Flash-back
Je n'en peux vraiment plus ! Ça fait plus de quatre heures que je suis bloquée dans ma chambre en train de réviser pour mon bac. Mes jambes ne se sont plus des jambes justement mais des frites en mousse. Je sais que si j'ose me lever de ma chaise je ne tiendrai pas debout, c'est au par terre à qui je vais dire bonjour. Je grogne de souffrance, marre de ses fiches à la cons, j'ai trop mal à la tête, ça me tue.
《 ... - Fait une pause la conne de toi, tu vas finir par mourir de révision.
Moi - Je pense pas qu'on puisse mourir de révision Ilyasse.
Ilyasse - Continue comme ça, tu seras la première.
Moi - Je retiens cela dans ma mémoire, merci. 》
Je soupire, ça lui fait rire. Il s'approche un peu plus de moi pour voir ce que je suis en train de faire exactement et manque de s'étouffer de rire lorsqu'il voit que je bloque « simplement » sur les exponentielle nombres complexes et limites.
《 Ilyasse - Tu n'es pas sérieuse tout de même ? Tu bloques sur ça ?
Moi - Pourquoi tu l'ouvres ? On a pas tous eu dix-sept lors du bac en mathématique.
Ilyasse (me prends par le cou) - Déjà parle mieux la putain de toi puis... (sourire) j'ai eu dix-huit.
Moi - Sors de ma chambre Ilyasse !
Ilyasse (me lâche) - W'Allah même pas j't'aide Nawel, t'fais trop la folle !
Moi - Va-t'en !
Ilyasse (rire) - Rageuse de fou là-celle. T'es nulle t'es nulle, j'suis fort j'suis fort, pourquoi t'as l'démon ?
Moi - J'te rappelle que tu as six ans de plus que moi.
Ilyasse - Il y'a un temps où ce détail ne comptait pas pour toi.
Moi - ... 》
C'est vrai. Ilyasse a toujours été meilleur que moi en tout et lorsqu'il le peut il me le rappelle. Pour moi avant, l'âge ne comptait pas et je trouvais ça vraiment anormal qu'il soit toujours supérieur à moi dans chaque domaine. Mais maintenant j'ai compris, je trouve ça un peu normal... mais oui je rage toujours... Et ces putains de maths qui m'emmerdent ! Puis non en fait c'est pas normal !
《 Moi - Bon c'est bon, tu peux t'en aller ?
Ilyasse - Ta gueule. À la base si je suis venu c'est pour mon teaser. Tu l'as retrouvé ?
Moi - Ah.. euh non.
Ilyasse - J'vais te tué à la vraie Nawel. Après tu t'étonnes pourquoi j'te passe jamais rien putain... Jamais tu prends soins de ce que l'on te donne. T'as cru c'était ta daronne qui l'avait acheté ?
Moi - Je te le retrouverai Ilyasse.
Ilyasse - Ouais c'est ça... bah quand tu veux tu le retrouves. 》
Et puis il est sorti de ma chambre. Son teaser l'a dernière fois que je l'ai vu c'était lorsque je m'étais fait "agresser" par Salah et que Souheil m'a défendu. Ça date de je ne sais pas quand ! Qu'il l'oublie son teaser, je l'ai du-per à vie mon frère.
Oorrhhh, me revoilà plongée dans les révision. Je vous jure, j'en ai marre, je regrette beaucoup mes années de collège. Là, j'ai juste une envie c'est de me pendre. Dès mes seize ans j'aurais dû arrêter l'école. (Soupire) Qu'est-ce que j'raconte moi aussi... une cinglée je suis devenue.
Oh ! Un sourire énorme se dessine sur mes lèvres lorsque mon téléphone vibre et que le nom « mon éternel » avec une fleur à côté est marqué sur l'écran. S'il te plaît, sauve-moi de ses révisions !
《 Au téléphone 》
《 Moi - Allô ?
Mon éternel - Nawel Ortega Fuentes !
Moi - Hein ?
Mon éternel - C'est toi.
Moi - T'es sah ? C'est pas mon nom de famille ça Souheil.
Souheil - Non ça c'est le mien : Ortega Fuentes. C'est MON nom de famille... mais on s'en fout il te va bien à toi aussi.
Moi (sourire) - Tu m'mytonnes.
Souheil - Ça claque de fou wesh, t'entends ap ? T'as vu ton nom de famille c'est Nessire pour le moment ? Mais n'ose même pas t'inquiète pour la suite Nana. 》
Nawel Ortega Fuentes. Ça le fait ou pas ? Ça fait bizarre... je n'avais jamais entendu ce nom de famille. Souheil c'est un espagnol oui ça se comprends que son nom soit celui-ci mais en fait je m'aperçois juste que je ne le connaissais pas son nom quoi ! Lui, il sait presque tout de moi et... ATTENDEZ STOP ! Ça voulait dire quoi ce qui vient de me dire ? Pourquoi je porterai son nom à lui ? En quelle raison ? Ah ouais... (rire nerveux)
《 Moi - Euh enfin... sinon tu... voulais quelque chose spécialement ? Ou tu voulais tout simplement entendre ma belle voix séduisante ?
Souheil - Les deux. Tu peux descendre ou t'es occupée ?
Moi (sourire) - Attend, t'es en bas là?
Souheil - Ouais.
Moi - Mais j'arrive tout d'suite alors ! 》
《 Fin de l'appel 》
Il n'avait pas besoin de me le demander deux fois pour que je me lève à toute vitesse me vêtir de vêtement simple pour que je descende le plus rapidement possible. Ne rêvez pas trop, c'est pas Souheil que je veux voir au plus vite mais je veux tout simplement fuir juste au moins quelques heures ces tonnes de boulots que j'ai affaire. Bon, c'est vrai que... la gueule de Souheil me manque un tout petit peu aussi. Ça fait un mois que l'on ne sait pas vu, il a disparu et c'est seulement au coups de téléphone que j'ai eu le droit. Et ça, s'était seulement lorsqu'il avait le temps.
Enfin prête, je me regarde dans le miroir et aperçois que je possède toujours mes lunettes de vue. Je me mets à paniquer très vite, je ne vois pas mes lentilles, où sont-elles ? Doucement, doucement... Je vais les retrouvés...
《 Moi - ILYASSE ! ILYASSE ILYASSE!
Ilyasse - OH IL T'ARRIVE QUOI LÀ !
Moi (pars le voir) - Elles sont où mes lentilles ?!
Ilyasse - C'est les miennes ou les tiennes ?
Moi - MAIS LES MIENNES WESH !
Ilyasse ! BAH ALORS QU'EST-CE QUE J'EN SAIS MOI ! JE LES METS PEUT-ÊTRE ?!
Moi (soupire) - Mais elles sont où bon sang !
Ilyasse - Tu veux que j'te casse la mâchoire ? C'est des lentilles ma soeur, pourquoi tu paniques ?
Moi - Tu comprends rien !
Ilyasse - Tu vas où là?
Moi - Je sors un peu, j'en ai marre de tous ces révisions, je veux de l'air.
Ilyasse (fronce les sourcils) - Dans cette tenue là ?
Moi - Elle a quoi ma tenue ?
Ilyasse - Tu t'es vue Nawel ? Respect toi un peu, on dirait une clocharde. 》
Je soupire, il rit. Vous voyez il se moque de moi mais en vrai il est grave sérieux, il supporte pas comment je m'habille, selon-lui on aurait une dépressif. Ce que je porte, n'a rien de dépressif, c'est juste que... Je n'aime pas trop mélanger les couleurs, vous comprenez ? Je n'ai que du gris, du noir et du bordeaux dans mon placard... peut-être du blanc aussi, je sais pas, je ne vérifie pas souvent. Orh, qu'est-ce que j'raconte moi ! On s'en fout de toute façon. C'est mon style et puis basta. Converse, jean noir, t-shirt d'un groupe de rock que je ne connais même pas et un gilet gris, ça passe crème ! Puis, pourquoi il rend fou ? Lorsque j'ai fait un effort dans mon style vestimentaire un jour, il m'a boycotte pendant une semaine parce que l'un de ses collègues à fait une remarque. Il est che-lou Ilyasse de toute façon.
Je souffle, essayant de me calmer pour mieux chercher mes lentilles mais ça ne fonctionne pas, je ne les retrouve toujours pas.
Dix minutes plus tard, Souheil m'envoie un message me disant qu'il m'adore mais ça serait sympa de me bouger mon postérieur. Je ris...un rire nerveux. Je ne peux pas sortir sans mes lentilles, sinon je ne vois rien et c'est hors de question que je sors avec mes lunettes. Mais sans eux, je ne vois RIEN DU TOUT... Bordel, tant pis, on fera avec.
《 Ilyasse - Tu as retrouvé tes lentilles ?
Moi - Euh, non.
Ilyasse - Et tes lunettes ?
Moi - Ils sont dans mon sac.
Ilyasse - Tu vois bien là ?
Moi - Bah oui.
Ilyasse - Ah ouais ? T'es sûre ? J'ai combien de doigt alors ?
Moi - Tu en as dix Ilyasse, tout le monde en à dix, c'est quoi cette question ? Faut que j'y aille, tchao, je reviendrai avant les parents insha'Allah ! 》
Oui je sais, ce n'était pas sa véritable question mais fallait que j'esquive puisque je ne voyais pas du tout combien de doigts il me montrait. Ma vue est floue, j'ai grave du mal à descendre les escaliers, c'est chaud comme je vois mal. Lorsque je suis en bas, je mets un temps pas possible pour trouver Souheil. Lorsque je le vois, je lui souris et pars vite le rejoindre.
《 Souheil - Tu as mis tout ce temps pour te sapé comme ça au final ?
Moi (sourire) - Mais arrête wesh ! J'suis trop classe qu'est-ce t'as !
Souheil (sourire) - Mais j'ai pas dit le contraire jeune voyelle mais... Lorsque tu me fais attendre, ne me fait pas attendre pour qu'à la fin j'vois que t'es habillée comme une folle sortant d'un asile de fou. 》
Je le frappe deux fois, non en fait j'ai lancé deux coups avec mes mains mais dans le vide, je ne l'ai même pas frôlé!
《 Souheil (rire) - Tu vois pas ou quoi?
Moi - Hein ?
Souheil - ...
Moi - Qu'est-ce qui a ?
Souheil - Regarde-moi dans les yeux deux secondes. 》
En fait, je n'allais évidemment pas le faire, mais comme c'est un forceur, il m'a tenu la main et m'a approché jusqu'à ce que je sois bien proche de lui. Ses yeux sont plongés dans les miens tant dis que les miens sont ailleurs, je ne veux même pas le regarder. Déjà, parce que c'est vraiment gênant le fait qu'on soit aussi proche et en plus ça ne servira à rien, lorsque je fixe une chose sans mes lunettes ou lentilles, j'ai un mal de tête et ce fichu mal de tête tourne autour de mes pensées. Je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à ça.
《 Souheil - Tu n'as pas tes lentilles ?
Moi - Mmh...je les ai égaré.
Souheil - Et pourquoi tu n'as pas mis tes lunettes?
Moi - Je vois bien comme ça Souheil...
Souheil - Tu mens. Rentre chez toi, récupère tes lunettes.
Moi - T'es pas sérieux là ?!
Souheil - Je suis très sérieux Nawel. Dépêches-toi, nous sommes déjà en retard.
Moi - Non.
Souheil - Répète.
Moi - Je t'ai dit non, arrête de vouloir me commander à chaque fois. Je vois bien je t'ai dit.
Souheil - Moi, moi j'te commande Nawel ?!
Moi - Tout le temps ! « Traîne pas avec lui c'est un futur violeur », « Voyons, ne te sape pas comme ça Nawel, tu attires les regards » ou encore « Sors pas dehors, le ciel risque de te tomber dessus » Le ciel ça ne tombe pas sur les gens, Souheil !
Souheil - Nawel me deuh pas, j'fais ce que je veux. Remonte tout de suite prendre tes lunettes.
Moi - Arrête ça ! Je t'ai dit non.
Souheil - De mierda buerdel... Eh vas-y, j'suis loco moi ! T'sais quoi ? J'vais même pas m'énerver pour d'la merde comme ça. Tu veux pas chercher tes lunettes ? Tranquil, c'ta vie, moi j'bouge sans toi alors, j'suis en retard. 》
Pensant bêtement qu'il rigolait, je reste au même endroit les bras croisés le regardant s'en aller. Lorsque je commence à le voir flou, je stresse un peu, puis quand je ne le vois carrément plus, je sors mes lunettes de mon sac, les mets et cours vers lui. Si je le fais c'est pour échapper à mes révisions, j'en ai rien affaire de lui, que ça soit bien clair !
《 Moi - Ohh vas-y, arrête toi là !
Souheil (se retourne) - Parle mieux.
Moi - Sinon quoi ?
Souheil - Sinon j'te dévore ma foi.
Moi - D'accord. 》
On reste un bon moment comme ça à se regarder sans rien dire. Il n'a pas l'air très content, ça se voit qu'il est toujours un peu sur les nerfs mais en vrai je m'en fiche. C'est fatiguant de se faire contrôler par une personne... Sur ce coup là il avait raison, je dois porter mes lunettes, mais les autres fois ? Si j'ai envie de m'habiller comme ça, je le fais. Si j'ai envie de traîner avec j'sais pas qui là, je le fais. Il n'est personne pour m'interdire des choses, je fais tout ce qui me plaît, il n'a pas son mot à dire.
《 Souheil - Usted me cabrean.
Moi - Je ne veux même pas savoir ce que cela signifie. On y va ?
Souheil - Deux secondes. Tu vois qu'avec tes lunettes tu vois mieux ma beauté.
Moi - Ne dis pas de bêtise.
Souheil - Tu m'as rendu fous pour rien là... Pour des lunettes on s'embrouille, faut le faire ça.
Moi - Si tu pouvais cesser de me donner des ordres H34, il n'y aurait pas d'embrouille.
Souheil - Non. Puis c'est comme ça les relations : on se kiffe mais on s'embrouille parce que justement on se kiffe.
Moi - J'te kiffe pas moi.
Souheil - Bah moi si alors j't'embrouille. Il est où le problème ? T'es pas contente tu peux très bien sortir de ma vie Nawel. Mais retiens bien ça la conne de ton grand front, tu resteras dans ma tête.
Moi - Alalah... Mais comment peut-on ne pas résister à autant de charme ?
Souheil - C'est simple : on ne peut pas. 》
*☆*
Dans la voiture, Souheil en a marre de moi, je ne cesse de l'embêter avec mes chansons de love que je chante haut et fort. Lorsque nous sommes arrivés à ce fameux endroit inconnu dont il m'a pas vraiment dit où ça se trouve, il est tout heureux, je vais en enfin arrêtée de chanter. Nous descendons alors de la voiture et j'aperçois seulement un très très grand garage en face de moi. Ce qui a autour ? Bah rien du tout. C'est le désert complet.
《 Moi - Euh, où va-t-on ?
Souheil - Dans deux mois Salah passe un concour de peinture. Ça compte beaucoup pour lui... Le gagnant reçois deux billets pour partit en Colombie ! C'est son rêve...
Moi - On fait quoi ?
Souheil - Il a bientôt fini. Il voulait qu'on soit les premiers à voir son art.
Moi - Nous deux ? Ou toi ?
Souheil - Moi mais... je voulais la voir avec toi.
Moi - Ça ne va pas lui plaire...
Souheil (rire) - Carrément mais j'en ai un peu rien à foutre. 》
Je soupire, il me tient par la main et pars taper cinq fois sur le grillage du garage. Le grillage se lève et fait apparaître un Salah torse nu et totalement peint.
《 Souheil - Va mettre un t-shirt.
Salah - Qu'est-ce qu'elle fout ici ?
Moi - Bonjour Salah.
Salah - Je t'ai pas invité, casse toi.
Souheil - Parle lui mieux putain. Elle est avec moi.
Salah - Tu te fous de moi Souheil ?
Souheil - Je te dis qu'elle est avec moi.
Salah - Alors casse toi avec elle, ma foi !
Souheil - Fait pas le gamin, laisse nous entrer. 》
Souheil pousse doucement Salah, histoire que nous rentrons à deux. Quand je passe devant Salah, il me lance un de ses regards noirs, ceux qui font vachement flipper ! Je frissonne, il sourit fièrement. Sale cinglé !
Mes yeux se baladent partout dans se garage, je suis éblouie par autant de beauté, c'est magnifique ! Dans ce garage plutôt grand, il y'a un canapé et autour plusieurs tableaux de peinture sublimes...
《 Moi - C'est toi qui a fait tout ça, Salah ?
Salah - Elle est con ta go Souheil ou quoi ?
Souheil - Salah va...
Moi - C'est bon Souheil, c'est pas grave... C'est très beau en tout cas, je suis épatée ! Je n'ai vraiment pas de mot.
Salah - Tant mieux pour moi, ça m'évitera à péter les plombs à l'entente de ta voix. Souheil, qu'est-ce qui t'a pris de l'emmener celle-là ?!
Souheil (haussement de l'épaule) - Je l'aime bien, elle me plaît. 》
Ça se voit, il a eu le démon à l'écoute de cette phrase. Je dois l'avouer, ça me fait énormément plaisir que Souheil dit à son meilleur pote que je lui plais, je sais que c'est sincère. Je souris bêtement, mon éternel me fait un clin d'oeil, j'essaie de le lui rendre, ça lui fait rire.
《 Souheil - Bref... tu nous l'as montre ou pas ton oeuvre Salah ?
Salah - Elle est pas terminer. Puisque t'es là Nessire, toi aussi tu vas m'aider à la finir.
Moi - J'aurai le droit d'aller en Colombie ?
Salah - Crève.
Moi - Je serai payée?
Salah - Même pas un rond.
Moi - Alors pourquoi je t'aiderais ?
Salah - Parce que je te le demande, c'est tout. 》
Souheil me sourit mais je ne le capte pas. Qu'est-ce qu'il est chiant ce Salah ! Je plains la femme qui passera sa vie entière avec lui... De toute façon qui est l'idiote qui acceptera de se marié avec ce taré ? Faut être aussi folle que lui !
Le pyromane se déplace dans une autre plus petite pièce et reviens avec un très grand tableau. Comment vous dire... Ce qui est peint la dessus est tout simplement... laid. C'est moche. La couleur rouge, blanc et noir est mélangés, on aurait dit que c'est un enfant qui a fait ça.
《 Moi - C'est vachement laid !
Salah - Je peux en dire autant sur ta gueule Nawel
Souheil - T'as menti là, Salah.
Moi - Toc !
Salah - Ça fait des années qu'il te lèche le...
Moi - Ta gueule!
Salah - J'allais dire le front idiote.
Souheil - C'est celui de ta soeur que je lèche enfoiré. Vas-y, passe la peinture qu'on t'aide à finir cette merde. 》
Salah nous dit ce que l'on doit faire et on exécute. Mon t-shirt du groupe de rock que je ne connais même pas, je peux lui dire bye bye, il est tout taché de peinture rouge.
Cet après-midi loin de mes révisions on été au top. Salah me lançait vite fait des piques mais rien de méchant non plus, il a fait des efforts et j'ai trouvé ça grave sympa. Bon, il a fait parce que Souheil a commencé à s'énerver mais voilà quoi, il l'a fait quand même.
《 Souheil - Nana, j'pars deux secondes, lorsque je reviens on bouge.
Moi - Tu vas où ?
Souheil - Juste dehors, j'suis au tel.
Moi - D'acc. 》
Souheil sort du garage et moi je me mets à fixer Salah qui termine son tableau. Je vous jure, ça ressemble vraiment à rien, je ne comprends vraiment pas ce qu'il a essayé de représenter mais c'est vraiment moche. On aurait des épines, il y'a une main je crois, non... c'est une pelle... Je ne sais même pas !
《 Moi - Tu vas vraiment présenter ça au concour ?
Salah - Ouais.
Moi - Comparer à tes autres tableaux... ça c'est une horreur Salah.
Salah - J't'ai demandé ton avis ?
Moi - T'es vraiment méchant. 》
Il se retourne pour me regarder, il me sourit. C'est vraiment un gamin.
Salah s'arrête de peindre déclarant qu'il a fini son horrible oeuvre. Il part quelques instant puis reviens avec une boîte, dedans se trouve de la poussière grise. Il me demande d'approcher, de prendre cette poussière étrange et de la jeter sur le tableau. On le fait ensemble, je suis sans voix quand je vois l'état du tableau après ça.
《 Moi - Je...whaouh.
Salah - C'est toujours aussi moche ?
Moi - Ta gueule.
Salah - Je vais prendre ça pour un oui.
Moi - C'est magnifique.
Salah - Je sais. 》
Ce que Salah a fait est tout simplement resplendissant. La chose affreuse qui ne ressemblait à rien qu'il a peint a changé en une peinture sublime. Il a donc peint une main qui tenait une rose rouge. Cette rose transperce la paume de la main, et puis il y'a du sang, du sang qui coule de la main. [Multimédia]
《 Moi - Derrière cette oeuvre... il se cache quoi ?
Salah - Rien
Moi - Sérieux ?
Salah - Ça veux dire quoi ? Que dans chaque oeuvre, un secret est caché ?
Moi - Pas toutes... je ne sais pas... mais j'en suis sûre que la tienne nous hurle un secret profond. 》
Je sens son regard sur moi alors je le regarde. Je suis surprise de voir un beau sourire rayonnant sur son visage, c'est la première fois que je le vois sourire autant.
《 Salah - Elles te vont toujours bien les lunettes.
Moi - merci...
Salah - T'es mignonne.
Moi - Ne te moque pas de moi Salah...
Salah - Je suis sah Nawel.
Moi - Arrête. C'est ce que tu disais au collège pourtant tu te moquais bien de moi derrière mon dos
Salah (rire nerveux) - Tu te fous de moi ? On était au bahut Nawel... ça t'a vraiment marqué ? C'est bidon.
Moi - Bref.
Salah - Bref quoi ? J'avais seize piges Nawel. Là, j'en ai dix-neuf j'te dis que t'es belle et j'suis sérieux.
Moi - D'accord.
Salah - Quuooiii ???!!!
Moi - J'ai dit d'accord.
Salah - D'accord quoi ?!
Moi - D'accord je suis belle.
Salah - En général on dit merci, connasse.
Moi - Ah ouais. Bah merci connasse.
Salah - Tu veux manger une droite ou c'est comment ? 》
Je ris, il me suit dans mon rire et c'est juste magnifique. C'est vraiment la première fois qu'avec Salah nous rions ensemble, en vrai il est sympa je ne comprends pas pourquoi parfois il joue le dur... c'est un gamin en vrai.
À présent, je regarde ailleurs, je jette un coup d'oeil aux autres oeuvres et franchement ça me choc. Je ne savais pas qu'il avait un don pour la peinture, c'est une très grande nouvelle surprenante pour moi. Toute souriante, je tombe sur une peinture qui me coupé le bec. Il a peint un homme à genoux, des larmes coulent sur ses joues, dans ses mains il tient un briquet et une bouteille d'alcool et il est encerclé par des flammes. Je reste sans voix. Mon coeur s'emballe. J'ai des frissons.
Devant cette oeuvre, j'ai dû resté plus de dix minutes et après je me suis retournée vers Salah.
《 Moi - Tu n'étais pas bon en art plastique.
Salah - Mmh.
Moi - À cette époque, tu ne savais pas peindre ?
Salah - Oui.
Moi - Alors pourquoi ?
Salah (rire neveux) - Pourquoi je travaillerai en art plastique ? Ça m'aurait servi à quoi ? Avec un vingt dans cette matière je ne recolterai même pas un six en moyenne général. Puis mon talent, je le partage seulement si c'est vraiment nécessaire.
Moi - Tu veux vraiment aller en Colombie ?
Salah - Avec ma soeur. C'est son rêve... pas le mien.
Moi - Tu as une soeur ?
Salah - Shéheila, seize ans, physiquement c'est pas du tout moi mais le caractère laisse tomber... C'est moi en fille. 》
Il me sort pour montrer une photo d'elle, sa soeur elle ne lui ressemble vachement pas et heureusement, elle est grave plus belle.
《 Salah - Elle a la gueule de mon père. J'ai celle de ma mère.
Moi - Masha'Allah, comme elle est belle.
Salah - La beauté des algériens Nawel... tu connais pas ça toi.
Moi - Je suis algérienne Salah !
Salah - Zeeehhhhmmaa. Tu viens d'où ? J'pars voir ta famille lui dire que tu vas te marier avec un espagnol.
Moi - Ferme-la.
Salah - Quoi ? C'est pas vrai ? Moi je dis ça va faire v'la les embrouilles.
Moi - C'est tranquil. En tout cas, c'est mieux que de se marier avec un drogué. 》
Il bloque. Je bloque. Pourquoi je suis conne ? Il n'a pas l'air d'être vexé, juste déçu un peu...
《 Salah - J't'ai demandé de m'épouser ?
Moi - J'ai riens dit.
Salah - J't'ai entendu.
Moi - Tu rêves là. J'ai pas parlé.
Salah - Assume pas, ce n'est pas grave.
Moi - J'assume pas, ce n'est pas grave. 》
Il sourit encore. Aujourd'hui j'ai eu ma dose de ses sourires pour les trois ans qui suivent, il m'a régalé cet après midi.
Sans que je m'y attende, il arrête de sourir, il pointe du doigt l'oeuvre qu'il vient de terminer aujourd'hui en me fixant bien dans les yeux.
《 Salah - Elle nous hurle le nom de Sans-âme.
Moi - Hein ?
Salah - Cette peinture. Elle hurle le nom Sans-âme.
Moi - Qui est-ce ?
Salah - Sans-âme est une personne qui a rendu l'âme il y'a bien longtemps... sauf qu'il n'est pas sous terre, il est encore sur terre.
Moi - ...
Salah - Il n'a aucun sentiment Nawel, il ne rendrait aucune femme heureuse, c'est un gars pourrit, tu captes ? Il a mis des coups de couteau à des gars pour un regard innocent poser au mauvais moment. Il a mis dans le comma des gamins qui s'amusait à suivre son chemin, à essayer de le surpasser. Il n'a pas hésité à tés-bu ses alliés pour arriver au sommet. L'argent l'aveugle, il ne voit que ça. Mais au fond on ne peut pas l'en vouloir.
Moi - Euh... il a signé un pacte avec le diable lui.
Salah - C'est le diable qu'a signé un pacte avec Sans-âme et non le contraire. 》
J'en ai des frissons. Je ne sais pas si cette personne est irréelle mais en le décrivant il a un regard dur, comme si c'était la réalité... Mais ce n'est pas possible, un homme comme ça sur terre ne peut pas exister.
Salah s'approche de son oeuvre pour me montrer du doigt la rose qui transperce la main.
《 Salah - Nous sommes des Hommes, faut arrêter de mytho, on a tous des sentiments. Sans-âme, lui, ses sentiments ils sont seulement destiné à elle. Sinon, il s'en bats les couilles des autres, il les bute tous, sans exception.
Moi - Ta peinture Salah... elle veut dire quoi ?
Salah - Dans cette peinture, Sans-âme représente la rose et sa bien-aimée la main. Il a beau l'aimé de tout son putain de fils de pute de coeur, ça ne lui empêchera pas de lui faire du mal à sa racli ! Tu vois, la main continue à tenir la rose malgré qu'elle se fasse transpercer part elle.
Moi - Malgré que Sans-âme lui fait mal elle continue à être là parce qu'elle l'aime.
Salah - Si elle reste auprès de lui, elle va mourir, tu comprends ?
Moi - Faut qu'elle le lâche.
Salah - C'est à Sans-âme de la lâcher. Sa bien-aimée elle, elle n'est pas au courant de ce qui se passe, elle ne comprend pas qu'il est en train de la faire saigner. 》
Je ne sais même pas combien de temps nous sommes rester dans le silence, à se fixer dans les yeux sans que l'un de nous baisse le regard mais j'ai aimé. J'ai même regretté que Souheil revienne après au moins une heure d'absence.
《 Souheil - Ohhh, bien l'oeuvre Salah !
Salah (gêné) - Euh oui... ci-mer.
Souheil - Avec ça, c'est direction Colombie.
Salah - On espère insha'Allah.
Moi - On y va Souheil ?
Souheil - Mmh. J't'appelle soir-ce, garde ton phone sur toi.
Salah - Ouais. 》
Avec Souheil nous allions partir du garage mais Salah m'a interpellé avant :
《 Moi - Oui ?
Salah - Comparer à ce type, tu sais, la rose... Le drogué, n'est-il pas mieux ?
Moi - Il est mille fois meilleur, Salah. 》
Nous sommes partis après que j'ai eu le droit à mon dernier sourire de la journée de la part de Salah.
Dans la voiture avec Souheil, c'est le silence complet. Je sens qu'il boude mais je ne lui demande pas pourquoi, je suis ailleurs. Je repense à toute ma journée, elle était superbe en vraie, je l'ai kiffé, je remercie Souheil intérieurement. Ah par contre, il y'a une chose qui me tracasse la tête.
《 Moi - Ortega Fuentes.
Souheil - C'est moi.
Moi - Ouais c'est toi. Et je suis au courant seulement depuis ce matin.
Souheil - Tu le sais maintenant.
Moi - Et je sais que ça.
Souheil - Qu'est-ce qui a ?
Moi - Rien. Je capte juste que je suis avec quelqu'un que je ne connais pas à 19h48.
Souheil (rire nerveux) - T'es sérieuse ?
Moi - Oui.
Souheil - Tu cherches quoi là en fait ?
Moi - Je dis pas ça pour qu'on se dispute Souheil... Mais à part ton prénom, ton nom de famille et ton âge je ne sais rien sur toi.
Souheil - Tu flippes ?
Moi - Non mais... voilà 》
Et il ne m'a pas plus répondu. J'ai pas voulu forcer, s'il ne voulait rien dire sur lui c'est d'accord mais je n'allais donc plus rien lui dire sur moi.
Lorsque nous sommes arrivés chez moi, j'allais descendre mais Souheil m'a retenu. Je fixe son visage neutre et attends qu'il parle... J'ai dû attendre au moins cinq minutes pour qu'il soupire et qu'il déballe ce qu'il a me dire...:
《 Souheil - Souheil Ramón Ortega Fuentes, mon nom au complet. Ne m'appelle pas par mon deuxième prénom... Ramón c'est le prénom de mon père et je hais mon père, comme je hais ma mère d'ailleurs. J'ai vingt ans mais ça tu le sais déjà. J'ai un grand frère, Alí, que je n'est pas vu depuis plusieurs années maintenant. J'ai aussi une soeur, Fina, je la vois, mais pas souvent. Elle se trouve dans un endroit enfermé et dans cet endroit enfermé je n'ai pas tout le temps l'autorisation de la voir.
Moi - ...
Souheil - Si je ne te parle pas de ma vie Nawel, ce n'est pas parce que j'en ai pas envie mais la mienne elle est tout simplement merdique. Ma vie est merdique, tu comprends ? J'en ai presque honte. Les seules choses dans ma vie dont je peux parler tout fièrement, c'est tout ce qui te concerne.
Moi (rougis) - Putain Souheil....
Souheil - J't'assure que c'est pas une disquette. Je suis plus que sincère avec toi.
Moi - Je le sais ça.
Souheil - T'as intérêt. 》
Souheil ouvre sa boîte à gants, il sort une rose en papier qu'il me tend avec l'un de ses beaux regards ténébreux en souriant seulement qu'à moitié. Je la récupère au plus vite.
《 Moi - Merci.
Souheil - Rentre maintenant Nawel.
Moi - Mmh.
Souheil - Et sache qu'avec ou sans lunette, t'es une bombe, donc ne me casse plus la tête pour ça, j'te brûle la prochaine fois.
Moi (rire) - Calme toi Souheil, tu traînes trop avec Salah.
Souheil (sourire) - Ouais bon, bouge maintenant. 》
Je descends de la voiture après lui avoir offert un clin d'oeil. Quand je rentre chez moi, mes parents ne sont toujours pas là, il y'a seulement mon frère qui étudie. On discute vite de la peinture que j'ai sur la gueule puis je pars dans ma chambre. Quand je vois mes révisions sur mon bureau, Souheil me manque, j'ai envie de l'appelé, sauf que non... Je ne vais pas abuser, ça fait trop forceuse.
Au lieu de ça, je saute sur mon lit. Je fixe la rose en papier que Souheil m'a offert et je souris comme une idiote. Je ne sais pas vraiment ce que je ressens pour Souheil, Chaïnez ma meilleure amie ne cesse ne me dire que je suis amoureuse de lui mais comment peut-elle le savoir ? Moi-même je ne sais pas si je l'aime sincèrement ou pas. Puis, je me pose des questions sur mes sentiments sans me questionner sur les siens. Ça se peux que je suis folle. Il se peut qu'en réalité il me considère juste comme une shab, rien de plus. Merde, ça casse la tête tout ça, je suis perdue.
Aïe !
C'est quoi ça ? J'ai senti une douleur étrange sur mon index. Je regarde et vois que je saigne un tout petit peu... Attendez, c'est la fleur en papier qui vient de me piquer ? Je fixe bien la rose et ne voit aucune épine ou bien quelque chose qui pourrait me piquer. Je ne comprends pas. Comment j'ai pu saigné alors ? C'est bizarre ça.
« C'est à Sans-âme de la lâcher. Sa bien-aimée elle, elle n'est pas au courant de ce qui se passe, elle ne comprend pas qu'il est en train de la faire saigner. »
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« Souvenirs Inoubliables »
Deux semaines que je n'ai pas publié cette partie. Celle-là elle en vaut deux, puisqu'il y'a quand même 5115 mots écrits sans compter la NDA. C'est mon plus long chapitre écrit, je suis CHOQUÉE et fière de moi, je l'aime bien.
Mais alors là, je veux un max d'avis s'il vous plaît. Je veux au moins savoir si ça plaît les chapitre flash-back à l'ancienne. Je préviens, je ne fais pas tout le temps faire des chapitres entier de flash-back parce que sinon ça n'avancera pas dans le présent. Mais ne vous inquiétez pas, il y'en aura pas mal.
Prochain chapitre, il n'y aura pas grand chose, il sera plutôt court puisque le vingt-neuf sera normalement plutôt long.
Bref, partie dédicacé à Morlbora_ parce que c'est une frappe et qu'elle le mérite.