Sorcières : Tome 2 [PAUSE]

By TishTish98

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Lorsque tout se brise, ne laissant que des débris de bonheur entre les doigts, Lorsque les masques ne sont pl... More

Note de l'auteur
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7

Prologue

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By TishTish98

Noah


Le bruit de la tondeuse s'intensifiait tandis que celle-ci se rapprochait lentement de mon oreille. Et lorsque je sentis le métal froid la frôler sans me blesser pour autant, je restai impassible, droit comme I, incapable de bouger tant la faim paralysait mes membres. Je fixai le mur blanc devant moi, tapotant d'un geste régulier mon genou replié, pendant que des mèches de mes cheveux bruns tombaient une à une. Je tentai tant bien que mal de me concentrer sur mon souffle lent, ainsi que sur celui de l'homme qui me rasait la tête, afin d'oublier au mieux ma souffrance. Finalement, le bruit s'interrompit et je me levai d'un bond de mon siège. Je passai rapidement ma main sur mon crâne, qui me semblait à présent horriblement dégarni. D'un signe de tête je remerciai le jeune homme blond, qui venait de me couper les cheveux et lançai un regard noir à celui qui se rapprochait prestement de moi afin de m'attraper le bras et de me guider à l'extérieur de la pièce. Malgré les longues semaines que j'avais passé ici, je ne parvenais toujours pas à me retrouver dans les trop longs et trop nombreux couloirs de cette gigantesque villa. Finalement, comme une fois tous les trois jours, le mec me laissa face à la porte en verre épais menant au salon rouge, comme on l'appelait. J'y pénétrai, après avoir pris une longue inspiration pour me donner du courage.

La pièce n'était pas très grande, l'absence de fenêtre et le papier peint rouge n'améliorait certainement pas les choses. Heureusement elle était assez peu meublée : deux fauteuils face à face, une petite table design entre les deux, et des lampes à chaque coin de la pièce. Sans un mot je m'assis dans mon fauteuil, attendant patiemment. Quelques secondes après, Peter entra à son tour dans la pièce, de sa démarche gracieuse, ses cheveux longs noirs corbeau tressautant à chacun de ses pas. Il portait comme toujours un pantalon noir et il avait opté pour une chemise blanche aujourd'hui. Il s'assit en face de moi et prononça quelques mots. Mais je ne l'entendait déjà plus. Tout mon corps s'était crispé et mon cerveau s'était focalisé sur ce qu'il tenait entre ses mains. Un verre remplie d'un magnifique liquide rubis. Déjà je percevais sa délicieuse odeur et son goût succulent. Je ne vivais et respirais que pour ce sang, ce sang chaud, brûlant ma gorge, faisant pétiller mes papilles.

« Noah ! »

A contre-cœur, je relevai la tête pour me concentrer sur les yeux bruns de Peter. Il me sourit et posa une pile de photo sur la table. Je ne pus retenir un gémissement, voilà que la torture recommençait !

« Prends la première photo. »

Je lui obéis les mains tremblantes et moites. C'était une photo de Bridgestone. Une vague de rancœur commença à m'envahir, lorsque mes yeux détaillèrent la pierre grise et usée du bâtiment principal, à l'architecture à la fois gothique et pourtant si épurée.

« Qu'est que te rappelles cet endroit ? m'interrogea-t-il.

_ Il a été le foyer de mes souffrances. »

D'un hochement de tête, il me poussa à continuer.

« Je ... Cette école m'évoque la colère. La colère que je n'ai cessé de ressentir sans cesse envers des personnes. Il y a aussi la solitude. J'avais beau être bien entouré, je ne m'étais jamais senti aussi seul que là »

Cependant malgré toute ma colère, d'autres sentiments commencèrent à m'envahir. Tout n'avait pas été que malheur à Bridgestone.

« Mais je me rappelle aussi de la joie et du bonheur. »

Je jetai un rapide coup d'œil à l'homme me faisant face. Malgré le sourire factice sur ses lèvres, son regard c'était refroidis et un voile sombre couvrait ses yeux. Il porta le verre de sang à ses lèvres et en but une gorgée. Je retins un rugissement de rage. Ce sang m'était destiné, à moi, qui n'avait rien bu depuis des jours.

« Tu ne sembles pas te rappeler ce que je t'ai dit Noah ! Ce bonheur n'était qu'illusion. Ceux que tu appelais tes amis sont les coupables de ta souffrance actuelle. Tu sens te gorge qui te brûle ? C'est de leur faute ! »

Je savais que ce qu'il disait était faux. Ça ne pouvait être vrai. Mes amis ne pouvaient pas être coupable de ma situation j'étais le seul en tort. Le seul.

Sous l'ordre de Peter, j'attrapai la photo suivante. Elle représentait mes parents, ainsi que mon grand frère, Jake. Ma mâchoire se serra et des larmes commencèrent à perler au bord de mes yeux.

« Pourquoi pleures-tu ? demanda Peter d'une voix dure. Ils te manquent ? »

Je secouai la tête. Non ils ne me manquaient pas. Du moins ils ne manquaient plus. Peter avait réussi à m'ouvrir les yeux sur ma famille. Mais pouvais-je encore l'appeler comme telle ?

« Non ils ne me manquent plus, ils me dégoûtent, prononçai-je articulant chacun de mes mots comme pour leur donner plus d'impact et me convaincre moi-même. »

Ils ne m'avaient jamais aimé, avait toujours accordé plus d'importance à mon frère. Mon frère qui avait toujours réussi ses études, qui maîtrisait son don à merveilles, qui avait toujours eu des petites amies sérieuses que mes parents adoraient. J'étais le vilain petit canard de ma famille. Non ! Bien pire que ça, je ne faisais pas partie de cette famille. Je n'avais jamais accepté leurs règles, comme il n'avait jamais accepté ma différence. Je jetai avec rage la photo par terre. Je ne voulais plus les voir.

Je saisis la dernière photo, et pendant quelques secondes mon cœur s'arrêta de battre, comme à chaque fois que je la revoyais. Avec ses longs cheveux blonds, ses yeux azurs pétillant de vie et de malice, sa bouche rose et pulpeuse, ses pommettes souvent teintées d'une jolie couleur rubis, Elsa ne me laisserait jamais indifférent. Mais à présent, dès que je la voyais des sentiments contraires m'assaillaient. Je ne savais plus à quoi me fier. L'amour ? La haine ? La joie ? La mélancolie ? La rancœur ?

« Alors qu'as-tu à me dire ? »

La voix grave de Peter me tira de l'étrange transe où j'étais plongé, mais n'enleva rien à mon hésitation.

« Je ne sais pas, murmurai-je. »

Je regrettai de suite mes paroles.

« Mauvaise réponse, Noah. »

Une fois de plus, il avala une longue gorgée de sang, ne laissant plus qu'une gorgée dans le verre. Je bouillonnai intérieurement. J'avais tellement soif !

« Tu vois ce que tu ressens à ce moment-là, cette colère, cette soif ... Il n'y a qu'une seule coupable pour toute ces souffrances, et c'est elle !

_ Non, c'est impossible ... dis-je dans un souffle

_ Elle n'a cessé de te tenter toute l'année, elle n'a cessé de te faire espérer. Et enfin, comble de souffrance, elle t'a finalement avoué que vous ne pourriez jamais coucher ensemble. Elle a fait exprès de torturer sans cesse pour que tu craques. Elle t'a transformé en ce que tu es maintenant. La soif que tu ressens, c'est elle qui l'a créée.

_ Mais elle aussi souffre. »

Peter partit dans un tonitruant rire qui me glaça le sang.

« Parce que tu crois qu'elle tient à toi ? Du sang royal coule dans ses veines, Noah. Une héritière comme elle n'en a que faire d'un pauvre garçon comme toi. Tu n'as été qu'un pion dans son jeu. Un pion qu'elle n'a eu aucun mal à sacrifier et éjecter de la partie. »

Je serrai les dents, tandis que mon estomac me faisait de plus en plus souffrir et que ma bouche était beaucoup trop sèche. Peter avait raison. Si Elsa m'avait aimé elle ne m'aurait jamais caché ses secrets si longtemps, elle ne m'aurait pas permis de me transformer en monstre. Elle m'avait sans cesse manipulé, tirant sur les cordes rattachées à mes sentiments, de la même façon dont elle se servirait d'un pantin. Je l'avais tant aimé. Je l'avais mise sur un piédestal. Tout ça pour qu'elle me transforme, puis m'abandonne.

Tout était de sa faute.

« Je répète donc ma question, Noah. Qu'as-tu à me dire ?

_ Elle est mon ennemie et je la hais plus que tout. »

Un sourire se dessina sur le visage de Peter et il me tendit le verre dont je m'empressai d'engloutir le contenu. Le sang frais, vint caresser ma gorge l'hydratant au maximum, ravivant chacun de mes muscles, et m'explosant en bouche. Mais je ne pus me délecter complètement de ma magnifique boisson car une idée me restait encore en tête.

Elsa m'avait tué. J'étais à présent une coque vide, sans âme, souffrant en permanence d'une soif dévorante, avec seulement un cœur pour me permettre de tenir debout. Et ce cœur ne battait plus que pour une seule chose : la vengeance.

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