti loin puis était revenu. Il était un tout autre homme. C'était cet homme là qu'il aimait et il savait qu'il ne mettrait pas beaucoup de temps avant de craquer si il continuait ainsi. Et cela lui faisait peur. Il se trouvait beaucoup trop faible face à lui.
Son coeur était comblé à cet instant. C'était lui que lui dictait sa conduite depuis le début du dîner. Alors même si son cerveau lui hurlait de faire attention, de se méfier, de ne pas craquer, son coeur lui, lui criait de foncer, d'aller se perdre à l'intérieur de l'étreinte réconfortante de Harry.
Ils prirent un dessert en commun, chacun piochant dans le délicieux fondant au chocolat. Louis sentait la fin arriver et il n'avait affreusement pas envie de rentrer. Il était bien là, avec Harry, à discuter.
Malheureusement Harry se leva se sa chaise, obligeant Louis à en faire de même. Ce dernier commença à sortir son porte-feuille de sa veste mais Harry l'arrêta d'une main.
- Laisse Louis, c'est moi qui paye.
- Mais Harry ! Ça va te coûter un bras !
- Je m'en fiche, je veux te faire plaisir et puis nous ne manquons pas d'argent, laisse moi payer amour.
Le surnom eut raison de lui puisqu'il soupira, abandonnant et sortit dehors attendre Harry.
Celui-ci le rejoignit quelques minutes plus tard.
Un silence reposant s'installa dans la voiture, tout le contraire de l'aller.
Harry qui était au volant, posa soudainement sa main sur la cuisse de Louis.
- Tu as aimé ?
- Oui, beaucoup, merci, répondit Louis, sincère. C'est passé vite...
- Ça tombe bien que tu dises ça...
- Pourquoi ? questionna t-il, intrigué.
- Parce qu'il est possible que ce ne soit pas terminé.., annonça Harry, mystérieusement.
- C'est vrai ?
- Peut-être..., finit-il, laissant planer le doute.
Louis pouffa, devinant immédiatement que Harry avait prévu quelque chose. Il vit la voiture prendre une autre direction que celle de la maison quelques instants plus tard.
Le temps passait et la voiture s'enfonçait dans la nuit noire s'éloignant de plus en plus de toute civilisation, intrigant Louis. Mais où Harry pouvait donc l'emmener ?
Il était étonné de ses efforts et de son romantisme. Voir qu'il n'avait pas perdu tout ça lui mettait du baume au coeur. Ses espoirs s'amplifiaient à une vitesse surprenante. Il n'avait plus envie de chasser ses mains baladeuses.
La voiture s'engagea dans un chemin de terre, secouant les deux hommes à son bord, puis continua.
Harry coupa le contact au beau milieu de la forêt qu'ils avaient en partie traversée. Louis rit faussement, légèrement inquiet de la tournure que prenait la soirée.
- Tu crois vraiment que je vais sortir ? Là ? Ici ? Maintenant ? ironisa t-il.
- Louis...
- Non ! Attend tu rigoles ? On dirait que tu vas me violer et me tuer là ! On dirait un psychopathe qu...
- Lou...
- Qui emmène ses victimes dans la forêt pour que leur corps ne soit jamais retrouv...
- Louis ! cria Harry, le sourire au lèvres.
- Quoi ?
- Arrête et écoute moi, c'est sérieux, demanda t-il.
Louis de tut alors, impatient d'entendre ce qu'allait dire Harry pour s'expliquer.
- Je veux que tu sortes de la voiture avec moi s'il te plaît, je te demande juste une dernière fois de me faire confiance...même si je sais que j'ai perdu la tienne, laisse moi juste une dernière chance...
Louis fixait Harry dans les yeux, lisant en lui comme dans un livre ouvert. Il y lut de l'angoisse, des remords, de l'amour et de l'espoir. Ses iris vertes sombres dans l'obscurité l'hypnotisaient totalement, lui faisant oublier le fait qu'il devait répondre. Il sentait que cette question ne concernait pas seulement l'instant présent mais aussi leur futur.
- Lou ? dit Harry, faiblement, la déception s'inscrivant sur son visage. C'est pas grave, tant pis, on va ren...
- Oui, je te fais confiance...une dernière fois.
Harry le fixa, surpris puis hocha la tête et souffla un grand coup.
- Dans ce cas, allons-y, suis moi.
Ils se mirent à marcher, slalomant entre les arbres. Malgré le croissant de lune qui éclairait la terre d'une lumière douce et pâle, l'intérieur de la forêt était très sombre, presque noir. Louis croyait entendre des craquements, voir des yeux, il commençait doucement à paniquer. Il était de nature peureuse. Harry, en tête, marchait cinq bons mètres devant. Il semblait complètement dans ses pensées, connaissant le chemin sur le bout des doigts.
Louis s'arrêta soudainement. Un bruissement de feuillage l'avait fait arrêter de respirer. Il fixait l'origine du bruit, en vain, il ne voyait toujours pas dans le noir. Il vit Harry s'éloigner de lui rapidement, disparaissant de son champ de vision restreint par la nuit et continuant sa course sans s'apercevoir de l'absence de son mari derrière lui.
- Harry ! couina t-il, désespérément.
Ce dernier, loin devant, se retourna brusquement, comme sortit de sa transe. Il aveugla Louis avec sa lampe torche et le découvrit tétanisé, une expression de détresse sur le visage.
- Que ce passe t-il ? dit-il en le rejoignant.
- Il y a plein de bruits bizarres ici...j'aime pas ça ! En plus tu sais que j'ai horreur du noir, se plaignit Louis.
- Oh..
Louis vit une expression d'adoration se peindre sur le visage de Harry. Ses yeux pétillaient en le scrutant. Il rougit.
- Ne t'inquiète pas on est bientôt arrivé, puis je suis là pour te protéger, lâcha t-il en lui lançant en clin d'oeil.
- Pff..
Il partit en tête, un peu vexé que Harry le fasse passer pour la petite chose fragile, ce qu'il était en vérité. Il sentit un bras s'enrouler autour de sa taille et la chaleur du corps de Harry le réchauffer.
- Excuse moi Lou, je ne voulais pas te vexer...
Louis haussa les épaules, ayant déjà oublié. Ils marchaient côte à côte, bras dessus, bras dessous. Soudain Harry se stoppa.
- Nous y sommes, annonça t-il nerveusement.
Louis s'avança hors des arbres et découvrit une petite clairière entourée par la forêt. Au centre reposait une grande couverture entourée de bougies. Il n'avait plus de mots. Harry avait fait ça pour lui, uniquement pour lui. Cela le toucha énormément. Il regagnait des points à une vitesse phénoménale.
Il sentit des bras l'entourer et une tête se poser sur son épaule.
- Lève la tête amour, souffla Harry, près de son oreille, le faisant frissonner.
Il leva le menton, et découvrit le plus beau spectacle qu'il n'ait jamais vu. Le ciel noir de la nuit brillait de milles feux, enfin plutôt de milliers de petites étoiles scintillantes. La lune, entre elles, semblaient guider leur lumière en direction de la Terre, agissant comme une mère bienveillante. C'était comme si elles les regardaient toutes, en silence et immobile, écoutant leurs péripéties. Louis se demandait pourquoi les humains ne prenaient jamais une minute pour les observer. Ils couraient partout, dans tous les sens, sans arrêt, à la recherche de paradis, de belles choses, de sensations. Ils cherchaient par tous les moyens d'être heureux, parfois en utilisant le mal. Mais pourquoi ne s'arrêtaient-ils pas deux minutes pour scruter la beauté du ciel étoilée au dessus d'eux, pourquoi cela ne leur suffisait-il pas pour être heureux ? Des choses merveilleuses se produisaient sous leurs yeux, mais ils n'y prêtaient plus la moindre attention. Les choses simples ne leur suffisaient plus. Voila ce à quoi en était réduit l'humanité.
Il tourna doucement la tête et tomba sur le profil de son amoureux, sa tête à quelques centimètres de la sienne. Celui-ci admirait le ciel étoilé, les astres se reflétant dans ses beaux yeux verts. Un fin sourire flottait sur ses lèvres. Il était magnifique. Louis se demandait toujours comment il avait fait pour avoir un mari pareil.
- Magnifique..., dit Louis en le fixant, lui mettant le doute sur la chose à laquelle il faisait allusion.
- C'est tout ce que tu mérites mon ange, voir des choses magnifiques, vivre des choses magiques...
- Merci, souffla Louis, chamboulé.
Harry le prit donc par la main et l'emmena jusqu'au centre de la clairière pour qu'ils puissent s'y installer. Alors que Louis allait s'assoir Harry l'en empêcha en posant une main sur son bras.
- Attend..je..j'aimerais te dire quelque chose, dit Harry, anxieusement. Si je t'ai amené ici, ce n'est pas seulement pour regarder les étoiles en réalité, déclara t-il en le regardant dans les yeux. Nous savons tous les deux que je n'ai pas vraiment assuré ces derniers mois...j'ai même complètement déconné. J'essaye par tous les moyens de me rattraper mais j'ai l'impression de ne pas réussir. Je sais que tu es toujours mal à l'intérieur de toi-même à cause des mots que j'ai dit..et je voulais encore une fois te demander pardon pour tout ça. Cela ne suffit pas, je le sais mais c'est tout ce que je peux faire pour essayer de les effacer. Sache que je les regrette amèrement et que en aucun cas je ne les ai pensé. Les mots sur ton apparence ou ta façon d'être me ronge..je t'aime comme tu es, j'admire chaque courbe de ton corps alors qui suis-je pour les critiquer ? souffla Harry. J'aimerais tellement pouvoir revenir en arrière mais c'est malheureusement impossible. C'est fou de se dire que même après toutes ces années, la passion est toujours là, qu'elle continue de crépiter entre nous. Je te l'ai dit et je continuerais de te le dire, je suis amoureux de toi, comme au premier jour. Tu me fais toujours ressentir ces choses incroyables, ces sensations indescriptibles. Je ne peux même pas imaginer ne serait-ce qu'une seconde continuer sans toi à mes côtés, dit-il essoufflé. Je sais que je ne suis pas parfait, loin de là, j'ai mes défauts et je sais qu'ils sont pénibles. Mais je t'aime du plus profond de moi-même, et ça c'est la chose dont je suis le plus sûr au monde. Alors..Louis, souffle Harry, en s'agenouillant devant moi et en fouillant dans sa poche. Accepterais-tu de m'épouser une seconde fois et de repartir à zéro à mes côtés ?
Louis avait les yeux écarquillés, remplis de larmes. Ses mains couvraient sa bouche grande ouverte. Il fixait Harry dans les yeux, incapable de dire un mot. Son regard descendit sur l'écrin entre les mains de son mari, contenant une bague magnifique brillant de milles feux.
Il explosa soudain en sanglots en se jetant sur Harry qui perdit l'équilibre et se retrouva allongé sur la couverture. Louis pleurait à chaudes larmes dans son cou. Il entendit à peine son murmure.
- Oui.
Ils se serraient si fort que cela leur faisait mal. Ils retrouvaient la chaleur du corps de l'autre et c'était tellement agréable.
- Je souhaite seulement un petit mariage non officiel avec seulement nos amis et familles, pas plus de trente personnes..et puis on peut prendre Liam en tant que prêtre si tu veux, chuchota Harry, dans les cheveux châtains de Louis. Celui-ci rit doucement.
- Oui, oui, oui, tout ce que tu voudras Harry. Mon dieu je t'aime tellement, c'était si dur ces jours sans toi, pleura doucement le châtain.
- Chut amour, rassura Harry en caressant le dos du plus petit. C'est terminé maintenant.
Louis releva alors la tête de son cou et plongea son regard dans celui brillant du bouclé. Ses yeux scintillaient sous les étoiles. Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques millimètres l'un de l'autre. Leurs lèvres s'effleurèrent doucement, puis se mouvèrent plus fermement ensemble. Louis entrouvrit ses lippes, laissant la langue curieuse du bouclé envahir sa bouche. C'était tellement bon. Ils avaient la sensation que l'électricité passait entre leur deux corps, leur redonnant la vie.
Ils s'embrassaient passionnément, leurs mains se baladant avidement sur le corps de l'autre. Le désir montait en eux, les pressant. Leurs vêtements furent retirés, s'éparpillant tout autour de la couverture.
Leur deux corps en sueur se caressèrent et s'entrelacèrent étroitement, des heures et des heures durant. Ils s'aimèrent de tout leur corps, de toute leur âme entre chaque soupir, chaque baiser, chaque regard. Ce soir-là, sous le regard bienveillant de la lune et des petites étoiles, ils se retrouvèrent et ne firent plus qu'un.
Fin.
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Dernière partie terminée.
Je suis toute émue. J'ai vraiment aimé écrire cet os et le partager avec vous ! J'espère que la fin vous aura plu, n'hésitez pas à commenter et me donner vos avis. 😊
À bientôt pour un prochain os !