Chapitre 39
Un mois, un foutu mois que le morveux dormait. Enfin dormir n'était pas le mot exact. Il somnolait, mais son visage avait les stigmates de la fatigue, il n'avait plus aucune force dans ses membres. Que lui arrivait-il ? Tous ces malheurs allaient le détruire à petit feu, enragea Snape qui veillait Harry entre deux cours.
Rokiho frappa à la porte des cachots. Il n'osait plus entrer en transplanant, la dernière fois il avait reçu un sort cuisant venant de Severus. Bon c'est vrai qu'il l'avait mérité, on ne rentrait pas chez les gens comme dans un moulin.
Harry, toujours alité, était dans un état inquiétant, comme si plus aucune force ni volonté l'habitait. Bien sûr il ne se remettait pas de la mort de son fils, mais Rokiho pensait qu'il y avait derrière le visage défait de Harry autre chose que le profond chagrin qui le dévorait. Hier soir, Severus, Ghanos et lui avaient pensé à une possibilité et ils avaient décidé d'en avoir le cœur net ce matin.
Est-ce que la destruction des Horcruxes n'avait pas une incidence sur le survivant ? s'étaient-ils demandés avec effroi. Toutes les possibilités n'étaient pas à écarter.
Tout en sachant de quel côté chercher, l'elfe passa sa baguette sur le corps du jeune homme en prononçant une formule elfique. Aussitôt une lueur verte éclata du corps du jeune endormi et alla s'écraser sur le mur de la chambre.
-Alors ? demandèrent les deux autres hommes.
-C'est bien ce à quoi nous avons pensé, Voldemort a laissé à Harry un petit souvenir de ses Horcruxes. Les rayons sont mortels. Oh ! pas tout de suite ! Cela serait trop doux pour le mage noir qui a imaginé sans doute quelque chose de bien douloureux pour son ennemi. Une mort lente, voilà ce qui lui plaît, lente et douloureuse. La fatigue est la première étape, ensuite les organes comme les poumons, les reins et le cœur, tout cela va se désagréger.....
-N'y a-t-il rien à faire, Rokiho ? On ne peut pas le laisser dans cet état, il doit bien avoir une solution pour le sortir de ça ? pesta Severus d'une voix blessée.
Le maître des potions marchait de long en large, signe chez lui d'une rage indescriptible. Son regarde tomba une fois de plus sur Harry qui remua dans son sommeil. Ses paupières s'agitèrent, probablement des images que Voldemort lui envoyait, comme souvent ces derniers temps. A chaque fois que Harry était faible ce sale serpent sournois en profitait pour le harceler.
L'homme se rapprocha en deux enjambées du lit et serra la main du plus jeune qui ouvrit difficilement les yeux, celui-ci sourit pauvrement à son compagnon inquiet qui ne comprenait pas que son univers était détruit.
-Il y a peut-être une solution, s'écria soudain Rokiho, se serait de lui faire boire la potion Belladorme. Bien sûr comme le nom l'indique il faut des feuilles de Belladone. Mais il y a un gros problème, elles ne poussent que du côté d'un lac, près de Gairloch, et là ce n'est pas le plus ardu.
-Oui, tu penses qu'un comité sera là pour m'accueillir ?
-C'est certain, ils te suivront, Voldemort sait que nous allons essayer de nous en procurer. Il devait savoir qu'on allait savoir de quoi Harry souffrait.
- Je le pense aussi, murmura Snape. Mais je n'ai pas le choix, je ne peux pas le laisser comme ça !
-Tu risques de te faire prendre et nous ne serons pas plus avancés si nous n'avons pas la plante, Severus.
-Si ! Je vais prendre un portoloin, aussitôt la plante cueillie je te l'envoie.
-Tu ne pourras pas revenir, tu le sais ? Le portoloin sera maîtrisé par les mangemorts aussitôt qu'ils l'apercevront.
-Je sais, je dois faire diversion pour que la plante ait une chance de te parvenir, Rokiho. Inutile de t'en faire pour moi, cela ira. Le portoloin sera caché dans ma poche, ils ne le remarqueront même pas.
-Non ! ça n'ira pas, ne te voile pas la face, si Voldemort t'attrape tu es dans de sales draps, rouspéta l'elfe.
-Eh bien pour l'instant la vie d'Harry me tient plus à cœur que la mienne ! C'est à moi de le faire. Il est ma vie, si lui meurt je meurs c'est aussi simple que cela.
Après une dernière caresse sur la joue de son amour et un baiser sur ses lèvres délicates, Severus se redressa et sans un regard, sortit de la chambre. L'homme se dirigea vers son bureau, y prit son sac, ramassa une vieille montre qu'il transforma en portoloin. C'était assez petit pour tenir dans sa poche et personne ne s'en méfiera.
Le maître des potions sortit de Poudlard, passa les grilles et transplana dans la région des Lochs.
Arrivé sur place il ne réfléchit pas et ramassa à pleine poignée la Belladone. Heureusement qu'elle poussait à profusion dans cet endroit. Il n'y avait qu'à se baisser pour la cueillir.
-Si j'étais toi je ne bougerai plus, Snape, dit une voix d'homme derrière lui.
Severus se raidit et releva la tête. Par Merlin ! c'étaient des rapides. Le Seigneur des Ténèbres n'avait pas lésiné sur le nombre, ils étaient une trentaine contre lui seul. Il avait fait fort là, le serpent !
Le maître des potions sentit une baguette pointer dans son dos, d'un geste vif il mit sa main droite dans sa poche en y enfournant par la même occasion les feuilles de Belladone, il activa ensuite le portoloin et sentit les feuilles disparaître à son plus grand soulagement. Il sourit, tout le reste n'avait aucune importance du moment que Harry puisse être sauvé.
Ensuite tout devint noir, le mangemort lui avait lancé un sort de Doloris suivit d'un sort méchant sortilège de découpe.
Rokiho et Ghanos étaient assis près d'Harry quand les feuilles apparurent sur le lit. Les deux hommes attendirent en vain l'arrivée du maître des potions et au bout d'un long moment ils se firent à l'idée que l'homme avait été fait prisonnier. L'elfe prit la Belladone et partit dans le laboratoire de Severus pour préparer la potion, celle-ci devait macérer une journée complète, donc il ne pouvait se permettre de perdre plus de temps.
Ghanos fit boire un peu de jus de citrouille au jeune homme alité quand on frappa à la porte. D'un geste de sa baguette il ouvrit à Raven, celui-ci venait voir Harry chaque jour, même Severus n'avait rien pu faire pour l'en empêcher, et puis de toute façon ses visites faisaient du bien au petit brun alors l'homme au regard sombre l'avait laissé faire.
Le vampire s'assit sur le bord du lit et posa une main douce sur le torse du malade, celui-ci ouvrit les yeux qui semblèrent le questionner puis les referma.
-Severus n'est pas là ? s'enquit Raven qui avait deviné la question muette de Harry.
-Non, il est allé chercher un ingrédient à Gairloch, Harry est au plus mal, chuchota Ghanos. Nous avons récupéré la plante mais Severus n'est pas revenu, tu sais ce que cela veut dire !
-Le Mage Noir a posté des mangemorts là-bas ? Il savait qu'il allait y aller.
-Exact !
-Merde ! Il va se faire massacrer !
-Chut ! tais-toi, Harry peut t'entendre !
Le maître des potions reprit connaissance dans les cachots de Voldemort, mais ça il s'en doutait déjà. Ses poignets étaient fixés au mur par des fers très épais. Il releva la tête quand il entendit la porte grincer et s'ouvrir sur le Seigneur des Ténèbres qui apparut en personne. Le mage noir tapota sa baguette sur son autre main en fixant Severus qui ne baissa pas le regard, il n'était plus son chien.
L'ancien mangemort se doutait bien que sa capture était un cadeau de choix pour son tortionnaire.
-Severus, mon ami, tu m'as beaucoup déçu ! J'ai toujours était clément avec toi et vois ce que cela m'a rapporté, tu m'as trahi, pire que ça, tu m'as trahi pour un homme et pas n'importe lequel, Harry Potter.... rien que ça !
Le maître des potions se tendit. Comment Voldemort avait eu cette information ? Un élève sûrement. La porte s'ouvrit de nouveau et un mangemort entra avant de saluer son maître et de lui murmurer quelque chose à l'oreille.
-Ainsi tu as eu le temps de leur faire parvenir la plante, Severus. Tu as toujours était le plus malin de mes hommes, l'idée de transformer une simple montre en portoloin et de rester sur place était bien pensé. Pourtant je suis au regret de te dire que cela ne servira à rien. Aucune potion, aucun contre maléfice, aucune médicomagie, ne sauvera ton amant. Il va mourir et tu auras fait tout ça pour rien. Ce chien a réussi à détruire mes Horcruxes et s'il n'avait pas volé le dernier en faisant des dégâts je ne l'aurais jamais su. Ce sale gamin a presque réussi, je dis bien presque. Les vampires sont des incapables, surtout ce Dalus, heureusement que les loups-garous lui ont réglé son compte sinon je l'aurai moi-même dépecé vivant.
-Harry va tenir le coup, murmura le prisonnier. Il a de la ressource et ce n'est pas vous qui...
Le mage noir leva d'un air mauvais sa baguette vers l'homme, et le rayon qui en sortit fit se tordre de douleur le maître des potions. Severus tira sur ses chaînes de toute ses forces et sa tête partit dans tous les sens tandis que le sang coulait de ses oreilles. Il avait l'impression que son sang bouillonnait
Ses cris résonnèrent sans fin dans la cellule et les couloirs. La séance de torture dura longtemps, très longtemps. Voldemort éclata de rire quand son ancien disciple perdit connaissance. Le mangemort présent le réanima en lui jetant un seau d'eau glaciale puis la torture continua, plus vicieuse, plus sanglante. Severus n'en pouvait plus, il était au bord du précipice et pria pour que le détraqué le tue sans plus attendre.
L'homme à face de serpent ne comptait pas en rester là, non, il n'en avait pas fini avec celui qui l'avait trahi.
Tom Jédusor conjura un poignard effilé et fit de longues et profondes entailles sur le torse du professeur qui ne criait plus tant sa voix était éraillée et son esprit ailleurs. Son subconscient se trouvait près de Harry, il le revoyait au début de leur rencontre quand il lui faisait encore du mal. Par Salazar ! il l'aimait tellement, ils auraient pu être si heureux si seulement on leur avait laissé la liberté de vivre comme tout un chacun.
L'image du jeune homme disparut petit à petit et la vie s'échappa du corps de Severus.
Après un dernier coup, le Mage Noir sortit de la cellule avec son acolyte.
-Laissez-le crever ici, cracha-t-il, déçu de ne pouvoir continuer ses tortures. Pas de soins ni d'eau, j'interdis à quiconque d'entrer dans ce cachot, est-ce clair ?
-Oui, monseigneur, il en sera fait ainsi, acquiesça le mangemort.
Après un dernier regard le geôlier ferma la porte du cachot sur un homme brisé.
-Rokiho, intervint Raven qui n'avait pas quitté Harry de la nuit et même de la matinée. Ne peut-on rien faire ? Il réclame sans cesse son compagnon.
-Je dois lui faire boire cette potion et si tout se passe bien il devrait sortir de son état léthargique dans une heure, assieds-le et tient lui la tête. Nous nous occuperons de Severus ensuite.
L'elfe versa le contenu de la fiole dans la gorge du jeune homme qui avala sans aucun problème. Raven reposa Harry doucement sur le lit et l'attente commença. Une heure passa puis deux, Rokiho et Raven poussèrent un soupir de désespoir, la potion n'avait pas l'effet désiré, pire que ça, Harry s'épuisait encore plus vite. le vampire se leva du rebord du lit et donna un coup de poing dans le mur. La tension était trop forte pour lui.
-Raven, calme-toi ! ça ne sert à rien, je vais trouver une solution.
-Qui est le meilleur en potion ici ? intervint le vampire.
-Severus, qui n'est pas là je te le rappelle !
-Je vais le chercher ! S'énerva Raven.
-Tu ne crois pas qu'il a déjà tout essayé ! Il y a passé des nuits entières !
-Je dois y aller quand même, s'obstina le vampire.
-Tu es fou ! Mais qu'est-ce que vous avez tous à vouloir vous faire tuer ?
-Harry le réclame, Rokiho. Ses appels me rendent fou, je n'en peux plus. Je l'aime trop pour le laisser sans Severus, je sais que je peux sauver votre maître des potions, mon cœur me le dit, ma magie aussi.
-Ghanos a essayé et il n'a pas pu passer les barrières, alors pourquoi toi tu y arriverais ?
-Je sais que je peux, je ne sais pas pourquoi mais je le sens.
Dans un crac le vampire disparut de la chambre. Rokiho lui enjoignit de revenir mais l'autre ne l'entendait déjà plus. L'elfe se jeta sur le fauteuil, désappointé alors que Remus entrait sans faire de bruit et le prenait dans ses bras.
-Raven est parti, Rem, il veut libérer Severus. Je suis inquiet pour eux, je me sens impuissant devant le désespoir de ces deux hommes, ils sont amoureux de Harry tous les deux tu sais ? Comment va le prendre Severus ?
-Rokiho, je crois que Severus le sait depuis le premier jour, pour l'instant le problème c'est Harry, la potion a-t-elle fonctionné ?
-Non, je suis désolé, je n'ai aucune solution pour le guérir et j'en suis malade d'anxiété. Même Albus n'a pu trouver un remède, Que va-t-on faire, Remus ?
-Attendre, mon amour, attendre et espérer.
Dans sa cellule le maître des potions sentait la vie quitter son corps petit à petit. Voilà déjà un jour où deux qu'il était là, il ne savait plus. On l'ignorait, on l'avait abandonné. La soif le tenaillait et ses jambes ne le tenaient plus, sans parler des chaînes qui tiraient sur ses poignets. Les nombreuses plaies commençaient à s'infecter et son esprit vacillait.
Les rats s'approchaient un peu trop près de lui et léchaient le sang par terre. Il faisait sombre mais il les entendait. Soudain il entendit du bruit, on se battait dehors, dans le couloir. Des cris retentissaient, les mangemorts semblaient vraiment en découdre avec leurs ennemis. Severus entendit des sorts fuser et des bruits de cavalcade, puis sans crier gare la porte de sa cellule explosa et des hommes entrèrent.
-Par notre sang ! Quelle horreur ! s'exclama Raven qui avait prit d'assaut les cellules, comment peut-il encore vivre avec ces blessures béantes ?
Le vampire se retourna vers ses hommes et leur demanda d'assurer ses arrières pendant qu'il délivrait le blessé, puis il leur demanda de disparaître sans perdre de temps.
Le vampire d'un sort fit éclater les chaînes, il ramassa ensuite l'homme et le jeta sur son dos puis courut dans les couloirs avant de transplaner avec lui. Cela faisait déjà deux jours que Raven mettait au point cette évasion, il avait rallié ses amis les plus fidèles pour cette opération suicidaire. Le charismatique vampire ne perdit pas de temps et transporta Severus directement à Poudlard, dans les cachots.
Rokiho l'attendait de pied ferme et prit en main la suite du programme de Raven. D'abord nettoyer, désinfecter et refermer les plaies de Snape, ensuite le réhydrater sans omettre quelques potions de régénération, d'antidouleur et de cicatrisation. Le travail fut long et fastidieux puis, enfin, Rokiho installa Severus près de Harry. Le jeune homme sentit le corps de son compagnon contre le sien et un léger sourire naquit sur ses lèvres. Severus était là !
-Comment vont-ils ? demanda une semaine plus tard Albus qui venait aux nouvelles comme chaque matin et soir.
-Severus se remet doucement, les plaies commencent à guérir. Quant à Harry il n'y a plus rien à faire je ...je suis désolé, tellement désolé. Mon frère se meurt et je reste là à attendre que la fin arrive.
-Non, s'écria Snape qui avait entendu la conversation, ne le laissez pas mourir, je ne veux pas !
Les hommes se retournèrent vers le lit d'où Severus les regardait, les suppliait plutôt.
-Harry doit vivre, vous savez tous que lui plus que n'importe qui a le droit de vivre ! Raven aide-le ! Je te le demande, fais-le pour lui, je m'écarterai de lui, je veux qu'il vive, prends-le et fais-le tien.
-Tu sais ce que tu demandes ? s'interposa Raven. Tu es sûr de toi !
-Je suis sûr, il est à toi, accepte-le ! Aime-le comme moi je l'aime, il mérite cette chance et toi seul peut la lui donner.
-D'accord, j'accepte de prendre Harry comme calice mais à une condition.
-Laquelle ?
- Tu ne t'écartes pas de lui, laisse les choses suivre leur cours et nous verrons ce que cela donnera.
Le vampire s'approcha du lit et prit le jeune homme dans ses bras avant de sortir de la pièce sous un silence pesant. Le maître des potions sentit la tension dans son corps le quitter et ses yeux le picoter atrocement de soulagement, soulagé que Raven ait accepté sa demande. Le directeur et Rokiho sortirent de la chambre pour respecter l'intimité de l'homme brisé, seul Remus resta pour réconforter son ami. Le loup prit Severus contre lui et l'homme, détruit, s'agrippa à sa robe et renifla contre son cou.
-Severus, tu as entendu ce que Raven a dit ? Tu n'es pas obligé de le quitter, reprends-toi il faut te remettre sur pied. Je crois que maintenant tu vas avoir du travail avec deux hommes à surveiller, et crois-moi je sais de quoi je parle ! En plus avec deux compagnons comme Harry et Raven tu ne vas pas t'ennuyer, tenta de le réconforter le maraudeur.
Quelques portes plus loin Raven déposa son futur calice sur un lit. Il ferma la porte à double tour pour que personne ne les dérange. Il retira le pyjama du survivant et le glissa entre les draps avant de se dévêtir à son tour puis de le rejoindre. Sa main se posa sur le torse fin, le souffle était faible, il devait agir maintenant sinon bientôt il sera trop tard.
Raven souleva légèrement le cou de Harry, s'ouvrit le poignet et laissa couler le sang dans la gorge du garçon. Celui-ci déglutit difficilement mais il parvint malgré tout à avaler le liquide carmin.
Le vampire referma peu après la coupure puis il se plaça sur le jeune homme. Raven poussa un gémissement de plaisir, sentir Harry contre lui il en rêvait depuis des nuits. Il embrassa sa bouche dans un baiser léger et lui suçota la lèvre, ravi de pouvoir enfin sentir son goût sucré et parfumé. Le jeune homme ouvrit les yeux sous la caresse, un peu de force revenait dans son corps grâce au sang de Raven, même que celui-ci lui tournait la tête comme s'il avait bu un verre de whisky-pur-feu.
Harry ne bougea pas, il savait ce que l'homme voulait faire de lui. Il n'était pas fou au point d'ignorer qu'il tentait de lui sauver la vie.
Il vit les canines grandir et les sentit percer sa gorge et avaler son sang. Une montée de désir lui prit subitement les reins et la vie revint dans son corps fatigué. C'était tellement puissant que des larmes se mirent à couler sur ses joues.
Cet homme lui sauvait la vie. Comme une évidence Harry le serra dans ses bras et son bas-ventre réagit fortement au désir de Raven. Sans pudeur ni fausse honte il se frotta contre la virilité exacerbée du vampire, l'homme lécha ensuite la morsure puis plongea son regard dans celui du survivant, et fut surpris d'y voir des larmes.
-Pardon, Harry, je t'ai fait mal ?
-Non, excuse-moi.
-Tu penses à Severus ?
-Il doit souffrir, oui je pense à lui.
-Tu regrettes ?
-Non, je suis heureux de vivre malgré tout, Raven, pour toi et pour Severus.
-Tu sais ce que je viens de faire ?
-Je suis ton calice.
-Oui, tu es mon calice, Severus est au courant et si tu le veux nous en discuterons plus tard. Maintenant nous devons fermer le lien c'est primordial, je sais que pour toi c'est difficile et que ce n'est pas moi que tu aimerais avoir à tes côtés....
-Raven, arrête, je suis content que tu l'aies fait, je n'aurai pas voulu d'un autre vampire, ferme le lien maintenant, je te le demande.