A tes souhaits

Por MaddieAuteur

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Sortie : Août 2016 On ne peut pas tout maîtriser, et surtout pas la vie. Caleigh Valiant l'apprend lors... Más

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Nuit du 26 au 27 octobre 2014

J'ouvre péniblement un œil, désorienté, et me tourne sur le dos.

Vegas a ce truc qui fait qu'une fois que tu y es, tu as du mal à en repartir, cette ville te jette littéralement un sort. Jamais je n'aurais cru qu'après avoir bouclé la campagne de pub pour le Paris Las Vegas Resort, je m'y attarderais. D'accord, soyons honnêtes, ce n'est pas tant la ville qu'Adrian qui a su me retenir. Ce type a un tel bagout et est d'une compagnie si agréable, que quand il m'a proposé de rester quelques jours de plus pour continuer notre tournée des hauts lieux festifs – et du vice – je n'ai pas eu le cœur de dire non. Pas étonnant qu'il soit directeur marketing : il est tout à fait capable de vendre un frigo à un esquimau. Et donc, je suis sorti, j'ai bu et baisé dans tous les coins, avec tout ce qui bougeait et possédait un vagin et une paire de seins pendant cinq jours. Cinq. Putains. De. Jours. Et bon sens, ça fait du bien. Maintenant, c'est sûr, ma déprime post Liza est belle et bien derrière moi.

J'ai appelé Casey pour lui dire que ça allait, que j'étais guéri, que je m'éclate comme un fou, mais je crois qu'il n'a pas vraiment fait attention à ce que je lui racontais. En ce moment, il est euphorique – un peu plus chaque jour, d'ailleurs. J'ai comme l'impression que la responsable de son état de flottement ante- et post-coïtal permanent est cette jolie blonde au sourire lumineux répondant au prénom de Sasha. Il a l'air mordu, le pauvre, c'en est pathétique. J'espère pour lui qu'il ne se réveillera pas un beau matin en s'apercevant qu'il n'aime pas cette fille allongée près de lui.

Putain, pourquoi faut-il que je remette ça sur le tapis, moi ? Et depuis quand est-ce que je ramène tout à moi ?

Je passe une main sur mon visage et lâche un soupir agacé. Je me crispe aussitôt, j'ai vraiment une haleine de poney... merveilleux !

Un grognement étouffé s'élève près de moi. Féminin, le grognement, c'est déjà ça. Sauf que je n'ai aucune idée de comment la fille s'est retrouvée dans mon lit. D'ailleurs, en y regardant de plus près, je n'ai pas l'impression d'être dans ma suite...

Putain, mais qu'est-ce que j'ai foutu ?

Cette fois, c'est moi qui grogne et le son se répercute douloureusement dans ma boîte crânienne. Bon sang ! Il faut que j'arrête l'alcool.

J'ai envie de gerber. Je me redresse péniblement, m'assois et respire lentement pour calmer mes haut-le-cœur. Une main aux ongles manucurés et exagérément longs se pose sur ma cuisse tandis que la nana avec laquelle j'ai passé la nuit vient se coller à moi. Je n'ai vraiment pas besoin de ça, elle me tient trop chaud et je sens que je suis sur le point d'être malade... la journée commence bien, tiens ! D'ailleurs, je n'ai pas la moindre idée de l'heure qu'il peut être.

La fille se met à me caresser de partout, elle me fait l'effet d'une pieuvre. À chaque fois qu'elle bouge, une odeur de sexe, de parfum bon marché et de transpiration flotte jusqu'à mes narines, me faisant frissonner de dégoût. Ça pue pour moi, je ne vais pas tarder à faire un malaise. Seulement, ma copine de baise se méprend sur ma réaction épidermique et elle approfondit ses caresses, allant jusqu'à se frotter lascivement contre moi.

— Chéri, waouh... t'es brûlant. Prêt pour un quatrième round ? susurre-t-elle d'une voix suave.

Chéri ? Elle est sérieuse ?

Sa main se faufile jusqu'à ma queue, je la repousse gentiment avant que l'un de nous deux soit vexé par mon absence de réaction physique.

— Hum... ça va pas le faire, je crois.

— Merci, mon chou..., murmure-t-elle, absolument pas découragée.

Elle entreprend alors de me lécher le dos. Ça m'en colle des frissons de répulsion. Merde, c'est... dégueulasse !

Écœuré, je me lève et lui fais face. J'aurais mieux fait de m'abstenir. Le spectacle de cette brune vulgaire, au visage maculé de traces noires de mascara me coupe définitivement toute envie de remettre ça. Je secoue la tête en essayant de prendre un air désolé, histoire de lui faire comprendre que c'était cool, mais qu'on va devoir s'arrêter là.

— Allez, champion... tu vas pas t'arrêter en si bon chemin ? proteste-t-elle.

Comme je ne réponds pas, elle commence à se caresser sous mes yeux... à grand renfort de gémissements exagérés et en me lançant un regard qui se veut sensuel. Je reste figée de stupeur. Comment peut-elle croire que son cirque va réussir à me faire bander ? Cette fille n'a aucun réel intérêt, hormis une paire de seins géants – encore que j'aie dans l'idée qu'ils sont faux. Sérieux, entre mes jambes, il ne se passe rien, pas même le plus petit soubresaut. La seule envie qui me taraude, là, tout de suite, c'est de me rhabiller et fuir à toutes jambes.

Je lui fais un sourire crispé et entreprend discrètement de repérer où sont mes fringues. Mon boxer est au pied du lit et le reste un peu plus loin, près de la porte. Une bonne chose de faite. Dans le même temps, je me rends compte de deux choses : premièrement, il fait encore nuit d'après ce que je peux voir à travers les stores. Constat numéro deux, je me trouve dans une des chambres d'un motel miteux. J'espère au moins qu'ils prennent le soin de changer les draps dans cet établissement, je n'aimerais pas avoir à me débarrasser d'hôtes indésirables.

Putain. C'est juré, j'arrête de boire comme un trou.

— Bon... euh... je crois que je vais y aller.

La fille s'arrête net, sa bouche se tord de colère, et elle me fixe d'un air glacial.

— T'es sérieux, là?

— Ben... ouais.

Je crois que je ne me suis jamais senti aussi mal à l'aise devant une fille – à poil, qui plus est. Bien entendu, je ne me sens absolument pas coupable de lui fausser compagnie, mais clairement, vu le regard qu'elle me lance en ce moment, la dame fait un peu peur.

— OK. C'est toi qui vois, lâche-t-elle sèchement en se rasseyant sur le lit.

Elle attrape un paquet de cigarettes posé sur la table de nuit, en sort une et l'allume pendant que je me hâte de remettre mes vêtements. Je crois que je n'ai jamais été aussi rapide pour me rhabiller, mais j'ai besoin de sortir et respirer de l'air pur. Chose que je vais avoir tout le loisir de faire en attendant le taxi que je vais être dans l'obligation d'appeler. Je ne me souviens pas avoir vu de motel près de la boîte de nuit où je suis sorti, d'autre part, je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve, ni de la distance avec le Paris.

— Bon, et bien, c'était sympa... euh...

C'est moche, je ne connais même pas le prénom de cette fille.

— ... Ruby, m'en affranchit-t-elle, tout en exhalant un épais nuage de fumée.

Je hoche la tête, incapable de trouver un truc sympa à ajouter. Je déteste me sentir aussi con. Alors je fais appel à toutes mes ressources, afin de lui donner l'impression d'avoir un type poli en face d'elle.

— Je... merci...

— C'est ça, merci. Oublie pas de poser les trois cent cinquante dollars sur la table en partant, conclut-elle sans me jeter un regard.

Ma mâchoire se décroche, je la ramasse avec le peu de dignité qu'il me reste.

— Les... trois cent cinquante... ?

— Tu crois que je bosse pour des cacahuètes, beau blond ? T'as profité de la marchandise, tu passes à la caisse.

Incapable de traiter l'information qu'elle vient de me donner, je sors l'argent demandé, le pose là où elle me l'a indiqué et sors de cette chambre d'un pas raide.

Putain, je me suis tapé une pute !

Bravo Hunter, t'as fait fort. La grande classe, y'a pas à dire.

Une chose est sûre, les conneries ça suffit. Je me suis bien amusé ; maintenant, il faut rentrer. Mais avant ça, il me faut quelques heures de sommeil et surtout une bonne douche. Je sors mon téléphone et le rallume. Je cherche des yeux le nom du bouge dans lequel j'ai passé une bonne partie de la nuit et appelle un taxi. Après avoir donné l'adresse et raccroché, je me mets à rire nerveusement.

Sérieusement ? Je viens de me taper une prostituée ? Si Casey apprend ça, il va se foutre de ma gueule pendant des semaines – que dis-je, des mois. Non, il vaut mieux garder ça pour moi, je ne suis pas sûr d'assumer ce qui vient de se passer.

Machinalement, je baisse les yeux vers l'écran de mon smartphone et remarque que j'ai six appels en absence et un message sur ma boîte vocale. Je connais le numéro qui y est affiché : c'est celui des parents de Casey. Apparemment, ils ont essayé de me joindre. Mais six fois ? C'est énorme ! Merde, c'est quoi ce bordel ? Même si je m'entends bien avec eux, ils ne sont pas du genre à m'appeler, sauf quand ils n'arrivent pas à joindre leur fiston. En vérité, ils ne sont même pas du genre à flipper si Casey oublie de leur passer un coup de fil deux semaines d'affilée. Je n'aime pas ça, et même pas du tout. J'écoute la boîte vocale, vaguement inquiet. Si Casey avait dû voir ses parents, il m'en aurait parlé. Quoi que, vu comme il est sur une autre planète en ce moment, il peut tout simplement avoir zappé...

C'est Jenny, la mère de mon meilleur ami, qui m'a laissé un message. Au son de sa voix tremblante, je me décompose et, alors que mon cerveau traite chacun de ses mots, je sais que je ne vais pas m'en remettre.

« Hunter... il y a eu un accident. Casey... Oh ! Seigneur tout-puissant... Casey nous a quitté. »

Il faut que je rentre. Je raccroche et range d'un geste mécanique mon téléphone dans ma poche. Tant pis pour le taxi. Je me mets à courir. Il faut que je rentre.


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