Quand Harry a ouvert les yeux le lendemain matin, il n'a pas reconnu les murs de la pièce dans laquelle il était. En fait, il ne les avait jamais vus. Paniqué, il chercha un interrupteur, son téléphone pour s'éclairer. Il sortit en trombe de la chambre dans laquelle il était, se mordant nerveusement les ongles. Il avança sur la pointe des pieds. Ses chaussures étaient déposées dans une entrée tout aussi inconnue, il était en t-shirt et ses vêtements -où diable étaient passés ses vêtements-?
Il continua sa découverte des lieux quand il entendit un bruit provenir de ce qui semblait être la cuisine. Il releva immédiatement sa lampe de poche numérique pour apercevoir une petite silhouette surmontée par des cheveux en bataille. Les volets étaient entrouverts, Harry éteignit la lumière alors que la silhouette se retournait.
-Louis?
-Hey, Harry Styles, je suis en train de préparer des pancakes, tu en voudras?
-Volontiers, répondit Harry, perdu. Puis il se souvint. Du moins, jusqu'à ce qu'il s'endorme sur Louis dans la voiture en panne.
-Merci de t'être occupé de ma voiture hier, quand je dormais. Mais après, quand le réparateur est arrivé, il m'a réveillé, et comme il a vite fini de régler le problème, on t'a transporté sur le siège passager, j'ai conduit jusqu'ici parce que je ne savais pas ton adresse, et je t'ai porté jusqu'à la chambre d'amis.
-C'est trop gentil!, s'exclama Harry, pour qui on avait rarement fait quoique ce soit de si gentil. Il accourut vers Louis et lui déposa un bisou sur la joue, ce qui ne fit que plus sourire Louis.
En réalité, Harry appréhendait beaucoup la semaine qui allait suivre à Paris. Il savait que le PSG était une grosse équipe qui l'avait également convoité avant sa signature à Tottenham. Il s'assit au comptoir, un peu embêté de ne rien pouvoir faire pour aider Louis. Ce dernier se retourna et lui servit deux pancakes avec de quoi les garnir. Harry le remercia poliment.
-Est-ce que ça va mieux par rapport à hier soir?, s'aventura-t-il.
-Ouais. J'espère qu'on passera une meilleure soirée tous les deux ce soir!, plaisanta Louis. N'oublie pas, soirée spaghettis à la carbonara!
Harry se mit à rire.
-Tant que je ne suis pas saoul et que je peux rentrer chez moi, tout ira bien.
-Si tu préfères, prépare tes bagages et reviens dormir ici cette nuit, c'est peut-être plus pratique. Harry souleva un sourcil, surpris.
-Tu es sûr que je ne vais pas te déranger?, demanda-t-il, dubitatif. Louis comprit le sous-entendu et rougit en venant s'asseoir à son tour.
-Je t'assure que non, au contraire. Depuis qu'Andrew n'est plus là, seul Liam dort ici, pas un homme extérieur à ma famille et mon groupe d'amis de base n'est venu ici. Ça fait.. drôle, mais c'est plutôt bien.
-Nick ne va pas être content, sourit Harry en pensant qu'il allait sûrement trouver une tonne de messages sur son téléphone, puisqu'il n'avait pas daigné faire attention à ses notifications en se réveillant.
-Oh. Louis fit une petite moue déçue.
-Hey, je plaisante, c'est okay. Et même s'il n'est pas content.
Au fond, Harry se réjouissait aussi d'être invité chez Louis. Oui, il ne le connaissait que depuis trois, quatre jours. Mais le feeling ne se commande pas. Et il se sentait bien avec son aîné. C'était une bonne connexion. Louis sourit de nouveau et cacha bientôt sa bouche et son menton derrière son bol de thé. Harry lui lança un regard bienveillant.
-Je t'ai préparé un bol aussi, il est à côté de la théière, précisa Louis.
Lui aussi se sentait étrangement bien. Heureux. Cela ne lui était pas arrivé depuis la disparition tragique d'Andrew. C'était étrange parce qu'il s'était promis de détester son remplaçant, et c'était tout le contraire. Il l'appréciait beaucoup, peut-être même trop. Trop vite. Mais il n'allait pas s'arrêter pour autant d'être heureux. Pas après la douleur qu'il avait ressentie auparavant. Il voulait oublier cette douleur, il voulait juste se persuader que maintenant, il ne pourrait qu'aller mieux.
-Ça va? On dirait que tu es ailleurs, le taquina Harry, appuyé contre le plan de travail, son bol de thé à la main.
-Oh, ce n'est rien, des réflexions stupides. Louis balaya l'air de ses bras. Je devrais aller me doucher en attendant que tu aies fini. A tout de suite, reprit-il en disparaissant dans le couloir, laissant un Harry rêveur dans sa cuisine.
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Un claquement de portière surprit Hugo quand il se réveilla. C'était sa femme qui rentrait avec Anna-Rose. Il se frotta la barbe en se demandant comment il allait justifier la présence de Liam dans la chambre d'amis. À pas de loup, il descendit alors qu'elle entrait dans le hall en grandes pompes.
-C'est nous, on est rentrées plus tôt!, claironna-t-elle. Hugo s'empressa de la rejoindre pour l'embrasser et la faire taire avant de prendre sa petite fille dans ses bras. Pourquoi 'chut'? Tu as une maîtresse planquée en haut?, plaisanta-t-elle.
-Si tu veux, une maîtresse barbue d'1m78 aux jambes poilues qui a dormi dans la chambre d'amis.
-C'est Liam?
-Comment tu as deviné ?, s'étonna Hugo, Anna-Rose toujours sagement calée dans ses bras.
-Harry n'a pas l'air poilu; Zayn fait ma taille et Louis fait la taille d'un nain de jardin. Tu peux m'expliquer?
À ce moment, la porte de la chambre de Liam grinça et l'on vit descendre dans l'escalier le jeune homme, vêtu de son boxer uniquement, puisqu'il n'avait pas de pyjama sur place. Très gêné et surpris de voir la femme d'Hugo, il attrapa le tablier qui traînait sur la table et se le noua autour de la taille.
-Une bien belle blonde des alpages, se moqua-t-elle gentiment en référence au motif du tablier, que Liam n'avait pas remarqué dans la précipitation. Elle récupéra Anna-Rose et glissa: j'ai quelques courses à faire, on vous laisse parler entre hommes.
Et elle disparut presque aussi vite qu'elle était entrée.
-Elle devait rentrer la semaine prochaine hein, c'est ça ?, fit Liam d'un ton sarcastique. Hugo se renfrogna.
-Tu insinues quoi? Qu'elle a voulu me piéger?
-Ça ressemblerait à ça.
-Psycho!, lança Hugo en remplissant deux tasses de moka. Et n'essaie même pas de me faire douter sur mon couple pour te venger de ce qui arrive au tien, grimaça-t-il.
-Quel couple?, demanda Liam bêtement, se retournant pour aller préparer le petit-déjeuner.
-Des œufs, l'interrompit Hugo avant toute autre complainte du mec foutu sans son autre-moitié-qu'il-n'aime-pas-par-amour. Liam se retourna en fronçant les sourcils. Pour le petit déjeuner. Des œufs, s'il te plaît.
Liam acquiesça et Hugo se laissa tomber lourdement sur l'un des tabourets contre l'îlot central.
-Je ne peux pas croire qu'on soit obligé de supporter vos gamineries d'ados, après ce qu'a vécu Louis!, s'exclama Hugo en frappant dans ses grandes mains. C'est dément et c'est du gâchis. C'est juste- c'est très décevant.
Il allait rajouter quelque chose d'autre quand son téléphone vibra contre sa cuisse.
De: Louis👑
Salut H, je peux t'appeler?
À: Louis👑
Évidemment Louis😌
Peu de temps après, alors que Liam surveillait ses œufs, "Lovers On the Sun" (NDA: de David Guetta), retentit. Hugo désigna son téléphone. Liam sourit.
-Mon français préféré, rit-il.
-Oh, comme c'est gentil, répliqua Hugo en s'appropriant le compliment.
-Je parlais de David Guetta.
Hugo leva les yeux au ciel et s'éloigna en décrochant.
-Je suis désolé pour hier soir, c'était vraiment merdique, soupira Hugo.
-C'est déjà oublié. Liam est chez toi?
-Oui, il a passé la nuit ici puisque Zayn est reparti avec la Mini d'Harry, expliqua Hugo. Louis ne se souvenait plus du tout de l'échange de voitures tortueux.
-Ok. Bon, dis lui que Zayn vient à l'entraînement. Il y eut un blanc. Tu le fais, hein?
-Mais oui, le rassura Hugo, qui n'en avait pas la moindre intention. On t'attend là-bas, ou on te rejoint, dans un quart d'heure.
-À tout à l'heure, H, fit Louis précipitamment. Ah, et j'oubliais. Histoire longue, mais je serais avec Harry.
-Oh, très bien. Tu me raconteras ça.
La conversation se coupa. Lorsqu'Hugo revint à la cuisine, Liam avait déjà servi les œufs au plat, n'attendant plus que son ami pour les manger.
-C'était qui?
-Louisch, répondit Hugo, la bouche pleine.
-Et il voulait quoi?
-Rien d'important, mentit sans hésiter Hugo.
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Zayn s'était réveillé difficilement. En fait, il espérait secrètement avoir cauchemardé de sa soirée de la veille, mais non. Il jeta un œil par la fenêtre. C'était la Mini d'Harry qui était garée sur son emplacement.
-Harry?, appela-t-il dans le vide, avant de se rendre compte qu'il était rentré seul avec sa voiture.
Il sortit tranquillement de chez lui en boxer, alors que sa voisine revenait de son footing en pleurant. Il l'interpella à hauteur de sa boîte aux lettres.
-Gigi?
Elle se retourna et sans qu'il ait le temps de dire rien, elle se précipita vers lui en se jetant à son cou par-dessus le portillon.
-Ça va aller, souffla Zayn, bien que ne sachant pas ce qui n'allait pas.
Elle hocha la tête et il ouvrit le portail. Elle s'engouffra rapidement dans la maison et attendit qu'il revienne avec son courrier. Là encore, c'était une déception. Il aurait imaginé un petit mot de Liam, quelque chose, mais rien.
-Que s'est-il passé ?, demande-t-il à Gigi en refoulant ses regrets, préparant du café.
-C'est fini avec Niall, pleurnicha-t-elle. Zayn tiqua. Il n'avait pas relevé, la dernière fois, que Gigi sortait avec le cousin de Louis.
Il la serra un peu contre lui pour la réconforter, et n'importe qui serait rentré à ce moment aurait cru à un couple.
-On est vraiment des baisés de l'amour, renifla Gigi en riant, la barbe de Zayn frottant un peu ses cheveux.
-Je crois aussi, et j'ai plus vraiment envie de l'être, répondit Zayn.
Gigi prit une grande inspiration avant de se décoller de lui.
-Je devrais rentrer chez moi, dit-elle précipitamment. Zayn, surpris, souleva un sourcil.
-Pourquoi ça ?
-Je ne devrais pas rester chez toi.
-Tu ne me déranges même pas.
-C'est plus compliqué que ça, Zayn.
-Je suis gay!
Elle allait sortir en toute hâte quand elle fit demi-tour et embrassa le jeune homme, interdit, avant de crier en passant la porte.
-Pas moi!