Alive - Tome 1 - Edité aux éd...

By thelatestbeliever

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Mélanie rêve des États-Unis depuis toujours. Aussi, lorsqu'on lui propose un stage dans une agence d'événemen... More

NDA
Playlist
Trailer
Ayden - Prologue
1. Effervescence
2. And here I am
3. New life
4. New house
5. Unknown
6. High hopes
7. Watch me
9.Live Nation
10. Apprentissages
11. First night
12. Contact
13. Shoot out
14. Landmarks
15. Self-control
16. Imprévus
17. Des mots de trop
18. Ayden
19. Illusion
20. Stop
21. Need to breathe
22. Introspection
23. Defeat
Bonus #1 - Ayden
24. Stress out
25. Pour les yeux
26. No way
27. Heavy Night
28. Talk to me
29. Unintended
30. High Line
31. Chill out
32. Fit of Anger
33. Wrong Answer
34. Ayden
Remerciements
La suite
Des nouvelles
BREAKING NEWS !

8. Before the storm

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By thelatestbeliever

Le lendemain, je me réveille très tard. Il est midi quand j'émerge de sous ma couette, une odeur de pancakes flotte dans la maison. Profitant de ma dernière grasse matinée avant le week-end prochain, j'attrape mon téléphone, branche mes écouteurs et me remets  au lit. 

Emportée par la musique dans mes oreilles, je me repasse mentalement les événements depuis que je suis arrivée. Jusque là, tout s'est bien passé, le plus dur à gérer commence demain. Comme chaque fois que je dois passer une nouvelle étape de ma vie, un nœud se forme dans mon ventre, je sais qu'il ne me quittera pas tant que je n'aurai pas commencé à bosser. Mais là, je préférerai mourir que de renoncer à une telle opportunité. C'est Live Nation, quoi, pas le supermarché du coin! Live Nation, c'est U2, Shakira, Jay-Z, et des centaines de concerts dans le monde. Je me doute bien que je ne prendrai pas le café avec eux chaque matin, je suis même persuadée que je ne les croiserai probablement jamais, mais ça reste quand même énorme de bosser dans une telle boîte. Chris m'a prévenue que mon responsable est un type exigeant, et je ne serai presque pas rémunérée (même pas 400 dollars mensuels) mais je m'en fiche, pour évoluer dans le monde de la musique, je l'aurai même fait gratuitement.

Quand je me décide à me bouger enfin, l'appartement est silencieux. J'ai un vague souvenir de Tara me parlant de sport avec Chris aujourd'hui. Vu la tête que j'ai du faire, elle a bien du comprendre que le sport n'est pas vraiment ma tasse de thé. Quand j'étais petite et que mon père était encore à la maison, j'ai fait deux ou trois ans de danse, mais j'ai vite préféré les bouquins. De toute façon, je n'étais ni assez gracieuse, ni assez motivée pour persister.
Dans la cuisine, une assiette de pancakes m'attend, un pot de Nutella est posé à côté. Chris ma bonne fée est passé par là, on dirait.

Apres avoir avalé deux pancakes, je profite de ma solitude pour m'occuper de moi et me sentir au top demain.  Je prends une douche énorme, je fais un masque pour mes cheveux et mon visage, et enfin je m'épile entièrement. 

Une fois habillée, je décide de faire une ballade à pied dans le quartier : avant de commencer mon stage, il faudrait au moins que je sache me repérer un peu. Je découvre une petite épicerie ouverte non-stop, et une petite boutique de fringues super sympa. Je me promets d'y faire un tour des que j'en aurai l'occasion. 

La journée passe très vite : entre cette ballade, une longue conversation avec Théo et une série de texto échangés avec ma mère, je n'ai pas vu le temps passer. Au dîner, Chris propose de me déposer en voiture à mon stage, pour que je n'aie pas le stress des transports en commun pour ma première journée. J'accepte avec reconnaissance, ça me fera un souci de moins.

Avant de me mettre au lit, je prépare ma tenue pour le lendemain et je vérifie une énième fois que tout est prêt. Je me couche un peu anxieuse et me retourne dans mon lit un nombre incalculable de fois avant de m'endormir. 

Après une nuit agitée, un peu avant neuf heures, Chris me dépose devant les portes en verre de Live Nation et me souhaite bonne chance. Je tends aux agents de sécurité mon contrat d'embauche et une pièce d'identité. Ils me font penser aux douaniers de l'aéroport, ils n'ont pas l'air de plaisanter eux non plus.  Le hall est immense. Au sol, de faux pavés me donne l'impression de marcher dans une rue piétonne, chez moi. De grands canapés en cuir noir sont géométriquement disposés dans toute la pièce et le comptoir d'accueil en laqué blanc est surplombé par un plafond lumineux. Quand je me présente à l'accueil, une hôtesse blonde, souriante et fringuée comme dans un clip vidéo me dit avec un sourire faux : 

- Le bureau de Chuck Lawrence est au douzième étage, au fond à gauche. Il vous attend.

Je ne sais pas pourquoi elle appuie autant sur cette dernière phrase, mais ça ne me dit rien qui vaille. En la remerciant, je ne peux pas m'empêcher de la fixer quelques secondes : elle porte un minishort noir, un tee-shirt blanc et large, et ses cheveux blonds platine sont maintenus par une casquette des Chicago Bulls à l'envers. Non mais elle est dingue, d'aller bosser dans une tenue pareille ? J'espère qu'elle l'est vraiment, parce que sinon, je n'ai pas choisi la tenue la plus appropriée: un slim noir, un chemisier crème, un blazer noir lui aussi, et une paire d'escarpins à talons. Classique, pro, discret, du moins selon mes critères. Et apparemment, je n'ai pas les mêmes que cette fille.

Dans l'ascenseur, j'en profite pour vérifier l'état de mon maquillage. Je me répète tout le long de la montée "ça va aller, ça va aller, ça va aller". 

Quand je sors de l'ascenseur, je prends une grande inspiration : c'est le moment de se jeter à l'eau. Comme l'hôtesse me l'a indiqué, j'emprunte le long couloir sur ma gauche, en essayant de me faire toute petite jusqu'à ce que je trouve le bureau de Monsieur Lawrence. C'est bizarre, cette impression que j'ai de ne rien avoir à faire ici, je me sens comme une gamine sur le point de faire une bêtise, sans aucune raison valable. Ma tentative de discrétion tombe vite à l'eau : au moment où je passe devant une grande salle de réunion, une voix crie au fond du couloir:

- Miss Garnier?

Je ne me rends même pas compte qu'on s'adresse à moi. L'inconnu répète:

- Miss Garnier ? Mélanie Garnier ?

Comprenant enfin que c'est à moi qu'on parle , je me demande si ce type est devin. Comment sait-il que je suis dans le couloir ?

Accélérant le pas, je m'exclame:

- Oui, c'est moi, j'arrive!

Plus débile, tu meurs. J'arrive devant un grand bureau à l'intérieur duquel tout est blanc, sols inclus, à l'exception de l'ordinateur portable qui trône sur le bureau. Essoufflée, je me précipite dans la pièce en empêchant tant bien que mal mes pieds de s'emmêler. L'homme debout en face de moi doit avoir la trentaine, il me regarde des pieds à la tête et me salue sur un ton guindé qui n'a rien à voir avec la décontraction de sa tenue vestimentaire : tee-shirt noir,  pantalon noir et sneakers blanches.

- Bonnnnjouw, Miss Garnier. 

Il fait l'effort de s'adresser à moi dans ma langue maternelle, mais fronce des sourcils très bruns qui surplombent un regard aigu. Ses lèvres pincées attestent de son agacement. Je ressens immédiatement un malaise, sa façon de me scruter est proprement dérangeante. 

Je souris et lui répond le plus chaleureusement possible malgré ma gêne :

- Bonjour, Monsieur Lawrence.

  Ses bras sont couverts de tatouages. Je m'attendais à au moins une veste de costume, ou du moins quelque chose qui me rassure sur ma propre tenue, mais c'est tout l'inverse. Donc, l'hôtesse n'était pas dingue, je ne suis juste pas tombée dans une boîte comme les autres.   

- Je vous ai vue arriver avec les caméras, là, m'explique-t-il en montrant du doigt un écran posé sur son bureau. Et appelez-moi Chuck, ici les noms de famille sont interdits. 

Il parle vite, et n'articule pas. Il me faut du temps pour comprendre ce qu'il me dit. Ses gestes sont secs et précis. Quand j'acquiesce, il a un mouvement de tête agacé. Bon sang, qu'est-ce que ce type est intimidant ! Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que déjà il reprend :

- Donc, Mélanie, je n'ai pas le temps de m'occuper de vous aujourd'hui. Erin ici présente vous expliquera ce qu'on attend de vous durant ces six mois.

Il désigne un autre bureau sur sa droite, attenant au sien, tout aussi blanc. La dénommée Erin, une brune aux cheveux coupés au carré, a rajouté plein d'accessoires de couleur sur son bureau. Elle se redresse sur son fauteuil et me fait une signe de la main en souriant d'un air compatissant. Et elle porte un blazer. Je la range immédiatement dans la catégorie des copines potentielles.  

Une sonnerie retentit tout à coup dans la pièce. Chuck sort son téléphone de sa poche d'un geste vif et me dit en s'éloignant vers le couloir :

- Bienvenue chez Live Nation!

Je n'ai pas le temps de répondre, il a déjà quitté la pièce.  
Perplexe et les bras ballants, je me tourne vers Erin. A son expression amusée, je devine qu'elle a compris l'effet qu'a eu sur moi Monsieur Lawrence, enfin non, Chuck.

- Ne t'en fais pas, me dit-elle d'une voix rassurante. Il est tout le temps comme ça. C'est un manager de génie, mais il a un problème avec les gens. Tu t'y feras !

- Oh, euh, okay. Je me demandais si j'avais fait quelque chose de travers !

- Tu sais, avec lui, on fait tous des trucs de travers. Il faut apprendre à ne pas y faire attention, sinon tu vas passer ton temps à te torturer pour rien.

Erin s'avance vers moi pour me faire la bise. L'air extasié, elle m'explique :

- C'est le truc que je préfère chez les français, dès que j'en vois un, je ne peux pas résister !

Un rire de surprise s'échappe de ma gorge. Cette fille est marrante, c'est une boule d'énergie. De sa voix forte et grave, elle me prend par l'épaule et reprend :

- Viens, je vais te montrer ton bureau.

Je m'attends à ressortir dans le couloir, mais elle m'entraîne dans la pièce d'où je l'ai vue en arrivant : masqué par le mur, un bureau vide m'attend, juste en face du sien. De la musique soul s'échappe doucement d'une enceinte portable posée sur une console. Elle poursuit en me désignant l'espace vide :

- Tu peux poser tes affaires, fais comme chez toi! 

Ses gestes presque théâtraux me font sourire. Grande et élancée, la peau mate, Erin a tout de la fille qui déborde de confiance et dévore chaque instant qui s'offre à elle. Exactement ce dont j'ai besoin là tout de suite pour me sentir à l'aise. Je m'exécute et elle continue sur sa lancée :

- Tu veux un café? J'espère que tu aimes ça ? Parce qu'ici, tu en auras besoin !

Riant de son sarcasme, elle n'attend pas ma réponse et se retourne pour allumer le bouton d'une Nespresso qui trône sur une étagère basse (et blanche, évidemment) derrière son fauteuil. 

Je jette un œil curieux à l'ensemble de la pièce. Malgré la blancheur immaculée, l'endroit n'est pas froid. L'énergie débordante d' Erin y est sans doute pour quelque chose. Elle reprend, en se penchant sur son bureau pour attraper une tasse:

- Alors, je vais commencer par t'expliquer en quoi va consister ton travail. Ici, notre mission, c'est de faire en sorte que les artistes de Chuck aient tout ce dont ils ont besoin quand ils en ont besoin. Ça fait un peu esclavagiste, dit comme ça, mais en fait, c'est vraiment, vraiment cool. Ça peut aller de la bouteille de Dom Pérignon d'une année où tu n'étais même pas née qui manque dans une loge à des conseils vestimentaires ou de la gestion d'interview. En gros, tu dois être joignable en permanence et ne pas compter tes heures. Ce soir, par exemple, Chuck donne une soirée après un showcase. Tu seras là. En période de crise, Chuck me demande aussi de gérer l'organisation des concerts. Le gros avantage, c'est que tu vois tout de l'intérieur. Tu assistes à des concerts de folie, tu manges les petits-fours, tu bois du champagne, tu croises des gens un peu connus. Mais attention, Chuck est intraitable là-dessus : ce ne sont pas tes amis. Jamais. Rester professionnelle en toutes circonstances. T'es prête?





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