"Lie, réveille-toi !"
Je sens un souffle dans mon cou. Je me tourne sur le ventre et enfonce ma tête dans l'oreiller.
"J'ai préparé le petit-déjeuner ", continue la voix de Nolan.
Seulement des bruitages sortent de ma bouche.
Hier après avoir discuté encore un peu, Nolan a décidé que je devais dormir chez lui. Je n'ai pas refusé, j'avais besoin de lui. Après quelques petits bisous innocents n'allant jamais plus loin, nous nous sommes tout simplement endormis l'un contre l'autre. Pourtant pendant la nuit, inconsciemment, je me suis échappée de ses bras pour m'éloigner de lui.
"Jeee...descends dans cinq minutes", je dis en baillant sur le premier mot.
Je m'assois sur le lit et passe ma main dans mes cheveux pour les aplatir. Nolan, lui, il part finir de tout préparer. Je fais un petit tour dans la salle de bain pour être un peu près présentable.
J'aimerai aller récupérer quelques affaires dans mon ancien chez moi mais je ne sais pas vraiment comment annoncer ça à Nolan sans qu'il ne s'énerve.
Moi même je ne suis pas rassurée par mon idée mais j'avais conscience qu'un jour ou l'autre je devrais y revenir. J'espère juste que personne ne se trouvera à l'intérieur à ce moment là.
"Nolan", je commence à peine descendu. "J'ai pensé que peut-être tu pourrais m'accompagner chercher des vêtements...chez moi...?", ma voix baisse un peu plus à chaque mots.
Rien que de penser à cette maison, j'en tremble. Cette maison est reliée au cauchemars que j'ai vécu mais les souvenir avec elle disparaissent pour laisser la place à Matthew.
"Non, tu n'ira pas !"
Je suis paralysée sur place tellement ses paroles qui me sont adressées sont froides.
Son visage se fige. Il est devenu indifférent comme lors de notre première rencontre.
"Écoute, je..."
"Je ne changerais pas d'avis, tu m'obéis un point c'est tout."
Il ne veut pas m'écouter. Ça je m'y était préparée mais pourquoi j'ai un glaçon devant moi. Il n'a jamais été à ce point.
Je n'ai pas le Nolan que j'ai appris à connaître à ce moment. Mais celui qui a souffert sous les coups de son père et qui à cause de ça s'est forgé un coquille afin de se protéger.
Pourquoi il se comporte comme ça ?
Pourquoi il ne veut pas m'écouter ?
Pourquoi il ne veut même pas en discuter ? Et puis mince, depuis quand je lui obéis ?
Au lieu de lui dire en face ce que je pense, je parle sous la colère et dit une chose que je regrette à peine est elle sortie.
"Si moi je ne peux y aller alors va s'y à ma place !"
Il me répond quelques secondes après avoir réfléchit.
"Je vais y aller...mais toi, tu n'y retournera plus jamais."
Il part de la cuisine passant près de moi. J'arrive à comprendre ce qu'il me chuchote :
"C'est pour ton bien."
Nolan est parti depuis quelques minutes. J'espère de tout mon cur qu'il ne tombera pas sur Matthew.
J'ai essayé de l'en dissuader mais il n'a voulu entendre. Pour lui si ce n'était pas lui qui y allait alors ce serait moi.
Depuis elle, je n'ai plus eu la même complicité avec personne. Et Nolan est apparu. Pas sur son cheval banc et avec un couronnes mais à pied avec des tatouages pleins les bras. Il a tout changé ! Et pour ça je lui en serait reconnaissante toute ma vie.
Malgré ce qu'il a vécu avec son père, il a comme même été là pour moi. Alors que je lui faisait penser à son passé.
Sa mère aussi je la comprends après tout ce qu'ils ont vécu. Alors quand à cause de moi son fils a été blessé, elle a juste fait en sorte de le protéger.
Je soupire.
Je n'aime plus êtes seule maintenant car à la moindre occasion mes vieux démons reviennent ou encore, même si c'est plus rare, je me perds simplement dans mes pensées.
Le bruit de fond de la télévision comble le silence de la pièce.
Il faut que Nolan revienne au plus vite, que je sache qu'il ne lui ai rien arriver. Il faut tout simplement qu'il soit là sur ce canapé avec moi. Mais plus les minutes passent et plus je m'inquiète pour lui.
Absorbée par le film, je n'entends Nolan passer la porte jusqu'à ce qu'il se pose avec moi sur la canapé.
"Je suis rentré !", il me dit en déposant un baiser sur mon front.
Il commence à s'éloigner de moi mais je me jette dans ses bras pour l'en empêcher. À son tour, il renferme mon petit corps fin contre le sien.
"Tu n'es plus si légère que ça !", me murmure t'il.
Je donne une petite tape derrière en protestant. Lui, il me rapproche encore plus contre son corps et ma tête vient se poser dans son coups.
"Mais je te préfère comme ça...en forme."
C'est vrai qu'il y a encore quelques semaines, je n'avais que la peau sur les os, tellement dégoûtée de moi même que ça me coupait l'appétit. Maintenant, j'ai repris un peu de formes. Quant à mon teint cadavérique, il est resté mais mes bleus commencent à disparaître petite à petite. Oui, il a raison je suis en meilleure forme !
Je le laisse baladée sa main sur mon dos délicatement mais jamais en descendant plus bas. Tout ses gestes restent descends envers moi.
Je laisse son odeur se posée sur moi et je la grave dans ma mémoire.
Il est pensif, son regard est posé sur la télévision mais il ne la regarde pas, je le sais.
"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?", je lui demande.
Il tourne son visage vers moi et caresse ma joue.
"Rien, il n'y avait personne chez toi mais la porte était ouverte."
Il ne me dit pas tout je le sens.
"Mais...?"
"Je t'ai ramené une photo que j'ai trouvé dans ta chambre....une photo de toi, Matthew et ce qu'il semble être ta grande sur, je me trompe ?"
Je lève la tête après ce mot "grande sur" que je n'avais pas entendu depuis longtemps.
Je cherche du regard ma valise. Dès que je les ai trouve, je quitte son étreinte et ouvre ma valise qui se trouvait devant l'entrée d'un coups sec. La première chose que je vois est cette fameuse photo prise à l'anniversaire de mes dix ans, Matthew en avait onze et Junie, ma soeur, quatorze.
C'est le seul cliché que j'ai pu garder, tout les autres ont été confisqué par mes "parents".
Je la serre contre mon cur et me rassoit à la place que j'occupais il n'y a même pas une minute.
"Ou..i c'est ma sur, Junie", je murmure difficilement tellement habituée à avoir l'interdiction de prononcer son nom.
"Tu ne m'en a jamais parler."
Ça ne résonne pas comme une reproche. Il a plutôt l'air perdu ou curieux, aucun trace de colère et il n'a pas l'air blessé non plus.
Il ne me demande pas de lui raconter. Il ne force à rien.
"Il y a deux ans ou deux ans et demi, Junie est partie. Je ne peux pas t'en dire plus parce que j'ignore pourquoi elle a choisi ça."
Je prends une grande inspiration. Sa main continue ses attentions.
"J'étais sa petite sur puis on été des filles, du coup on été proche plus jeune. Mais après son départ plus rien n'a été pareil. Mes parents nous enlevé le moindre objets qui était relié à Junie. À l'étape suivante, il nous ont interdit ne serais-ce que de penser à elle."
Il arrête ses caresses sur ma joue droite mais il laisse sa main en place.
"Tes parents sont égoïstes !"
"Ce sont des montres", je rajoute.
Il affirme d'un mouvement de tête.
"Tu as cherché à la contacter depuis ?", me demande t-il.
"Non, je lui en voulais de m'avoir laisser mais maintenant je la comprends !"
"Et si on la retrouvait ?"
Je m'assois sur ses genoux pour le regarder dans les yeux.
"Tu crois que c'est possible, que même après deux ans je peux espéré la revoir ?"
"Bien sur !", il me sourit. "Je suis là pour toi maintenant."
Mes lèvres vont se déposer sur les siennes. Nolan prend le contrôle du baiser en bougeant ses lèvres.
Je m'écarte de lui après plusieurs tentatives pour échapper à ses lèvres ce qui me faut un petit regard peiné de sa part.
Je lui souffle un petit merci avant de partir en haut pour me préparer à réviser pour demain. Le week-end est fini !