Couchée dans mon lit en pleurs ma mère me soigne mes blessures dans le silence de la nuit.
J'ai été privé de diner. J'ai horriblement faim et les gargouillements de mon ventre le témoignent.
Les reniflements de ma mère trahissent ses pleurs. Elle a mal pour moi, je le sais. Elle aussi à peur de père.
Père n'ait pas méchant. Me l'a toujours répété maman. Il n'aime juste pas qu'on lui désobéisse.
- Papa t'aime mon cœur. Me dit ma maman en me caressant les cheveux.
- Je l'aime aussi. Répondis-je avant de plonger dans un profond sommeil.
J'aime mon père et je ferai tout pour qu'il me regarde comme il regarde Jason. Avec fierté !
- Oh ma tête !
C'est avec un horrible mal de tête que je me réveille ce dimanche matin. C'est l'une des pires nuits de ma vie.
J'ai tellement pleuré que je me sens vide.
La promesse que je m'étais faite à l'âge de dix ans résonnent encore dans ma tête. Je ferais tout pour que père me regarde avec fierté !
Au souvenir de cette promesse, un sourire triste et sans joie se dessine sur mes lèvres.
Il faut dire que tous mes efforts ne lui ont jamais été satisfaisant. J'ai toujours faire selon la volonté de père et je continue aujourd'hui.
Je me prive de liberté pour le satisfaire et j'espère que cette fois-ci il sera fier de moi. Un sourire étire mes lèvres quand je repense à son sourire quand j'ai accepté sa décision.
Il ne l'avait jamais fait ! Il ne m'avait jamais souri. Alors si perdre ma liberté à tout jamais me permet d'obtenir son amour je le ferai.
Même si mère n'est pas d'accord et que Jason ne le sera pas non plus quand il le saura.
Je le fais pour père, pour qu'il m'aime, moi sa fille.
*
Il est huit heures de l'après-midi. Je n'ai pas quitté ma chambre de toute la journée et Jason n'est pas venu me déranger.
J'ai profité du silence de ma solitude pour reconstruire la barrière qui sépare mon passé de mon présent et de mon futur. Même s'ils sont tous étroitement lié car rien de mon passé n'a changé dans mon présent.
Les souvenirs m'ont envahi toute la journée me rappelant des faits que j'aurai aimé ne jamais m'en souvenir.
Je ressens une brulure dans la poitrine. J'ai mal. Tous ces souvenirs me font mal.
Seras-tu heureuse ? M'avait demandé mère quand j'avais accepté la décision de père.
Non je ne le serai jamais. Je ne le pouvais pas car c'était un cauchemar. C'était un enfer ce que père avait décidé pour moi.
Je ne lui avais pas répondu ce jour-là mais mon cœur pleurait en silence sachant que je me condamnais à jamais.
Que voulait-elle que je dise ? Non ?
On ne disait jamais non à père et c'est elle-même qui me l'avait appris.
J'avais peut-être vingt-trois ans mais mon père avait toujours une très forte influence sur moi.
C'est la sonnerie de mon téléphone qui me sort de mes sombres souvenirs. Il me faut environ trente secondes pour me rend compte que je reçois un appel. Le nom de ma meilleure amie s'affiche sur l'écran et un sourire étire mes lèvres.
- Reyma ? Me dit-elle d'une voix chaleureuse.
- Taya, quel plaisir de t'entendre. Lui dis-je en essuyant mes larmes et en reniflant pour ravaler celle qui était sur le point de couler.
- Tu pleures ? Me demande-t-elle sérieusement.
- Non ! Tentais-je de mentir.
- Ne me ment pas Reyma. Me gronda-t-elle.
Je ne dis plus rien. Ça ne servait à rien de mentir. Elle le savait, elle savait que je n'allais pas bien. Elle arrivait tout le temps à le savoir.
- C'est à cause de ton père ? Me demanda-t-elle.
J'expirai fortement.
- En autre oui. Je me suis disputer avec Jason. Lui dis-je.
- A quel propos ?
Je prends mon souffle et lui raconte toute l'histoire de ma rencontre avec Parker jusqu'à hier à l'anniversaire de Patricia.
- Laisse-moi récapituler. Le père de ta nouvelle meilleure amie qui a eu six ans hier est un homme beau comme un dieu et plein aux as ?
Je soufflai désespérée.
- C'est tout ce que tu as retenu ? Taya, je te parle d'un truc sérieux !
- S'il te plait, dit moi qu'il est célibataire. Ajouta Taya ne perdant pas le nord.
- Taya ! La grondai-je.
Elle ne m'écouta pas et me demanda le nom entier de Parker pour avoir une photo de lui sur internet. Elle cria dans mes oreilles quand elle le vit et ne cessa de répéter que j'avais la chance de côtoyer un homme aussi beau.
Mais ce qu'elle oubliait c'est que sa beauté ne compensait pas son mauvais caractère.
Taya avait réussi à me sortir de la tête mes tristes souvenirs. Mon esprit s'était intéressé à Parker, réveillant ainsi ma curiosité qui l'avait pris pour cible et maintenant une question me tracassait.
Etait-il célibataire ?
L'image de ses doigts virils me revenaient en mémoire et en aucun moment une quelque bague avait attiré mon regard.
Non, il n'était pas marié. J'en étais sure.
Mais cette vérité attisait davantage ma curiosité. Qui était la mère de Patricia ? Même pas à l'anniversaire de sa propre fille. Parker ne parle jamais d'elle, comme-ci elle n'existe pas.
Et pourtant, je me rappelle encore des paroles de Patricia Ma mère ne m'aime pas. Le temps employé prouve bien que sa mère est vivante.
Curieuse. Je me jetai sur mon ordinateur et commençai mes recherches tout en écoutant Taya qui me racontait son stage dans un cabinet d'avocat.
James Parker et sa fille. Rentrai-je dans l'onglet de recherches.
Plusieurs recherches s'affichèrent et je les triais avant de cliquer sur un site.
Incroyable ! James Parker, le plus grand milliardaire homme d'affaire est père.
Après l'énorme scandale au défilé de mode d'Alejandro Cortezi, grand styliste italien, l'avocat de James Parker fait un communiqué dans lequel il s'excuse de la part de Parker auprès de Cortezi pour le scandale ayant mis fin à la cérémonie. Il annonce à la même occasion que James Parker est le père légitime de la fille de l'ex mannequin Victoria Mendez et informe des poursuites judiciaires lancé par ce dernier pour revendiquer la garde exclusive de sa fille. Il accuse la mère de lui avoir cacher l'existence de sa fille durant toute ces années...
- Tu m'écoutes ? Me demanda Taya ayant remarqué mon silence.
Je bredouillai un je te rappelle et lui raccrochai au nez. Elle m'en voudra longtemps !
Sur le point de me replonger dans ma lecture, deux cognements résonnèrent dans ma chambre.
Décidemment ce n'est pas pour aujourd'hui que je saurai la suite !
Je fermai mon ordinateur et allais ouvrir la porte. Je savais que c'était Jason. J'avais décidé de ne plus lui parler mais je savais qu'il ne pensait pas ce qu'il avait dit.
Le fait qu'il m'ait laissé toute la matinée seule me prouvent qu'il s'en veut vraiment. Jason est d'habitude impulsif alors quand il se fait patient, il faut le féliciter pour.
Les grosses cènes sous ses yeux me prouvent qu'il n'a pas dû dormir beaucoup. Toujours dans ces vêtements de la veille, je me demande bien s'il a bougé du palier de ma porte.
Il entra sans me demander la permission et m'entoura de ses bras forts. Il me chuchotait des milliers de je suis désolé et mon cœur ne put lui en vouloir davantage.
Il me proposa de sortir et j'acceptai. J'allai me doucher et enfilai l'une de mes plus belles robes comme il me l'avait demandé et ensemble nous nous quittions la maison pour un diner dans le plus luxueux des restaurants de New York.