Help me -y.min

By deadlycold_

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« _Hy... Hyung... Aide moi. » Quand l'annonce de son homosexualité le fait tomber dans une spirale infernale... More

Prologue: « Je suis gay. »
1. À quoi bon ?
3. Vaines espérances
4. Débat intérieur
5. « Maman, s'il te plaît... J'ai mal. »
6. Punir et contrôler.
7. La peau sur les os.
8. « Laisse- moi un peu de temps. »
9. Dans la foule mais pourtant si seul
10. « Ne me mens pas gamin. »
11. La chandelle
12. Un passé qui ne passe pas

2. « Hé gamin ! »

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By deadlycold_

Rien.

Pas même un frôlement.

La voiture ne l'avait pas touché.

Non, non, non....

Il était en vie. Le conducteur l'avait évité.

Impossible.

Et pourtant...

Il ouvrit un œil, puis deux. Il n'avait pas bougé, il était toujours en plein milieu de la route. Il se laissa tomber à genoux puis s'assit, prenant sa tête dans ses mains en gémissant. Il n'avait pas réussi. Il n'avait pas été capable de se tuer. C'était comme si la mort elle-même ne voulait pas de lui. Il jura entre ses dents :

‒Quel con putain ! Même ça t'es pas foutu de le faire correctement. T'es vraiment inutile, tu me dégoutes. Même pas capable de...

Perdu dans ses lamentations, il n'avait pas entendu que quelqu'un approchait et il ne s'en rendit compte que lorsqu'il sentit une main sur son épaule. Il sursauta et tourna la tête tellement vite que sa nuque craqua. Il se retrouva face à un jeune homme à l'air blasé, accroupit devant lui. Avant que Jimin n'ai pu ouvrir la bouche, l'inconnu lança :

‒Hé gamin, qu'est-ce que tu fiches en plein milieu de la route ? Je t'ai évité de justesse mais t'as bien failli y passer.

C'était donc le chauffeur. Celui qui l'avait empêché de mourir. Jimin ne savait pas s'il devait le remercier ou lui cracher au visage. Voyant qu'il ne répondait pas, l'homme continua :

‒T'es sûr que ça va ? T'es tout pâle.

Jimin acquiesça faiblement. Pas très convaincu, l'inconnu n'insista pas et poursuivit comme si de rien n'était :

‒Qu'est ce que tu fais dans ce genre d'endroit à une heure pareille ?

‒Je me suis perdu, répondit le brun dans un souffle.

‒Mais... T'aurais dû appeler quelqu'un au lieu de rester planté au milieu de la route.

‒Pas de réseau. Personne à appeler.

‒Oh, je vois, répondit l'autre. Bon, c'est quoi ton nom gamin ?

Le brun mit quelques secondes à répondre :

‒Ji... Jimin.

‒Enchanté Jimin, moi c'est Yoongi, annonça l'homme en souriant. Je peux te déposer chez toi si tu veux, j'ai un GPS dans ma voi...

‒NON, cria-t-il. Non... Pas là-bas, pas tout de suite... Je ne suis pas prêt...

Yoongi, surprit, sembla cogiter quelques secondes avant de reprendre la parole.

‒Il y a un petit café à quelques rues d'ici. Je peux t'emmener si tu veux, proposa-t-il. Tu pourras te réchauffer, te sécher et réfléchir à ce qui t'as conduit au milieu de cette route.

Jimin sembla hésiter. Après tout, il ne connaissait pas cet homme et même si il paraissait gentil, il ne pouvait pas faire confiance à un inconnu. « Au point où j'en suis », pensa-t-il. Il acquiesça. Yoongi se leva et l'aida à se mettre debout.

‒Allons-y, lança-t-il.

Et ils se dirigèrent vers la voiture.

* * *

Le trajet s'était déroulé dans un silence apaisant mais, malgré que Yoongi ait augmenté le chauffage, Jimin était frigorifié. C'est donc avec joie qu'il pénétra dans le café, laissant la chaleur lui fouetter le visage, s'enivrant de cette délicieuse odeur qui lui était devenue si familière. Une légère pression sur son bras lui fit comprendre qu'il devait avancer, ce qu'il fit, se laissant guider entre les tables presque vides à cette heure jusqu'à en trouver une près d'un radiateur. Il s'assit, se collant le plus possible à cette source de chaleur, sentant peu à peu ses membres se réchauffer jusqu'à ce qu'il puisse bouger les doigts sans mal. Il aurait presque oublié la présence de Yoongi si celui-ci n'avait pas prit la parole :

‒Alors Jimin dis-moi, quel âge as-tu ?

‒J... J'ai dix-huit ans, il hésita, et toi ?

‒J'en ai vingt. J'en déduis que tu es encore au lycée, enchaîna le plus vieux

‒Oui et je bosse comme serveur dans un café après les cours. Mais j'aimerais beaucoup faire des études d'art. E... Et toi ?

‒ Dans l'art ? C'est cool. Oh moi, je... j'ai pas d'emploi fixe à vrai dire, je prends ce que l'on me propose sur le moment mais je reste jamais bien longtemps au même endroit. Mon truc c'est plus la musique.

‒Quel genre de musique ? ne put s'empêcher de questionner le brun.

‒Du rap. J'aime beaucoup composer.

Il y eut un silence. Jimin se surprit à détailler le jeune homme assis en face de lui. D'après ce qu'il avait put constater, il était légèrement plus grand que le brun. Il avait une peau très blanche, de beaux yeux bruns et des cheveux décolorés. Il était vraiment beau. « Arrêtes. » pensa Jimin. Un raclement de gorge le sortit de sa contemplation. Il se rendit compte qu'il fixait Yoongi avec insistance et que celui-ci devait l'avoir remarqué. Il détourna les yeux, les joues rouges tandis qu'une serveuse venait prendre leur commande. Yoongi insista pour lui offrir un chocolat qu'il finit par accepter et, lorsqu'elle fut partie, il reprit :

‒Bon gamin, tu vas me dire ce qui t'a amené dans ce quartier, en plein milieu de la route et de nuit par-dessus le marché ?

Jimin garda le silence. Il ne voulait pas en parler et encore moins avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Voyant qu'il ne répondait pas, Yoongi continua :

‒Même une feuille est plus légère lorsqu'on la porte à deux.

‒Pardon ? questionna Jimin, les yeux emplis d'incompréhension.

‒C'est un proverbe coréen. En gros, il dit qu'il faut partager pour alléger le poids de nos tourments, peu importe leur taille.

Le brun se mit à réfléchir à ce proverbe, pesant le pour et le contre sur la balance de la véracité. Peut-être que Yoongi avait raison, peut-être que si il en parlait, il se sentirait mieux. De toute façon, il ne le reverrait probablement jamais alors autant en profiter. Il se racla la gorge :

‒Bon... Euh... Par où commencer, il rit nerveusement. Je n'ai jamais eu de très bons rapports avec mon père mais, aussi loin que je m'en souvienne, cela restait vivable. Jusqu'à l'année dernière. Sans que personne ne sache pourquoi, il s'est mit à boire. Il a commencé à rentrer tard le soir, voire à ne pas rentrer du tout. Il est devenu froid et brutal. Il a plusieurs fois levé la main sur ma mère, à tel point qu'elle n'ose presque plus respirer en sa présence. Moi j'ai eu, disons, un peu plus de chance : il s'est mit à m'ignorer. C'est simple, soit il ne m'adresse pas la parole, soit il hausse le ton pour me mettre plus bas que terre. Autant te dire que je préfère quand il fait comme si je n'étais pas là. Ajoute à ça une vie sociale quasi-inexistante ainsi que des notes en chute libre et me voilà complètement seul et renfermé.

Jimin marqua un temps d'arrêt tandis que la serveuse revenait avec leurs boissons.

‒Et c'est tout ça qui t'a amené à tenter de te laisser percuter par une voiture ? demanda Yoongi qui écoutait le récit du jeune homme avec attention.

‒Disons que ça en fais parti, reprit Jimin. Mais la vrai raison, « l'évènement déclencheur », il mima des guillemets avec ses doigts, c'est ce qui est arrivé ce soir. En fait, depuis quelque mois maintenant, je sais que..., il sembla hésiter, je sais que... je ne suis, disons, pas attiré par la gente féminine si tu vois ce que je veux dire. J'ai attendu histoire d'être sûr et j'en ai parlé à Taehyung, mon seul et unique ami, qui l'a très bien prit. J'ai donc décidé de le dire à mes parents. Sauf que mon père à très mal réagit. Il a dit que j'étais une honte et il m'a giflé. J'ai pas réfléchis, je suis parti et tu connais la suite.

Yoongi resta silencieux quelques secondes, assimilant ce qu'il venait d'apprendre. Il leva ensuite les yeux vers Jimin avant de prendre la parole :

‒Eh bah gamin, t'es pas gâté. Pour ce qui est de la mauvaise réaction de ton père, je peux pas vraiment t'aider, mes parents sont morts bien avant que je puisse leur annoncer que j'étais gay mais... il s'interrompit en remarquant que Jimin le fixait d'un air désolé. Fais pas cette tête, ça fait longtemps maintenant, j'ai appris à vivre avec. On s'y fait.

Il y eut un autre silence.

‒Pour en revenir à ton cas, reprit le plus vieux, si tu veux mon avis... En fait non, même si tu ne le veux pas, je vais te le donner quand même... Je pense que ton père a mal réagit sur le moment. J'irais pas jusqu'à dire que ton homosexualité ne lui pose en réalité aucun problème parce que je suis presque sûr que ce n'est pas le cas mais je crois que ça réaction était plus due à la surprise qu'à une réel colère. Enfin c'est mon point de vue mais je ne le connais pas.

Jimin n'étais pas convaincu par l'explication de Yoongi et celui-ci l'avait bien remarqué. En réalité, il n'en était pas franchement convaincu lui-même mais il n'avait pas sut quoi dire pour réconforter le plus jeune. Soudain, il eut une idée et demanda :

‒Passe-moi ton téléphone gamin.

Jimin, surprit, sortit son cellulaire de sa poche et le tandis à son interlocuteur. Celui-ci esquissa un sourire :

‒Ça serait sans doute plus simple si tu le déverrouillais, non ?

Les joues de Jimin chauffèrent. Il s'empressa de taper son code et tendit une nouvelle fois son portable au plus vieux sans le regarder. Celui-ci ne put empêcher ses lèvres de s'étirer alors qu'il attrapait l'appareil. Il pianota sur quelques touches avant de verrouiller l'écran et de le rendre à son propriétaire.

‒Bon, il est tard gamin. Je vais te ramener chez toi histoire que ta mère ne s'inquiète pas trop. Je t'ai enregistré mon numéro, si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi. Rentre, ignore ton père, prends une douche et va dormir. Vous en reparlerez demain à tête reposée.

Il se leva et enfila son manteau. Jimin comprit qu'il était temps de partir et il répéta les mêmes gestes que Yoongi. Il le suivit ensuite jusqu'au comptoir où il paya pour leurs boissons avant de le suivre dehors. L'air froid fouetta Jimin qui se hâta de rejoindre la voiture. Yoongi s'installa sur le siège conducteur et ils s'enfoncèrent dans les rues sombres de Séoul.

* * *

Lorsque la voiture disparue au coin de la rue, le sourire de Jimin s'effaça, laissant place à un masque d'appréhension. Il avait peur de tomber sur son père en franchissant le seuil de la maison. Il ne voulait pas se confronter à lui, pas tout de suite. C'est donc avec des mains tremblantes qu'il abaissa la poignée de la lourde porte d'entrée. Il n'y avait pas un bruit. Jimin se déchaussa et pénétra dans le salon. Une seule lumière était allumée, éclairant le visage livide de sa mère, assise sur le canapé, le dos droit et les lèvres serrées. Il s'approcha tout doucement d'elle, elle ne semblait pas l'avoir vu. Il lui tapota l'épaule. Elle se retourna dans un sursaut et, lorsqu'elle le reconnut, elle fondit en larmes, le serrant dans ses bras en gémissant des excuses. Il lui frotta le dos en murmurant que ce n'était rien, qu'il la pardonnait. Au bout de quelques minutes, elle se détacha de lui et prit son visage en coupe :

‒Mon poussin, je suis tellement désolé. Il est parti se coucher il y a une bonne heure. J'aurais aimé faire quelque chose pour l'arrêter, pour empêcher qu'il lève la main sur toi, mais je n'en ai pas eu la force. Je n'en ai rien à faire de ton orientation sexuelle, tu es et resteras mon fils pour toujours, sache le. Je t'aime et le fait que tu aimes les hommes n'y changera jamais rien.

‒T'inquiète pas maman, je t'en veux pas, tu pouvais rien faire. Mais je suis content que tu m'accepte comme je suis. Maintenant, si ça ne te déranges pas, je vais aller prendre une douche et me coucher. J'ai cours demain et il est déjà bien assez tard comme ça.

‒Oh, oui oui bien sûr vas-y. Bonne nuit.

‒Bonne nuit maman.

Il claqua une bise sur sa joue encore humide de larmes et monta à l'étage. Il prit une douche rapide, enfila un jogging et un t-shirt trop grand en guise de pyjama avant d'enfin se glisser sous ses draps. Sans qu'il ne le décide, ses pensées se dirigèrent vers un garçon pas très grand aux cheveux décolorés qui lui avait été d'une grande aide. Il allait suivre ses conseils : discuter de tout ça avec son père. Il allait le faire et tout irait mieux. C'est sur cette pensée qu'il rejoignit le pays des songes, un sourire ornant son doux visage.

Pourtant, lorsque tout commencerait le lendemain, ce sourire ne serait plus qu'un lointain souvenir.

*************

2074 mots...


C'est quand même pas mal.

J'espère que ce chapitre vous aura plu. Il est arrivé un peu plus tôt que prévu mais je ne pouvais pas me retenir (hein Sylph260).
Ça y'est ils se sont rencontrés !! Bon peut-être pas dans les meilleures circonstances possibles mais c'est déjà pas mal.

N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaires.

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