NIGHTMARE

By alienash

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One Shot en 4 actes. Ça veut dire "cauchemar" en anglais C'est du Newtmas, 100 % Du Alienash. Des surprise... More

Acte 1
Acte 2
Acte 4

Acte 3

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By alienash

J'étais là, assis sur une serviette de plage, les jambes repliées en tailleur. Il n'y avait que moi sur cette plage mouillée par la dernière marée. En fond sonore, les vagues, la houle, le cri des mouettes. Il y avait le vent qui s'emmêlait dans mes cheveux blonds. Non vous ne rêvez pas, moi non plus, vous vous demandez sans doute ce que je fous ici, sur la plage, avec une serviette de toilette comme seule protection contre le sable (ce petit con). Disons que ça fait cinq jours que je suis là, dans ce village de bord de mer, où la pluie tombe un jour sur deux. Cinq jours, que je me morfonds, traumatisé et fatigué de me battre contre mes démons. Cinq jours que je me creuse la tête pour trouver une idée, assis en tailleur sur la plage, pour réaliser cette peinture collant au thème. Voyage éphémère au bord de la mer. J'étais le seul blaireau assis sur la plage alors que la plupart de ma classe ainsi que les classes concurrentes étaient perchées en hauteur, au pied du phare, ou sur les hauteurs de la falaise, histoire d'avoir une vue imprenable sur la mer, la plage et ce paysage envoûtant. Il faisait gris aujourd'hui, un ciel tout gris, monochrome, sans lumière, juste un teint blafard. Et moi, pendant que les autres peignaient à longueur de temps une toile format A3, je regardais la mer. Ils s'appliquaient tous, minutieusement. Ma toile était encore blanche, vierge, encore emballée, ma boîte de peinture était planquée au fond de mon sac. Je regardais les vagues, l'écume blanche... (Je cherche de l'inspiration quoi !). J'ai soupiré, pour changer et j'ai branché ma musique, et je me suis laissé transporter. Sonya, ma petite amie s'était lancée dans un projet monumental, elle passait ses journées avec Teresa, Harriet et deux autres filles d'un autre lycée. J'étais mieux. Mon cauchemar allait mieux, pas de là à en faire un rêve non plus. 

Après le premier jour de supplice, j'ai failli me jeter du toit. Le deuxième, j'ai tenté de me noyer dans l'évier. J'ai juste bu la tasse et toussé pendant un quart d'heure. Le troisième, on a élaboré un plan avec Thomas pour que le gorille arrête de nous empêcher de dormir. C'est le seul moment où on s'est parlé sans se crier dessus. Je ne le supporte plus, il me fait chier tout le temps, me pique la couette, me balance ses tee-shirts sales à la tête, mais ça a tourné en chamailleries. On a fait chier les quatre autres mecs aussi, mélangeant leurs peintures ou planquant leurs pinceaux (on était des gamins). Le quatrième jour, j'ai tenté de m'ouvrir les veines mais avec un couteau à bout rond, c'était pas très efficace. J'ai juste reçu une baffe de la part de Thomas après qu'il ait vu mon poignet en sang. Ca m'a tellement choqué. J'ai plaqué ma main  contre ma joue, ça brûlait. J'étais assis sur le carrelage froid de la salle de bain, mon couteau de cantine était balancé à l'autre bout de la pièce et il y avait Thomas accroupi en face de moi.  Son visage était déformé en deux expressions distinctes : l'inquiétude et la colère. Et ce con a attrapé ma nuque fermement, plantant son regard ambré dans le mien et m'a dit méchamment. 

" Tu refais ça, je te donnerais une bonne raison de te tuer. Je te jure. Tu ne me refais jamais ça, tu m'entends Newt ?"
J'ai frissonné. Puis j'ai baissé la tête me sentant totalement minable. Puis lui s'est relevé et est sorti, sans doute voir Minho, j'ai eu envie de lui crier dessus. Comme s'il avait quelque chose à foutre de ma gueule.


Et là, j'étais seul sur ma plage. Mon regard s'attarda sur le sol, où un coquillage était échoué, coquille vide d'un voyage éphémère. Putain mais elle est là, mon idée ! Je me suis félicité d'être aussi génial et j'ai poussé un cri de joie (une mouette m'a répondu).
Je me suis levé et j'ai couru jusqu'à la dune où était assis Thomas, seul, surplombant la plage.
" Tommy, tu peux me prêter ton portable pour une photo ?" Thomas, qui ne m'avait pas vu arriver relève la tête vers moi et sa face vire au cramoisi. Mon regard se pose alors sa toile. C'est la mer, la plage et  un jeune homme de dos, assis face à la mer, les orteils dans le sable.
Thomas détourne aussitôt la tête, se mordant la lèvre.
" Tu veux bien ? Je redemande. Il déglutit, se lève et sort son portable de sa poche, me le tend avec un sourire timide.
" Merci. Je lui réponds avec un sourire en coin. Je savais que j'étais ton modèle. Mais pas au sens littéral du terme." Je lâchais avant de redescendre vers la plage. J'utilise le sarcasme sans doute à outrance. 
J'entendis le rire de Thomas et je me surpris à sourire. 

Arrivé en bas, je me suis rassis et j'ai pris une photo de mon coquillage. Je l'ai passé en négatif et j'ai commencé à peindre. J'ai pris mes pinceaux en coinçant un dans ma bouche et j'ai commencé les premiers traits. J'ai laissé le portable de Thomas sur le côté, profitant du modèle réel. La coquille était un lieu de vie, puis une fois échouée sur le sable les vestiges d'une vie passée, apportés sur la marée. C'était éphémère, voyageur et beau. Les détails avaient toujours été mon petit truc à moi en peinture. Elles étaient toujours trop détaillées mes peintures. Si bien qu'elles n'était jamais achevées à temps.


Le portable de Thomas vibra, j'étais en train de faire la spirale du coquillage. Je sursautais et regardais le portable de Thomas où les débuts d'un sms de Minho pouvaient se lire. " Mais tente un truc bordel, il va pas te manger ton blondinet, il est aussi..."
Ma mâchoire s'est suspendue et j'ai pas pu résister à l'envie de lire le sms complet (c'était bien trop tentant, vous comprenez). Je l'ai ouvert piqué à vif dans ma curiosité. (Je suis un petit démon, je vous rappelle. Et les histoire de Thomas pouvaient bien m'intéresser). La suite m'a surpris " ... il est aussi aveugle et con qu'une taupe dans un bocal (c'est quoi les expressions de Minho sérieux ?) Mais tu crèves tellement d'amour pour lui que si tu l'embrasse pas avant la fin de ce séjour je te jure que je vais te le faire regretter. "  Thomas serait donc gay. Ca pour être de l'info, c'est de l'info.Thomas Edison ferait donc semblant d'être le tombeur de toutes les filles du lycée... Hein, hein, intéressant ! Vous voyez le petit diablotin assis sur mon épaule qui se frotte les mains, vous le voyez ? 

 J'affichais un sourire victorieux. J'allais répondre en tentant d'avoir le nom du mec que Thomas aimait, mais Minho renvoya un message qui m'ébranla de tout mon être. " J'irais consolé ma princesse quand il tombera dans tes bras. Personne ne résiste à ton charme, Tom."

La princesse de Minho. C'est Sonya ?! (😠) J'ai vu rouge, très rouge. (Non mais pour qui il se prend Minho sérieusement. D'une, on ne touche pas à Sonya. De deux, c'est pas sa princesse !!) J'ai sauté sur mes pieds et je le suis lancé vers Thomas. Quel connard ! Quel con ! Minho ne touchera pas à Sonya. Je me suis arrêté à la moitié de la dune, comprenant maintenant où Minho voulait en venir. Le mystérieux "il" n'était rien d'autre que moi. Aaaaaaah ! *Cri d'effroi* comment Thomas pouvait il ressentir quoique ça soit d'autre que de la haine pour moi ? Je me suis laissé tomber sur le sable (ce petit con s'est infiltré sournoisement dans mes chaussures mais j'étais trop choqué pour réagir) j'ai fixé une voile au loin, totalement abasourdi. Si Thomas n'aimait, ça justifiait tout : cette haine qui passait dans ses yeux lorsque j'étais avec Sonya, ce n'était pas pour Minho, non. Ce besoin d'exister à mes yeux même si c'était pour se faire insulter. Il voulait juste mon attention. J'ai crié une nouvelle fois et j'ai vu Thomas arriver vers moi. Il s'est accroupi à mes côtés et m'a regardé légèrement inquiet.
" T'inquiète Tommy, je lui ai dit , j'ai juste du sable dans ma chaussure et je déteste ça plus que tout au monde." Il a sourit. (Je l'ai appelé Tommy là ?)  Un grand sourire et j'ai compris que les affirmations que j'avais depuis le message de Minho étaient belles et biens fondées (Mais quel con, je suis totalement dans la merde).
" T'as trouvé une idée ? Me demanda-t-il.
- Oui, c'est pour ça que j'avais besoin de ton portable. (Je n'ai pas de portable. Pourquoi ? Comment un jeune homme de mon âge fait pour ne pas en avoir et vivre ? J'en ai pas l'utilité). Désolé, j'ai lu le dernier message que t'as reçu. "
Je lui tendis et son visage se crispa , son sourire avait disparu.
Il consulta son portable et je redescendis vers ma peinture, sentant la pluie tomber.Et je voulais surtout éviter les foudres de Thomas.  
" NEWT !" Me cria Thomas. (Bah oui patate. T'es grillé, tu croyais pas que j'allais laissé passer ça.)
Je me retournais vers lui (un peu inquiet, je vous l'avoue) et je n'eus pas vraiment le temps de faire quoique ce soit que Thomas déboula, attrapant mon visage à deux mains et m'embrassa. (Il quoi ??!) C'est à ce moment-là que la pluie s'est abattue sur nous, ruinant ma peinture, la sienne et ma  dignité. J'ai résisté une demi-seconde avant d'embrasser encore plus langoureusement Thomas (il m'a grillé la cervelle). J'ai glissé mes doigts dans sa chevelure et j'ai un peu tiré dessus (ça reste mon pire ennemi) il a grogné un peu et a raffermi sa prise. J'ai fermé les yeux et je l'ai laissé me transporter ailleurs. 

Puis, j'ai ressenti un truc, comme une énorme décharge électrique, comme un électrochoc, un coup de tazer et j'ai compris ce que j'étais en train de faire. (Bordel de merde, vous auriez pas pu m'arrêter au lieu de vous extasiez avec des sourires béats là, merde !) J'ai repoussé Thomas un grand coup et je me suis détourné de lui. (Calmez vos ardeurs !) Il m'a regardé choqué, pendant que je ramassais mes affaires puis il s'est détourné à son tour, honteux et confus, partant chercher sa peinture.

 On ne s'est plus adressé un seul foutu mot de tout le reste du séjour. J'ai terminé ma peinture de tête, luttant contre les souvenirs qui s'accrochaient à ce coquillage. Les lèvres de Thomas contre les miennes. N'allez pas croire que j'ai ressenti des papillons dans le ventre et toutes autres conneries dans ce genre. Non, c'était un baiser volé, sans sensation, sans émotion. (Hé toi là, arrête de dire que je mens !) C'était un baiser qui n'avait pas lieu d'être. (Quoi ? Pourquoi vous me sifflez ?) Il n'aurait jamais dû, point final. J'ai mis une dernière touche de peinture à mon œuvre. Du bleu électrique, se mariant avec le fuchsia et le vert turquoise. J'ai décidé de faire mon coquillage de façon changeante, absurde, avec des couleurs inattendues. Peut-être parce que c'était Fukushima dans ma tête après tout. J'étais paumé, totalement abruti par tout ce qui s'était passé. 

J'ai admiré mon œuvre une demi-seconde, assis sur un banc, loin des autres, à l'écart. Je l'ai laissé sécher un peu au vent marin, s'incrustant de sel. J'ai laissé tomber ma tête contre le rebord du banc et j'ai regardé le ciel. Des mouettes virevoltaient dans le ciel nuageux, c'était beau, ce ballet aérien. Bizarrement j'avais une étrange pression dans la poitrine, comme des remords. Je détestais toujours autant le sable mais peut-être un peu moins Thomas. J'avais de la peine en réalité pour lui (hé ho, doucement). Mais voir Thomas se maudire à chaque seconde, détourner les yeux de moi dès que je croisais son regard, cette peine profonde qui le prenait. Tout ça, ça me faisait de la peine, à moi aussi. 

Ce soir c'était l'exposition, et aussi notre dernière nuit là-bas, il faudrait que je tente un truc, histoire de remonter la pente avec Thomas. Pourquoi vous souriez comme ça, bande de patates ? Hein ? Parce que je me soucie de Thomas ? Baaaah oui, quand même un peu... Quoi ? Je ne le déteste pas tant que ça ? Mais arrêtez là ! Vous dites n'importe quoi. 


Love, Ali. 

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