Quand tout recommence

By Yumikitty89

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Le papillon a été vaincu. Chat noir et Lady bug ont disparus. Adrien est parti aux USA. Marinette tourne la... More

Oublier ton lointain visage
Quand les souvenirs s'en mêlent
Je ne t'attendais plus
Ramasser tes pots cassés
Je ne l'aime pas comme toi
Tu me laisseras
Ton coeur lui aussi s'abime
Trouver un sens à tout ça
Rallumer la flamme
Quand elle suit son destin
Je te libère du mal

Si loin de toi

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By Yumikitty89

Marinette n'osait plus bouger. 

Terrorisée par ce qui allait bien pouvoir se passer. Elle mourait d'envie de l'embrasser. Mais en même temps cela l'effrayait. Dix années de fantasmes qui allaient enfin se réaliser. Embrasser Adrien avait été un rêve d'adolescente durant toutes ces années. La perspective la terrorisait complètement. 

Adrien leva sa main libre pour venir effleurer doucement son épaule, puis sa nuque. Du bout des doigts, se glissant au delà des mèches de cheveux ébènes qui la recouvrait. Marinette sentit la chair de poule recouvrir la moindre parcelle de sa peau et son cœur battait frénétiquement dans sa cage thoracique. La main rassurante du jeune homme se glissa plus loin dans sa nuque et l'agrippa fermement, comme si il voulait la posséder. Il attira le visage de la jeune fille vers le sien et bien que son regard était accroché à ses lèvres, il colla son front contre le sien. Il ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Marinette était pétrifiée.

- Tu joues avec le feu Marinette murmura t-il d'une voix voilée par l'excitation.       
- Désolée Adrien, je ne voulais pas ... enfin je ne savais pas que ... en faite je croyais que tu étais un ... bégaya Marinette qui était littéralement entrain de se liquéfier de honte.
- Un "quoi" ?
- Un ... coussin ... je croyais que tu étais un coussin, c'est pour ça que ...
- Un coussin ? Dit il en levant un sourcil perplexe.
- Oui ... mais je ... je me suis rendu compte que c'était ... plus dur ... qu'un coussin ...

Ses mots mourraient sur ses lèvres. Marinette se rendait compte au fur et à mesure de l'absurdité de son explication et surtout du sous entendu, très explicite de l'adjectif qu'elle venait d'utiliser.

- Plus dur, vraiment ? Souffla Adrien le regard brûlant.

Marinette était entrain de succomber sur place, tandis que ses joues la brûlaient. Tout son corps était brûlant. Ce brusque réchauffement était certainement lié à la gêne qu'elle ressentait et mais surtout au regard brûlant d'Adrien sur elle. 

Adrien s'écarta légèrement pour l'observer. Sa main guidée par son désir qui semblait être pourvu de sa propre conscience, se déplaça légèrement dans sa nuque et à l'aide de son pouce, il l'obligea à relever le menton, dévoilant au regard d'Adrien, la peau fine d'un cou délicat. Il pouvait presque voir son cœur battre à travers l'épiderme. Il observa son cou avec autant de désir qu'un vampire, et se mordit la lèvre inférieure. Son souffle était saccadé.

- J'espère bien ... souffla t-il 

Il approche son visage et Marinette s'attendait à ce qu'il dépose une bise innocente sur sa joue, mais au lieu de ça, il dépose un baiser appuyé, empressé, sur l'angle que formait sa mâchoire. Un baiser presque possessif sur sa peau, sur cet emplacement si particulier. Marinette sentit comme une décharge d'adrénaline se propager de ce contact à l'ensemble de son corps. Ses yeux se ferment et un inaudible soupir de plaisir mêlé à la surprise s'échappe de sa bouche. 

Adrien s'écarte d'elle à nouveau et se mord l'intérieur de la joue pour éviter de lui sauter dessus, sans la quitter du regard. Ses lèvres s'ourlent en un sourire amusé et un petit rire s'échappe de sa bouche. Il fuit un instant son regard surpris et s'y replonge aussitôt. Marinette sent son corps la consumer de l'intérieur, ce baiser était plus érotique que n'importe lequel des baisers. La chaleur de ce contact sur cette minuscule parcelle de peau l'avait autant brûlée que si elle était tombé dans un volcan en éruption. Et l'air amusé d'Adrien l'avait décontenancé. Sa paume n'a pas quitté sa joue, et ce contact prolongé la rend aussi rigide qu'une statut.

- Mari ... tu es trop mignonne. Dit-il en saisissant une mèche de ses cheveux pour la tortiller entre ses doigts. 

Marinette était la, juste devant lui, assis sur ses talons, les jambes repliées sous elle, les mains posées sur ses cuisses. Ses cheveux noirs aux reflets bleus ondulent sauvagement sur ces frêles épaules, tandis que ces grands yeux bleus en amandes l'observent d'une lueur teinté d'innocence. Sa bouche rosée et pulpeuse s'est légèrement entrouverte de surprise.

- C'est cet air innocent ... qui me rend fou chez toi ... souffla t-il.

Le regard de Marinette semblait affolé. 

Qu'était il entrain de se produire exactement ? Est ce qu'Adrien était entrain de la séduire, de lui avouer des sentiments ? Elle ne s'attendait pas à cette réaction de sa part. Était-ce de l'excitation qu'elle lisait dans son regard ? Elle ne savait plus vraiment quoi penser. La panique l'envahit et son cœur s'affolait dans sa poitrine au point qu'elle n'arrivait plus à réfléchir. 

Adrien semblait la déshabiller du regard alors que ses doigts ne lâchaient pas sa mèche de cheveux. Sa main passe à nouveau derrière quelques mèches de cheveux, effleure son épaule, et vint reprendre sa place derrière sa nuque. La paume chaude d'Adrien dans sa nuque lui assène un violent frisson dans la colonne vertébrale. Toute sa peau réagit à ce contact.

La bouche de Marinette semble être attirée comme un aimant par celle d'Adrien. 

Adrien hésite. 

Mais une dernier pulsation cardiaque intenable et la vague d'adrénaline qui l'envahit finit par lui faire perdre la dernière bribe de raison qui subsistait dans son esprit. 

Il resserre son étreinte derrière sa nuque et attire le visage de Marinette vers le sien pour plaquer ses lèvres contre les siennes. 

Marinette sent son coeur exploser littéralement et une vague brûlante l'envahir soudainement lorsque la bouche avide d'Adrien emprisonne la sienne. La chaleur de ce contact la transperce et elle sent son bas ventre effectuer des torsions agréables. 

Adrien tente de retenir son empressement avec beaucoup de difficulté, sa bouche caresse celle de la jeune fille avec une volonté affiché de lui faire perdre la raison, comme il a perdu la sienne. Son visage se penche légèrement et sa langue cherche un accès à sa bouche. Les respirations sont saccadées et difficiles. La main libre de Marinette se faufile instinctivement dans sa chevelure dorée, elle cède volontiers l'accès à sa bouche lorsque la langue d'Adrien en cherche l'accès. Elle serre ses doux cheveux dans ses doigts tandis qu'Adrien attrape sa lèvre inférieur entre les siennes et la mordille délicatement. Marinette laisse alors échapper un soupir de plaisir qui n'échappe pas au blond et ne fait que renforcer la tension de son entrejambe. 

D'un geste déterminé, il fait basculer la jeune fille en arrière et s'allonge sur elle de tout son corps. Marinette enroule alors ses jambes autour de ses hanches. La chaleur du corps brûlant du jeune homme contre le sien la rend incapable de toute réflexion. Seul son désir compte. Seul leurs contacts comptent. Loin de le soulager, la frustration envahit Adrien. Sa bouche délaisse un instant celle de Marinette, qu'il n'avait pas quitté jusque là pour se perdre dans le creux de son cou, sur l'arête de sa mâchoire, et enfin sur l'une de ses clavicules. Marinette sent chaque baiser la brûler comme si ils étaient faits de lave. Son souffle dans sa nuque lui arrache un léger gémissement, qui n'a pour effet que d'accroître le desir du jeune homme pour elle. Elle sent à présent distinctement la proheminence qui frotte contre son entrejambe, et d'instinct elle resserre un peu plus ses jambes autour de ses hanches, collant explicitement son bassin contre lui. 

Alors que ses lèvres continuent de posséder celles de Marinette, Adrien laisse échapper un léger grognement de désir en la sentant se frotter à lui. Son cœur se met à tambouriner de plus belle dans sa poitrine et il plaque sa main dans le creux de ses reins pour maintenir le contact. Marinette répond à son baiser avec toute la passion qu'elle contenait jusqu'à présent. Ses mains sont frénétiques et cherche ses cheveux, sa nuque, ses joues. Le poids de son corps sur le sien et le plaisir que lui procure ses baisers passionnés la font soupirer de plaisir. Elle cherche l'air qui lui manque, elle respire bruyamment mais des qu'Adrien s'écarte d'elle un quart de seconde, elle repart à l'assaut de sa bouche comme si le seul air qu'elle voulait respirer était celui qui s'échappait de ses lèvres. Adrien laisse sa main glisser du creux de ses reins à ses hanches, puis remontent sur sa taille, exerçant une légère pression contre ses côtes qui procura à Marinette une nouvelle décharge électrique en sentant sa main explorer son corps. L'excitation d'Adrien n'est qu'amplifier quand il sent la jeune femme répondre à son baiser et réagir sous ses caresses. Il ne pourrait pas s'arrêter, il avait besoin de tellement plus. Le pouvoir d'attraction que Marinette exerçait sur lui était surnaturelle, il n'avait jamais ressenti une telle excitation en lui. Son entrejambe était douloureuse et lui faisait perdre toute capacité à réfléchir à ses actes. Il agissait comme un drogué en manque.

Marinette se sentait faible et entièrement soumise. Il aurait pu faire d'elle ce qu'il voulait. Chaque baiser sur sa peau était comme un poison qui la pénétrait et engourdissait chaque cellule de son corps. Elle qui avait tant imaginé, rêvé, souhaité pendant des années qu'Adrien pose ses lèvres sur les siennes, elle sentait en elle comme une explosion de plaisir sans précédent. Lorsque ses lèvres avait attrapé les siennes, c'est comme si elle avait ouvert la boîte de Pandore et ce qui se trouvait à l'intérieur n'était que luxure et plaisirs. 

Celui là même qui avait brisé son cœur il y a 5 ans, venait également d'en recoller chaque morceaux. 

Était-elle si faible pour tout lui pardonner en un simple baiser ? Une lueur de raison s'anime alors à son esprit comme un signal d'alarme. Ne te fais pas avoir Marinette. Il revient comme une fleur et tu devrais l'accueillir à bras ouvert ? Ça ne devrait pas se passer comme ça. Ne lui laisse pas croire que c'est si facile.

Les yeux mi-clos de Marinette s'ouvrent brusquement et elle se fige. Ses doigts sont crispés sur le visage d'Adrien et l'empêche à présent de capturer à nouveau ses lèvres. Adrien est coupé dans son élan, il la regarde d'un air ebeté comme s'il venait de se rendre compte qu'il était entrain de lui sauter dessus littéralement. Il se met à rougir violement, comme s'il venait de réaliser les conséquences de ces actes. Tandis que Marinette l'observe, encore tiraillé entre son envie et sa raison. 

- Adrien, je ... articula t-elle péniblement.
- Excuse-moi Mari.

Marinette souria et posa ses doigts sur ses lèvres. En réponse Adrien dégage les mèches de cheveux ébènes qui recouvraient ses joues, tout en effleurant sa peau et lui rendit son sourire.
- Désolé de t'avoir sauté dessus mais tu me rends fou ...
- Dis-moi pourquoi tu t'es enfui il y a 5 ans ? Lança t-elle comme une bombe.

Cette question inattendue fit perdre à Adrien tout ses moyens. Et raviva la lueur triste dans son regard.
- Mari ... on ne vas pas en reparler, c'est du passé.
- Tu as laissé filer ta chance tellement de fois, repousser les gens qui t'aiment si loin de toi. Pourquoi ? Que s'est il passé ?

Adrien s'écarte d'elle subitement et s'assit sur le rebord du canapé. Ses coudes posés sur ses genoux et sa tête entre ses mains, il frotte son visage pour se remettre de cette vague de désir qui l'avait submergé. Marinette se redresse, les vêtements encore froissés, les cheveux en bataille. Elle pose délicatement sa main sur son épaule.
- Tu ne veux pas me dire le secret que tu caches. Tu es si mystérieux ...
- Je suis désolé Mari ... dit-il en baissant la tête.

Mari se leva du canapé et remis ses vêtements en place. Elle savait qu'elle laissait filer sa chance d'être avec celui qu'elle aime depuis toujours, mais ce sentiment désagréable que Adrien cachait un secret inavouable l'empêchait de vouloir lui faire entièrement confiance. Et elle ne voulait pas craindre chaque matin de voir l'amour de sa vie disparaître à nouveau. Elle se dirigea vers la cuisine et se servit un verre d'eau. Adrien se leva à son tour. De l'autre côté du bar il observa Marinette.
- Mari ... ça n'a rien à voir avec toi ...
- Justement ... c'est bien ça le problème Adrien ... je n'ai jamais été importante dans ta vie et soudain tu reviens et ... dit elle tentant de masquer l'émotion qui recouvrait sa voix.

Adrien s'approcha d'elle et bien qu'hésitant, posa sa main sur sa joue pour la forcer à croiser son regard.
- C'est faux ! Se défendit-il.

Marinette lui jeta un regard furtif sans répondre. Adrien déposa un baiser affectueux sur son front ce qui la fit sursauter. Il retourna ensuite prendre sa veste sur le canapé et l'enfila avant de se diriger vers la porte. La main sur la poignée, il se tourna brièvement vers Marinette.

- Pas un jour passé la bas où je n'ai pensé à toi. Peu importe ce que tu penses de moi aujourd'hui, je n'ai jamais cessé de penser à toi.

Marinette ne le regardait pas mais elle sentit son cœur s'arrêter un bref instant dans sa poitrine. Elle oublia de respirer. Puis sursauta en entendant la porte se refermer derrière lui.

***Flashback***

- Je veux que tu saches Lady bug ! Je veux que tu saches qui je suis !! Je n'en peux plus de me cacher derrière ce masque, je veux t'aimer entièrement. Pas juste quand je suis dans la peau de Chat noir.
- Arrêtes Chat noir ! Tu sais bien que tu ne m'aimes pas vraiment !
- Comment tu peux dire ça ?
- Tu ne sais pas qui je suis. Tu ne peux pas m'aimer. Tu aimes la super héroïne, pas la fille qu'il y a sous le masque.
- Je t'aime Lady bug, peu importe qui tu es sous le masque.
- C'est faux ...

Lady bug se tourna, prête à bondir sur le toit voisin pour échapper à cette embrassante conversation.

- Je t'aime, Lady bug. souffla t-il en s'accrochant désespérément à son bras.
- Tu ne m'aimes pas vraiment, Idiot de Chat ... murmura t-elle avant de s'élancer pour disparaitre dans la nuit.

***FIN DU FLASHBACK***

Marinette avait du mal à se réveiller, elle marchait à vive allure dans les couloirs des bureaux pour aller récupérer son book dans le bureau d'Adrien. Elle redoutait tellement de le croiser après la soirée de la veille. Mais au moment d'entrer dans son bureau, Marinette heurta de plein fouet quelqu'un qui en sortait. Quand elle se rendit compte de l'identité de la personne dans laquelle elle venait de foncer tête baissée, son cœur s'arrêta.

- Chloé ?? S'étrangla t elle. 

Sa gorge se noua.

- Marinette ? S'étrangla à son tour la blonde.

Les deux anciennes camarades de classe se dévisagèrent, affichant nettement leur hostilité réciproque. L'atmosphère était électrique. 

- Tiens je ne savais pas que tu étais la femme de ménage de chez Gabriel ! Dit Chloé sarcastique
- Tu n'es pas au Etats-unis ?
- Je suis rentrée la semaine dernière. Qu'est ce que tu viens faire dans le bureau d'Adrien ? La place de chef de produit est déjà attribuée !
- Je ne venais pas pour ça ! Attends une minute, quelle place de chef de produit ?
- Ne rêve pas Marinette, ce n'est pas la peine de déposer un Cv !
- Je travailles déjà ici figure-toi !

Le visage de Chloé se durcit et ses yeux la transpercèrent. Elle pinça les lèvres de mépris.

- J'ai entendu dire que tu étais avec Adrien hier soir ...
- Comment tu ...
- Les nouvelles vont vites à Paris ...

Marinette se figea. Que savait Chloé exactement ?

- Ne te fais pas trop d'illusions ! Adrien ne s'intéresse pas à toi, pauvre idiote.
- Qu'est ce que tu en sais toi !
- Oh, il ne t'as pas dit la raison pour laquelle il est parti il y a 5 ans ?

Marinette se raidit un peu plus et ses poings se crispèrent. Voyant sa réaction stupéfaite, Chloé vit la brèche et s'y engouffra.

- Si il est parti, il y a 5 ans, c'était pour me suivre, évidemment. Quand je suis allé aux US, il m'a supplié de rester, mais j'ai repoussé ses avances. Malgré tout, il a pris le premier vol pour New York et il est venu me chercher. Il est revenu à Paris, parce que JE suis revenu. Il est fou amoureux de moi.  Laisse tomber, Dupain-cheng, il n'est pas fait pour toi.

Sur ces propos, Chloé bouscula Marinette de son épaule et s'éloigna. Marinette resta bouche bée et totalement pétrifiée par ces propos. Si Adrien était parti c'était parce qu'il a avoué ses sentiments à Chloé ? Le choc se propagea dans tous son corps, son cœur rata quelques battements. 

La nouvelle était terrible. 

Et elle en eu le souffle coupé. 

Adrien ne pouvait pas être amoureux de Chloé, c'était impossible.

****

Marinette triturait nerveusement son crayon et tapota son cahier avec le bout de sa gomme. Elle ne pouvait s'empêcher de réfléchir aux révélations de Chloé. Elle écoutait les échanges autour de la table mais ne participait, plongé en pleine réflexion. Au bout de quelques minutes, elle leva son crayon pour demander l'attention. Marinette n'était qu'une simple styliste et les stylistes ne prenaient jamais part au réunion marketing. Adrien avait voulut rencontrer toute l'équipe de création en prenant ses fonctions et la conversation avait rapidement dévié sur le buzz et les réseaux sociaux entre Olivier Rocard, le jeune directeur artistique et Adrien Agreste, le nouveau Directeur marketing. 

Tous les yeux étaient braqués sur Marinette qui ne se démonta pas. Peut-être était-ce Adrien qui lui donnait tant l'envie de se démarquer des autres et d'affirmer ses idées.

- Pourquoi Adrien ne défilerait pas avec la pièce phare de la marque ?

Un silence à la fois étonné et surpris parcouru l'assemblée.

- Adrien à une certaine notoriété à Paris, et son retour a beaucoup fait parler les médias. Le fait qu'il intègre la maison Gabriel en tant que Directeur Marketing et qu'en plus il défile pour la fashion week avec un pièce phare, je pense que ça ferait vraiment le buzz. On ne parlera que de ça à Paris !  poursuivit Marinette. 
- C'est une idée brillante, Mlle Dupain mais je doute qu'Adrien ... commença le Directeur Artistique.
- C'est d'accord. dit l'intéressé.

Tous les regards surpris se tournèrent maintenant vers Adrien Agreste.

- Je croyais que tu ne voulais plus monter sur les podiums ... osa Olivier.
- Ce sera la dernière fois que je défilerais. annonça t-il. Cela sera l'occasion de clore définitivement et proprement ma carrière de mannequin. Merci Marinette pour cette brillante idée !

Marinette hocha poliment la tête et Adrien lui adressa un léger sourire.

- Si on annonce que c'est le dernier défilé d'Adrien Agreste en tant que mannequin, ça attirera tous les médias c'est sûre. Et si l'on publie l'info sur les réseaux sociaux, c'est le succès assuré ! s'enthousiasma l'adjointe d'Olivier.

Des murmures enjoués s'élevèrent dans la salle de réunion. La réunion se solda, et chacun regagna son poste. 

Alors qu'elle allait sortir à son tour, Marinette sentit une main attraper son poignet. Elle fit volte face et se trouva nez à nez avec Adrien qui la fixait, une étrange lueur animant son regard.

- Marinette, je veux que ce soit toi qui m'habille.
- Ah ? Euh, oui, je pense que c'est possible il faudra que j'en parle à Andréa ...
- C'est une idée brillante que tu as eu.
- Merci Adrien.

La main puissante et chaude du Directeur ne quittait pas le fin poignet de la styliste. Leurs regards s'étaient croisés mais n'arrivait plus à se détacher. Les images de leur dérapages de la veille couraient dans l'esprit de Marinette. Elle sentit le regard d'Adrien se poser à nouveau sur ses lèvres. Elle toucha machinalement son cou, se souvenant des baisers brûlants qu'il y avait déposé quelques heures plus tôt. Elle eut l'impression qu'Adrien retenait son souffle. 

Il desserra progressivement son emprise et libéra la jeune fille. Marinette sentit ses pommettes se tinter et son coeur faire un bond dans sa poitrine. Elle s'éloigna lentement et détourna la regard avant de descendre le grand escalier qui menait aux ateliers.


***

Marinette se concentrait. Elle ne s'était jamais autant concentré sur un ourlet de toute sa vie. Accroupie à ses pieds, elle passait lentement l'aiguille de part et d'autres du tissu du pantalon bordeaux que portait Adrien. Ses doigts touchaient de temps à autre ses chevilles, et à chaque contact elle sentait son coeur s'accélérer un peu plus dans sa poitrine. 

- Tu me chatouilles ! dit-il en se tortillant.
- Je n'ai jamais vu un mannequin aussi douillet répliqua t-elle en levant les yeux vers lui à travers sa frange.

Elle se redressa et l'observa. Marinette ajusta le tombé de la chemise. Cela ne lui convenait pas. Le tissu devait rendre mieux que cela. Elle s'approcha de lui, Adrien l'observait avec attention. Elle attrapa sa ceinture et sans le regarder, rentra le tissu à l'intérieur du pantalon, puis le ressortit, puis le rentra à nouveau jusqu'à que le résultat fut satisfaisant. 

Chaque geste demandait à Marinette une concentration extrême. Elle imaginait qu'il était quelqu'un d'autre. Elle avait habillé des dizaines de mannequins tous plus beaux les uns que les autres. Mais elle n'aurait jamais imaginé qu'un jour elle devrait habiller Adrien Agreste. Tout en tentant de garder son professionnalisme et sa rigueur, elle sentait ses mains trembler, son coeur s'affoler et sa respiration se faire difficile à chaque fois qu'elle devait toucher le jeune homme.

« Pourquoi je n'arrive pas à être normal devant lui. » songea t-elle.

- Pourquoi voulais-tu que ce soit moi qui t'habille ? demanda t-elle en lui enfilant délicatement la veste, pièce phare du défilé. 

C'était une veste magnifique, en cuir noir, brodé de fil d'or, un écusson représentant la maison Gabriel sur la poitrine, des boutons dorés ornant les épaules et les manches. Une pièce unique qui avait demandé des jours de travail à Marinette et son équipe.

- Parce que c'était ton idée, je trouvait cela normal que ce soit toi. 

Elle repassa devant lui et rajusta le col sur le devant. Adrien pouvait sentir son parfum délicat l'envelopper, ses yeux bleus étaient brillants et lumineux, sa peau semblait douce et lisse vu de près, ses lèvres pulpeuse s'ourlaient en un sourire timide. Sa frange et quelques mèches folles qui s'échappaient de son chignon, entouraient harmonieusement son visage en coeur. Toutes les images et sensations de la veille lui revint en mémoire comme un boomerang, l'assommant presque. Leurs visages était si proches, et pourtant Adrien ressentait toute la distance que Marinette mettait entre lui et elle. 

- Tu es déjà sorti avec des mannequins ? demanda t-il pour détendre l'atmosphère.

Son visage toujours à quelques centimètres du sien, Marinette lui lança un regard réprobateur.  

- Ca ne te regarde pas je crois. répondit-elle en rougissant instantanément.
- Ca veut dire oui ? dit-il en se penchant vers elle.
- Oui, mais ça n'arrivera plus.
- Pourquoi ?

- Parce qu'ils sont trop égocentriques. répondit elle plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. 

Adrien haussa les sourcils, surprit par cette réponse. 

- Ils ne sont pas tous comme ça pourtant ...

- Tu n'es pas bien placé pour affirmer ça Adrien. dit-elle ironiquement, plantant un regard noir dans le sien. 

Adrien fronça les sourcils et attrapa les mains qui ajustaient son col. Il resserra ses doigts autour des siens. Le coeur de Marinette ne savait plus comment battre. 

- Crois-moi Mari, si je pouvais t'expliquer, je le ferai ... répondit-il d'une voix faussement douce. 

- Il n'y a rien à expliquer, Adrien ... dit-elle en dégageant ses mains, détournant le regard. 

Andréa vint rejoindre le mannequin et la styliste tandis que le Directeur artistique fit signe à Adrien de passer au maquillage. 

- Adrien, vous êtes parfait ! Le public va adorer ! Vite en place ! Bravo Mari, super boulot ! s'enthousiasma sa responsable. 

- Merci Andréa ! répondit Marinette.

Le mannequin suivit docilement la responsable d'atelier, lançant un dernier regard à Marinette qui était occupé à ranger ses affaires. 

Il était revenu pour elle, mais il était parti à cause de Lady Bug. Comment pouvait-il expliquer cela à Marinette ? Il réalisa soudainement la complexité de la situation. Sa relation avec elle semblait sans issue. Marinette était en colère contre lui, comme il avait été en colère contre Lady bug. 

Il laissa échapper un soupir plaintif avant d'entrer dans les coulisses de son dernier défilé. 


****A suivre****

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