Celte Tome 2 : Les héritières...

Oleh Evadu17

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Alors que Gwen pensait avoir retrouvé sa tranquillité, les ennuis reviennent au grand galop. Accompagné de d... Lebih Banyak

Prochainement
Prologue
Monologue
Chapitre 1 : Métro, boulot, dodo
Chapitre 2 : Convocation
Chapitre 4 : Une histoire de famille
Chapitre 5 : L'ASDCM
Chapitre 6 : Luca
Chapitre 7 : Le trésor de l'île Godec
Chapitre 8 : Une nouvelle aventure

Chapitre 3 : Réunion druidique

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Oleh Evadu17

Le bus s'arrêta dans un crissement de pneu et nous sortîmes en silence, devancés par des hommes en costumes pressés. Ma grand-mère s'appuya sur mon bras pour descendre sur le trottoir. Solidement accrochée dans mon dos, Ether avait été camouflée par une pincée de poudre de fée. Mamie avait insisté pour que je l'emmène. Et Cernunnos aussi.

-Je ne serais pas là pour te protéger, je voudrais que tu aies quelque chose pour te défendre, avait-il déclaré.

J'avais solidement pincé les lèvres mais m'étais retenue de lui lancer une remarque acerbe au visage. Je ne supportais pas qu'il me considère comme une chose fragile, et le fait d'en avoir parlé à ma grand-mère ne faisait que confirmer ce que je pensais depuis plusieurs semaines déjà au fond de moi.

-Où va-t-on ? demanda alors Ninon, qui venait de nous rejoindre.

Je regardai autour de moi. Nous avions quitté Rennes tôt ce matin pour Brest, préférant le train à la voiture, et une fois à la gare, le bus nous avait balloté jusque dans le centre-ville. Je n'avais aucune idée d'où nous étions ni où nous allions. Les gens passaient autour de nous sans nous remarquer, pressés, par le temps gris et le froid mordant. Je n'avais qu'une envie : retourner me cacher sous ma couette devant un film.

Ma grand-mère sembla hésiter un instant, puis elle me tira par le bras.

-C'est par là, dit-elle simplement en suivant la foule.

Elle nous guida dans le dédale brestois et nous entraina dans une petite ruelle. Entre les épais murs de pierre, j'avais l'impression qu'il faisait nuit. Un frisson me parcourut l'échine et j'enfonçai le poing dans la poche de mon jean.

-je ne comprends toujours pas pourquoi cette fichue réunion doit se dérouler dans un endroit aussi lugubre. C'est vrai quoi, depuis qu'on a découvert l'existence des druides, on passe notre vie dans des clairières ou ce genre de choses. Ça n'aurait pas pu rester comme ça ? Parce que je flippe un peu là.

-Je suis d'accord avec Gwen, maugréa Ninon en se portant à ma hauteur. Mais d'un autre côté, on aurait eu froid dans le sanctuaire.

Je haussai les épaules. Ma grand-mère ne répondait pas, et elle continuait de nous mener je ne savais ou de sa démarche claudicante. Je n'avais pas remarqué, jusqu'à aujourd'hui, à quel point nos précédents combats l'avaient affaiblie. Elle semblait plus vieille que jamais et peinait à avancer sans mon soutien.

Soudain, elle s'arrêta. Face à nous se dressait une vieille arche taillée dans la pierre. Des runes argentées pulsaient doucement à sa surface. Il n'était pas bien difficile de deviner que cet endroit dissimulé en plein cœur de Brest était un passage magique. Mamie s'avança vers l'arche et appuya la paume de la main sur la première rune. Celle-ci brilla plus fort, et les autres firent bientôt de même. Quand elles furent toutes illuminées, l'air se mit à vibrer autour de nous. Troublée, je jouai des épaules pour replacer le harnais qui maintenait Ether dans mon dos. Nous attendîmes un moment, puis ma grand-mère s'avança sous l'arche.

-Nous pouvons y aller, annonça-t-elle en traversant la porte magique.

Son pied ne réapparut jamais de l'autre côté. Son corps entier s'engouffra dans un monde invisible et elle disparut.

J'échangeai un regard perplexe avec Ninon. Nous hésitions. Qu'est-ce qui nous disait que ce truc n'allait pas nous envoyer dans un monde parallèle, ou nous faire disparaitre tout simplement ? Après quelques secondes, Ninon bomba le torse et fit un pas en avant.

-Allez, elle va nous attendre si on ne passe pas tout de suite.

Je fis la moue, pas convaincue. Après tout, c'était elle qui avait reçu cette invitation, pas nous. D'autant que ce qui nous attendait n'avait rien de très rassurant.

-L'assemblée des druides ne se réunit quasiment jamais, m'avait expliqué Mamie à la réception de la convocation. Les rares fois où j'ai été conviée, c'était la panique. Alors aujourd'hui, avec le retour de Merlin et de Cernunnos, j'imagine que ça va être encore pire que d'habitude.

Bref, elle m'avait fait un topo pour le moins rassurant.

-Tu es sûre que ... essayai-je de dissuader Ninon.

Elle m'adressa un sourire et me tendit sa main, bienveillante. Après une moue dubitative, j'attrapai le bout de ses doigts tendus. Elle me tira en avant et nous passâmes à travers le portail. Une drôle de sensation secoua mes entrailles juste avant que mon pied ne retombe sur un carrelage blanc. Une fois entièrement passée, je jetai un coup d'œil perplexe derrière moi. Aucune trace de la ruelle sombre dans laquelle nous nous trouvions une seconde auparavant. A la place se tenait un mur immaculé couvert de runes bleutées qui pulsaient légèrement.

-Poussez-vous, les filles, ordonna ma grand-mère. Vous empêchez les futurs participant d'emprunter la porte.

Nous obéîmes en vitesse et allâmes la rejoindre. Une femme que je n'avais pas remarquée jusque-là se tenait à côté d'elle. Ses longs cheveux blonds vénitiens descendaient en cascade le long de ses épaules menues et sa robe légère couleur crème tombait jusqu'au sol, cachant même ses pieds. Sur son visage jovial s'étirait un large sourire et ses yeux aussi verts que les miens, rivés sur moi, pétillaient d'admiration.

-Tu as tant grandi, Gwenaëlle chérie ! s'exclama-t-elle en faisant papillonner ses cils.

Elle battit des mains et me pris dans ses bras. Son parfum monta à mes narines, exquis mélange de fruits des bois et de rosée.

-Tante Iris ! m'exclamai-je, abasourdie, en la reconnaissant enfin. C'est bien toi ?

Son sourire s'étira et elle poussa un long soupir chargé de nostalgie. Ses cils papillonnèrent encore, puis son regard dévia sur la poignée d'Ether, qui dépassait dans mon dos. Elle agrandit les yeux pendant une fraction de seconde, son visage se déconfit, puis elle reporta son attention sur moi, affichant de nouveau son grand sourire.

-Oh, ma chérie, tu es devenue si jolie, soupira-t-elle. Allez, venez, toutes les trois, allons nous installer dans la grande salle. Les autres familles ne devraient pas tarder à arriver.

Iris tourna les talons, faisant virevolter ses longs cheveux et nous fit quitter la salle dans laquelle nous étions arrivées. Elle nous mena à travers un long corridor lugubre aux murs drapés de velours rouge sang. L'atmosphère était pesante et je dû me forcer à ne pas dégainer mon épée. Décidément, je regrettai vraiment que cette fichue réunion de druides n'ait pas eu lieu dans le sanctuaire de Cernunnos. Ninon, qui était restée en retrait, accéléré le pas et me toucha le bras pour attirer mon attention.

-Tu ne m'avais jamais dit que tu avais de la famille dans le coin. Enfin, à part Nawëlle.

-Je te l'aurais dit, si je l'avais su. La dernière fois que j'ai vu Iris, je devais avoir dix ans tout au plus. C'est une tante éloignée, la cousine de mon père. Je l'ai toujours trouvée louche, étant gamine. Je comprends mieux pourquoi maintenant.

-Bah c'est de famille ! ricana-t-elle en me donnant une légère tape sur le bras.

Je lui répondis par une légère bousculade. Elle effleura une tenture qui couvrait le mur et l'atmosphère trembla. Ma grand-mère nous lança un regard sévère par-dessus son épaule et nous nous tûmes. Visiblement, cette rencontre avec toutes les autres familles de druides ne l'enchantait pas plus que nous.

Nous débouchâmes enfin dans une immense salle circulaire, nue de tout meuble, hormis une impressionnante table de réception toute en longueur sur laquelle des chandeliers étaient posés à intervalle régulier. Les murs de pierre apparente et la parquet sombre ôtaient toute chaleur à la pièce, baignée du lumière grâce à de hautes fenêtres. Iris s'avança d'un pas assuré et s'installa tout au bout de la table, sur un siège bien plus imposant que les autres. Ma grand-mère s'assit à sa droite et Ninon et moi prîmes place face à elle. Quelques druides avaient déjà posé leur séant sur les lourdes chaises de bois à la confortable assise de velours. Des visages s'étaient tournés vers nous à notre arrivée, leurs regards insistants rivés vers moi. Après réflexion, je pense surtout que c'était sur Ether qu'ils louchaient. Gênée, je défis le baudrier avec des gestes maladroits et posais la longue épée sur mes genoux, la main fermée sur la poignée. Ces gens ne m'inspiraient pas confiance et je préférai être prête si les choses se mettaient à déraper.

La salle se remplit peu à peu et bientôt, toutes les places étaient prises. Une soixantaine de druides attendait patiemment que la séance commence, les yeux rivés sur Tante Iris. Paisiblement, elle les regardait tous un à un, adressant un léger signe de tête au chef de chaque famille.

Quand elle eut terminé son tour de table, elle se leva et tous les murmures se turent. Ce silence de plomb qui tomba alors me donna froid dans le dos, et mes doigts se resserrèrent malgré moi sur la poignée d'Ether. Je sentis la chaleur de l'arme m'envahir et je dus me concentrer pour que ma magie n'explose pas juste avant que la séance ne commence.

-Bonjours à tous, chers membre de la confrérie. Je suis Iris, Archidruidesse de la famille Le Fur. Je présiderai notre assemblée aujourd'hui. Avant de commencer, je voudrais vous présenter une nouvelle venue dans notre communauté. Il s'agit de Gwenaëlle Le Fur, ma nièce. Lève toi, chérie.

Je lançai un regard angoissé à Ninon, qui m'adressa un sourire coincé. Fébrilement, le poussai Ether sur les genoux de mon amie et me levait. Le bruit de la chaise raclant le sol résonna dans mes oreilles qui se mirent à bourdonner. Avant que je puisse ouvrir la bouche, un homme à l'autre bout de la salle tendit le cou et lança

-C'est elle qui a réveillé Cernunnos ?

-Quoi ? Cernunnos, délivré ? Je n'en savais rien ! s'étrangla quelqu'un.

-Est-ce Ether, la lame de Gwydion, qu'elle portait à l'instant ? renchérit un autre.

-Pourquoi n'avons-nous été mis au courant de rien ? s'indigna un troisième.

Et soudain, ce fut le chaos. Les cris d'indignations et les questionnements furieux fusèrent dans la salle. Mon regard balaya l'assemblée nerveusement et finit par se poser sur ma grand-mère, qui me fit signe de me rassoir. Hésitante, je voulus interroger Iris du regard. Ses sourcils étaient froncés et ses lèvres pincées. Ses narines frémirent et elle percuta la table avec un poing.

-Il suffit ! tonna-t-elle d'une voix glaciale. Cessez ces enfantillages, nous répondrons à vos questions en temps et en heure.

Tous les regards se tournèrent vers elle dans un silence angoissé. Visiblement, les colères de l'Archidruidesse semblaient terribles.

-Tu peux te rasseoir, Gwen, déclara-t-elle en faisait de même.

J'obéis sans discuter et repris Ether sur mes genoux. Ninon posa une main réconfortante sur mon coude et je lui adressai un sourire forcé, lui signifiant que j'allais bien.

-Bien. Pour répondre à ta question, Charles, c'est bien Gwenaëlle qui a réveillé Cernunnos. Avec l'aide de Nawëlle, bien sûr. Mais ce n'est pas le seul évènement qui fait que nous sommes tous réunis ici aujourd'hui. Comme vous le savez, ces assemblées sont dédiées au règlements de problèmes graves. Et nous sommes aujourd'hui dans une situation critiques, je le crains.

Elle fit une pause et inspira profondément. Ses mains posées sur la table étaient tellement crispées qu'elles en étaient devenues blanches.

-Merlin est revenu, acheva-t-elle dans un souffle.

Alors que je m'attendais à ce qu'une débâcle sans nom suive cette annonce, personne ne dit mot. Et je vis dans les yeux de la plupart une terreur si virulente que mes entrailles se tordirent. Moi, je n'avais pas entendu quasiment jamais entendu parlé de Merlin ni de ce qu'il avait fait avant de le rencontrer, mais la plupart des druides présents avaient entendu toutes ces histoires atroces durant leur enfance. Enfant, j'avais peur du croque-mitaine, du grand méchant loup, tandis qu'eux vivaient dans la peur que le mage noir ne refasse un jour surface. Et ce jour était arrivé.

-Je vais vous raconter ce qu'il s'est passé, repris Iris.

Elle leur rapporta tout dans les moindres détails. Comment Merlin avait pris possession du corps de Nico, mon petit ami à l'époque, puis de celui de Gwydion, son ancien disciple qui avait rallié notre cause, comment le mage noir avait monté son armée de morts, comment nous nous étions défendus, comment j'avais réveillés les anciens dieux, le temps de la bataille, comment il avait failli tous nous tuer, comment je nous avais sauvés grâce à la perle des druides. Je soupçonnais ma grand-mère de lui avoir raconté toute l'histoire, car après tout, Iris n'était pas présente lors de la bataille. A la fin de son récit, tous les yeux étaient tournés vers moi.

-Et la perle ? demanda quelqu'un au bout d'un moment.

-Détruite, répondit Iris à ma place. Ce n'était qu'un réceptacle du pouvoir de Lug. Et ce pouvoir s'est épuisé.

L'homme ne répondit pas. Personne ne posa de question. Le désespoir était trop grand. Même si j'avais réussi à faire fuir Merlin pendant un temps, Iris avait bien précisé qu'il n'était pas mort. Il allait revenir, et chaque minute qui passait nous rapprochait de ce moment.

-Il vous faut comprendre que nous sommes en guerre. Le sanctuaire de Cernunnos a subi quelques changements, des maisons ont été construites. Je vous invite à nous rejoindre là-bas pour organiser notre défense.

-Et les autres dieux ? Pourquoi n'allons-nous pas les réveiller ?

-Nous le ferions, répondit ma grand-mère d'une voix forte, si nous savions où trouver leur médaillon. Mais ce n'est pas le cas. D'autant plus que ma petite fille est la seule qui puisse les voir, avec Cernunnos, bien sûr. Nous cherchons à savoir où ils pourraient bien se trouver depuis plusieurs mois déjà, mais nous n'avons rien trouvé pour le moment. Et votre aide pourrait s'avérer être précieuse. Nous attendrons chacun de vous au sanctuaire, à Brocéliande.

Un murmure suivit ses paroles, mais personne ne repris la parole, alors Iris leva la séance. Un par un, les druides se levèrent et quittèrent la salle. D'un mouvement de la main, Iris fit disparaitre l'imposante table et les chaises qui l'accompagnaient. Quelques groupes virent lui parler, mais nous ne nous attardâmes pas.

-Nous rentrons, affirma Mamie en se dirigeant déjà vers le couloir.

Nous allions sortir quand un homme nous arrêta.

-Dame Nawëlle ! s'exclama-t-il. Auriez-vous un instant ? Nous voudrions remercier votre petite fille pour nous avoir débarrassés de ce satané mage noir.

Son regard bleu clair, presque blanc se posa sur moi avec un sourire jovial. Je jetai un coup d'œil à ma grand-mère, qui hocha la tête. Nous suivîmes alors l'homme, qui nous mena à son groupe, une dizaine de druide, dont les yeux inquisiteurs semblaient me sonder à l'intérieur. Le visage de l'un d'eux était plus crispé que les autres. Ses yeux si sombres me donnaient froid dans le dos, mais je fis tout de même bonne figure. A l'autre bout de la pièce, Iris continuait sa discussion avec trois autres druides.

J'allai rejoindre le groupe d'hommes qui m'attendait quand la porte claqua dans mon dos. Surprise, je tournai les yeux vers l'accès, qui était à présent gardé par cinq druide.

Dont la magie sombre affluait aux poings.

-Qu'est-ce qui se passe ? gronda Iris.

-La ferme, Archidruidesse, ce n'est pas toi que l'on veut, gronda l'homme aux yeux noirs en se détachant du groupe. Celle qu'on veut, c'est elle. La gamine qui a fait du mal au maitre.

Il s'avança vers moi, menaçant. Alors, je compris.

Nous étions tombés la tête la première dans un piège. Nous avions bêtement cru que les druides seraient tous, absolument tous, effrayés par le retour de Merlin. Mais visiblement, ce n'était pas le cas. Certains avaient semble-t-il déjà rejoins ses rangs. Une rage sourde m'envahi alors.

Encore une fois, je m'étais faite avoir par cet enfoiré.

Et encore une fois, il allait essayer de me tuer, ainsi que ceux que j'aime.

Avec un hurlement de rage, je dégainai Ether, tandis que ma grand-mère et Iris avaient déjà activé leur magie.

-Bande de salauds, vous êtes avec lui ? hurla Iris en mettant les mains en avant. Foeltr !

Un éclair blanc sortit de ses mains et foudroya l'homme le plus proche, qui s'écrasa au sol, électrocuté.

Je n'eus pas le temps de m'attarder sur le combat car déjà la magie noire des assaillants fusait vers moi. Ma grand-mère lança une boule de feu, mais son adversaire se protégea sans mal. La rage au ventre, le je jetai, la lame entourée de flammes, sur le premier homme que je trouvai. Ether rencontra la chair et la fendit comme on coupe un simple morceau de steak. L'homme hurla de douleur et je me jetai sur un autre. J'avais beau me débattre comme une folle, je savais que la bataille était perdue d'avance. Ils étaient bien trop nombreux. A quatre contre une vingtaine, nous n'avions pas la moindre chance, puissions-nous être plus fortes qu'eux.

Une druidesse lança sa magie sur moi et je n'eus pas le temps de la parer. L'éclair de magie noire me frappa de plein fouet et je tombai à genoux. Elle s'approcha de moi pour m'asséner un coup fatal, alors que partout les hurlements fusaient et la magie crépitait.

-Tu vas regretter ce que tu as fait à notre maitre, petite pute, gronda-t-elle en tirant mes cheveux en arrière, découvrant ma gorge.

Je ne pouvais rien faire. Mes membres étaient paralysés et j'avais lâché Ether, qui gisait sur le sol, à quelques mètres de mois. Du coin de l'œil, je pus remarquer qu'Iris avaient été maitrisée par trois druides, qui la maintenaient fermement au sol, une lame sous la gorge. Ninon faisait valser sa lance mais les ennemis étaient trop proche, et une boule de feu noir la cueilli. Elle s'écroula dans un cri de douleur. Ne restait plus que ma grand-mère, dos au mur, cachée derrière un grand bouclier.

-Bande d'enfoirés, c'est moi que vous voulez, pas elles ! Laissez-les, espèces de lâches !

La druidesse au-dessus de moi ricana.

-Merlin nous a dit que les tuer devant tes yeux serait la pire des tortures. C'est donc ce que nous allons faire. Ensuite, nous te mènerons à lui.

Je ne pus réprimer le cri de rage qui montait de ma gorge. Je me débâtis de toutes mes forces, mais cela ne servi à rien. Maintenu dans un filet de magie noire, je ne pouvais pas bouger.

-On va commencer par celle-là, intima la femme en désignant tante Iris.

-Non !

-Oh si, ricana-t-elle en me forçant à tourner la tête. Et tu vas la regarder mourir.

L'homme qui tenait la lame appuya alors sur le cou d'Iris, faisant perler quelques gouttes de sang. La vue du liquide vital s'échappant de sa gorge m'ulcéra. Je ne pouvais pas la laisser mourir. Je ne pouvais pas les laisser lui faire du mal. Je ne devais pas laisser Merlin m'atteindre.

Avec l'énergie du désespoir, je m'arc-boutait, essayant de faire passer la femme par-dessus mon épaule. Celle-ci ne lâcha pas prise, mais fut déséquilibrée, et les liens magiques qui me retenaient se desserrèrent. J'en profitai pour attirer Ether vers moi et l'enfoncer dans le ventre de la druidesse. Elle hoqueta, surprise, avant de s'affaler dans une mare de sang grandissante. L'homme au couteau lâcha Iris et se jeta sur moi. Nous roulâmes au sol et une nouvelle fois je perdais Ether dans la bataille.

Le druide était plus lourd que moi, et je finis par me retrouver sous lui, immobilisée tant par son poids que par les liens magiques tissés par un de ses compères. Il se redressa fièrement et la lame rougie de sang de sa dague scintilla à la lumière du soleil.

Je sus qu'il allait me tuer. L'ordre de Merlin ne comptait plus, j'avais tué son amie, et il se vengerait. La lame descendit alors vers moi à une vitesse folle. Mes yeux ne pouvaient se détacher de la lame brillante qui fusait vers.

Elle allait atteindre ma poitrine quand un autre éclair fusa, frappant l'avant-bras de mon assaillant, faussant ainsi son geste. Une douleur m'assailli alors à l'épaule, alors qu'un autre trait percutait la tête du druide.

Une pointe dépassa de l'autre côté de son crâne.

Une flèche.

Des hurlements retentirent alors dans la pièce, ponctué de si delà par des « arg » d'agonie. Je n'avais aucune idée de ce qui se passait, le corps raide de mon ennemi écroulé sur ma poitrine m'empêchait de voir ce qui se passait. La douleur à l'épaule était insupportable, et je commençai à avoir du mal à respirer. Le mort était trop lourd, et j'étais trop fatiguée pour le déplacer, je ne pouvais pas me dégager.

C'est alors que je le vis glisser vers le côté, m'ôtant du poids de sa carcasse sans vie. Goulûment, j'avalai un grand bol d'air frais et me redressa, prête à me lancer de nouveau dans la bataille malgré mon état. Je n'eus pas le temps d'esquisser un geste que des bras puissants m'entouraient et me remettaient sur pieds. Tout autour de moi, les druides de Merlin avaient été maitrisés ou gisaient à même le sol sans vie. Iris s'était relevée et un homme vêtu de cuir soignait sa gorge à coup de magie.

Je me retournai vers mon sauveur pour le remercier, mais ma voix resta coincée dans ma gorge.

Je ne connaissais que trop bien les rides creuses au coin de ces yeux verts pétillants, ce crane luisant et cette barbe rousse parfaitement taillée.

Quand ma voix daigna enfin sortir, je failli m'étrangler.

-Papa ?

***

Et voilà, chapitre 3 de terminé ! Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ce chapitre là est nettement plus long que les précédents, et je pense qu'ils feront tous plus ou moins cette taille à partir de maintenant, sauf si vous trouvez que c'est trop long. A vous de me dire, je verrai en fonction des avis que je reçoit. Voilà voilà, Je vous dit à bientôt pour le prochain chapitre, n'hésitez pas à voter ! Bises <3


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