Iseal - l'Histoire d'un passé

By LesEditionsCafe

1.6K 333 182

Pour Mark et Karm, deux amis d'enfance, l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933 est synonyme de catastrophe. Fu... More

Chapitre 0 - Iseal
Chapitre 1 - Jour de gloire
Chapitre 2 - La fuite
Chapitre 3 - Voyage
Chapitre 5 - Exode Parisienne
Chapitre 6 - Péripéties en métro
Chapitre 7 - Province
Chapitre 8 - Résistance
Chapitre 9 - Chaleur
Chapitre 10 - Retrouvailles macabres
Ne partez pas comme ça... !

Chapitre 4 - Ville Lumière

107 28 18
By LesEditionsCafe


         Le taxi arpenta d'abord l'Avenue de Sébastopol. Puis il tourna à droite et longea la Seine. Passa devant le Louvre et le Jardin des tuileries. Mark était bouche bée, il n'avait jamais vu une ville aussi belle de toute sa vie.

« J'ai bien fait de prendre des billets pour Paris !, souria-t-il à son ami.

-Effectivement !, répondit l'autre. »

Karm, lui restait silencieux et observait attentivement la Seine, avec les bateaux qui naviguaient dessus. Au loin, la pointe de l'immense Tour Eiffel apparue. Le chauffeur montra du doigt l'élégant édifice :

« La Tour Eiffel... Notre fierté nationale... Enfin, ça dépend pour qui ! Dites-moi, d'où venez-vous ?

-D'Allemagne, répondit Mark.

-Ah... C'est beau comme pays... Mais je préfère la France... Vous êtes heureux de l'arrivée d'Hitler au pouvoir ? »

Cette phrase eue pour effet de jeter un froid à la conversation. Karm se tourna avec d'immenses yeux vers son ami.

« -C'est à cause de lui que nous sommes ici..., rétorqua Karm.

-Oh... Après tout je ne peux juger de l'état de la situation là-bas, concluait le conducteur. »

Mark ne pouvait s'empêcher de rester fixé sur le magnifique monument qui s'offrait devant lui. Les gens paraissaient minuscules au pied de l'immense Dame de Fer. Les immenses arches de fer puddlé, donnaient un air de viaduc à cette réalisation. Le Palais du Trocadéro surplombait le magnifique fleuve.


« Nous sommes arrivés », dit le chauffeur.

Il s'arrêta devant un somptueux hôtel cinq étoiles : Le septième ciel, en bord de Seine et à deux pas de la Tour-Eiffel. Mark et Karm entrèrent et furent surpris de découvrir un somptueux hall d'entrée. Un immense lustre en cristal trônait au milieu de cette somptueuse salle. Un employé attendait chaque nouveau client. Il leur portait leur bagages jusqu'à leur chambre. Mark s'avança vers l'accueil :

« -Bonjours Monsieur, nous voudrions la plus grande chambre que vous ayez, c'est possible ?

-Tout à fait, c'est par ici je vous en prie. »

Ils montèrent dans un immense ascenseur. Une moquette bleue recouvrait le sol. Le groom appuya sur le bouton le plus haut, c'était celui du septième étage évidemment. Karm était abasourdit par autant de luxe tout autour de lui. Il ne pouvait pas fermer sa bouche, il restait bloqué. Mark quant à lui se demandait à quoi pouvait bien ressembler la chambre. Grande ? Une suite ? Un appartement luxueux ? Quand l'ascenseur s'ouvrit, ils découvrirent un long couloir qui conduisait à une porte en chêne. Le groom ouvrit la chambre avec une clef dorée.

Les deux amis n'en croyaient pas leurs yeux. Ils avaient devant eux une immense suite. Une large baie vitrée offrait une vue imprenable sur le Champs de Mars et la Tour Eiffel. Un large lit appuyé contre un mur capitonné d'une moquette de velours rouge, se tenait face à eux. Les meubles de style baroque brillaient par leur vernis fraichement refait. Une immense salle de bain s'offrait dans le prolongement de la chambre. D'immenses carreaux d'un blanc magnifique recouvraient les hauts murs. Une fine couche de feuille d'or parsemait les rebords de la large baignoire.

Mark ne put s'empêcher de se jeter sur le lit. Il n'avait pas dormi depuis quarante-huit heures. Il était exténué. L'employé posa les bagages devant le canapé et sorti, il ajouta :

«Si vous avez besoin de quelques chose, n'hésitez surtout pas ! Il y a un téléphone sur l'une des deux commodes là-bas !

-Très bien, répondit Karm en hochant la tête»

Il rejoignît la pièce d'eau pour prendre un bon bain chaud. Lui aussi était exténué même s'il avait un peu dormi. Lorsqu'il se regarda dans le miroir, il vit alors une immense plaie au niveau de sa tempe gauche. Elle était d'un rouge écarlate. Il ne s'était pas aperçu qu'il avait ceci sur le visage. Il fit couler l'eau dans la baignoire et ferma la porte. Lorsqu'il enleva sa chemise, il observa qu'un immense bleu recouvrait son torse. Il pensait que cela provenait de l'accident de la nuit dernière. Karm était assez petit et costaud. Contrairement à son ami, il avait les cheveux bruns et les yeux d'un vert émeraude.

Mark, lui, s'était effondré sur le lit. Il se sentait magnifiquement bien. Même s'il était sale, il voulait dormir. Mais il se leva brusquement et alla contempler l'immense panorama qu'il pouvait voir depuis la chambre. Il ouvrit la fenêtre et alla sur le balcon. Là, il découvrit la sublime ville lumière. Sur les quais, les bateaux mouches étaient rangés en file indienne. Les gens se précipitaient sous la Tour-Eiffel pour la voir s'illuminer. Il était dix-sept heures et la nuit commençait à allumer les réverbères jaunâtres. Sur le pont, qui menait à la Dame de fer, la foule assistait ébahi au magnifique spectacle qui s'offrait à elle. Une par une, les ampoules de la tour s'allumait.

Mark regardait cela comme s'il était un enfant. Il aimait cette ville, Il aimait ce pays, il aimerait y habiter. Karm sorti de la salle de bain en peignoir et alla s'installer dans le lit. « Que fais-tu dehors ? » dit-il d'une voix exténuée. Mais Mark ne l'écouta pas et resta toute la soirée dehors. Il observait la ville s'éclairer petit à petit.

Le room service apporta le dîner à dix-neuf heures précises :

«-Bonsoir Messieurs ! Au menu, plateau d'huitres de la côte Normande, bon appétit ! »

Karm regarda le plateau et fit un bond en arrière. L'odeur des fruits de mer le mettait mal à l'aise. Mark demeurait toujours sur le balcon. Il rentra brusquement dans la chambre, il était heureux mais frigorifié. Il regarda lui aussi le plateau et fit une grimace.

« -Tu ne vas pas manger ça quand même ?, déclara Karm.

-Je suis affamé... Et il n'y a rien d'autre. À la guerre comme à la guerre !, déclara Mark. »

Il attrapa le crustacé et le goba d'un seul coup. Un frisson le parcouru de toutes parts.

« -Ce n'est pas si mauvais..., reprit-il.

-C'est ragoutant..., continua Karm. »

Après avoir mangé deux ou trois huîtres, Mark retourna dans la pièce d'eau. En se déshabillant, il vit lui aussi tous les bleus que l'accident lui avait provoqué. Son bras était littéralement violacé. Il se lava et alla se coucher à côté de Karm, qui avait le ventre vide. Il éteignit la lampe de chevet et se couvrit avec les chaudes couvertures. De là où il se trouvait, il voyait encore un des pieds de la Tour Eiffel. Il allait enfin pouvoir dormir tranquillement, sans aucune pression sur les épaules.


Le lendemain, Mark et Karm déambulèrent pour la première fois sur les pavés Parisiens. Le soleil était radieux, le froid hivernal laissait apparaître une fine brume. Les deux amis se promenaient, ils longeaient la Seine. Ils respiraient la joie de vivre, les péripéties de la veille, marquaient leur visage. Ils passèrent devant un jeune vendeur de journaux :

« -Demandez le Quotidien ! L'écrasante victoire d'Hitler partage l'Allemagne, hurlait l'enfant.

-Un pour moi, s'il te plait, demanda Mark.

-Un franc m'sieur !

-Tiens, et quel est ton nom ?

-Gustave, bonne journée m'sieur ! »

Mark saisit le journal et admira les différents articles. Il essayait de décrypter chaque mot, malgré sa maigre connaissance de la langue de Molière.

« -Rends toi compte... Même ici, ce diable fait la une des journaux !, déclara Mark.

-Que veux-tu que je te dise... Il a gagné, en arrachant le pouvoir... »

Ils continuèrent leur chemin, en direction des Invalides. Ils admiraient les remarquables bâtiments qui bordaient la Seine. Ils traversèrent le fleuve juste devant la Tour Eiffel. La grandeur de l'édifice imposait le respect envers son concepteur. Du haut de l'édifice, la haute antenne radiophonique permettait au tout Paris de capter le signal de Radio Tour Eiffel.

Les deux amis observaient le lent mouvement des bateaux mouche. Après une demi-heure de marche ils arrivèrent sur la grande esplanade des Invalides. Au loin, le grand dôme doré surplombait le parvis.


« -Wouah... C'est vraiment...

-Une ville magnifique..., repris Karm.

-Nous devrions nous installer ici ?, questionna Mark.

-Comment ? Loin de nos racines ?

-Tu veux alors être soumis au règne d'Hitler ?

-Hors de question !

-Eh bien alors ? »

Tous deux se regardèrent dans le plus profond des yeux. Karm semblait inquiet. Il réfléchissait profondément. Loin de son Allemagne natale, il était déboussolé.

« -Nous allons y arriver, continua Mark.

-Es-tu certain ?

-Oui... »

Ils s'assirent sur un banc, afin de contempler le vas-et-viens des voitures. L'une d'entre elle retient l'attention de Mark, une certaine D6. Un à un, les milliers de lampadaires de la ville lumière, illuminèrent les rues et avenues.



Voilà, ce chapitre est à présent terminé ! Continuez votre voyage dans notre passé dès à présent ! Et surtout, exprimez-vous ! Vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire et nous suivre, Merci !

Redigé par Quentin.

Continue Reading

You'll Also Like

88.5K 8.8K 55
An 1347. Colombe a vingt-deux ans et n'est toujours pas mariée. Belle et intelligente, elle attise le désir des plus puissants. Mais Colombe veut êtr...
7.7M 4.4K 7
Je pensais passer ma première année d'université de la façon la plus banale que ce soit, concentrée sur mes études, avec deux ou trois amis. Pas me...
9.5K 1K 46
Au château de Chantilly en 1845, règne une atmosphère chargée de secrets et de tensions. Julia Leclaircie, la nouvelle gouvernante, ardente républica...
9.3K 1.1K 17
"Etes-vous prêts à prendre le risque? " "Hypnose franchit le dernier pas la séparant de sa victime, et attrapa la tête de monsieur Laurence pour l'ob...